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Tourisme Ă  Malte

Le tourisme est la principale source de revenus de Malte. Pour une population d'environ 400 000 Maltais, l'archipel a reçu 1,4 million de touristes en 2011.

Industrie touristique

Historique

Dès le Grand Tour, qui marque les dĂ©buts du voyage Ă  l'Ă©tranger par des jeunes membres des classes aristocratiques de la sociĂ©tĂ© europĂ©enne Ă  partir du XVIIe siècle et surtout au XVIIIe siècle, si l'Italie Ă©tait la rĂ©gion de prĂ©dilection des destinations, beaucoup avaient l'audace de pousser leur curiositĂ© jusqu'Ă  Malte. Au XIXe siècle, c'est l'incorporation de l'archipel dans l'Empire britannique qui entraĂ®ne un fort mouvement d'officiers mais aussi de troupes, Malte est en effet la base arrière des opĂ©rations britanniques au Levant. C'est aussi le dĂ©placement Ă  Malte du port d'attache de la flotte de MĂ©diterranĂ©e qui crĂ©e le mouvement et la frĂ©quentation des Ă®les maltaises et cela jusqu'Ă  le Seconde Guerre mondiale. C'est pendant l'après-guerre que se met en place un vĂ©ritable mouvement touristique des Ă®les britanniques vers les Ă®les maltaises. L'Ă©tude des caractĂ©ristiques des arrivants, de l'hĂ©bergement et des durĂ©es de sĂ©jour montre clairement qu'il s'agit gĂ©nĂ©ralement de visites familiales faites Ă  des militaires en poste Ă  Malte. Ce mouvement, qui ne reprĂ©sente au dĂ©part que quelques dizaines de milliers de voyageurs par an, est en progression constante des annĂ©es 1950 jusqu'en 1964, date de l'indĂ©pendance de Malte. MĂŞme si les troupes britanniques ne quitteront Malte qu'avec la proclamation de la RĂ©publique en 1974, les autoritĂ©s maltaises ont pour objectif de transformer l'Ă©conomie militaire en une Ă©conomie touristique. Dans les premières annĂ©es de 1970, le mouvement de voyageurs atteint les 200 000. S'ouvre alors une pĂ©riode de forte croissance continue qui porte les arrivĂ©es de touristes Ă  plus de 700 000 avant une chute brutale aux environs de 500 000 en 1984[1].

Depuis 1985, Ă  l'exception d'une pĂ©riode allant de 1994 Ă  1996, le nombre de touristes choisissant Malte est en rĂ©gulière augmentation jusqu'en 2002 : 828 311 en 1989, 1 133 814 en 2002, suivi d'une baisse jusqu'en 2004 : 1 126 000 en 2003, 1 000 000 en 2004 et de nouveau une rĂ©gulière augmentation depuis, exceptĂ© 2009 : 1 168 000 en 2005[2], 1 124 000 en 2006, 1 244 000 en 2007, 1 291 000 en 2008, 1 183 000 en 2009 et 1 332 000 en 2010[3].

Si Malte a vécu de longues années grâce à l'activité économique des troupes d'occupation britanniques, elle a, au regard des chiffres, réussi la reconversion de son modèle économique grâce au tourisme international. Cela a nécessité de lourds investissements puisque, à l'origine, les besoins des voyageurs britanniques du XXe siècle étaient très éloignés des besoins des touristes du XXIe siècle. Si des hôtels bon marché, un climat agréable et une ambiance générale so british (langue, nourriture, etc.) étaient satisfaisants à l'époque, aujourd'hui les touristes sont plus exigeants, beaucoup de bed and breakfasts ou d'hôtels au confort limité, transformés en maisons de retraite après réhabilitation, ont été remplacés par des hôtels de luxe, les fish and chips par des restaurants internationaux ou gastronomiques ou encore les rocky beaches par des piscines.

Importance Ă©conomique

En 2010, les recettes du tourisme (814 millions d'euros plus 142 millions de transport internationaux) représentent 26,2 % des exportations de services (29,6 % en 2006) et 15 % des exportations totales des biens et services[4].

En 2010, près de 4 500 entreprises travaillent pour le tourisme : 237 pour l'hĂ©bergement, 2 733 pour la restauration et 1 519 voyagistes ou agences de voyages[5]. Le secteur du tourisme emploie 12 481 personnes (8 620 hommes et 3 861 femmes), chiffre Ă  peu près stable depuis 2007, ce qui reprĂ©sente 8,5 % de la population active[6] et environ 50 000 personnes soit 30 % avec les emplois indirects[7].

Fréquentation touristique

En 2010, la très grande majoritĂ© des touristes vient de l'Union europĂ©enne avec 415 000 visiteurs, soit 31,2 % des arrivĂ©es du Royaume-Uni contre 60 % en 1989 en toutes saisons. Viennent ensuite les Italiens, majoritairement de Sicile ou d'Italie du sud et gĂ©nĂ©ralement en Ă©tĂ©, avec 214 000 visiteurs; ils ont dĂ©passĂ© en 2009 les Allemands, prĂ©fĂ©rant le printemps, avec 126 000 visiteurs. Les Français sont en quatrième position avec 86 000 visiteurs mais Ă©talent plus leur venue d'avril Ă  octobre. En cinquième position se trouvent les Espagnols avec 68 000 visiteurs[8] - [3].

En 2011, l'archipel maltais a reçu 1 411 748 visiteurs, ce qui reprĂ©sente une augmentation de 5,6 % par rapport Ă  2010. Les touristes français reprĂ©sentent 7,3 % des visiteurs totaux avec 103 688 visiteurs français en progression de 19,8 % sur l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente[9].

Hors Union europĂ©enne, les Libyens ont Ă©tĂ© longtemps les plus nombreux jusqu'Ă  l'exigence d'un visa avec l'entrĂ©e de Malte dans l'Union europĂ©enne. Depuis, ce sont les Russes suivis des AmĂ©ricains. Il faut Ă©galement noter la venue d'environ 10 000 Australiens et près de 7 000 Canadiens par an; ce sont principalement des Ă©migrants maltais qui reviennent visiter leurs familles et renouer avec leurs racines[8].

Il faut aussi tenir compte des excursionnistes (touristes restant moins d'une journĂ©e) qui, en 2000, reprĂ©sentaient 170 000 croisiĂ©ristes[1], chiffre que les autoritĂ©s du tourisme cherchent Ă  dĂ©velopper. L'escale des navires de croisière a Ă©tĂ© modernisĂ©e: le Waterfront, directement sous les fortifications de La Valette, a dĂ©sormais un accès direct Ă  la ville par la Victoria Gate.

De leur cĂ´tĂ©, c'est presque 300 000 maltais qui ont voyagĂ© Ă  l'Ă©tranger en 2010 (229 000 en 2007)[10].

Pression touristique

Avec 1,4 million de touristes pour une population d'environ 400 000 Maltais, avec un touriste pour un Maltais en juillet et aoĂ»t, 75 % sur la pĂ©riode d'avril Ă  octobre[11], cela finit par poser des problèmes d'acceptabilitĂ© pour la population qui peut se sentir envahie et dĂ©possĂ©dĂ©e de ses Ă®les. Malte, le pays le plus densĂ©ment peuplĂ© avec 1 247 hab./km², possède aussi le plus fort taux de densitĂ© touristique avec 24 559 nuitĂ©es/km² derrière les capitales Bruxelles et Londres mais devant Vienne, Prague et Berlin (chiffres de 2008). Les autoritĂ©s Ă©tatiques se trouvent confrontĂ©es Ă  des problèmes d'Ă©quipement (route, transport, essence, sĂ©curitĂ©, etc.) qu'elles doivent surdimensionner par rapport aux besoins propres de la population locale.

Si le touriste rapporte, il coûte également cher en investissements gouvernementaux. Les hôtels se plaignent du coût des services publics, dont l'eau (toute l'eau potable est obtenue par désalinisation de l'eau de mer) et l'électricité (toute l'énergie est importée), qu'ils jugent élevés et imprévisibles, bloquant souvent les investissements pourtant nécessaires en rénovation[12].

De plus, pour le plus petit pays de l'Union européenne, la législation communautaire n'est pas toujours très adaptée (traitement des déchets ménagers, traitement des eaux usées, pollution, etc.)[13].

Mythes et réalités touristiques

L'héliotropisme et le balnéotropisme ne sont pas des motivations suffisantes pour expliquer le succès du tourisme maltais. Il faut admettre que les instances touristiques maltaises ont su et réussi à mettre en valeur leurs atouts même s'ils n'ont rien d'exceptionnel en Méditerranée. « Les belles plages de sable le long de baies profondes et protégées » sont plus rares que sur les brochures. « Le véritable paradis pour les passionnés de la plongée sous-marine » possède une faune et une flore des plus banales en Méditerranée en dépit de côtes rocheuses aux eaux limpides décrites dans les guides de plongée. « Les plus belles voies d’escalade en falaise » sont relativement courtes et le calcaire souvent friable nécessite un maximum de précautions. Le manque de sites adaptés laisse la pratique du parapente confidentielle et l'urbanisation envahissante laisse peu de place au seul parcours de « golf de 18 trous qui est plus proche du practice que d'un parcours de classe internationale »[14].

Par contre, le tourisme culturel est de qualité exceptionnelle grâce aux chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui ont marqué l'architecture et la culture de Malte tout au long des XVI, XVII et XVIIIe siècles en laissant aux touristes « les plus beaux monuments historiques »[15].

Même si le jugement de F. Taglioni exposé précédemment est sévère, trop négatif et même injuste pour les sites préhistoriques qui ne sont pas aussi mal entretenus qu'il veut bien le décrire, il n'en reste pas moins que Malte est bien vendue aux touristes avec un budget à la taille des ambitions : 11 millions de dollars soit 9 dollars par touriste (chiffres de 2000)[16]. Le résultat, c'est que des touristes de plus de 50 nationalités différentes viennent à Malte par plus de 120 vols directs assurés par Air Malta au seul aéroport international de Malte[16].

« Ce qui surprend à Malte, c’est la façon dont les opérateurs touristiques concilient le rêve et l’authentique par des campagnes de communication [...]. Cette orchestration est tellement habile que les mythes deviennent des réalités et les réalités des mythes[17] », affirme Taglioni.

Satisfaction touristique

Régulièrement la Malta Tourism Authority réalise auprès des touristes des enquêtes qualitatives de satisfaction.

En 2009, sur les touristes interrogés, 27 % considèrent que Malte a dépassé leurs attentes et 64 % que Malte correspondait à ce qu'ils en attendaient au point que 72 % déclarent qu'ils reviendront à Malte avec plaisir et 90 % qu'ils recommanderont l'archipel comme destination à leurs amis. Les motivations ayant poussé les touristes à venir sont à 44 % l'accueil des Maltais, à 37 % son patrimoine et à 25 % seulement la mer et le soleil. Les sites historiques sont très bien appréciés à 35 % et bien appréciés à 48 %, avec une appréciation similaire pour les musées (37 %). Quant au secteur des divertissements, il a été considéré « très bon » par seulement 12 % des touristes interrogés et « bon » par 44 %[18].

Le secteur de la restauration est de son côté très bien noté par 20 % des touristes et bien noté à 53 %. Le secteur de l'hébergement est très contrasté : si 60 % des touristes sont satisfaits des hôtels 5 étoiles, 27 % seulement donnent une très bonne note au 4 étoiles et 19 % une note moyenne. De plus, il n'y a que 16 % des touristes pleinement satisfaits des 3 étoiles et 29 % qui le sont moyennement. Les 2 étoiles ont été quant à eux jugés « très bien » à 14 % et « moyens » 32 %. Le secteur hôtelier est donc largement perfectible. Les autres hébergements (self-catering) font mieux que les 4 étoiles avec 27 % de très bonnes appréciations et 41 % de bonnes[18].

Acteurs du tourisme

Typologie touristique

Transports

Patrimoine et lieux touristiques

En 2007, le site le plus visitĂ© est le temple de Ä gantija Ă  Gozo avec 157 568 entrĂ©es, devant les appartements d’État au palais des grands maĂ®tres Ă  La Valette avec 155 355 entrĂ©es, le MusĂ©e national d'archĂ©ologie 134 743 visites suivis par les temples Ħaġar Qim et de Mnajdra[8].

Sites archéologiques

Tous les sites archĂ©ologiques de Malte sont gĂ©rĂ©s par Heritage Malta, une agence gouvernementale. Beaucoup des sites archĂ©ologiques ne sont pas ouverts au public pour des raisons soit de prĂ©servation, soit de recherche ou encore pour des remises en Ă©tat. Le , il y eut plus de 27 000 visiteurs pour la journĂ©e portes ouvertes dans trente sites et musĂ©es d'Heritage Malta. Le site archĂ©ologique le plus frĂ©quentĂ© est celui de Ä gantija Ă  Gozo[19].

Sites classés au Patrimoine mondial de l'humanité (liste de l'UNESCO)

Autres sites archéologiques

Sites ouverts sur rendez-vous

Musées

Les principaux musĂ©es de Malte sont gĂ©rĂ©s par Heritage Malta, une agence gouvernementale. Le , il y eut plus de 27 000 visiteurs pour la journĂ©e portes ouvertes dans trente sites et musĂ©es d'Heritage Malta. Les trois musĂ©es les plus frĂ©quentĂ©s sont :

Musées nationaux

Autres principaux musées

Architecture

C'est une ville complète enceinte dans ses fortifications qui est classée au Patrimoine mondial de l'humanité (liste de l'UNESCO) : La Valette, ville construite de rien par la volonté de quelques hommes, ville musée, capitale de Malte, sera capitale européenne de la culture en 2018 :

Architecture civile et demeures historiques

Architecture militaire et fortifications

Beaucoup des sites d'architecture militaire sont gérés par la Fondazzjoni Wirt Artna sur lesquels elle organise des reconstitutions historiques. Nombre de forts sont fermés au public soit pour cause de rénovation, soit pour utilisation publique ou privée comme le fort Saint-Ange, mis à disposition de l'ordre souverain de Malte pour réhabilitation, le fort Chambray pour restauration dans le cadre d'un programme immobilier ou le fort Manoel restauré par l’État mais en attente de réouverture.

Fortifications des Hospitaliers

Architecture militaire britannique

Architecture et Ă©difices religieux

Architecture populaire

Culture et activités populaires

Notes et références

  1. F. Taglioni, « L'insularité touristique en question: l'archipel de Malte » in Espaces, n° 186, 2001, p. 6
  2. Le Petit Futé : Malte, 2009/2010, p. 56
  3. statistiques OCDE, tableau 297
  4. Statistiques OCDE, tableau 301
  5. Statistiques OCDE, tableau 299
  6. Statistiques OCDE, tableau 300
  7. F. Taglioni, « L'insularité touristique en question: l'archipel de Malte » in Espaces, n° 186, 2001, p. 5 (chiffres actualisés)
  8. Le Petit Futé : Malte, 2009/2010, p. 57
  9. « Malte a accueilli un nombre record de Français en 2011 », sur tourmag.com,
  10. Statistiques OCDE, tableau 298
  11. Veille Tourisme, chiffres du tourisme Ă  Malte
  12. Article du Malta Independent
  13. F. Taglioni, « L'insularité touristique en question: l'archipel de Malte » in Espaces, n° 186, 2001, p. 16
  14. F. Taglioni, « L'insularité touristique en question: l'archipel de Malte » in Espaces, n° 186, 2001, p. 11
  15. F. Taglioni, « L'insularité touristique en question: l'archipel de Malte » in Espaces, n° 186, 2001, p. 18
  16. F. Taglioni, « L'insularité touristique en question: l'archipel de Malte » in Espaces, n° 186, 2001, p. 17
  17. F. Taglioni, « L'insularité touristique en question: l'archipel de Malte » in Espaces, n° 186, 2001, p. 20
  18. Malta Independant article du 18 juin 2010
  19. Journée portes ouvertes

Bibliographie

Guides touristiques

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  • Neil Wilson, Malte et Gozo, Lonely Planet, coll. Guide de voyage, 2013.
  • Collectif, Escapade Ă  Malte, Michelin, coll. Escapade, Clermont-Ferrand, 2013.
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  • Aldo E. Azzopardi, Malte, perle de la MĂ©diterranĂ©e, Edizioni Plurigraf, Italie, 2011.
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  • Collectif, Malte, week-end, Michelin, Le Guide Vert, coll. Week-end, Clermont-Ferrand, 2011.
  • Jean-Marie BoĂ«lle, Malte, Éditions Comex, coll. Guides Mondeos, Montpellier, 2009.
  • Lindsay Bennet, Malte, Berlitz editions, coll. guide de voyage, 2006.
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  • Klaus Bötig, Malte, Chantecler, coll. Merian Live ! Belgique, 1993.
  • Alain Hubert-Bonnal, Ă€ Malte, Hachette, coll. Guides bleus, Paris, 1980.
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Cartes touristiques

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Dictionnaires bilingues

  • (fr) (mt) Joseph Cutayar, Dizzjunarju Tal-But, Yoran Embanner Ă©diteur, coll. Pouloupig, 2009.
  • (en) (mt) Ludovik Schembri, Dizzjunarju, Colour Image, Malta, 1998.

Liens externes

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