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The Hate U Give : La Haine qu'on donne

The Hate U Give - La Haine qu'on donne (The Hate U Give) est un film américain dramatique réalisé par George Tillman Jr., sorti en 2018. Il s'agit d'une adaptation cinématographique du roman The Hate U Give d'Angie Thomas publié en 2017.

The Hate U Give
La Haine qu'on donne

Titre original The Hate U Give
RĂ©alisation George Tillman Jr
Scénario Audrey Wells
Acteurs principaux
Sociétés de production Fox 2000 Pictures
State Street Pictures
Temple Hill Entertainment
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Drame
Durée 133 minutes
Sortie 2018

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Starr Carter, 16 ans, vit entre deux mondes trÚs différents : elle vient d'une zone résidentielle pauvre principalement habitée par des Noirs, mais fréquente une école privée pour élÚves privilégiés, majoritairement blancs. Quand un jour elle voit son meilleur ami Khalil se faire tuer sous ses yeux sans raison par un policier blanc, tous les efforts qu'elle a fait jusqu'ici pour s'adapter dans ces deux mondes trÚs antagoniques sont réduits à néant. Alors que la pression s'exerce sur elle de toutes parts pour qu'elle garde le silence sur ce qu'elle a vu, Starr est face à un dilemme cruel : se taire pour préserver sa vie, ou défendre les droits de son ami et de sa communauté.

Deux thĂšmes

Ce film ayant suscité de nombreuses réactions traite de deux sujets délicats, mais importants « dans une Amérique de plus en plus divisée socialement[1] ».

Le dualisme

Starr essaie de s'habituer Ă  la vie ardue dans sa communautĂ© tout en s'intĂ©grant Ă  sa nouvelle Ă©cole privĂ©e. En effet, elle vit dans deux mondes complĂštement diffĂ©rents. Il y a alors deux Starr. Celle « de Garden Heights : sa communautĂ© natale principalement composĂ©e d'Afro-AmĂ©ricains et celle de Williamson : sa nouvelle Ă©cole privĂ©e principalement composĂ©e de blancs oĂč elle Ă©tudie[2] ». La Starr de Williamson « a un cĂŽtĂ© ghetto[3] ». D’ailleurs, elle n'est plus la mĂȘme depuis la mort de ses deux meilleurs amis : Natasha et Khalil. Natasha « a Ă©tĂ© abattue par un membre des gangs de rues, alors que les deux filles n'avaient que 10 ans[4] » tandis que Khalil a Ă©tĂ© tuĂ© injustement par un policier blanc qui pensait qu’il Ă©tait armĂ©. Starr « connaissait l’identitĂ© du meurtrier de Natasha : un secret qu’elle n’a jamais dĂ©voilĂ© Ă  personne, mais aprĂšs la mort de Khalil, elle dĂ©cide d'en parler Ă  ses parents avec une part de fiertĂ© et de honte[4] ». Concernant la mort de Khalil, Starr « se sentait coupable de sa mort, mais la Starr de Garden Heights doit faire semblant de se montrer forte[5] » puisque la criminalitĂ© est trĂšs frĂ©quente dans sa communautĂ© natale. Elle « essaie alors d’oublier ces Ă©vĂ©nements et continue plutĂŽt d’ĂȘtre une bonne fille auprĂšs de ses parents[4] ». La Starr de Williamson, qui a un cĂŽtĂ© beaucoup plus innocent, « fais face Ă  des commentaires dĂ©sobligeants et ignorants de ces camarades de classe sans s'Ă©nerver, de peur de trop faire ghetto[2] ». En effet, Starr « ne laisse pas les Ă©tudiants de Williamson dĂ©couvrir la Starr de Garden Heights et elle ne laisse pas les gens de Garden Heights dĂ©couvrir la Starr de Williamson[6] ». Rapidement, Starr ne se reconnait plus et doit faire face Ă  des choix difficiles entre ces deux univers, car « elle devient une Ă©trangĂšre de ses deux communautĂ©s, alourdie par les pressions et les angoisses que personne d'autre ne comprend[5] », mais elle va devoir « embrasser sa dualitĂ© de mĂ©tisse afro-amĂ©ricaine issue d'un quartier dĂ©favorisĂ©, mais Ă  l'Ă©ducation privilĂ©giĂ©e pour se trouver et pouvoir par ses choix et ses actions, rendre justice Ă  son ami[2] » Khalil.

Le racisme

Le titre du film « The Hate U Give » fait rĂ©fĂ©rence Ă  l'acronyme employĂ© par Tupac : un rappeur amĂ©ricain de style hip-hop et un activiste politique. Ses chansons, « Ă©taient composĂ©es des textes trĂšs profonds, qui poussaient Ă  la rĂ©flexion sur la pauvretĂ©, le racisme et la guerre des gangs qu'il a toujours dĂ©noncĂ©s jusqu'Ă  sa mort[7] ». De plus, « pour transmettre un message, Tupac utilisait des codes qui renfermaient plusieurs significations[8] » comme les quatre premiĂšres lettres du film, qui veulent dire « T.H.U.G. » : un acronyme qui signifie « The Hate U Give Little Infants Fucks Everybody[9]». En français : La haine que vous transmettez aux enfants dĂ©truit le monde. En effet, ceci est la version longue de T.H.U.G. L.I.F.E. : un terme a pris de l'importance en 1993, lorsque « Tupac s'est joint Ă  d’autres rappeurs amĂ©ricains pour former le groupe Thug life[10] », mais « dans la seconde moitiĂ© du 20e siĂšcle, le mot THUG : voyou a pris un sens racial, en particulier pour les noirs vivant dans les communautĂ©s urbaines, mĂȘme s'ils n’avaient pas de comportements criminels[10] » ce qui fait que le sens de T.H.U.G. L.I.F.E. « soit souvent mal interprĂ©tĂ© comme Ă©tant nĂ©gatif ou criminel[10] ». T.H.U.G. L.I.F.E. est en rĂ©alitĂ© « un terme utilisĂ© avec fiertĂ© pour dĂ©crire une personne qui n'avait rien au dĂ©but de sa vie, mais qui s'est reconstruit une vie pour devenir quelque chose[10] ». Le film fait allusion au racisme dĂšs la premiĂšre sĂ©quence : Starr Ă©coutant son pĂšre lui expliquant la maniĂšre dont elle doit se comporter si un policier venait l’arrĂȘter sans aucune raison. Le policier blanc « a arrĂȘtĂ© la voiture de Khalil dĂ» Ă  sa couleur de peau et lorsqu'il a pris une brosse Ă  cheveux dans la voiture, le policier s'est senti menacĂ© et a tirĂ© en pensant que c'Ă©tait une arme[4] ». Cette scĂšne « nous montre la rĂ©alitĂ© Ă  laquelle font souvent face les communautĂ©s noires urbaines[11] » surtout aux États-Unis, car « c'est une nouvelle forme puissante de racisme symbolique qui cible les noirs pour leur comportement ordinaire tout en Ă©tant noir en mĂȘme temps. Le policier blanc se sent donc libre de montrer sa dominance[12] ». En effet, la mort de Khalil est un exemple parfait de profilage racial : « une notion apparue aux États-Unis Ă  l'occasion de conflits entre les forces policiĂšres et les communautĂ©s racialisĂ©es[13]». Starr, ayant Ă©tĂ© tĂ©moin de cette scĂšne dĂ©chirante « vit ce sentiment difficile que des personnes ayant perdu un ou plusieurs proches morts ressentent[5]» soit « vouloir rester seul ou chercher du rĂ©confort en essayant d'oublier cet Ă©vĂ©nement[5] ». C'est comme cela que le mouvement Black Lives Matter se ressent Ă  travers l'histoire de Starr. En français : « La vie des Noirs compte », qui peut ĂȘtre perçue comme la morale de ce film est « un mouvement apparu le sur Twitter avec le hashtag #BlackLivesMatter aprĂšs qu'un Latino-AmĂ©ricain coordonnant la surveillance du voisinage ait tuĂ© un adolescent noir non armĂ© en Floride ». Starr a toujours voulu garder « des secrets pour se protĂ©ger contre les crimes frĂ©quents dans son quartier[4] », mais la mort de Khalil l'a beaucoup affectĂ© et Ă  travers ses actions, elle va tenter de montrer Ă  quel point la vie de Khalil a Ă©tĂ© enlevĂ©e sans raison. Starr refuse de « rester silencieuse cette fois-ci, car elle ne veut pas que le policier blanc qui a tuĂ© Khalil s'en tire aussi facilement[14] ».

Fiche technique

Distribution

Source et légende : version québécoise (VQ) sur Doublage.qc.ca[26] version française sur AlloDoublage[27]

Utilisation du mot Fuck et classification de la MPAA

George Tillman fait face à la difficulté lors du tournage, s'il veut pouvoir rendre l'authenticité du livre original, de la nécessité d'expliquer le concept du rappeur Tupac Shakur de « T.H.U.G. L.I.F.E. », l'acronyme pour « The Hate You Give Little Infants Fucks Everybody ». Le film étant destiné aux jeunes, pour avoir la permission de le diffuser au public cible de moins de 13 ans, les normes de la classification de la Motion Picture Association of America impliquent de n'utiliser le mot « fuck » que deux fois. Le réalisateur obtient le feu vert avec une seule utilisation du mot, mais en ressent une perte d'authenticité car deux scÚnes du films requiÚrent l'utilisation du mot, et il redemande une nouvelle fois la permission. Il obtient la classification moins -13 ans aprÚs une réévaluation[28].

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Critiques

The Hate U Give : La Haine qu'on donne
Score cumulé
SiteNote
Allociné3.1 étoiles sur 5
Compilation des critiques
PĂ©riodiqueNote
Le Figaro3.0 Ă©toiles sur 5
Le Monde3.0 Ă©toiles sur 5

En France la critique est globalement positive. Pour 20 Minutes il s'agit d'un film « aussi fort que nécessaire »[29].

Tandis que TĂ©lĂ©rama met l'accent sur l'actrice principale : « Cette adaptation repose sur l’interprĂ©tation Ă  fleur de peau d’Amandla Stenberg »[30].

Représentation de Starr

Plusieurs critiques de presses importantes mettent spĂ©cialement l’accent sur la reprĂ©sentation de Starr Carter par Amandla Stenberg.

Selon 20 minutes, Starr « ressemble Ă  Amandla Stenberg[31] » puisque dans la vie et Ă  l’écran, les deux luttent sur des sujets importants.

France Info de son cĂŽtĂ©, souligne que : « l’écriture et l’interprĂ©tation remarquable d'Amandla Stenberg, dont les frĂȘles Ă©paules portent le film, sont les meilleurs atouts de The Hate U Give[32] ».

Pour L'Obs, « Amandla Stenberg, 20 ans, est efficace et convaincante. Elle a la grĂące et illumine le film[33]», car « le rĂ©cit aurait pu se rĂ©duire Ă  n’ĂȘtre qu’une pub activiste[34] ».

Le Figaro prĂ©sente la raison pour laquelle George Tillman Jr. a choisi Amandla Stenberg pour incarner le rĂŽle important de Starr Carter « imaginĂ© par Angie Thomas[35] » qui est l’auteure du roman The Hate U Give : « son militantisme et sa maniĂšre d’utiliser le cinĂ©ma pour faire entendre sa voix et celles des opprimĂ©s ont Ă©tĂ© une immense source d’inspiration. Personne n’était mieux placĂ© qu’elle pour interprĂ©ter Starr[35] ».

Box-office

Pays ou rĂ©gion Box-office Date d'arrĂȘt du box-office Nombre de semaines
Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Canada Canada
29 719 483 $[36] 15
Drapeau de la France France 207 574 entrĂ©es[37] 4
Monde Total mondial 34 934 009 $[36] - -

Références

  1. « «La haine qu'on donne»: malheureusement inégal », sur TVA Nouvelles (consulté le )
  2. « The hate U give : Ouvrir la voix/e | Twenty Magazine », sur www.twentymagazine.fr (consulté le )
  3. « THE HATE U GIVE : Quel raciste ? par Pierre de La Forest - SensCritique », sur www.senscritique.com (consulté le )
  4. (en-US) Tanisha C. Ford, « The Complexity of Black Girlhood Is at the Heart of 'The Hate U Give' », sur The Atlantic, (consulté le )
  5. (en) Falter, Michelle, editor. Bickmore, Steven T., editor., Moving beyond personal loss to societal grieving : discussing death's social impact through literature in the secondary ELA classroom, Rowman & Littlefield Publishers, , 212 p. (ISBN 978-1-4758-4385-9 et 1-4758-4385-2, OCLC 1065537271, lire en ligne)
  6. (en-US) « “The Hate U Give” is a documentary of our times », sur The Black Explosion (consultĂ© le )
  7. « Tupac Shakur : plus qu'un rappeur, une légende aux multiples facettes », sur Konbini - All Pop Everything : #1 Media Pop Culture chez les Jeunes (consulté le )
  8. « Tupac pour les nuls / Codes, sigles », sur 2pacpourlesnuls.free.fr (consulté le )
  9. « "The Hate U Give" redonne du sens à la "Thug Life" de 2Pac », sur Le Huffington Post, (consulté le )
  10. (en-US) « ATW: What Does Thug Life Mean? | Slang by Dictionary.com », sur Everything After Z by Dictionary.com (consulté le )
  11. (en-GB) Steve Rose, « The Hate U Give's Amandla Stenberg on bringing Black Lives Matter to the box office », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consultĂ© le )
  12. (en) P. R. Lockhart, « In 2018, white people called the police on black people. A lot. », sur Vox, (consulté le )
  13. Francis Dupuis-DĂ©ri, « Émergence de la notion de « profilage politique » : rĂ©pression policiĂšre et mouvements sociaux au QuĂ©bec1 », Politique et SociĂ©tĂ©s, vol. 33, no 3,‎ , p. 31–56 (ISSN 1703-8480 et 1203-9438, DOI 10.7202/1027939ar, lire en ligne, consultĂ© le )
  14. (en) « The Hate U Give shines a spotlight on Black Lives Matter », sur The Eagle (consulté le )
  15. « Hate U Give, The », sur www.rcq.gouv.qc.ca (consulté le )
  16. (en) Release info sur l’Internet Movie Database
  17. (en) Dave McNary, « ‘Hunger Games’ Actress Amandla Stenberg to Star in ‘The Hate U Give’ », sur Variety, (consultĂ© le )
  18. (en) « Regina Hall Joins YA Adaptation 'The Hate U Give' (Exclusive) », sur The Hollywood Reporter (consulté le )
  19. (en) « Common Joins Amandla Stenberg in YA Adaptation 'The Hate U Give' (Exclusive) », sur The Hollywood Reporter (consulté le )
  20. (en) « 'The Hate U Give' Adds Russell Hornsby, Lamar Johnson (Exclusive) », The Hollywood Reporter (consulté le )
  21. (en) Dave McNary, « ‘Insecure’ Star Issa Rae Joins Drama ‘The Hate U Give’ (EXCLUSIVE) », Variety, (consultĂ© le )
  22. (en) Mike Fleming Jr, « ‘Riverdale’s K.J. Apa Set For ‘The Hate U Give’ As Fox 2000 Reshoots Kian Lawley Scenes », sur Deadline, (consultĂ© le )
  23. (en) « Sabrina Carpenter Joins YA Adaptation 'The Hate U Give' (Exclusive) », The Hollywood Reporter (consulté le )
  24. (en) « Anthony Mackie & Kian Lawley Join The Hate U Give », ComingSoon.net, (consulté le )
  25. (en) « YA Adaptation 'The Hate U Give' Adds 'Detroit' Star Algee Smith (Exclusive) », sur The Hollywood Reporter (consulté le )
  26. « Fiche du doublage québécois du film », sur Doublage.qc.ca (consulté le )
  27. « Fiche du doublage français du film Â», consultĂ© le 29 mars 2019
  28. (en-US) Kyle Buchanan, « With One Strong Word, ‘The Hate U Give’ Couldn’t Hold Its Tongue », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consultĂ© le )
  29. « VIDEO. Amandla Stenberg a 20 ans et le sens de l'engagement », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  30. « The Hate U Give : la haine qu'on donne de George Tillman Jr - (2018) - Film - Drame sentimental » (consulté le )
  31. « VIDEO. Amandla Stenberg a 20 ans et le sens de l'engagement », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  32. « "The Hate U Give - La Haine qu'on donne" : violence policiÚre raciale aux Etats-Unis », sur Franceinfo, (consulté le )
  33. « La mule, Green Book, l’Ordre des mĂ©decins
les films Ă  voir (ou pas) cette semaine », Le nouvel observateur,‎ (lire en ligne)
  34. « La mule, Green Book, l’Ordre des mĂ©decins
les films Ă  voir (ou pas) cette semaine », Le nouvel observateur,‎ (lire en ligne)
  35. Madame Figaro, « Amandla Stenberg, l'influente actrice qui veut changer les stéréotypes sur les Afro-Américains », sur Madame Figaro, (consulté le )
  36. (en) « The Hate U Give », sur Box Office Mojo
  37. « The Hate U Give », sur JPbox-office.com

Liens externes

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