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Tombeau de Merlin

Le tombeau de Merlin est un mĂ©galithe situĂ© dans la forĂȘt de Paimpont, au lieu-dit « La Marette » prĂšs du hameau des Landelles Ă  Paimpont.

Tombeau de Merlin
Présentation
Type
Ruines d'une allée couverte
Patrimonialité
Recensé à l'inventaire général
Localisation
Pays
Commune
Coordonnées
48° 04â€Č 40″ N, 2° 07â€Č 03″ O
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
GĂ©olocalisation sur la carte : Bretagne
(Voir situation sur carte : Bretagne)
GĂ©olocalisation sur la carte : ForĂȘt de Paimpont
(Voir situation sur carte : ForĂȘt de Paimpont)

InventĂ©e Ă  la fin du XIXe siĂšcle, la tradition veut que Merlin ait un tombeau dans la lĂ©gendaire forĂȘt de BrocĂ©liande. FĂ©lix Bellamy en dĂ©finit la localisation dans la forĂȘt en 1889, mais le site originel est dĂ©truit en grande partie par des pilleurs de tombes, ce tombeau datant certainement du NĂ©olithique. La valorisation du tombeau actuel ne remonte pas au-delĂ  des annĂ©es 1990. Le tombeau de Merlin est devenu un important site touristique.

En Grande-Bretagne, il existe un grand nombre de monuments de ce genre portant la mĂȘme appellation[1].

Construction mégalithique

Vestiges de l'allée couverte.

Il s'agit des ruines d'une construction mégalithique datée du Néolithique, de type allée couverte. D'aprÚs Félix Bellamy, il y avait à l'origine deux allées couvertes mais seule l'une d'entre elles, déjà en ruine, dite du Tombeau de Merlin (la seconde était désignée sous le nom de Tombeau de Viviane), a fait l'objet d'une description détaillée dans les années 1920[2].

Elle s'Ă©tirait sur 10,50 m de long et Ă©tait large d'environ 1,50 m. La chambre Ă©tait dĂ©limitĂ©e par quatre orthostates d'un cĂŽtĂ©, un seul de l'autre et une sixiĂšme dalle faisait office de chevet. La hauteur de ces supports variait de 0,90 m Ă  1,50 m, pour une largeur comprise entre 1,25 m et 1,60 m et une Ă©paisseur oscillant entre 0,25 m et 0,40 m. Les dalles de couverture Ă©taient toutes renversĂ©es[2]. Toutes les pierres du monument Ă©taient en schiste pourprĂ©. De l'ensemble, il ne reste plus aujourd'hui que trois Ă©lĂ©ments au total[2].

Les seuls documents graphiques connus du monument, sont deux gravures datĂ©es du XIXe siĂšcle et une carte postale ancienne datĂ©e de 1900[2]. L’ensemble est inventoriĂ©[3].

Histoire d'une assimilation

Depuis le Lancelot-Graal, la lĂ©gende de Merlin veut qu'il se retire du monde Ă  cause de son amour pour la fĂ©e Viviane. Dans une autre version de la lĂ©gende, il est enfermĂ© par Viviane dans une grotte. Le poĂšte Auguste CreuzĂ© de Lesser Ă©crit en 1811 que Merlin serait enseveli dans la forĂȘt de BrocĂ©liande, forĂȘt lĂ©gendaire dont la localisation prĂ©cise n'est pas encore rĂ©ellement revendiquĂ©e[4].

VƓux dĂ©posĂ©s par les visiteurs du tombeau de Merlin qu'ils souhaitent voir exaucĂ©s.

L'histoire moderne du tombeau de Merlin commence en 1820, date Ă  laquelle un juge et Ă©rudit de Montfort-sur-Meu, J. C. D. Poignand, publie dans la Brochure des AntiquitĂ©s Historiques un article dans lequel il affirme que Merlin aurait Ă©tĂ© enterrĂ© en forĂȘt de Paimpont, sur la commune de Saint-Malon-sur-Mel[5] et prĂšs de l'abbaye de Talhouet. Depuis vingt ans, les habitants fouillent les lieux en espĂ©rant y trouver des trĂ©sors[6]. En 1825, Blanchard de la Musse associe une allĂ©e couverte du nord de la forĂȘt de Paimpont au tombeau de Merlin. ThĂ©odore Hersart de la VillemarquĂ© localise lui aussi le tombeau de Merlin dans ces lieux[7]. En 1846, une gravure Romantique du Magasin pittoresque montre un cercle de pierre, inexistant en forĂȘt de Paimpont, nommĂ© Tombeau de Merlin et situĂ© en forĂȘt de BrocĂ©liande[6].

La topographie actuelle de la forĂȘt de Paimpont est dĂ©finie par FĂ©lix Bellamy en 1889[4]. Il fait des recherches en se basant sur l'article de M. Poignand et les dires des habitants, et se fixe sur une allĂ©e couverte pour y localiser le tombeau. En 1892[8], des pilleurs de tombes Ă  la recherche de l'hypothĂ©tique trĂ©sor de l'enchanteur creusent et dĂ©truisent les blocs qu'ils ne peuvent dĂ©placer[5].

La valorisation touristique de Paimpont-BrocĂ©liande commence Ă  la mĂȘme Ă©poque mais les habitants locaux montrent une certaine rĂ©ticence[4]. La localisation du tombeau du XIXe siĂšcle est revue Ă  la suite de l'enterrement du docteur GuĂ©rin.

Dans les annĂ©es 1970, Yann Brekilien s'oppose Ă  la construction des routes d'accĂšs et Ă  la perte du caractĂšre lĂ©gendaire de Paimpont-BrocĂ©liande. Il faut attendre les annĂ©es 1990 pour qu'une politique de valorisation se mette en place grĂące au maire de PloĂ«rmel et au Centre de l'Imaginaire Arthurien, permettant des visites guidĂ©es et la mise en place d'un pĂ©rimĂštre de protection autour du tombeau de Merlin[4]. En 2008, le programme europĂ©en LEADER favorise la restauration du site qui Ă©tait dans un Ă©tat avancĂ© de dĂ©labrement et la mise en Ɠuvre d'un itinĂ©raire de parcours dit « boucle de l’enchanteur » (circuit comprenant le tombeau de Merlin et la fontaine de Jouvence)[9].

Folklore contemporain

Au milieu du monument pousse un houx sur les branches duquel les visiteurs dĂ©posent toutes sortes d'objets[6]. Les visiteurs y laissent des couronnes de fleurs et de petits papiers oĂč ils Ă©crivent les vƓux qu'ils souhaitent voir exaucĂ©s par Merlin[10]. Il arrive aussi que des cendres de dĂ©funts y soient dispersĂ©es[6].

Notes et références

  1. Jean Markale, Guide spirituel de la forĂȘt de BrocĂ©liande, Éditions du Rocher, , p. 137.
  2. Briard, Langouët et Onnée 2004
  3. Notice no IA35019371, base Mérimée, ministÚre français de la Culture.
  4. Calvez 2010.
  5. « Le Tombeau de Merlin ».
  6. Briard 1997, p. 103.
  7. Théodore Hersart de la Villemarqué, « Visite au tombeau de Merlin » dans Revue de Paris, deuxiÚme série, 1837, XLI, p. 45-62.
  8. Brocéliande de A à Z, Myrdhin et Gwendaëlle Maillet, éd. Les oiseaux de papier, 2008, p. 187.
  9. Ludivine Kirichdjian, Patrimonialisation des lieux légendaires, septembre 2010, p. 72
  10. Ludovic Dunod et Alice Milot, Si loin si proche : La ForĂȘt de BrocĂ©liande ou l’imaginaire au pouvoir sur RFI, aoĂ»t 2011, rediffusion partielle.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Jacques Briard, LoĂŻc LangouĂ«t et Yvan OnnĂ©e, Les mĂ©galithes du dĂ©partement d'Ille-et-Vilaine, Rennes, Institut culturel de Bretagne et Centre rĂ©gional d'archĂ©ologie d'Alet, coll. « Patrimoine archĂ©ologique de Bretagne », , 122 p. (ISBN 978-2-86822-092-9), p. 41-42 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Marcel Calvez, « Druides, fĂ©es et chevaliers dans la forĂȘt de BrocĂ©liande : de l'invention de la topographie lĂ©gendaire de la forĂȘt de Paimpont Ă  ses recompositions contemporaines », Festival international de gĂ©ographie. Programme scientifique, Saint-DiĂ©-des-Vosges,‎ (lire en ligne)
  • Jacques Briard, Les mĂ©galithes, Ă©sotĂ©risme et rĂ©alitĂ©, vol. 23, Paris, Ă©ditions Jean-paul Gisserot, coll. « Mieux connaĂźtre », , 125 p. (ISBN 2-87747-260-4 et 9782877472609, lire en ligne)
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