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Theodore Bikel

Theodore Bikel est un acteur et chanteur amĂ©ricain nĂ© le Ă  Vienne (Autriche) et mort le Ă  Los Angeles en Californie aux États-Unis[1] - [2].

Theodore Bikel
Theodore Bikel en 2009.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  91 ans)
Westwood
SĂ©pulture
Nationalités
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoint
Tamara Brooks (en) (de Ă  )
Autres informations
Parti politique
Label
Distinction

Biographie

Jeunes années

Theodore Meir Bikel naĂźt Ă  Vienne dans une famille qui vient de l’ensemble des milieux du monde juif d’Europe centrale, ainsi que le raconte son nom : le patronyme Bikel est l’acronyme d’un verset liturgique, Bnei IsraĂ«l kedoshim laYY (« les enfants d’IsraĂ«l sont saints Ă  YHWH »), choisi au hasard par son arriĂšre-grand-pĂšre dans un livre de priĂšres lorsque les Juifs de Bucovine furent sommĂ©s de se choisir un nom, et parce qu’il y avait dans la localitĂ© un autre individu d’ascendance sacerdotale ; son nom hĂ©braĂŻque est hĂ©ritĂ©, selon la coutume de nomination ashkĂ©naze, de son grand-pĂšre Maier Riegler, Juif assimilĂ© dans l’empire austro-hongrois, geĂŽlier de son Ă©tat et dĂ©cĂ©dĂ© avant la naissance de son petit-fils ; son prĂ©nom enfin lui a Ă©tĂ© donnĂ© par son pĂšre en hommage Ă  Theodor Herzl, considĂ©rĂ© comme le pĂšre du sionisme politique[3]. L’enfant grandit donc dans une famille sioniste-socialiste, idĂ©ologiquement opposĂ©e Ă  l’observance du judaĂŻsme mais viscĂ©ralement attachĂ©e Ă  sa culture juive et c’est ainsi que Josef Bikel, qui ne frĂ©quente pas les salles de priĂšre, emmĂšne rĂ©guliĂšrement son fils Ă©couter les vocalises des hazzanim dans les synagogues.

L’accession d’Adolf Hitler au pouvoir incommode de plus en plus la vie des Juifs en Autriche (mĂȘme dĂ©corĂ© des plus hauts insignes artistiques de ce pays, Bikel corrigera sa vie durant ceux qui le prĂ©sentent comme Autrichien et prĂ©fĂ©rera se dire « nĂ© en Autriche », arguant des mauvais traitements que lui ont fait subir les autoritĂ©s[2]). Comme de nombreuses familles, les Bikel Ă©migrent aprĂšs le rattachement de l’Autriche au TroisiĂšme Reich en 1938 mais plutĂŽt que de choisir un pays d’Europe ou les États-Unis, ils se dĂ©cident pour la Palestine mandataire afin de mettre leur idĂ©ologie en pratique. Theodore Bikel Ă©tudie Ă  l’école MikvĂ©-IsraĂ«l et rejoint le kibboutz Kfar HaMaccabi, montrant plus de dispositions Ă  chanter la vie des pionniers qu’à la partager.

Adolescent, il fait en 1943 ses premiers pas au thĂ©Ăątre Habima et fait partie des membres fondateurs du thĂ©Ăątre Cameri. Insatisfait des rĂŽles qu’on lui propose, il se rend Ă  Londres en 1946 pour Ă©tudier Ă  la Royal Academy of Dramatic Art. En 1948, alors que l’état d’IsraĂ«l dĂ©clare son indĂ©pendance, il choisit de demeurer au Royaume-uni, affirmant avoir privilĂ©giĂ© sa carriĂšre tandis qu’on l’accuse de couardise et de dĂ©sertion car les acteurs sont appelĂ©s Ă  divertir les soldats sur la ligne de front[4].

Une vie d’artiste

La mĂȘme annĂ©e, Michael Redgrave recommande Theodore Bikel Ă  son ami Laurence Olivier, qui l’engage comme remplaçant pour la premiĂšre d’Un tramway nommĂ© DĂ©sir Ă  West End. L’essai se rĂ©vĂšle concluant, et Bikel se retrouve bientĂŽt sous la lumiĂšre des projecteurs, interprĂ©tant Mitch face Ă  Vivienne Leigh[5].

AprĂšs avoir tournĂ© quelques films, Bikel dĂ©cide de s’installer aux États-Unis en 1954. Il y entame, parallĂšlement Ă  son mĂ©tier d’acteur, une carriĂšre de chanteur de musique traditionnelle[2], et produit plusieurs albums sous le label Elektra, s’accompagnant de divers artistes comme Geula Gill et Judy Collins. Cet homme qui parle couramment cinq langues et se dĂ©brouille dans deux autres, est capable de chanter les chants traditionnels de 21 pays mais il pense que le terme de « chanteur traditionnel » ne lui sied authentiquement que lorsqu’il chante dans le yiddish de son enfance. C’est ce talent de chanteur qui introduit Theodore Bikel Ă  Broadway et il sĂ©duit le public en crĂ©ant en 1959 le personnage de Georg von Trapp dans La MĂ©lodie du bonheur ; c’est tout spĂ©cialement pour lui et afin de mettre en valeur ses talents que la chanson Edelweiss est composĂ©e mais Bikel, qui dit fuir une sĂ©curitĂ© qui finirait par le figer dans un stĂ©rĂ©otype, quitte la piĂšce aprĂšs deux ans alors que son succĂšs ne s’est pas dĂ©menti. Il joue en 1964 le pompeux professeur hongrois Zoltan Karpathy qui se laisse abuser par Eliza Doolittle et, en 1967, Tevye le laitier dans Un violon sur le toit qu’il ne se privera cette fois pas de jouer plus de deux mille fois, et plus que tout autre acteur. Il enchaĂźne alors les participations spĂ©ciales dans diverses sĂ©ries populaires, jouant de sa maĂźtrise des accents pour incarner des figures souvent pittoresques et gĂ©nĂ©ralement Ă©trangĂšres afin de varier son rĂ©pertoire.

Ce dĂ©sir de versatilitĂ© dĂ©finit Ă©galement sa vie, et Bikel multiplie les casquettes, conjuguant une carriĂšre de chanteur traditionnel, d’activiste politique et de propriĂ©taire de bars ainsi que d’autres Ă©tablissements.

Theodore Bikel en 2014.

ƒuvre

Discographie

  • Folk Songs of Israel (1955), Elektra[6] - [7]
  • An Actor’s Holiday (1956), Elektra[6]
  • A Young Man and a Maid (with Cynthia Gooding) (1957), Elektra[6]
  • Theodore Bikel Sings Jewish Folk Songs (1958), Elektra[6]
  • To Broadway, To Life!: The Musical Theater of Bock and Harnick[8]
  • Folk Songs from Just about Everywhere (with Geula Gill) (1959), Elektra[6]
  • More Jewish Folk Songs (1959), Elektra[6] - [9]
  • Bravo Bikel (Town Hall Concert) (1959), Elektra[6]
  • Songs of Russia Old and New (1960), Elektra[6] - [9]
  • Newport Folk Festival 1960 (5 songs), Elektra[6]
  • The Sound of Music (Original Broadway Cast) (1960), Columbia Records[10]
  • From Bondage to Freedom (1961), Elektra[6]
  • A Harvest of Israeli Folk Songs (1961), Elektra[6]
  • The Poetry and Prophecy of The Old Testament (1962), Elektra[6][11]
  • The Best of Bikel (1962), Elektra[6]
  • Theodore Bikel on Tour (1963), Elektra[6]
  • A Folksinger’s Choice (1964), Elektra[6]
  • The King and I (1964), Columbia Records[12]
  • Yiddish Theatre and Folk Songs (1965), Elektra[6]
  • Songs of the Earth (avec The Pennywhistlers) (1967), Elektra[6]
  • Theodore Bikel Is Tevye (1968), Elektra
  • A New Day (1970), Reprise Records[13]
  • Silent No More (Soviet Jewish Underground) (1972), Star Records[6]
  • Theodore Bikel for the Young (1973), Peter Pan Records[14]
  • Theodore Bikel Sings Jewish Holiday Songs (1987)[15]
  • A Passover Story (1991), Western Wind[16]
  • A Chanukkah Story (1992), Western Wind[17]
  • Theodore Bikel Sings Jewish Folk Songs (CD reissue, 1992), Bainbridge Records[9]
  • Theodore Bikel Sings More Jewish Folk Songs (CD reissue, 1992) Bainbridge Records[9]
  • Rise up and Fight–Songs of Jewish Partisans (1996), Holocaust Museum[18]
  • Tevye the Dairyman and the Railroad Stories (1996) Macmillan audio[19]
  • A Taste of Passover (1998), Rounder Records[20]
  • Classic Jewish Holiday & Shabbat Songs (2000), Sameach Records[6]
  • A Taste of Chanukkah (2000), Rounder Records[21]
  • Theodore Bikel's Treasury of Yiddish Folk & Theatre Songs (2004), Rhino Handmade[6]
  • In My Own Lifetime (2006), Jewish Music Group[6]
  • Our Song (with Alberto Mizrahi) (2007), Opus Magica Musica[22] - [23]

Filmographie

Theodore Bikel excelle dans les petits et moyens rĂŽles remarquĂ©s, jouant de sa maĂźtrise des accents et dialectes pour incarner des personnages le plus souvent Ă©trangers: il est le pompeux phonĂ©tiste hongrois flouĂ© par Eliza Doolittle dans My Fair Lady, le capitaine du sous-marin russe Ă©chouĂ© Ă  Gloucester dans Les Russes arrivent, le sadique gĂ©nĂ©ral français qui tient la fortesse d’Ávila dans Orgueil et Passion et jouera aussi plusieurs officiers allemands, un marchand armĂ©nien ou encore un malfrat bulgare. Son rĂŽle de sheriff dans The Defiant Ones lui a valu une nomination aux Oscars en 1958[2].

Interview

  • (de) Theodore Bikel, In der Mariahilferstraße hatten wir Nachbarn, die waren sehr nette und anstĂ€ndige Menschen in Christian Cargnelli, Michael Omasta (eds.) : Aufbruch ins Ungewisse. Österreichische Filmschaffende in der Emigration vor 1945, Vienne, Wespennest, 1993.

Références

  1. « DécÚs de l'acteur et chanteur Theodore Bikel », sur La Presse.ca, (consulté le )
  2. (en) Richard Severo & Ralph Blumenthal, « Theodore Bikel, Master of Versatility in Songs, Roles and Activism, Dies at 91 », sur The New York Times, (consulté le )
  3. Bikel 2014, p. 334
  4. (he) Merav Yudilovitch, « Hassahkan ve hazamar Theodor Bikel maggia laaretz », sur Ynet, (consulté le ) & (he) Tsippi Shohat, « Erev mahva lassahkan Theodor Bikel », sur Haaretz, (consulté le )
  5. Staggs, Sam. When Blanche Met Brando: The Scandalous Story of "A Streetcar Named Desire", Macmillan (2005) pp. 113–114
  6. Martin C. Strong, The Great Folk Discography : Pioneers and Early Legends, Édimbourg, Polygon Books, , 25–26 p. (ISBN 978-1-84697-141-9)
  7. « Judaica Sound Archives : Folk Songs Of Israel-Theodore Bikel & Nico Feldman » [archive du ], Faujsa.fau.edu (consulté le )
  8. Oxford Univ. Press (2011) pp. 166–168
  9. Lambert, Philip. To Broadway, To Life!: The Musical Theater of Bock and Harnick, Oxford Univ. Press (2011) pp. 166–168
  10. « Theodore Bikel - "Edelweiss" from THE SOUND OF MUSIC », YouTube (consulté le )
  11. This album was later retitled Theodore Bikel does "Song of Songs" and other Biblical Prophecies (reissued on Everest Records with Marian Seldes as Shulamit.).
  12. « The King and I (Studio Cast Recording (1964)): Studio Cast of The King and I (1964): MP3 Downloads » (consulté le )
  13. « THEODORE BIKEL - a new day LP - Amazon.com Music » (consulté le )
  14. « Theodore Bikel: For The Young: Music » (consulté le )
  15. Theodore Bikel, « Theodore Bikel: Classic Jewish Holiday & Shabbat Songs: Music » (consulté le )
  16. « Sephardic Song, Yehezkel Braun, Andre Hajdu, Elliot Z. Levine, Louis Lewandowski, Charlie Morrow, Moyshe Oysher, Salomone Rossi, Western Wind Vocal Ensemble - The Passover Story - Narrated by Theodore Bikel with Traditional Music » (consulté le )
  17. « Theodore Bikel, Western Wind Ensemble: Chanukkah Story: Music » (consulté le )
  18. « Frieda Enoch Noble Voices Theodore Bikel - Rise Up and Fight! Songs of Jewish Partisans - Amazon.com Music » (consulté le )
  19. Tevye the Dairyman and the Railroad Stories : Sholem Aleichem, Theodore Bikel, Hillel Halkin : 9781559273794 : Amazon.com : Books (ASIN 1559273798)
  20. « A Taste of Passover: Theodore Bikel: Movies & TV » (consulté le )
  21. « Various Artists - A Taste of Chanukah - Amazon.com Music » (consulté le )
  22. « Theodore Bikel » (consulté le )
  23. « Freedman Catalogue lookup: work Theodore Bikel/Alberto Mizrahi / Our Song », sur upenn.edu

Liens externes

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