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Tramway de Dunkerque

Le tramway de Dunkerque est un ancien réseau de transport exploité dans cette ville et sa banlieue à partir de .

Tramway de Dunkerque
Image illustrative de l’article Tramway de Dunkerque
La station de la Gare de Dunkerque

Situation Dunkerque
Type Tramway
Entrée en service 1880
Fin de service 1952
Longueur du réseau 13 km
Lignes 5 [1]
Écartement des rails voie normale
Propriétaire Ville de Dunkerque (réseau urbain)
département du Nord (réseau suburbain)
Exploitant Sté des Tramways de Dunkerque et extensions

Pratiquement détruit, comme la ville, pendant la Seconde Guerre mondiale, une de ses lignes a néanmoins été reconstruite après-guerre, et le dernier tramway a circulé le [1].

Histoire

  • 1838 : Le chemin de fer dessert Dunkerque, favorisant le dĂ©veloppement de la ville et du port[2]
  • : le conseil municipal dunkerquois demande au gouvernement l’implantation d’un rĂ©seau de tramway constituĂ© par deux lignes, l'une entre la gare - Casino de Malo-les-Bains, et l'autre, se dĂ©tachant de la première place Jean-Bart pour aller jusqu'Ă  la limite communale de RosendaĂ«l[2].
  • : Le premier tramway hippomobile de Dunkerque est dĂ©clarĂ© d'utilitĂ© publique, et la concession rĂ©trocĂ©dĂ©e Ă  M. Spilliaerdt-Caymax[3], un nĂ©gociant-armateur anversois[4]. Cette concession devait expirer en 1919.
  • : Mise en service, en traction hippomobile, de la première ligne[1], sur 2 km, entre la gare de Dunkerque et la chapelle Notre-Dame des Dunes. La ligne est prolongĂ©e jusqu'au Casino lors de la livraison de la nouvelle avenue des Bains-de-mer[2].
  • : Essai de deux machines Ă  vapeur, système H. Tilkin-Mention, dont l'une dĂ©raille dans une courbe serrĂ©e de 14 m. de rayon, sur une section de voie mal Ă©tablie. L'essai n'a donc pas de suite[2].
Le tramway de Saint-Pol, Ă  voie de 0,60m et traction hippomobile
  • : Par ailleurs et de manière indĂ©pendante, est concĂ©dĂ©e pour trente ans Ă  la sociĂ©tĂ© du tramway de Saint-Pol-sur-Mer Ă  Dunkerque et extensions une « ligne de tramway, Ă  traction de chevaux, destinĂ©e au transport des voyageurs et, Ă©ventuellement, des marchandises, entre l'ancienne Ă©cluse de Mardyck, commune de Saint-Pol-sur-Mer, et la gare de Dunkerque »[5]. La commune de Saint-Pol, alors indĂ©pendante de Dunkerque, subventionne la ligne qui devait ĂŞtre construite Ă  voie Ă©troite (0,60 m.), système Decauville, et exploitĂ©e par le concessionnaire Ă  ses risques et pĂ©rils.
  • : mise en service de la ligne Ă  traction hippomobile entre la gare de Dunkerque et la mairie de Saint-Pol-sur-Mer.
  • : M. Spilliaerdt-Caimax obtient Ă©galement la concession par le dĂ©partement du Nord, jusqu'en 1919, d'un rĂ©seau suburbain entre la gare de Dunkerque et celle de RosendaĂ«l, ainsi qu'un embranchement vers la plage de Malo-les-Bains, Ă©galement en traction hippomobile[6].
  • : Mise en service de la ligne Ă  traction hippomobile entre Dunkerque et la gare de RosendaĂ«l. Cette ligne est raccordĂ©e Ă  celle Ă©tablie entre la gare de Dunkerque et le Kursaal
  • Premiers essais de tramways Ă©lectriques Ă  accumulateurs sur la ligne de Malo-les-Bains, puis en sur la ligne de RosendaĂ«l. On souhaite alors Ă©viter les fils aĂ©riens jugĂ©s disgracieux, et la solution des accumulateurs, dĂ©jĂ  utilisĂ©e sur certains rĂ©seaux des tramways de Paris ou sur le tramway de Lille. Après la mise en service des tramways Ă  accumulateurs, en 1899, on s'aperçoit que le matĂ©riel est inadaptĂ© et peu fiable, amenant de frĂ©quentes pannes en lignes, pendant lesquelles on voit des chevaux remorquer les motrices Ă  accumulateurs jusqu'au dĂ©pĂ´t[2] - [1]...
    La ville et l'exploitant s'orientent vers une traction électrique à captage par fil aérien, qui sera entérinée par décret en 1902 et mise en service en 1903.
  • 1900 : mise en service du premier tramway omnibus Ă  Coudekerque.
  • : DĂ©cret approuvant la substitution dans les droits Ă  la concession de M. Spilliaerdt-Caymax au profit de la SociĂ©tĂ© Anonyme des Tramways de Dunkerque et Extensions (TDE)[7] - [8]. Celle-ci aurait Ă©tĂ© absorbĂ©e, en 1931, par la SociĂ©tĂ© des Tramways de Dunkerque et de Calais, du Groupe Mariage[2], qui contrĂ´lait la STCRP parisienne, la STCRT toulousaine et le Tramway de Nice et du Littoral. Elle est intĂ©grĂ©e en 1992 au sein de la CGEA, ancĂŞtre de Veolia transport[9].
  • : DĂ©cret entĂ©rinant la transformation du rĂ©seau en tramway Ă©lectrique et autorisant la crĂ©ation de nouvelles lignes[10]. cette concession, dont les documents remplacent ceux de 1875, Ă©tait consentie jusqu'en 1949.
  • : Mise en service du tramway Ă©lectrique entre la gare de Dunkerque et Malo ou RosendaĂ«l, puis, peu après, jusqu'Ă  Malo-Terminus et sur la ligne de la Basse-Ville[2].
Le réseau au .
  • 1906 : Mise en service de la ligne des Darses, prolongeant celle de RosendaĂ«l depuis l'Église Saint-Eloi jusqu'au MĂ´le n°2 [2].
Croisement de deux rames, place Jean-Bart
Tramway n°10 à accumulateurs et impériale, vers 1902, sur l'avenue des Bains de Mer : la caténaire des tramways à captage aérien est déjà posée
Quelques années après, une autre motrice no 10, mais à alimentation par ligne aérienne de contact (LAC), après son vestibulage, circulant au même endroit
  • : dĂ©cret autorisant le prolongement de la ligne interurbaine n°3, de Malo-Terminus au Casino, et de la ligne D du rĂ©seau urbain dite de la Basse-Ville jusqu'Ă  la gare de Coudekerque-Branche[11]. La ligne de la Basse-Ville est effectivement prolongĂ©e jusqu'Ă  la gare de Coudekerque-Branche en 1907.
  • : DĂ©cret annulant la concession du tramway de Saint-Pol-sur-Mer et l'attribuant Ă  la Compagnie des tramways de Dunkerque et extensions. La TDE transforme la ligne pour la mettre en voie normale et y faire enfin circuler les tramways Ă©lectriques.
  • Première Guerre mondiale : Huit mille obus furent utilisĂ©s pour bombarder la ville, tuant 500 habitants et dĂ©truisant de nombreux Ă©difices. Le rĂ©seau subit d'importants dĂ©gâts, notamment en ce qui concerne la ligne aĂ©rienne, ce qui amène Ă  des interruptions de service sur certaines lignes. Globalement, le rĂ©seau demeure fonctionnel sur presque toutes les lignes.
Le réseau au .
  • 1923 : suppression de la courte ligne des Darses, report du terminus de la ligne de RosendaĂ«l ) la Gare de Dunkerque, dont l'exploitation est alors assurĂ©e, comme sur les lignes qui seront supprimĂ©es ensuite, par une desserte par autobus. Le matĂ©riel bĂ©nĂ©ficie, vingt ans après sa mise en service, d'une rĂ©novation, avec la suppression des lanterneaux d'aĂ©ration, reconstruction des plates-formes avec la crĂ©ation de parois latĂ©rales (vestibulation) assurant un meilleurs confort pour les voyageurs et une bonne visibilitĂ© pour le conducteur.
  • : suppression de la ligne saisonnière de Malo-Terminus.
  • : suppression de la ligne de la Basse-Ville et de celle de Coudekerque-Branche.
  • : suppression de la ligne de Saint-Pol-sur-Mer.
Le réseau au .
  • : 17 autobus de la STDE sont rĂ©quisitionnĂ©s par l'armĂ©e allemande, rĂ©duisant et reportant le trafic sur les tramways.
  • : La ville et son rĂ©seau de tramway subit d'importantes destructions lors de la Bataille de Dunkerque. Le dĂ©pĂ´t de l'avenue de la RĂ©publique est incendiĂ©, plusieurs tramways sont dĂ©truits ou gravement endommagĂ©s, et le trafic est totalement interrompu.
  • : Sur ordre des autoritĂ©s d'occupation, la ligne gare de Dunkerque - Place Turenne (Malo-les-Bains) est remise en service, par rĂ©cupĂ©ration de coupons de rails sur les lignes rĂ©cemment dĂ©saffectĂ©es mais pas encore dĂ©posĂ©es, et rĂ©paration sommaires des lignes aĂ©riennes et du matĂ©riel roulant. Le reste des rails et pylĂ´nes du tramway seront utilisĂ©s par l'armĂ©e d'occupation pour renforcer le Mur de l'Atlantique par des ouvrages anti-chars dits pieux Rommel.
  • 1945 : La ville restant occupĂ©e par l'armĂ©e allemande jusqu'Ă  la capitulation du 8 mai 1945, elle est bombardĂ©e par les alliĂ©s, et le rĂ©seau de tramway est Ă  nouveau totalement dĂ©truit.
  • 1946 : un minimum de service de transport en commun est assurĂ© dans l'agglomĂ©ration, grâce Ă  trois autobus qui n'avaient pas Ă©tĂ© rĂ©quisitionnĂ©s.
  • Après la Seconde Guerre mondiale, seule la ligne de Malo-les-Bains sur les cinq est sommairement reconstruite et est remise en service le . Elle n'est exploitĂ©e que jusqu'au , annĂ©e oĂą elle est remplacĂ©e par des autobus, qui avaient commencĂ© Ă  circuler dès 1925 dans l'agglomĂ©ration[1] - [12] - [2] - [7].

Lignes

Dans son développement maximum, le réseau était constitué de cinq lignes urbaines et trois lignes suburbaines (la toponymie employée est celle de l'époque)[2] :

Un tramway longe le marché de la place de la République
Une rame constituée d'une motrice et de la remorque n°58, toujours place de la République
Motrice n°5, avenue Faidherbe à Malo-les-Bains
Toujours avenue Faidherbe, on distingue sur cette photo des années 1940 l'implantation de la voie unique du tramway
Terminus du tramway, perpendiculaire Ă  la gare de Dunkerque
  • A - de la Place de la Gare au Kursaal :
La ligne utilisant l'itinéraire suivant : Place de la Gare, avenue Thiers, rue Thiers, Place de la République, rue Alexandre-III, Place Jean-Bart, rue de l'Église, place d'Armes, rue du Quai, Quai de Leughenaer, rue Carnot, traversée des fortifications anciennes et nouvelles, avenue des Bains-de-mer, Place du Kursaal)[6] Lors de l'électrification, la ligne est mise à double voie, mais, lorsque la voirie est trop étroite, utilise au retour d'autres rues qu'à l'aller : Place du Kursaal, avenue des Bains-de-mer, traversée des fortifications, rue Carnot, rue des Vieux-remparts, rue des arbres, quai du Leughenaer, rue du Quai, place d'Armes, rue de l'Église, rue Jean-Bart, rue Alexandre-III, Place de la République, rue Thiers, avenue Thiers, Place de la Gare[10].
  • B - de la Rue de l'Église Ă  RosendaĂ«l, mise en service le :
Entre la rue de l'Église et la limite communale vers Rosendaël (via la rue des Vieux quartiers, la rue du Magasin-à-Poudre, la rue de l'Abreuvoir, la Place du Théâtre (côté est - aujourd'hui place du Général-de-Gaulle), la rue Benjamin-Morel, la Place Calonne (partie nord), la rue de Nieuport, le pont de Rosendaël, la traversée des fortifications)[6], prolongée par la ligne suburbaine n°1.
  • C - ligne dite des Darses,
Place Jean-Bart, rue des Bassins (actuelle rue de l'Amiral-Romarc'h), rue de l'Arrière-port (actuelle rue des Fusiliers-Marins), pont fixe sur l'écluse de Bergues (construit à cette occasion), rue du Ponceau, rue du Magasin-Général (actuelle rue Félix-Coquelle), chaussée longeant les Darses [10] jusqu'au Môle 2.
  • D - ligne dite de la Basse-Ville,
Rue du Fort-Louis, rue de Paris, Place Vauban, pont Royal, rue Royale (actuelle rue Albert-1er) , place de la République[10], où elle se raccorde à la ligne A. Cette ligne est prolongée, aux termes du décret de 1906, jusqu'à la gare de Coudekerque-Branche[11].
  • E - la ligne de Saint-Pol-sur-Mer.
Son itinéraire était le suivant : Rue de Saint-Pol, Quai de Mardyck jusqu'à la limite communale, puis rue de la République à Saint-Pol-sur-Mer jusqu'à la mairie.

Le réseau suburbain s'étendait sur les territoires de Rosendaël et de Malo-les-Bains avec trois lignes :

  • 1 - de la limite du territoire de Dunkerque Ă  la Gare de RosendaĂ«l, en prolongement de la ligne B :
par la Rue Nationale (actuelle rue du Maréchal-Foch et rue Paul-Machy) à Rosendaël, jusqu'au passage à niveau de la ligne de Furnes où est situé le terminus. La gare de Rosendaël y sera aménagée, et les voies du chemin de fer franchies par une passerelle spéciale.
  • 2 - de la Place de la Mairie de RosendaĂ«l Ă  la Place du Kursaal Ă  Malo-les-Bains,
La ligne partait de la Rue Nationale (du Maréchal-Foch) et empruntait les rues Victor-Hugo et Gambetta jusqu'à la Place de la République (à la limite des communes de Rosendaël et de Malo-les-Bains) puis l'avenue Gaspard-Malo, la Place Turenne, l'avenue Faidherbe et l'avenue Bel-Air.
  • 3 - ligne dite de Malo-Terminus, prolongĂ©e au Casino :
La ligne passait par le Boulevard de la République jusqu'à la gare de Leffrinckoucke, sur la ligne de Furnes. Le décret de 1906 prévoit son prolongement de Malo-Terminus au Casino, par le boulevard Tristam projeté à l'époque[11].
  • Tramway sur le Pont-Royal...
    Tramway sur le Pont-Royal...
  • ... et sur la voie unique devant le Palais de justice.
    ... et sur la voie unique devant le Palais de justice.
  • Évitement sur la voie unique du tramway, Quai de Leughenaer (Ă  droite), longeant, Ă  gauche, la voie portuaire du chemin de fer.
    Évitement sur la voie unique du tramway, Quai de Leughenaer (à droite), longeant, à gauche, la voie portuaire du chemin de fer.

Infrastructure

Le réseau était établie à voie normale, à l'exception de la ligne de la ligne de Saint-Pol, dotée initialement d'une voie étroite de 60 cm, et qui ne sera transformée en voie normale qu'en 1913.

La voie

Différents types de Rails. Le tramway de Dunkerque utilisera d'abord un rail à double champignon (4e et 5e à gauche), puis un rail de type Broca (au centre).

La voie des tramways à traction hippomobile devait être réalisée avec une voie de type Finet, mais la compagnie change d'avis, et installe une voie Demerbe. Celle-ci est constituée de rails à double champignon et longrines métalliques solidaires des rails. Ces longrines, de forme spéciale, permettaient de bourrer l'espace les séparant du rail de sable et gravier, afin de rendre le roulement plus doux. ce rail, de construction et d'entretien couteux, est rapidement remplacé par le rail type Broca, qui était devenu le rail standard des voies de tramway[2].

DĂ©pĂ´t et usine Ă©lectrique

Le dépôt du tramway hippomobile se trouve à Malo-les-Bains, à l'emplacement actuel de la place du Casino.

La première usine électrique destinée à l'alimentation des tramways à accumulateurs, ainsi que leur dépôt, est implantée à proximité du dépôt initial, provoquant les récriminations des habitants et de la municipalité, qui se plaignent des nuisances et fumées de l'installation.

M. Spillaerdt annonce donc le le déplacement tant du dépôt que de l'usine électrique 103 Avenue de la République à Malo-les-Bains à Rosendaël[alpha 1]. Le projet de ré-électrification du réseau par fil aérien mentionne que l'usine électrique, d'une puissance de 500 CV, sera dotée de chaudières timbrées à 8 atmosphères, alimentant des machines à vapeur horizontales du type Corliss qui entraîneront des dynamos hypercompound. Le courant électrique continu aura une tension de 500 à 550 volts. Le dépôt comprend une remise pour les tramways, motrices et remorques avec une unique entrée donnant sur le boulevard côté Dunkerque. Endommagé pendant la Seconde Guerre mondiale il est rénové à la fin des hostilités. L'emprise du dépôt est vendue à une date inconnue à la suite de la fermeture du dépôt et existe toujours[13].

Un second dépôt servant probablement uniquement de remise est également créée au sud-est de la place de la République le long de la rue Arago sur le territoire de Rosendaël. Également endommagée pendant la Seconde Guerre mondiale, il n'est cependant pas reconstruit et est démoli à la fermeture du réseau, son emprise qui n'a pas été construite sert d'assiette à l'actuelle place Daniel Verhele[14].

  • DĂ©pĂ´t du boulevard de la RĂ©publique en 1948 :1 remise2 ancienne voie vers Malo-Terminusa boulevard de la RĂ©publiqueb vers la place de la RĂ©publique et Dunkerquec vers Malo-Terminus.
    DĂ©pĂ´t du boulevard de la RĂ©publique en :
    1 remise
    2 ancienne voie vers Malo-Terminus
    a boulevard de la RĂ©publique
    b vers la place de la RĂ©publique et Dunkerque
    c vers Malo-Terminus.
  • DĂ©pĂ´t Ă  proximitĂ© de la place de la RĂ©publique en 1948 :1 remisesa rue Aragob place de la RĂ©publique.
    Dépôt à proximité de la place de la République en :
    1 remises
    a rue Arago
    b place de la RĂ©publique.
Illustration Nom Commune Localisation
Image actuelle.
DĂ©pĂ´t du boulevard de la RĂ©publique Malo-les-Bains 51° 02′ 41″ N, 2° 24′ 08″ E
DĂ©pĂ´t (Ă  proximitĂ© de la place de la RĂ©publique) RosendaĂ«l 51° 02′ 35″ N, 2° 23′ 58″ E

Ouvrages d'art

La gare de Coudekerque-Branche fut desservie, Ă  partir de 1907, par le tramway, qui franchissait les voies de la ligne de Furmes par ce pont-viaduc

Exploitation

Remorque n°50, rue de l'Église

Aux termes des cahiers des charges, les lignes, après leur électrification, devaient avoir un nombre minimum de dessertes journalières, fixé comme suit :

  • de Dunkerque Ă  Malo-les-Bains :
    • 80 trains du 1er octobre au ;
    • 120 trains du 1er avril au ;
    • 160 trains, du au ;
  • de Malo-les-Bains Ă  RosendaĂ«l :
    • 39 trains du 1er octobre au ;
    • 42 trains du 1er avril au ;
  • du Kursaal Ă  Malo-Terminus :
    • 12 trains du 1er octobre au ;
    • 14 trains du 1er avril au ;
  • de Dunkerque Ă  RosendaĂ«l et sur la ligne de la Basse-Ville :
    • 56 trains, du 1er octobre au ;
    • 80 trains du 1er avril au
  • sur la ligne des Darses : 56 trains pendant toute l'annĂ©e.

Les tramways devaient circuler de 7h. à 21h30, du 1er octobre au ; de 6h30 à 22h, du 1er avril au , et de 6h30 à 22h30 du au , sauf sur la ligne de Malo-Terminus où il ne débutera qu'à 7h. s'achever à 21h du 1er avril au , et, le reste de l'année, de 8h. à 20h[2].

Matériel roulant

Motrice n°1 devant la Petite chapelle

Les voitures hippomobiles d'origine de la ligne Gare de Dunkerque - Kursaal étaient dotées d'impériales et étaient tractées par deux chevaux[12].

Les six voitures à voie étroite de la Société du tramway de Saint-Pol-sur-Mer à Dunkerque et extensions était à plates-formes extrêmes ouvertes, tractées par une cavalerie variant de douze à vingt chevaux.

Un tramway à accumulateurs circule sur l'avenue des Bains de Mer, sous une caténaire toute neuve destinée à ses successeurs
Motrice 15 Ă  Malo-les-Bains
Remorque 52 et installations de la station du Kursaal, Ă  Malo-les-Bains
Motrice 8, modifiée avec des plates-formes fermées, à la traversée des fortifications sur la ligne de Rosendaël

Lors de l'électrification par accumulateurs de 1899, après des essais infructueux de transformation du matériel hippomobile, la compagnie acquit quatorze motrices à impériales de conception anglaise, et utilisa alors le matériel hippomobile comme remorque des tramways électriques, après que l'impériale ait été supprimée[12].

Le matériel roulant était peint en vert foncé.

Toutefois, cette exploitation se révéla peu satisfaisante, compte tenu du poids mort constitué par les batteries, ainsi que l'importance du temps nécessaire pour les recharger et leur sulfatage, qui dégageait des vapeurs acides désagréables pour les voyageurs et qui corrodaient les caisses de tramway... De plus, lorsque les batteries ne sont plus neuves, il devient fréquent de constater des pannes des motrices sur la ligne, et la compagnie doit se résoudre à les faire ramener au dépôt en traction hippomobile.

Dans le cadre de la rĂ©-electrification par ligne aĂ©rienne, la compagnie acquit 34 motrices, numĂ©rotĂ©es de 1 Ă  34, Ă  plates-formes ouvertes, montĂ©es sur trucks SACM et tractĂ©es par deux moteurs Jeumont de 20 chevaux, capables d'atteindre une vitesse de 20 km/h. Elles Ă©taient dotĂ©es de deux freins, le frein mĂ©canique Ă  sabot et Ă  chaĂ®ne, dit « raccagnac Â», ainsi qu'un frein Ă©lectrique. Elles pouvaient accueillir 40 voyageurs, dont 10 sur chaque plate-forme. Durant l'exploitation, les plates-formes furent fermĂ©es (ou « vestibulĂ©es Â» dans le vocabulaire de l'Ă©poque) puis prolongĂ©es[2].

Motrice vestibulée à Malo-Terminus, dans les années 1920.

Les remorques, numérotées 36 à 59, étaient de trois modèles différents :

  • les anciens tramways Ă©lectriques Ă  accumulateurs, dĂ©barrassĂ©s de leurs impĂ©riales
  • des voitures ouvertes, dites « baladeuses Â», Ă  sept bancs transversaux pour 4 personnes chacun, plus deux plates-formes pouvant accueillir 8 personnes, soit 44 places au total
  • des voitures fermĂ©es, identiques aux motrices, mais plus courtes.

Dans les années 1920, ces remorques furent remplacées par des voitures à plates-formes centrales[15] identiques à celles employées à Nantes [2] et numérotées dans la série 70.

La livrée du matériel électrique était blanc-ivoire[2].

Dans l'Entre-deux-guerres, le réseau comptait une trentaine de motrices et une douzaine de remorques[12].

Vestiges

Le dépôt du boulevard de la République a été vendu à la suite de la fermeture du réseau et ses bâtiments ont été préservés, de même que les culées du pont de Couderkerque sont toujours présentes bien que le site propre a depuis été construit.

Par ailleurs de nombreuses accroches pour la ligne aérienne sont encore visibles sur les façades des bâtiments.

  • L'ancien dĂ©pĂ´t du boulevard de la RĂ©publique.
    L'ancien dépôt du boulevard de la République.
  • Idem.
    Idem.
  • Vestiges du pont de Coudekerque surplombant la ligne de Dunkerque Ă  Bray-Dunes.
    Vestiges du pont de Coudekerque surplombant la ligne de Dunkerque Ă  Bray-Dunes.
  • L'ancienne entrĂ©e du site propre menant au pont du tram Ă  Coudekerque sur le boulevard Jaurès aujourd'hui construite (bâtiment blanc au centre).
    L'ancienne entrée du site propre menant au pont du tram à Coudekerque sur le boulevard Jaurès aujourd'hui construite (bâtiment blanc au centre).

Notes et sources

Notes

  1. Le dépôt sera en réalité construit sur le territoire de Malo-les-bains en partie nord du boulevard de la République.

Bibliographie

  • RenĂ© Courant, Le temps des tramways, Menton, Éditions du Cabri, coll. « EncyclopĂ©die des chemins de fer », , 192 p. (ISBN 2-903310-22-X), p. 49
  • Claude Gay, « Dunkerque Ă  l'heure des tramways », Chemins de Fer rĂ©gionaux et Urbains, vol. 2000/3, no 279,‎ , p. 4-15 (ISSN 1141-7447)
  • GĂ©rard Tassin, « Le transport urbain Ă  Dunkerque depuis la Première Guerre Mondiale », Revue historique de Dunkerque et du littoral « SpĂ©cial patrimoine et religion », no 38,‎ .

Références

  1. « Tramway de Dunkerque », sur www.amtuir.org
  2. Dunkerque Ă  l'heure des tramways, art. cit. en bibliographie
  3. Ministère des travaux publics, Direction des chemins de fer, Répertoire de la législation des chemins de fer Français : réseaux secondaires et tramways : situation au 31 décembre 1893, Paris, Impr. nationale, , 306 p. (lire en ligne), p. 166
  4. Henry Ratinckx, Le double livre d'adresses de la ville d'Anvers, et de ses environs pour l'année 1840, Anvers, H. Ratinckx éditeur,, , 406 p. (lire en ligne), p. 127
  5. « Décret du 23 juillet 1895 qui déclare d'utilité publique l'Etablissement, dans le département du Nord, d'une ligne de Tramway entre Saint-Pol-sur-Mer et Dunkerque (et traité de rétrocession ainsi que le cahier des charges associé) », Bulletin des lois de la République française, no 1724,‎ , p. 417-430 (lire en ligne)
  6. « Décret qui déclare d'utilité publique l'établissement, dans le département du Nord, d'une ligne de tramway entre Dunkerque et la gare de Rosendaël (et traité de rétrocession ainsi que le cahier des charges associé) », Bulletin des lois de la République française, no 1962,‎ , p. 146-156 (lire en ligne)
  7. « Les transports urbains de l'agglomération Dunkerquoise - Un peu d'histoire », sur http://www.dkbus.com (consulté le )
  8. « Décret du 9 mai 1902 qui approuve la substitution à M. Spillaerdt-Caymax de la société anonyme des tramways de Dunkerque et extensions : 1° comme concessionnaire de la ligne de tramways dont l'établissement, dans le département du Nord, entre Dunkerque et la gare de Rosendaël, avec embranchement de la place de la Mairie, à Rosendaël, à la place du Kursaal à Malo-les-bains, a été déclarée d'utilité publique par décret du 10 février 1898 ; 2°, comme rétrocessionnaire du réseau de tramways dont l'établissement a été déclaré d'utilité publique par décret du 6 avril 1898 », Bulletin des lois de la République française, no 2392,‎ , p. 1463-1464 (lire en ligne)
  9. « Société des Tramways de Dunkerque et Extensions », sur http://www.scriponet.com/ (consulté le )
  10. « Décret du 21 juin 1902 déclarant d'utilité publique : 1° les travaux à exécuter pour la substitution de la traction électrique à la traction par chevaux sur le réseau des Tramways de Dunkerque ; 2° l'établissement de nouvelles lignes de Tramway dans la ville de Dunkerque (et traité de rétrocession ainsi que le cahier des charges associé) », Bulletin des lois de la République française, no 2399,‎ , p. 1669-1687 (lire en ligne)
  11. « Décret du 12 mars 1906 déclarant d'utilité publique l'établissement, dans le département du Nord, d'une ligne de Tramway dite de Malo-Terminus et d'une ligne dite de Dunkerque-Basse-Ville jusqu'à la gare de Coudekerque-Branche (et traité de rétrocession ainsi que le cahier des charges associé) », Bulletin des lois de la République française, no 2729,‎ , p. 530-536 (lire en ligne)
  12. René Courant, op. cit. en bibliographie
  13. Photographies aériennes IGN : mission CN20000041_1920_CAFG6_0046 cliché n°46 du 01/09/1920 et mission C2302-0051_1948_CDP2951_0005 cliché n°5 du 20/04/1948
  14. Photographies aériennes IGN : mission CN20000041_1920_CAFG6_0046 cliché n°46 du 01/09/1920 et mission C2302-0051_1948_CDP2951_0005 cliché n°13 du 20/04/1948
  15. « Accueil - Musée des transports urbains de France », sur Musée des transports urbains de France (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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