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Toni RĂĽttimann

Beat Anton RĂĽttimann (Toni RĂĽttimann), nĂ© le Ă  Pontresina dans le canton des Grisons en Suisse, est un ingĂ©nieur civil suisse, constructeur de ponts en AmĂ©rique latine et en Asie du Sud-Est. En AmĂ©rique du Sud et en AmĂ©rique centrale, il est connu sous le surnom de Toni el Suizo (« Toni le Suisse Â»).

Toni RĂĽttimann

Biographie

En 1987, deux semaines avant de terminer sa maturitĂ© et ses Ă©tudes secondaires au lycĂ©e Alpinum Ă  Zuoz, il voit Ă  la tĂ©lĂ©vision des images de l’Équateur dĂ©vastĂ© par un tremblement de terre. SensibilisĂ© par cette tragĂ©die, il dĂ©cide de se rendre en Équateur, juste après avoir obtenu sa maturitĂ©, sans contacts prĂ©alables, avec ses Ă©conomies et une collecte auprès de ses voisins, qui lui a permis de rĂ©unir 9 000 francs pour le voyage[1]. ArrivĂ© sur place, il constate l'importance qu'un pont dĂ©truit par le sĂ©isme avait pour la population. N'ayant aucune idĂ©e de la façon dont on construisait les ponts, il consulte des livres et prend conseil auprès d'un ingĂ©nieur nĂ©erlandais qui se trouvait dans la rĂ©gion. Ă€ proximitĂ© du lieu sinistrĂ©, il constate Ă©galement que les exploitants pĂ©troliers avaient des câbles et des tuyaux usagĂ©s qu’il Ă©tait possible de rĂ©cupĂ©rer pour ses travaux. Avec l'aide de la population locale, et de cet ingĂ©nieur, il construit son premier pont. De retour en Suisse, après les quatre mois qu'a durĂ© la construction du pont, il commence une formation d'ingĂ©nieur civil Ă  l'École polytechnique fĂ©dĂ©rale de Zurich (EPFZ) qu'il arrĂŞte au bout de sept semaines, craignant de rester dĂ©finitivement en Suisse après ses Ă©tudes et d'avoir une vie rangĂ©e. Il repart ensuite en Équateur, pour continuer Ă  construire des ponts dans des lieux dĂ©favorisĂ©s.

Toni Rüttimann devant le pont construit par les villageois, franchissant la rivière Aguarico.

Quatre ans plus tard, après un bref séjour en Suisse, qui lui a permis de récupérer deux vieux camions envoyés en Équateur, il fait la connaissance de Walter Yanez, un mécanicien/soudeur, qui se joint à lui. Tous deux ont œuvré ensemble, pendant dix ans, avec l'aide des populations locales, dans divers pays d'Amérique latine, à la construction de ponts. Collaboration qui se réduisit lorsqu'à la suite d'une rencontre en Suisse d'un réfugié cambodgien, Toni Rüttimann, prit la décision de continuer la construction de ses ponts au Cambodge. Walter Yanez après un bref séjour au Cambodge, géné par sa difficulté à communiquer avec la population locale, en raison de la langue, préféra retourner dans son pays auprès de sa famille, où il continuera la construction de ponts[2].

En 2002, Toni est atteint au Cambodge du Syndrome de Guillain-Barré, puis transféré en Thaïlande pour y être soigné. Cette paralysie foudroyante lui a infligé une année d'alitement et deux ans de lente rééducation pour récupérer l’usage de ses membres, Il met à profit cette immobilisation pour développer un programme informatique qui calcule, à partir des données topographiques et de la charge utile désirée, le profil du pont, le diamètre et la longueur de chaque élément. Ce programme permet à 67 ponts d'être construits simultanément. Il a présenté ce programme à l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL)[3] et à l'EPFZ, à deux reprises, en 2003 et 2011. De sa maladie, il garde des séquelles physiques, il ne peut plus, ni courir, ni sauter, ni s'accrocher aux câbles pour la construction de ses ponts.

Le , Toni Rüttimann se marie avec Madame Palin, une enseignante, inspectrice des écoles d'origine thaïlandaise. Il lui avait fait sa demande en mariage à Pagode Shwedagon six mois auparavant. La cérémonie se déroule à Pay Pin Taung dans la région d'Ayeyarwady en Birmanie après la construction du 777 ponts[4]. Le naît de cette union à Bangkok une fille prénommée Athina, en l'honneur de l'ancienne déesse grecque Athéna[5].

Entre 1987 et 2017, il a construit ou fait construire, avec l'aide de la population locale, plus de 760 ponts suspendus simples, en Amérique Latine et plus tard en Asie[6], permettant à plus de 2 millions de personnes de les utiliser. Parmi les donateurs, il y a des entreprises de remontée mécanique suisses, qui lui offrent parfois de vieux câbles et l'entreprise Tenaris qui produit des tuyaux destinés à l’acheminement du pétrole et qu'il utilise dans les structures de ses ponts.

De nombreux pays ont bénéficié de ses services[7] :

Statistique des ponts, au [8]
PaysTerminéPopulation desservie
Cambodge77209 500
Indonésie114709 300
Laos43129 900
Birmanie135518 000
Vietnam58248 000
En Asie4271 814 700
Argentine23 500
Colombie1930 200
Costa Rica148 000
Équateur332384 200
Salvador12 500
Honduras3389 700
Mexique3022 400
Nicaragua47 700
En Amérique latine435548 200
Totaux8622 362 900

Liens externes

Notes et références

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