The Backrooms
The Backrooms (litt. « les arrière-salles ») est une légende urbaine effrayante dite creepypasta, diffusée sur Internet. Elle raconte l'histoire d'endroits accessibles en se noclippant (terme se référant au fait de traverser un mur ou une texture dans un jeu vidéo) de la réalité. Cet endroit est considéré comme une dimension parallèle, vide, à plusieurs niveaux connectés entre eux, utilisant pratiquement tous l'esthétique « liminale » ou « liminaire »[1], c'est-à -dire des espaces possédant des caractéristiques telles que des grandes pièces vides et répétitives, donnant une sensation de déjà -vu à tous ceux qui s'y aventureraient[2] - [3] - [4] - [5] - [6].
Nom original |
The Backrooms |
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Créateur |
Internautes |
Première apparition |
2019 |
Type |
Dimension parallèle |
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Localisation |
Hors de la realité |
Population |
inconnue |
Autre(s) caractéristique(s) |
Taille apparente infinie, plusieurs niveaux |
Dangers |
Déshydratation, folie, entités hostiles, infection par champignons et bactéries inconnues, environnement instable et potentiellement hostile/dangereux. |
Cette légende a vu le jour sur l'imageboard 4chan, où elle a gagné en popularité, similairement à la Fondation SCP, et a donné naissance à plusieurs sites d'écriture collaborative, dont un actuellement disponible dans sept langues[2] - [5] - [7].
Origines et description
Les Backrooms ont vu le jour via un fil de discussion posté sur le board /x/ de 4chan le , où un utilisateur anonyme a demandé aux membres de poster des images perturbantes. Dans les réponses de ce fil se trouvait une image représentant un long couloir jaune avec une moquette et des néons au plafond. Une des réactions à cette image fut la copypasta originelle donnant naissance aux Backrooms[2] - [5] - [8].
Avec la montée de la popularité de ce post, plusieurs mèmes et histoires furent créés autour de cet univers, ce qui a donné par la suite naissance à plusieurs sites d'écriture collaborative, tel qu'un premier wiki hébergé par Fandom[2], et un autre hébergé par Wikidot.
La localisation géographique de la photo originelle du post 4chan reste inconnue, même si plusieurs hypothèses quant à l'endroit où elle a été prise ont été suggérées. Il est aussi possible que l'image ait été générée par ordinateur[2]. La légende urbaine a souvent été associée au concept de kenopsia, originellement théorisé sur le site The Dictionary of Obscure Sorrows, étant décrit comme « l'atmosphère sinistre et mélancolique d'un endroit habituellement bondé, mais étant aujourd'hui abandonné et silencieux »[9], et au concept d'anemoia, étant décrit comme « un sentiment de nostalgie pour une époque jamais vécue par la personne le ressentant »[10].
Niveaux
À la base, les Backrooms n’étaient constituées que d’un seul niveau, celui décrit sur les photos des Backrooms. Par la suite, les internautes ont créé de nouveaux niveaux, jusqu’à en créer un Wiki les répertoriant presque tous. Il en existerait 4000 (non compris les niveaux négatifs), ce qui fait qu’il est quasiment impossible d’en sortir. En exemple de niveaux, sont listés les 3 premiers globalement acceptés et répertoriés par la plupart des Wiki consacrés au sujet[11]:
Niveau 0
Le niveau 0, nommé « Lobby/Tutorial », est représenté sur la photo originale des Backrooms, avec toutes les caractéristiques les plus connues de la creepypasta, la moquette moisie, les murs jaunes monochromes et les lumières fluorescentes bourdonnantes. Aucune entité n'y aurait été aperçue, bien que l'on soupçonne leur présence. Il reste cependant facile d'y mourir, notamment à cause de la déshydratation, de la faim, ou encore de la folie. Des zones de no-clip peuvent y être trouvées, emmenant le protagoniste vers le niveau 1[11]. Le niveau 0 est le début de l'enfer. Car, certes, il est possible de sortir des backrooms mais c'est très compliqué.
Niveau 1
Le niveau 1, nommé « Zone habitable », est atteint lorsqu'on no-clip de nouveau, ou que l’on décide d’errer pendant des jours au niveau 0. Il est quelque peu plus sombre que le niveau 0, et présente une architecture plus industrielle, avec des sons de type mécanique que l'on entend partout. Ce niveau ressemble à un parking souterrain abandonné, à un entrepôt sombre et miteux, avec du brouillard et des flaques d'eau aux alentours. Contrairement au niveau 0, les lumières fluorescentes commencent à scintiller plus fréquemment, s'éteignant parfois complètement. On y croise aussi les premières entités[11].
Niveau 2
Le niveau 2, nommé « Pipe Dreams », est le troisième niveau des Backrooms, selon la théorie des trois niveaux. C'est l'un des plus sombres, contenant une architecture encore plus industrielle. Ce niveau se présente comme une suite de longs tunnels, dont les murs sont tapissés de tuyaux. Il est décrit comme pouvant être atteint lorsqu'on erre dans le niveau 1 pendant une période suffisamment longue. Sa température est d’ailleurs beaucoup plus élevée que celle des autres niveaux. Les « survivants » des Backrooms affirment que la seule façon de s'échapper du niveau est de rester calme, déclarant que « ce n'est que lorsque les Backrooms sont devenus votre maison que vous pouvez vous en échapper »[11].
Impact et popularité
RĂ©ception
Les Backrooms sont rapidement devenues populaires auprès des internautes, qui ont pour la plupart commenté leur caractère étrange. Cette creepypasta a aussi été citée comme l’origine et/ou l’exemple de la création des espaces liminaires, les différents niveaux des Backrooms évoquant « un sentiment de nostalgie, de perte, d’angoisse et d'incertitude »[2] - [3] - [5]. Un nouveau regain d’intérêt y sera apporté lorsqu’une femme nommée Claire Scheulin a trouvé un centre commercial abandonné sous son Airbnb. En effet, lors de la publication de la vidéo, les commentaires ont comparé les photos de l'endroit à l'image originale des Backrooms[12].
Les Backrooms ont aussi souvent été comparées à Everywhere at the End of Time (-), une série d'albums musicaux de The Caretaker, décrivant l’arrivée d’un humain vers la démence à l'aide d'échantillons de chansons des années - [13].
Audiovisuel
Le , un court métrage d'horreur appelé The Backrooms (Found Footage), a été mis en ligne sur la chaîne YouTube du réalisateur Kane Parsons, âgé de 17 ans, connu sous le pseudonyme Kane Pixels. Il est présenté comme un enregistrement de 1991, filmé au caméscope à la manière du film Le Projet Blair Witch, où un adolescent passe à travers le sol et atterrit dans Les Backrooms, puis y rencontre plusieurs entités horrifiques, avant de se faire attraper par l’une d’entre elles, laissant seulement sa caméra réatterrir sur terre. En février 2023, le court métrage cumule plus de 45 millions de vues, et a donné naissance à une mini-série sur la chaîne du réalisateur[2] - [5]. Le 6 février 2023, il est annoncé que le studio américain A24 travaille sur une adaptation cinématographique de la série, qui devrait être réalisé par Kane Parsons durant ses vacances d'été[14].
La série télévisée Severance de Ben Stiller est par ailleurs souvent comparée aux Backrooms en terme d'ambiance visuelle[6] - [15].
Tout cela entraînera une apparition d’une certaine « backrooms-mania » ; en effet, depuis la sortie de certaines de ces vidéos à succès, des centaines d'autres ont fleuri sur le Net, toutes montrant différentes histoires et/ou explorations de nouveaux niveaux des Backrooms[2] - [5].
Jeux vidéo
Plusieurs jeux vidéo autour des Backrooms et de l'esthétique visuelle liminaire ont été créés, tel qu'Anemoiapolis[16], développé par Andrew Quist, artiste 3D, Post Void[17] de YCJY Games, ou encore Abel[18], développé par des étudiants du CNAM ENJMIN. Afin de respecter l'ambiance générale des espaces liminaux, ces espaces potentiellement infinis et structurellement désorganisés , l'utilisation de la génération procédurale est fréquemment utilisée pour les jeux autour de cet univers, amplifiant ainsi l'aspect vide et interminable[9] - [19].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « The Backrooms » (voir la liste des auteurs).
- Informations lexicographiques et étymologiques de « liminal » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
- Corentin Benoit-Gonin, « « The Backrooms », « Fondation SCP » : pour faire peur, ils écrivent leurs histoires à plusieurs », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) « Architecture: The Cult Following Of Liminal Space », sur Musée Magazine (consulté le )
- « Pourquoi l'esthétique des espaces liminaux fascine les internautes ? », sur L'ADN, (consulté le )
- « The Backrooms : l’image d’un bureau glauque retourne tout Internet », sur www.vice.com (consulté le )
- (en-US) Reece Rogers, « How to 'No-Clip' Reality and Arrive in the Backrooms », Wired,‎ (ISSN 1059-1028, lire en ligne, consulté le )
- « Translations Hub - The Backrooms », sur fr-backrooms-wiki.wikidot.com (consulté le )
- « Backrooms, Fondation SCP: comment naissent ces histoires d'horreur ? », sur L'ADN, (consulté le )
- Mark Frauenfelder, « The Magnet 0018: The quiet horror of procedural generation », sur The Magnet, (consulté le )
- (en) « Anemoiacore », sur Aesthetics Wiki (consulté le )
- (en-US) « The Backrooms: an eerie phenomenon lies behind these familiar hallways », sur Happy Mag, (consulté le )
- (en) « Woman shares "abandoned mall" she found under her Airbnb », sur Newsweek, (consulté le )
- « A Journey into the Backrooms - Antropia », sur www.antropia.it (consulté le )
- (en) Carson Burton, « YouTube Horror Series The Backrooms Is Getting Turned Into a Feature Film », sur IGN, (consulté le )
- (en-US) Tracy Palmer, « Apple TV+'s Severance Episode 1 And 2 Recap-Have The Backrooms Come To Life? », sur Signal Horizon, (consulté le )
- Anemoiapolis.
- Post Void.
- Abel.
- « Anemoiapolis: Chapter 1 sur Steam », sur store.steampowered.com (consulté le )