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Théophano Skleraina

ThĂ©ophano ou Theophanu ou Theofano ou encore Theophania (en grec Î˜Î”ÎżÏ†Î±ÎœÏŽ ÎŁÎșÎ»ÎźÏÎ±ÎčΜα / TheophanĂŽ) (v. 960 † 991) est une princesse byzantine de la Dynastie macĂ©donienne, donnĂ©e en mariage Ă  Otton II du Saint-Empire, et devenue impĂ©ratrice du Saint-Empire. L'une des souveraines les plus influentes de l'Europe du Moyen Âge, elle rĂ©gna onze ans aux cĂŽtĂ©s d'Otton II et, Ă  la mort de celui-ci en 983, sept ans, seule, comme rĂ©gente de son fils Otton III. On peut traduire son nom du grec par « apparition de Dieu ».

Théophano Skleraina
Illustration.
Statue de l'Ă©glise d'Eschwege.
Titre
Reine de Germanie
–
(11 ans, 7 mois et 23 jours)
Prédécesseur Adélaïde de Bourgogne
Successeur Cunégonde de Luxembourg
Impératrice du Saint-Empire
–
(10 ans et 7 mois)
Prédécesseur Adélaïde de Bourgogne
Successeur Cunégonde de Luxembourg
Biographie
Dynastie SklĂšros
Date de naissance selon contrat de mariage
Lieu de naissance Constantinople
Date de décÚs
Lieu de décÚs NimÚgue
Nature du décÚs maladie
SĂ©pulture Église Saint-PantalĂ©on de Cologne
PĂšre Constantin SklĂšros
MĂšre Sophie Phocaina
Conjoint Otton II
Enfants AdelaĂŻde
Sophie
Mathilde
Otton III
Religion orthodoxe grecque

Biographie

Sa parentĂ© a Ă©tĂ© longtemps controversĂ©e ; toutefois il est dĂ©finitivement Ă©tabli aujourd'hui qu'elle Ă©tait la niĂšce de l'empereur Jean Ier TzimiskĂšs (ou TzimiscĂšs) par son pĂšre Constantin SklĂšros[1] (elle est identifiĂ©e en tant que neptis de l'empereur dans son contrat de mariage, ce qui peut vouloir dire niĂšce ou jeune-fille)[2]. Elle est aussi la petite-niĂšce de l'empereur NicĂ©phore II Phocas (frĂšre de son grand pĂšre Leo PhĂŽkas) par sa mĂšre Sophie Phocaina[3] - [4] [ ΊωÎșαÎčΜα]. Par sa grand mĂšre paternelle Gregoria Mikonides elle descend de la famille princiĂšre armĂ©nienne des Mamikonian. Sa date de naissance Ă  Constantinople Ă©tait incertaine, on l'estime maintenant Ă  960. Gunther Wolf, s'appuyant sur les textes de chroniqueurs contemporains, comme Widukind et Thietmar, confirme cette hypothĂšse[5]. Sur son contrat de mariage du elle est ĂągĂ©e de 12 ans. Elle est donc bien nĂ©e en 960 du calendrier julien.

Il faut savoir qu'Ă  cette Ă©poque, deux empires chrĂ©tiens se disputent l'hĂ©ritage romain. D'un cĂŽtĂ©, Byzance, qui se considĂšre comme son seul successeur, Ă  travers la construction de Constantinople, par Constantin le Grand au IVe siĂšcle, Ă  cĂŽtĂ© de Rome. Les Ottoniens de leur cĂŽtĂ© en tant que successeurs de l'empereur Charlemagne, protecteur de Rome. Les protagonistes, comme cela se faisait souvent, cherchent une sortie de crise par un mariage entre les deux familles. Il fallut l'envoi de trois dĂ©lĂ©gations Ă  Constantinople par Otton Ier, pour obtenir enfin un accord de principe (voir en particulier les comptes-rendus de Liutprand, Ă©vĂȘque de CrĂ©mone-Italie)[6].

À la fin de l'annĂ©e 971, une nouvelle dĂ©lĂ©gation germanique, conduite par l'archevĂȘque de Cologne GĂ©ron, arriva Ă  Constantinople pour chercher et obtenir une candidate au mariage pour Otton II. Jean Ier TzimiskĂšs, menacĂ© au nord par les Bulgares, les Arabes musulmans Ă  l'est et sous la pression d'Otton Ier en Italie du sud, consentit Ă  lui confier sa niĂšce ThĂ©ophano. Le dĂ©part eut lieu dĂ©but 972, en plein hiver, pour ĂȘtre sĂ»r d'arriver Ă  PĂąques Ă  Rome oĂč l'attend, pour la marier le pape Jean XIII, en prĂ©sence de la Cour ottonienne, Otton Ier et AdĂ©laĂŻde. Elle n'Ă©tait pas la princesse porphyrogĂ©nĂšte (nĂ©e dans la chambre pourpre du Palais pendant le rĂšgne de ses parents) attendue, et certains voulurent la renvoyer Ă  Constantinople ! Mais Otton Ier confirma son choix et la cĂ©rĂ©monie se tint le jour de PĂąques, 14 avril 972 dans l'Ă©glise Saint-Pierre de Rome. Elle fut couronnĂ©e impĂ©ratrice le jour mĂȘme[7]. La tradition veut que la « consommation du mariage » n'eut lieu que deux jours aprĂšs, pour cause de triduum (pĂ©riode de 3 jours de PĂąques)[8].

Tout cela demandait sans doute confirmation, et l’écrit ayant une grande importance au Moyen Âge, il fallait donc concrĂ©tiser la traditionnelle morgengab[9]. L'Ă©crit fut remis le lendemain des noces par le mari, reprenant les dotations et autres faites Ă  la jeune mariĂ©e. C’est ainsi que nous lui devons l'un des plus beaux et prĂ©cieux documents du Moyen Âge, le contrat de mariage conservĂ© aujourd’hui au MusĂ©e des Archives de la Basse-Saxe (NiedersĂ€chsische Landesarchiv), Ă  WolfenbĂŒttel, accessible au public.

L'épopée de l'impératrice en trois périodes

  • 972-976 : apprentissage de la vie de cour ottonienne itinĂ©rante, confirmĂ©e impĂ©ratrice Ă  la mort inattendue d’Otton Ier en .
  • 977-983 : affirmation dans sa fonction de la premiĂšre naissance, d'AdĂ©laĂŻde en , jusqu'Ă  celle d’Otton (futur empereur Otton III) en 980 ; elle consolide ainsi la dynastie ottonienne.
  • 984-991 : Ă  la mort d’Otton II, elle devient impĂ©ratrice-rĂ©gente, seule au pouvoir[10].

PĂ©riode 972-976

AprĂšs le mariage, bientĂŽt les obligations du pouvoir s’imposent, retour de la Cour itinĂ©rante en Germanie et prĂ©sentation de la nouvelle impĂ©ratrice. Elle parcourt des milliers de km, dont les cols suisses, pour arriver dĂ©but mars Ă  l’abbaye impĂ©riale de Quedlinbourg et prĂ©parer les fĂȘtes de PĂąques et la DiĂšte (Reichstag) qui va s’y tenir le . ThĂ©ophano, dont c’est la premiĂšre cĂ©lĂ©bration de la Semaine Sainte sans sa famille, se souvient que pour le dimanche des Rameaux, Ă  Constantinople ou en ArmĂ©nie, on prĂ©parait les rameaux avec des branches d’olivier ou de saule pleureur.

Cette diĂšte fut un peu le "chant du cygne" du vieil empereur Otton Ier. Envisageait-il sa succession avec sĂ©rĂ©nitĂ©? Au-delĂ  de sa famille, il avait rĂ©ussi Ă  faire venir, Mieszko, duc de Pologne et Boleslav, duc de BohĂšme, des reprĂ©sentants de Byzance, de Hongrie et de Bulgarie. On cite mĂȘme la prĂ©sence des ambassadeurs du calife de Cordoue, Hisham II, et de la Rus’ de Kiev[11] - [12]. Cela montre Otton le Grand Ă  l’apogĂ©e de son pouvoir, lui permettant dans le mĂȘme temps d’afficher la dimension europĂ©enne de sa souverainetĂ©[13].

Un premier drame endeuille la vie du jeune couple qui semble bien installĂ©. Otton Ier disparait subitement de maladie, le suivant. Il laissait une veuve de 42 ans, AdĂ©laĂŻde, une jeune impĂ©ratrice de 12/14 ans ThĂ©ophano et un empereur de 18 ans, Otton II, qui aura bien du mal Ă  calmer les vellĂ©itĂ©s d'indĂ©pendances familiales ou Ă©trangĂšres. Pour Ă©tablir leur pouvoir, ils tinrent conseils et DiĂšte Ă  travers la Germanie comme Ă  Worms. Cette derniĂšre fut importante, car le fait essentiel en est l'apparition pour la premiĂšre fois de la mention de ThĂ©ophano, dans un diplĂŽme datĂ© du , comme, "conjugis nostrae Theophanu" parmi d’autres et signĂ© par Otton II. Cela nous montre deux choses, ThĂ©ophano Ă©tait bien de tous ses dĂ©placements et sa position d’impĂ©ratrice s’affirmait aprĂšs la disparition d’Otton Ier, au grand dam d’AdĂ©laĂŻde[14].

Les derniĂšres annĂ©es de la pĂ©riode, 974, 975, 976, furent consacrĂ©es par Otton II Ă  la reprise en main de la contestation : les Danois, en Pologne, en BohĂȘme, jusqu’en Belgique 
 et mĂȘme celle de sa famille. Une centaine de villes et de villages furent visitĂ©s, avec leurs abbayes ou monastĂšres, Ă  travers 3 ou 4 000 km parcourus. Il est possible d’en suivre le parcours, comme l’a fait le spĂ©cialiste de l’impĂ©ratrice ThĂ©ophano, Gunther Wolf[15], grĂące Ă  la localisation dans les lieux de promulgation des Regestes (sĂ©rie Regesta Imperii, pour la maison de Saxe, [Ottoniens], en ligne)[16].

PĂ©riode 977-983

L'intégration de Théophano chez les Ottoniens se confirme, avec la naissance de leur premiÚre fille, en novembre ou , qui portera, un symbole, le prénom de sa grand-mÚre paternelle Adélaïde, et sera la future abbesse de Quedlinbourg.

En 978, ce fut la naissance de leur deuxiĂšme fille, qui portera cette fois le prĂ©nom de la grand-mĂšre maternelle, Sophie, future abbesse des abbayes de Gandersheim et de Essen. Mais l'annĂ©e fut marquĂ©e par une intervention de Lothaire, qui chercha, et manqua de peu de capturer le jeune couple Ă  Aix-la-Chapelle. DĂšs son retour, Otton II dĂ©clencha en reprĂ©sailles une expĂ©dition, qui l'amena jusque sous les murs de Paris. La dĂ©termination d'Hugues Capet Ă  dĂ©fendre la ville et l'arrivĂ©e du froid obligĂšrent Otton II Ă  une retraite peu glorieuse. Leur troisiĂšme fille Mathilda, nĂ©e sans doute en , (†1025), porta un prĂ©nom ottonien. C‘est la seule qui Ă©chappa Ă  cette tradition de vie de religieuse recluse Ă  laquelle Ă©taient destinĂ©es les filles, en Ă©pousant Ezzo, comte palatin de Lotharingie, qui en Ă©tait trĂšs amoureux[17]. ThĂ©ophano dont ce fut une des derniĂšres interventions au printemps 991, gratifia le couple de territoires, faisant d’Ezzo l'un des seigneurs les plus puissants de l'Empire, sous le rĂšgne de son beau-frĂšre l'empereur Otton III[18].

C'est en juin ou que naĂźtront Otton (futur Otton III) et une sƓur jumelle d'Otton qui mourut avant le , date de la cĂ©lĂ©bration de sa messe funĂšbre. Entre-temps, ThĂ©ophano accompagnait son mari dans tous ses voyages et effectuait des actions diplomatiques en son, nom en qualitĂ© d’impĂ©ratrice. Un de ses dĂ©tracteurs, Adalbert de Metz, dĂ©crit ThĂ©ophano comme dĂ©sagrĂ©able et bavarde. Elle est critiquĂ©e pour avoir introduit des parures luxueuses et des bijoux en Allemagne, qui ne pouvaient que choquer la Cour ottonienne.

Elle ne s’entendait pas bien avec sa belle-mĂšre, AdĂ©laĂŻde de Bourgogne, ce qui fut la cause de la rupture entre Otton II et sa mĂšre. Pas plus d'ailleurs que cette derniĂšre avec sa belle-mĂšre, Mathilde de Ringelheim. D'aprĂšs Jean Dhont[19], « radieuse et brillante », elle n'avait rien de commun avec la « bigote italienne ». Selon Odilon de MercƓur, abbĂ© de Cluny, par ailleurs comblĂ© de donations par AdĂ©laĂŻde, celle-ci fut contente quand « cette Grecque » mourut. Les avis sont trĂšs partagĂ©s, mĂȘme Thietmar reviendra positivement sur son jugement, en voyant la maniĂšre dont elle Ă©levait son fils, le futur Otton III. En fait, elle fut victime Ă  l'Ă©poque d'une certaine misogynie et de xĂ©nophobie dues Ă  sa naissance et sa religion, surtout par les auteurs qui Ă©criront sur elle aprĂšs le Schisme d'Orient, dĂ©finitif en 1054.

Mais d'autres nuages vont s'accumuler, Otton II, la situation en Germanie stabilisĂ©e, dĂ©cida de partir en Italie, toujours avec une papautĂ© en situation fragile, exposĂ©e aux ambitions familiales romaines et aux menaces des incursions sarrasines. Il ne dĂ©plairait pas non plus Ă  Otton II d'enlever l'Italie du sud, qu'il n'avait pu rĂ©cupĂ©rer par son mariage, des mains des Byzantins, toujours installĂ©s dans la rĂ©gion. DĂ©laissant la Germanie, ils passĂšrent les Alpes, et aprĂšs un sĂ©jour Ă  Rome, l'empereur s'engagea dans une imprudente expĂ©dition en Calabre. Jusqu'Ă , Matera, Bari, Tarente, prises sur les Byzantins, ce fut un triomphe! ThĂ©ophano le suivait jusqu'Ă  Rossano. Mais l'aventure tourna court au cap Crotone () oĂč Otton II et son armĂ©e furent battus et mis en dĂ©route[20]. Lui-mĂȘme, sauvĂ© par ThĂ©ophano, Ă©chappa de justesse d'une maniĂšre rocambolesque Ă  la capture. Le retour Ă  Rome par Salerne fut des plus pĂ©nibles. Les mois suivants se passeront Ă  rĂ©parer les effets dĂ©vastateurs de ce dĂ©sastre. Par prĂ©caution, les parents enverront Otton III se faire couronner Ă  Aix-la-Chapelle le , mais le drame se produisit entre-temps Ă  Rome, l'empereur dĂ©cĂ©dait de maladie, sans doute mal soignĂ©e, le dans les bras de son Ă©pouse.

PĂ©riode 984-991

DĂšs la mort d’Otton II, en , les convoitises se manifestent pour le trĂŽne, de la part d’Henri II le Querelleur, qui enlĂšve mĂȘme Otton III et sa sƓur, ou de Lothaire IV roi des Francs. Les difficultĂ©s du Saint Empire donnent des idĂ©es d’indĂ©pendances aux diffĂ©rents peuples des frontiĂšres. Avec dĂ©termination, ThĂ©ophano qui n’a que 23 ans, se rĂ©conciliant avec AdĂ©laĂŻde, quitta Rome et rejoignit Willigis de Mayence, qui a pris la tĂȘte de l’opposition loyale envers la famille ottonienne. Courant 985, en montrant alternativement ses forces et par la nĂ©gociation, la jeune impĂ©ratrice rĂ©ussit Ă  convaincre ses adversaires de lui rendre ses enfants et de faire allĂ©geance Ă  la couronne. En 986, qui est marquĂ©e par la mort de Lothaire et l’élection de son fils Louis V, elle accompagnera mĂȘme son fils Otton III dans une expĂ©dition contre les Polonais, qui devant tant de dĂ©termination prĂ©fĂšrent nĂ©gocier.

L’annĂ©e 987 la trouve prĂ©occupĂ©e par les Ă©vĂ©nements qui se passaient en Francie occidentale, avec la mort accidentelle du roi Louis V. Deux prĂ©tendants, le Carolingien Charles II de Lorraine, son oncle et le Robertien Hugues Capet, cousin germain par alliance de ThĂ©ophano, se disputent le trĂŽne. Elle sut rester Ă  l’écart de l’élection par ses pairs, sa prĂ©fĂ©rence allant Ă  Charles de Lorraine, mais Hugues Capet (dux francorum) lui semblant toutefois moins dangereux pour le Saint Empire. C’est ainsi que celui-ci fut Ă©lu roi, donnant naissance Ă  la dynastie des CapĂ©tiens. Mais la situation n’en fut toujours pas stabilisĂ©e, en attestent les lettres que Gerbert d'Aurillac lui envoie[21] - [22] - [23]. Il Ă©tait temps maintenant qu'elle renforce l’équipe destinĂ©e Ă  l’éducation du futur Otton III. Furent retenus comme conseillers, Willigis de Mayence qui reste l'un des principaux, un clerc saxon Bernard d'Hildesheim et l'Ă©vĂȘque calabrais Jean Philagathos.

Les problĂšmes demeuraient, une vague d’intempĂ©ries meurtriĂšres s’abattait sur l’Europe, fleuves et riviĂšres gelĂ©es, pluies de printemps pourrissant les semences, la sĂ©cheresse qui suivit brulant les maigres moissons sur pied et dĂ©cimant les troupeaux. Le tout engendrant de nombreuses victimes[24] - [25] - [26]. ThĂ©ophano, dĂ©jĂ  fatiguĂ©e par cette vie harassante sur les routes, fut elle-mĂȘme touchĂ©e, tandis qu’en Italie ses partisans l’appelaient pour rĂ©tablir l’ordre, Ă  Rome en particulier. Ce qu’elle fit en 990, confortant le pape Jean XV dans sa fonction, honorant la tombe de son mari, rĂ©tablissant l’ordre ottonien au bĂ©nĂ©fice du futur Otton III.

BientĂŽt de retour, elle participe aux fĂȘtes de PĂąques Ă  Quedlinbourg, et en dehors de la famille, reçoit Mieszko de Pologne, le margrave Hugues de Toscane, l’archevĂȘque Jean Philagathos archevĂȘque de Plaisance, l’évĂȘque de TrĂ©vise, etc., venus lui rendre hommage. C’est la premiĂšre fois que le mot "Europe" est utilisĂ© pour dĂ©signer l’ensemble de ces territoires reprĂ©sentĂ©s[27].

Sarcophage de l'impératrice Théophano, église Saint-Pantaléon de Cologne.
Sarcophage de l'impératrice Théophano, église Saint-Pantaléon de Cologne.

Mais la fatigue de cette intense activitĂ©, les milliers de km parcourus en toutes saisons et son Ă©tat de santĂ© fragilisĂ© par une maladie dont on ne connaĂźt pas l’origine[28], eurent raison de cette hyperactive, sollicitĂ©e partout en Europe. Elle prĂ©side encore Ă  des nominations d’évĂȘques, Ă  la prĂ©paration d’un concile qui doit se tenir Ă  Saint-Basle de Verzy, prĂšs de Reims fin . Elle n’avait de cessĂ© de maintenir pour son fils le Saint Empire, dans les frontiĂšres que lui avaient lĂ©guĂ©es son beau-pĂšre Otton le Grand et son mari.

« Alors qu'elle avait rattachĂ© les unes aux autres, comme par des entraves, toutes les parties de l'Empire soumis Ă  son autoritĂ©, l'impĂ©ratrice ThĂ©ophano, parvenue au terme de sa bonne vie, chose affligeante Ă  dire en raison de la douleur qu'on Ă©prouve... » : la nouvelle de sa mort Ă  NimĂšgue, dans les Pays-Bas actuels, tomba le . Les officiers de cour et les courriers de la chancellerie ottonienne diffusĂšrent immĂ©diatement la nouvelle Ă  travers l’Europe et jusqu’à Byzance : l’impĂ©ratrice ThĂ©ophano s’en Ă©tait allĂ©e, comme elle Ă©tait venue, discrĂštement, dans les bras de son fils de onze ans. Elle avait, elle-mĂȘme, Ă  peine dĂ©passĂ© la trentaine[29]. Elle fut inhumĂ©e, comme elle en avait fait la demande, dans l'Ă©glise Saint-PantalĂ©on de Cologne. La cĂ©rĂ©monie de son inhumation, en grande pompe, fut conduite par l’archevĂȘque Everger de Cologne, en prĂ©sence d’un vaste concours d'archevĂȘques, d'Ă©vĂȘques et de reprĂ©sentants du Saint Empire, de moines et de religieuses, de tout le clergĂ©, auxquels s’étaient joints les membres de la Cour et le peuple en pleurs[30]. Sa belle-mĂšre, AdĂ©laĂŻde assura la rĂ©gence du Saint Empire Ă  sa suite.

L'influence byzantine de Théophano

ThĂ©ophano avait amenĂ© dans sa suite des artisans, artistes et mĂȘme architectes grecs, qui ont transmis leur savoir, en particulier l'art de l'enluminure. Elle avait apportĂ©, de la Cour de Constantinople, un vent de jeunesse, de culture, de raffinement et de finesse dans l’Empire ottonien, qui en avait bien besoin. Elle fit connaĂźtre les Ă©toffes prĂ©cieuses et les Ă©pices de l'Orient. En cela, on peut dire qu'elle a Ă©tĂ© l'actrice et l'Ăąme d'une Ă©volution culturelle ottonienne qui ne durera malheureusement pas en raison de l'extinction de la dynastie avec la mort d'Otton III en 1002.

Son influence sur les Arts

Les ivoires reprĂ©sentent une part importante de l’influence byzantine en Occident, mĂȘme s’il existe dĂ©jĂ  une Ă©cole carolingienne, elle-mĂȘme inspirĂ©e par des artistes de l’école hellĂ©nique, les Ă©changes Ă©tant nombreux depuis le VIIIe siĂšcle. Ce fut l’école dite « ottonienne ». Ses triptyques sont particuliĂšrement rĂ©putĂ©s[31] - [32].

On trouve dans la plaque au chĂąteau Sforza Ă  Milan le style de celle du MusĂ©e du Moyen Âge Ă  Paris. et d'autres exemplaires dans diffĂ©rentes collections[33]. Nous verrons plus loin, l'influence byzantine sur les enluminures, surtout religieuses.

Les Ă©maux, les vĂȘtements ainsi que les fresques ont bĂ©nĂ©ficiĂ© de ces Ă©changes. Pour ces derniĂšres, mĂȘme si elle est de rĂ©alisation plus tardive, celle figurant (au XIe siĂšcle) dans le cul de four de la Chapelle-des-Moines de BerzĂ©-la-Ville, Ɠuvre et rĂ©sidence de repos des abbĂ©s de Cluny, est fortement influencĂ©e par le style byzantin. De plus, elle a la particularitĂ© de positionner saint Blaise, Ă  droite du Christ, ce qui prouve la notoriĂ©tĂ© du culte de ce saint armĂ©nien Ă  cette Ă©poque[34] - [35].

Contrairement Ă  ce qui prĂ©cĂšde, on ne peut parler d’influence byzantine due Ă  l’impĂ©ratrice sur l’architecture. Celle-ci Ă©tait depuis longtemps suffisamment au contact de Byzance en Italie pour que l’on y voit sa main dans celle qui se dĂ©veloppera surtout Ă  partir du XIIe siĂšcle en Occident. On ne peut mettre les mĂȘmes restrictions en ce qui concerne son aspect religieux.

Son héritage religieux

On l’a vu, si elle ne fut pas bĂ©atifiĂ©e comme les autres ottoniennes, on lui reconnaĂźt toutefois une grande piĂ©tĂ© et une attention particuliĂšre Ă  tout ce qui a pu amener Ă  dĂ©velopper le culte de la Vierge Marie en Germanie, en Italie, etc., plus dĂ©veloppĂ© en Orient. Guy Philippart cite d’ailleurs le chroniqueur du monastĂšre de Ripoll (XIe siĂšcle) qui dit : « s’étonner que le peuple barbare (les Grecs) ne cessent d’honorer la Sainte Vierge et nous (en Occident) pas du tout ! »[36]

Elle s’impliqua dans la rĂ©alisation d’abbayes ou d’églises mariales, dont deux furent exclusivement dĂ©diĂ©es Ă  la Sainte Vierge : celle de Memleben (de) et celle des BĂ©nĂ©dictins construite, en 986, sur le Munzenberg, Ă  Quedlinbourg. On peut citer Ă©galement le fait qu'elle ait confiĂ© l'Ă©ducation de deux de ses filles, AdĂ©laĂŻde et Sophie, Ă  des abbayes dont elles deviendront par la suite elles-mĂȘmes abbesses (Quedlinbourg et Gandersheim). Elle donna parallĂšlement une impulsion particuliĂšre aux cultes des saints, comme pour les saints PantalĂ©on, Nicolas de Myre, Blaise de SĂ©baste, etc., dont elle avait ramenĂ© des reliques de Constantinople[37].

Le dr Zurbin Mistry cite la Vita Gregorii Abbatis Porcetensis Posterior, du XIe siĂšcle[38], pour confirmer la piĂ©tĂ© et l’attention portĂ©e par l’impĂ©ratrice au monde religieux, entre autres, comme Ă  la construction de l’abbaye de Saint-Jean-Baptiste Ă  Porceto (Burtscheid, prĂšs d'Aix-la-Chapelle) par saint GrĂ©goire de Calabre, ou pour son aide apportĂ©e au monastĂšre Saint Salvator de Rome, pour son entretien[39].

Cela fut Ă©galement matĂ©rialisĂ© par les encouragements qu’elle prodigua aux monastĂšres, Ă  certains abbĂ©s et princes Ă©vĂȘques, pour la production importante d'ouvrages enluminĂ©s ottoniens. Ce sera l'Ă©cole de l'enluminure ottonienne dans lesquels on reconnaĂźt une influence byzantine naissante. qui arrivait Ă©galement par l'Italie, et comme pour les ivoires, oĂč ThĂ©ophano est prĂ©sente aux cĂŽtĂ©s de la Vierge Marie[33] - [40].

Les Ă©vĂȘques accompagnĂšrent ce mouvement, par la crĂ©ation de nombreux documents : des Ă©vangĂ©liaires, des bibles, des psautiers, des lectionnaires, etc. Ainsi ceux que firent rĂ©aliser Egbert Ă  TrĂšves, Bruno Ă  Cologne, Willigis Ă  Mayence, Bernward d’Hideslheim, les abbĂ©s de Fulda, Reichenau, Saint-Gall, etc. caractĂ©risent l’enluminure ottonienne. L’influence de l'enluminure byzantine y est nettement apparente.

La politique européenne de Théophano

En 1991, Ă  l’occasion de la commĂ©moration du millĂ©naire de sa mort, des expositions, des manifestations, des ouvrages rĂ©habilitĂšrent l’action de ThĂ©ophano Skleraina, comme Ă©tant « l'un des personnages clĂ©s de l’Europe » du Xe siĂšcle, de son Ă©poque[41] - [42].

DĂ©jĂ , Ă  la fin du XIXe siĂšcle, peut-on trouver mieux que ce texte Ă©crit sur l'impĂ©ratrice par Gustave Schlumberger : « Je rappellerai seulement que cette femme Ă©clairĂ©e gouverna virilement l'Empire au nom de son fils, et sut lui maintenir intact le vaste hĂ©ritage paternel, surtout cette union intime de la couronne d'Italie avec l'empire germanique, gloire particuliĂšre de la maison de Saxe[43] »[44]Extraits traduits de Gunther Wolf[45] : DĂšs 983 les Danois, en guise de prĂ©lude au grand soulĂšvement des Slaves, s'Ă©taient emparĂ©s des fortifications de la marche germanique et avaient obtenu leur indĂ©pendance. ThĂ©ophano vint Ă  bout de cette situation compliquĂ©e, non par des moyens militaires mais en tentant une politique plus diplomate envers la Scandinavie : elle soutint l'alliance entre le roi de SuĂšde Erich VI le Victorieux (ca 945-† 994/95) et son beau-pĂšre, le roi Mieszko Ier (ca 935-† 992), qui firent soumission Ă  Otto III Ă  la diĂšte de Quedlinburg en 986.

Sa politique scandinave fut ainsi caractĂ©risĂ©e par l’orientation privilĂ©giant ses activitĂ©s missionnaires, commerciales et par son alliance assurant la protection de ses alliĂ©s. Dans les trois chartes dites de Wildeshausen, qu’elle Ă©tablit en mars 988 dans cette ville, en route vers Ingelheim, elle confirma la qualitĂ© d'archidiocĂšse missionnaire pour la Scandinavie pour celui de BrĂȘme-Hambourg et tenta de renforcer les liens avec les Ă©vĂȘchĂ©s de Schleswig, Ripen, Aarhus et Odensee, ainsi que la poursuite de la construction de l'abbaye de Reepsholt en Frise[46]. (RIi II, 3, n° 999,1000,1101)

Envers l'Angleterre on ne possÚde guÚre de trace d'une politique de Théophano, ni de relations de l'Empire avec le faible roi Aethelred II (976-1016).

Au nord-est ThĂ©ophano avait rĂ©ussi Ă  rallier de nouveau le roi de Pologne Mieszko Ier Ă  l'Empire, lĂ  encore sans intervention militaire. MĂȘme chose pour la BohĂȘme et son duc Boleslav II (967-999), bien qu'en 983 l'un et l'autre aient soutenu Henri II le Querelleur. Le prince hongrois Geza (Geisha) (970-997), petit-fils du grand unificateur Arpad (ca 845 - † 904) et beau-frĂšre du roi de Pologne Mieszko, avait dĂ©jĂ  fait la paix en 973 avec Otton Ier Ă  Quedlinburg, ouvrant ainsi son pays au christianisme, non sans, parallĂšlement, accueillir la mission byzantine. En outre ThĂ©ophano sut dĂ©lĂ©guer des missions locales : pour la marche de Scandinavie Ă  Liuthar von Walbeck, Ă  Ekkehard Ier pour la marche de Misnie et pour la BaviĂšre au duc Henri II le Querelleur. La jeune impĂ©ratrice avait bien compris qu'aprĂšs 983, une politique d'offensive guerriĂšre en Scandinavie ou au nord-est de l'Empire n'Ă©tait, en raison du rapport des forces, ni possible, ni souhaitable. On peut d'ailleurs se demander si elle n'avait pas dĂ©jĂ  conçu, avant 989, une politique de plus vaste envergure pour l’Europe de l'Est. MĂȘme en ce qui concerne l'Italie, oĂč l'impĂ©ratrice AdĂ©laĂŻde exerçait le pouvoir, au nom de son petit-fils, presque sans interruption depuis 985, c'est Ă  partir d', lorsque ThĂ©ophano dĂ©cida la crĂ©ation d'une chancellerie propre Ă  ce pays, en vue de la prĂ©paration d'une campagne militaire, que sa politique active devint visible. Lorsqu' en s'y rendant, Ă  l'automne 989, sans armĂ©e, pour assurer le pouvoir sans entraves de son fils dans la Rome aux mains des Crescentius, on perçoit une fois de plus son habiletĂ© diplomatique et celle de Notker l'Ă©vĂȘque de LiĂšge, agissant sur son ordre. C'est justement durant ce sĂ©jour de ThĂ©ophano Ă  Rome, de dĂ©but Ă  , mais surtout grĂące Ă  la fructueuse rencontre avec l'Ă©vĂȘque Adalbert de Prague (955 - † 997), issu de la maison princiĂšre bohĂ©mienne des Slavnikides, que la conception thĂ©ophanienne d'un systĂšme d’État europĂ©en se mit en place[47].

Otton III

Ultime prĂ©sent, elle laissa, Ă  la tĂȘte du Saint Empire, un jeune fils de onze ans, considĂ©rĂ© comme « la merveille du monde ». La rencontre de ce jeune empereur de culture mi-saxonne, mi-armĂ©no-grecque avec Gerbert d'Aurillac (le futur pape Sylvestre II, 999-1003) va favoriser un certain temps une vue universaliste des solutions politiques Ă  apporter Ă  la gouvernance du monde chrĂ©tien. Il exprima le dĂ©sir d'Ă©pouser lui aussi une princesse grecque « pour adoucir la rusticitas saxonne avec la subtilitas grecque ». Mais la mort le surprit avant qu'il pĂ»t se marier, au moment oĂč la princesse byzantine ZoĂ© porphyrogĂ©nĂšte, qui lui Ă©tait promise, venait Ă  peine de mettre le pied Ă  Bari (Italie du Sud. La mort d'Otton III mettait fin Ă  un grand projet d'union du monde chrĂ©tien en Orient-Occident.

Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

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