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Tibor Szamuely

Tibor Szamuely ( à Nyíregyháza - à Lichtenwörth en Autriche) était un révolutionnaire communiste hongrois qui joua un rôle important dans la République des conseils de Hongrie, en 1919.

Tibor Szamuely
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  28 ans)
Lichtenwörth
Nationalité
Activités
Conjoint
Jolán Szilágyi (en)
Autres informations
Parti politique
Conflit

Biographie

Né dans une famille de commerçants juifs aisés, polyglotte, Tibor Szamuely devient journaliste social-démocrate après ses études. Mobilisé dans l'armée austro-hongroise avec le grade de lieutenant, il est fait prisonnier par les Russes en Galicie en 1915. Comme d'autres prisonniers de guerre austro-hongrois, tels Josip Broz Tito ou Béla Kun, il y est gagné au bolchévisme en 1917. Avec l'aide des communistes russes, Tibor Szamuely organise au printemps 1918 en Russie un bataillon international de gardes rouges issus des camps de prisonniers austro-hongrois. Avec ce bataillon, il contribue à la répression sanglante du soulèvement des socialistes-révolutionnaires de gauche à Moscou en [1]. Les dirigeants soviétiques, voyant en lui un militant implacable, l'envoient ensuite avec Karl Radek assister au premier congrès des conseils ouvriers allemands à Berlin. Il est encore à Berlin au moment de l'insurrection spartakiste de . Il retourne ensuite à Budapest où l'Autriche-Hongrie vient de s'effondrer et où le Parti communiste de Hongrie est formé par Béla Kun en .

Les tensions sociales sont vives en Hongrie au dĂ©but de 1919. Les manifestations ouvrières et communistes font monter la pression sur la RĂ©publique dĂ©mocratique hongroise du comte Mihály Károlyi. Le , BĂ©la Kun et d'autres dirigeants communistes sont arrĂŞtĂ©s. Tibor Szamuely, restĂ© en libertĂ©, constitue ouvertement un second comitĂ© central, organise une armĂ©e ouvrière et menace de prendre des « mesures militaires » contre le gouvernement. Les sociaux-dĂ©mocrates se dĂ©tournent finalement de Mihály Karolyi pour constituer un gouvernement avec les dirigeants communistes jusque-lĂ  emprisonnĂ©s, gouvernement qui entre en fonction le 22 mars 1919. Les difficultĂ©s s'accumulent rapidement pour le nouveau rĂ©gime, qui bĂ©nĂ©ficie d'un enthousiasme militant initial, mais perd rapidement son soutien populaire en raison de la terreur qu'il fait rĂ©gner dans le pays[2]. Tibor Szamuely en est l'un des principaux responsables en tant que « commissaire aux affaires militaires chargĂ© de la rĂ©pression des activitĂ©s contre-rĂ©volutionnaires Â». Ă€ ce titre, il fait abattre en masse Ă  la mitrailleuse des moines et religieuses, divers autres membres du clergĂ©, des paysans ou artisans qui refusent ses rĂ©quisitions et la collectivisation forcĂ©e de leurs moyens de subsistance, des enseignants ou fonctionnaires qui osent discuter ses mesures ou qui sont restĂ©s en fonction sous les administrations tchĂ©coslovaque, franco-roumaine ou franco-serbe dans les zones reprises par l'ArmĂ©e rouge hongroise ; les cadavres sont ensuite pendus Ă  titre d'exemple[3]. Des dissensions Ă©clatent au sein du « Conseil des commissaires du peuple Â» : d'un cĂ´tĂ© les ministres sociaux-dĂ©mocrates condamnent ces crimes, de l'autre Tibor Szamuely trouve BĂ©la Kun trop tiède. Après avoir rĂ©primĂ© un soulèvement paysan dans l'ouest du pays, Szamuely est envoyĂ© en juin au front comme commissaire politique en chef de l'armĂ©e rouge hongroise qui combat alors la coalition anticommuniste franco-roumano-serbo-tchĂ©co-hongroise. Mais la rĂ©sistance de l'armĂ©e rouge hongroise est vaine. Dans les dernières semaines du rĂ©gime, les Ă©lĂ©ments radicaux tentent de prendre le contrĂ´le, rĂ©clamant la mise de Szamuely Ă  la direction du gouvernement et l'intensification de la politique de terreur, rĂ©clamant une « Saint-BarthĂ©lĂ©my rouge ». BĂ©la Kun Ă©chappe Ă  une tentative de putsch, peut-ĂŞtre inspirĂ©e par Szamuely[4]. Ă€ l'approche des armĂ©es de la coalition, BĂ©la Kun et d'autres dirigeants communistes hongrois peuvent s'enfuir en Autriche. Tibor Szamuely est arrĂŞtĂ© par les autoritĂ©s autrichiennes et, selon les sources, se suicide ou est assassinĂ© dans des circonstances non-Ă©claircies.

Notes et références

  1. Pierre Broué, Histoire de l'Internationale communiste, Fayard, (ISBN 2-213-02659-9), p. 55
  2. MiklĂłs Molnar, Histoire de la Hongrie, Hatier, 1996, p. 336
  3. Stéphane Courtois in Le Livre noir du communisme, Robert Laffont, 1997, p. 302 ; témoignage aussi dans Jérôme Tharaud (ouvrage à connotation fortement antisémite) Quand Israël est roi, Plon, 1921 - réédité en 2006 aux éditions Saint-Rémi, (ISBN 978-2-84519-639-1)
  4. Stéphane Courtois in Le Livre noir du communisme, Robert Laffont, 1997, p. 301-302

Liens externes

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