Thomas Mayne Reid
Thomas Mayne Reid ( - ) est un romancier amĂ©ricain dâorigine irlandaise. Il a participĂ© Ă la guerre amĂ©ricano-mexicaine de 1846 Ă 1848. Un grand nombre de ses livres Ă©voquent la vie en AmĂ©rique par le biais des trappeurs, ou des chasseurs, les territoires sauvages, les indiens ou les propriĂ©tĂ©s coloniales vivant de lâexploitation des esclaves. En particulier, il fait partie des premiers Ă©crivains Ă avoir choisi comme personnage principal un Noir. (William-le-Mousse)
Naissance | Ballyroney (d) |
---|---|
DĂ©cĂšs |
(Ă 65 ans) Londres |
SĂ©pulture | |
Nationalités | |
Activités | |
Période d'activité | |
Conjoint |
Elizabeth Reid (d) (Ă partir de ) |
Conflit | |
---|---|
Genre artistique |
« Le capitaine Reid » a Ă©crit Ă©galement des romans d'aventure Ă lâinstar des romans de Frederick Marryat et Robert Louis Stevenson. Fervent admirateur de Lord Byron, ses romans se situent volontiers dans lâAmĂ©rique du Far West (lâOuest amĂ©ricain), et son Ćuvre court Ă travers le monde : au Mexique, en Afrique du Sud, en Himalaya, sur les ocĂ©ans et lâĂźle de BornĂ©o.
Bien que tombĂ©e dans lâoubli, son Ćuvre a inspirĂ© de nombreux auteurs dâaventures. Ainsi, un de ses romans met en scĂšne, dans lâĂźle de BornĂ©o un gorille gĂ©ant kidnappant une jeune femme : histoire qui connut un avatar cĂ©lĂšbre au cinĂ©ma. En France, il fut Ă©ditĂ© par les deux plus grandes maisons dâĂ©dition de son Ă©poque : Hachette et Cie et Hetzel. Aux Ătats-Unis il fut l'Ă©crivain prĂ©fĂ©rĂ© de Theodore Roosevelt
Biographie
Jeunesse
Thomas Mayne Reid est né à Ballyroney, un hameau prÚs de Katesbridge, dans le County Down, en Irlande du Nord.
Il est le fils du rĂ©vĂ©rend Thomas Mayne Reid, qui Ă©tait membre de l'AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de l'Ăglise presbytĂ©rienne en Irlande. Son pĂšre, qui aurait voulu qu'il devienne, comme lui, pasteur PresbytĂ©rien, lâinscrit en au Royal Belfast Academical Institution. Bien que Thomas y Ă©tudie prĂšs de quatre annĂ©es, lâabsence de motivation le conduit Ă abandonner ses Ă©tudes sans mĂȘme avoir obtenu un certificat. Il revient alors Ă Ballyroney oĂč il enseigne Ă lâĂ©cole du hameau.
En , il monte Ă bord du « Dumfriesshire » direction la Nouvelle-OrlĂ©ans, oĂč il dĂ©barque en , Ă lâĂąge de 22 ans. Il trouve un travail comme clerc dâun nĂ©gociant en grains. Il ne reste que six mois Ă la Nouvelle-OrlĂ©ans. La lĂ©gende dit qu'il a dĂ©missionnĂ© de son poste pour avoir refusĂ© de fouetter un esclave. (Reid fera plus tard de la Louisiane le dĂ©cor d'un de ses grands succĂšs, « La Quarteronne », roman anti-esclavagiste [1]).
Reid voyage au Tennessee. Dans une plantation prĂšs de Nashville, il enseigne aux enfants du Dr Peyton Robertson (plus tard, Reid en fera le dĂ©cor de son roman « La Chasseresse Sauvage ».) AprĂšs la mort de docteur Robertson, Reid fonde une Ă©cole privĂ©e Ă Nashville, mais lâaventure tourne court.
En 1841, il trouve du travail chez un nĂ©gociant en fournitures Ă Natchez dans le Mississippi, ou Ă Natchitoches, en Louisiane (le second semble ĂȘtre le plus probable). Bien que Reid ait revendiquĂ© plus tard avoir fait plusieurs voyages Ă l'Ouest durant cette pĂ©riode de sa vie (sur lesquels il aurait basĂ© certains de ses romans), la preuve nâen semble pas Ă©tablie en toute certitude. (mais la rĂ©alitĂ© de ces voyages est-elle si importante ? Il est trĂšs probable quâil y ait entendu des rĂ©cits de voyageurs de premiĂšre main et cela constitue une matiĂšre essentielle pour un auditeur attentif. Un certain Jack London procĂ©dera ainsi).
CarriÚre littéraire
Ă la fin de 1842, Mayne Reid arrive Ă Pittsburgh, en Pennsylvanie, oĂč il dĂ©bute en Ă©crivant tant en prose quâen vers pour le Morning Chronicle sous le pseudonyme « LâĂ©tudiant fauchĂ© » (Poor Scholar) ; il a aussi apparemment travaillĂ© comme livreur. Sa toute premiĂšre Ćuvre attestĂ©e est une sĂ©rie de poĂ©sies Ă©piques intitulĂ©es ScĂšnes dans les Antilles.
Au dĂ©but de 1843, Reid s'installe Ă Philadelphie, oĂč il reste trois annĂ©es, travaillant en tant que journaliste, et vivant aussi de la publication de ses poĂ©sies dans diverses revues, avec le mĂȘme pseudonyme. Il y fait connaissance d'Edgar Allan Poe et les deux deviennent pour un temps compagnons de beuverie[2]. Poe qualifiera plus tard Reid de colossal menteur mais de haute volĂ©e : « Il raconte de pittoresques bobards Ă une Ă©chelle surprenante, avec une touche artistique et c'est pourquoi je l'Ă©coute attentivement »[3]
Quand dĂ©bute la Guerre amĂ©ricano-mexicaine au printemps 1846, Reid est correspondant pour le New York Herald Ă Newport (Rhode Island) (qui deviendra plus tard le cadre dâun autre roman). Ă ce moment, il utilise le pseudonyme Ecolier (du mĂȘme mot en français).
Le , Reid rejoint le premier rĂ©giment de volontaires dâinfanterie de New York comme second lieutenant. En , le rĂ©giment quitte New York par bateau. Les New Yorkais campent plusieurs semaines Ă lâĂźle Lobos avant de participer Ă lâincursion dans le centre du Mexique, sous le commandement du gĂ©nĂ©ral Winfield Scott Ă Vera Cruz. Utilisant le pseudonyme d'Ecolier, Reid est correspondant pour un journal de New York, Spirit of the Times, qui a publiĂ© ses Correspondances dâun tirailleur. Le , lors de la bataille de Chapultepec, il reçoit une grave blessure Ă la cuisse alors quâil mĂšne une charge. Il est promu au grade de premier lieutenant pour bravoure au combat. Le Reid dĂ©missionne et, en juillet, retourne Ă New York avec son rĂ©giment.
Martyre de lâamour, sa premiĂšre piĂšce, est jouĂ©e au ThĂ©Ăątre de la rue Walnut Ă Philadelphie pour cinq reprĂ©sentations, en . Il publie Correspondant de guerre, un compte-rendu de son service militaire, le .
Ă lâannonce des RĂ©volutions de 1848, il se rend en Angleterre pour se porter volontaire. Mais, aprĂšs la traversĂ©e de lâAtlantique, il change dâavis, et se rend en Irlande du Nord. Il vit quelque temps Ă Londres, et câest lĂ quâen 1850 est publiĂ© son premier roman, Les Francs tireurs. Suivent Les Chasseurs de scalp (1851) dĂ©diĂ© Ă l'amiral Edwin W. Moore, quâil rencontra en 1841, La maison du dĂ©sert (1852) et Les chasseurs (1853). Ce dernier livre, qui se dĂ©roule au Texas et en Louisiane, est prĂ©sentĂ© comme le rĂ©cit dâun voyage scientifique pour la jeunesse. Il devient le livre favori du jeune Theodore Roosevelt, qui deviendra un grand fan de Mayne-Reid. La mĂȘme annĂ©e, Reid Ă©pouse Elizabeth Hyde, jeune femme de 15 ans, fille de son Ă©diteur, G.W. Hyde, un anglais aristocrate, .
AprĂšs une brĂšve lune de miel, il retourne rapidement Ă lâĂ©criture. Continuant Ă baser ses romans sur ses aventures en AmĂ©rique, il rĂ©alise plusieurs romans plus rĂ©ussis : Le Chef Blanc, La Quarteronne (1858), OcĂ©ola, le Grand Chef des SĂ©minoles, inspirĂ© par le vie d'Osceola (1858), et Le Cavalier sans tĂȘte (1865).
D'une grande prodigalitĂ©, il fait bĂątir Ă Gerrards Cross, dans le comtĂ© de Buckingham, un ranch gigantesque, une reproduction dâaprĂšs une hacienda mexicaine quâil avait vue pendant la guerre, oĂč il pratique lâagriculture. Cette vie extravagante le force Ă dĂ©clarer faillite en (dont il est libĂ©rĂ© en ).
En octobre, il quitte Londres et déménage à Newport (Rhode Island), espérant reconquérir le succÚs. Il retourne à New York en 1867 et fonde un périodique, Onward Magazine[4].
Fin de vie
Reid donne des confĂ©rences Ă Steinway Hall Ă New York, et publie le roman The Helpless Hand (probablement non traduit) en 1868. Mais lâaccueil que lui rĂ©serve lâAmĂ©rique est beaucoup moins enthousiaste. La blessure quâil a reçue Ă Chapultepec le handicape, et il est hospitalisĂ© plusieurs mois Ă lâhĂŽpital Saint-Luc en . Ălisabeth dĂ©teste lâAmĂ©rique et, aprĂšs avoir quittĂ© lâhĂŽpital, il retourne en Angleterre avec elle le et vit Ă Ross-on-Wye, au Pays-de-Galles.
Souffrant de mĂ©lancolie aiguĂ«, il est de nouveau hospitalisĂ©. Il essaye dâĂ©crire, mais achĂšve peu de projets. Vivant principalement de sa pension de lâarmĂ©e amĂ©ricaine, qui nâest pas suffisante pour couvrir sa situation, Reid meurt Ă Londres, Ă lâĂąge de 65 ans, et est inhumĂ© au cimetiĂšre de Kensal Green. Une citation des Chasseurs de Scalps est gravĂ©e sur sa tombe : « Ces prairies du Far West ont Ă©tĂ© bien mal nommĂ©es : elles sont le jardin de Dieu. »
Ćuvres
Plusieurs éditeurs ont publié en français des romans de Thomas Mayne-Reid :
Librairie L. Hachette et Cie dans les années 1858-1880
- La Quarteronne (1858, traduit par Louis Stenio) (titre original : The Quadroon)
- Ă fond de cale (traduit par Mme Henriette Loreau)
- Ă la mer ! (traduit par Mme Henriette Loreau) [5]
- Bruin ou les chasseurs d'ours (1872 - 2e Ă©dition 1901).
- Les chasseurs de plantes (traduit par Mme Heniette Loreau)
- Les Chasseurs de girafes (traduit par H. Vattemare, illustré par H. de Neuville)
- Les ExilĂ©s dans la forĂȘt (The Forest Exiles, 1855) paru aussi en BibliothĂšque verte, et chez Arthaud en version illustrĂ©e en 1949.
- Les Grimpeurs de rochers (suite du chasseur de plantes) (traduit par Mme Henriette Loreau, 1874).
- Les peuples Ă©tranges (1875, traduction, Mme Henriette Loreau) [6]
- Les Vacances des jeunes Boërs (1881, traduction de Mme Henriette Loreau) [7]
- Les Veillées de chasse (1863, trad : Bénédict Henri Révoil, illustré par Freeman)
- L'Habitation du désert ou Aventures d'une famille perdue dans les solitudes de l'Amérique (traduction : Ferdinand Le François, illustration : Gustave Doré)
Autres Ă©ditions
- Les Francs tireurs ou Le Corps-franc des rifles (1850 - The Rifle Rangers) - 1854. Réédité en 1952 sous le titre Les Aventures du capitaine Haller (Tallandier, le livre d'aventures)
- Ă la recherche du buffalo blanc (1853 : The Boy Hunters, or, Adventures in Search of a White Buffalo)
- Les Chasseurs de chevelures ou Les chasseurs de scalp (1851 - The Scalp hunters) - 1854.
- Les Robinsons de Terre Ferme (1852 - The Desert Home) - 1854 - EugĂšne Ardant et Cie, Ăditeurs.
- Le Chef Blanc (1855 - The White Chief) - 1857.
- OcĂ©ola, le Grand Chef des SĂ©minoles, (1859 Oceala the Seminole) 1866 -J. Vermot et Cie, Paris Libraires-Ăditeurs.
- Le Cavalier sans tĂȘte (1866 - The Headless horseman).
- Les ForĂȘts vierges (1869 : premiĂšre traduction par Raoul Bourdier)
- Les Jeunes esclaves (1869, Hetzel, traduction d'Emma Allouard,dessins de Riou, traduction de The Boy Slaves 1865)
- La Chasse au Léviathan (éditions Hachette, 1882, trad: Jules Girardin, illustré par A. Ferdinandus et Th. Weber)
- Les Exploits des jeunes Boërs, Paris, Hetzel, 1882 (traduction : Stella Blandy)
- Les Jeunes Voyageurs, traduit par Moulhins - MĂ©gard et Cie libraires-Ă©diteurs - Rouen, 1883.
- Les Ăpaves de l'OcĂ©an, traduit par E. Delauney, MĂ©gard et Cie libraires-Ă©diteurs, 1883. (The Ocean Waifs, 1882)
- Le DĂ©sert d'eau dans la forĂȘt (trad : E. Allouard, illustr : L.Benett, Hetzel)
- Les Naufragés de l'ßle de Bornéo, publié chez Hetzel et en 1884 chez Mégard et Cie libraires-éditeurs à Rouen.
- Les Ămigrants du Transwaal, Hetzel (1886), dessins : Riou, gravures : Bertrand, traduction: Lermont) (trad de : The Vee-Boers, A Tale of Adventure in Southern Africa (1870))
- Le Doigt du destin (1893, traduction de : Finger of Fate (1872))
- La Chasseresse sauvage (2 tomes), Didier & MĂ©ricant, Ăditeurs, Paris.
- Aventures de terre et de mer - William le Mousse (BibliothÚque d'éducation et de réaction, J. HETZEL)
- Sur la piste des Tovas ou mĂȘme livre, mais sous un titre diffĂ©rent : Gaspar le Gaucho traduction de Gaspar the Gaucho: A Story of the Gran Chaco (publiĂ© en langue originale en 1883) PubliĂ© quatre fois, une fois sous le premier titre et trois fois sous le second titre.
Mayne Reid, l'Ouest retrouvé, (collection Omnibus)
Thierry Chevrier nous donne Ă la fin de son ouvrage, le rĂ©pertoire des Ćuvres de Mayne Reid en anglais ainsi que les traductions en français. Mais dit-il : La somme des diffĂ©rentes Ă©ditions des romans de Mayne Reid est telle qu'il nous faut renoncer Ă la publier ici en totalitĂ©. Nous avons simplement cherchĂ© Ă tailler une piste dans la jungle Ă©paisse de l'oubli qui avait recouvert ce domaine littĂ©raire, en permettant Ă tout possesseur d'un ouvrage de Mayne Reid de connaĂźtre le titre de l'original anglais, ainsi que sa date de composition. On trouve 170 traductions en français, provenant de 44 Ă©ditions originales en anglais (13 ne furent jamais traduites). Ainsi, l'Ă©dition originale The war trail, 1857, a donnĂ© lieu Ă 8 traductions diffĂ©rentes en français : La Chasse aux chevaux sauvages, Le Cheval blanc, Le Cheval blanc de la prairie , Le Cheval blanc des Lianos, Le Cheval sauvage, Aventures d'un officier amĂ©ricain, La Piste de guerre, et Sur la piste de guerre.
Adaptations
- 1973 : Le Cavalier sans tĂȘte (ĐŃĐ°ĐŽĐœĐžĐș бДз ĐłĐŸĐ»ĐŸĐČŃ, Vsadnik bez golovy) de Vladimir Weinstock (en)[8]
Notes et références
- Quadron ou Quarteron : enfant nĂ© dâun maĂźtre et dâune mĂšre-esclave, dont un des grands-parents Ă©tait une personne afro-amĂ©ricaine. http://zacharyrichard.com/english/reports2009.html
- Jeffrey Meyers, Edgar Allan Poe : vie et héritage, 1992, p. 142 (ISBN 0-8154-1038-7).
- Howard Paul, « Le Magazine de Munsey », août 1892. 555
- name="Open Source Books">Open Source Books. Internet Archive. Accessed July 14, 2007.
- 1857 : George Routledge and Sons
- traduction de "Odd People: Being a Popular Description of Singular Races of Man" http://www.gutenberg.org/files/35911/35911-h/35911-h.htm
- Traduction de « A Narrative of Hunting Adventures in Southern Africa » (1857) http://www.gutenberg.org/files/34668/34668-h/34668-h.htm
- (en) Tobias Rupprecht, Soviet Internationalism after Stalin : interaction and exchange between the USSR and Latin America during the Cold War, Cambridge, Cambridge University Press, , 334 p. (ISBN 978-1-107-10288-0, lire en ligne), p. 117
Liens externes
- Ressources relatives à la littérature :
- Ressources relatives Ă la recherche :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ses livres sur le site Ebooks libres et gratuits