Tarass Boulba (opéra)
Taras Boulba (en ukrainien йаŃĐ°Ń ĐŃĐ»Ńба / TarĂĄs BĂșl'ba) est un opĂ©ra en quatre actes du compositeur ukrainien Mykola Lysenko. Le livret a Ă©tĂ© Ă©crit par Mykhailo Starytsky (le cousin du compositeur) dâaprĂšs le roman Taras Boulba de Nicolas Gogol. LâopĂ©ra, qui nâa pas Ă©tĂ© rĂ©visĂ© au moment de la mort du compositeur en 1912, est prĂ©sentĂ© pour la premiĂšre fois en 1924. Les reprĂ©sentations actuelles reposent cependant sur des rĂ©visions approfondies, touchant le texte, la musique et lâorchestration, rĂ©alisĂ©es dans les annĂ©es 1930 et 1950.
Tarass Boulba
Nbre d'actes | 4 |
---|---|
Musique | Mykola Lysenko |
Livret | Mykhailo Starytsky |
Langue originale |
Ukrainien |
Sources littéraires |
Tarass Boulba, de Nicolas Gogol |
Création |
1924 Kharkiv |
Histoire des représentations
Lysenko travailla sur Taras Boulba de 1880 Ă 1891[1], mais câest probablement son insistance sur lâutilisation de lâukrainien pour la reprĂ©sentation qui empĂȘcha toute production de son vivant. Lysenko Ă©tait rĂ©putĂ© ĂȘtre un descendant du chef cosaque du XVIIe siĂšcle Vovgura Lys, de sorte que lâhistoire a pu avoir une signification particuliĂšre pour lui[2]. Peu de temps aprĂšs lâavoir terminĂ©, il a jouĂ© la partition Ă Piotr Ilitch TchaĂŻkovski, qui aurait « Ă©coutĂ© lâensemble de lâopĂ©ra avec une grande attention, exprimant de temps Ă autre son approbation et son admiration. Il a particuliĂšrement aimĂ© les passages dans lesquels les touches nationales, ukrainiennes, Ă©taient les plus vives... TchaĂŻkovski a embrassĂ© Lysenko et lâa fĂ©licitĂ© pour sa composition talentueuse. »
Lâhistoire de la forme actuelle de lâopĂ©ra est complexe. Une partition pour piano fut publiĂ©e en 1913, mais une grande partie de lâorchestration originale du compositeur fut perdue. Le prĂ©lude au quatriĂšme acte fut donnĂ© pour la premiĂšre fois lors dâun concert Ă Kiev sous la direction de Reinhold GliĂšre en 1914[3]. La premiĂšre reprĂ©sentation de lâopĂ©ra complet eut lieu en 1924 Ă Kharkiv. Bien qu'elle ne fut pas un succes, dâautres productions mieux accueillies ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es Ă Kiev (1927) et Ă Tbilissi, (1930), ce qui a gĂ©nĂ©rĂ© lâidĂ©e dâune rĂ©vision de lâĆuvre. Celle-ci fut rĂ©alisĂ©e en 1937 par Maxime Rylski pour le texte, par Levko Revutsky (Ă©lĂšve de Lysenko) pour la musique et par Borys Lyatoshynsky pour l'orchestration et jouĂ©e Ă Moscou. Cette version a Ă son tour Ă©tĂ© critiquĂ©e pour s'ĂȘtre trop Ă©loingĂ©e des intentions de Lysenko. Ce nâest quâaprĂšs la Seconde Guerre mondiale que le mĂȘme trio produisit la version actuelle, qui fut crĂ©Ă©e Ă Kiev en 1955. LâopĂ©ra reste dans le rĂ©pertoire de lâOpĂ©ra de Kiev, qui a Ă©galement jouĂ© lâopĂ©ra Ă lâĂ©tranger Ă Wiesbaden (1982), Dresde (1987) et Zagreb (1988)[4]. LâopĂ©ra se produit traditionnellement Ă la fin de chaque saison Ă Kiev.
Les dĂ©fauts structuraux de lâĆuvre peuvent, dans une large mesure, ĂȘtre une consĂ©quence de son histoire et du fait que le compositeur nâa jamais Ă©tĂ© en mesure dâajuster lâĆuvre aprĂšs lâavoir entendue en exĂ©cution. LâopĂ©ra marque un grand progrĂšs sur les Ćuvres antĂ©rieures du compositeur comme Natalka Poltavka et Utoplena avec des Ă©lĂ©ments folkloriques et nationalistes qui sont beaucoup plus Ă©troitement intĂ©grĂ©s dans un cadre musical continu qui montre Ă©galement clairement une dette envers TchaĂŻkovski. Mais la nature Ă©pisodique du livret est un problĂšme grave. Il y a de vastes excursions non-narrative pour les danses, les marches patriotiques et les choeurs.; Notamment une longue scĂšne dans le troisiĂšme acte oĂč Kudryiaha est choisi pour diriger les cosaques dans et puis disparaĂźt du reste de lâopĂ©ra. Aucune tentative n'est faite pour Ă©quilibrer les Ă©vĂ©nements historiques avec lâhistoire dâAndriy et de Maryltsya (qui est en fait entiĂšrement coincĂ© dans l'avant-derniĂšre scĂšne); lâabsence de transition Ă©motionnelle ou musicale de la mort dâAndriy Ă la conquĂȘte triomphaliste de Doubno (la scĂšne finale, qui nâimplique aucun chant) est Ă©vidente et inconfortable.
RĂŽles
Synopsis
Ce synopsis est basé sur la version actuelle datant de 1955
LâopĂ©ra se dĂ©roule Ă Kiev, le village de Taras en Ukraine, le Sitch des zaporogues, et Doubno, au XVIIe siĂšcle, Ă un moment oĂč la Pologne cherchait Ă avoir la suprĂ©matie dans la rĂ©gion.
Acte I
LâopĂ©ra est prĂ©cĂ©dĂ© dâune ouverture orchestrale. Il dĂ©bute Ă Kiev, qui est occupĂ© par le szlachta polonais, dont les serviteurs dispersent une foule Ă©coutant la chanson dâun kobzar [5]. Tarass Boulba laisse ses fils Ostap et Andriy au monastĂšre pour qu'ils y soient Ă©duquĂ©s. Andriy a dĂ©jĂ Ă©tĂ© impressionnĂ© par une Polonaise quâil a vue (qui sâavĂšre ĂȘtre Maryltsya, fille du gouverneur polonais de Doubno). Ostap encourage le kobzar Ă chanter un chant patriotique, ce qui irrite les Polonais, et dans une bagarre le barde est tuĂ©.
Acte II
Le deuxiĂšme acte se dĂ©roule au village de Tarass. Ostap et Andriy reviennent de Kiev et saluent leur mĂšre Nastya. Lâami de Boulba, Tovkach, raconte que la guerre a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ©e par les Polonais dans toute lâUkraine. MalgrĂ© les protestations de sa femme, Tarass dĂ©cide dâemmener ses fils au Sitch, la forteresse cosaque, afin de participer aux combats. Nastya est effondrĂ©e.
Acte III
Au Sitch, Tarass Boulba encourage avec succĂšs les rĂ©sidents oisifs Ă se rĂ©veiller pour la bataille qu'Andriy et Ostap attendent avec impatience; lorsque Andriy a de brefs pressentiments, Ostap promet de toujours le soutenir. Les tambours convoquent une rada (assemblĂ©e) des cosaques; avec le soutien de Tarass, ils Ă©lisent un nouvel hetman plus pugnace, Kyrdiaha, pour les diriger. Celui-ci dĂ©clare son intention dâaller au combat.
Acte IV
ScĂšne I
Le camp des Cosaques.
Les Cosaques assiĂšgent Doubno, dont le pĂšre de Maryltsya est gouverneur. Cette derniĂšre a envoyĂ© sa servante tatare chercher Andriy pour lui demander son aide, car les habitants souffrent de la famine. Andriy accepte dâaider et, avec la servante, pĂ©nĂštre dans la ville par un passage secret et apporte de la nourriture aux habitants.
ScĂšne II
A lâintĂ©rieur du chĂąteau, Andriy et Maryltsya expriment leur amour lâun pour lâautre. Andriy demande au gouverneur sa main. Sur les conseils de son prĂȘtre, il estime opportun de permettre Ă Andriy de se marier avec sa fille, et le nomme colonel dans lâarmĂ©e polonaise.
ScĂšne III
Au camp des cosaques, Tarass apprend que les Tatars ont dĂ©truit le Sitch. Puis un prisonnier en fuite lui parle de la dĂ©sertion dâAndriy. Les troupes sortent du chĂąteau sous le comandement Andriy, et Tarass tue son propre fils pour sa trahison. Ostap est dĂ©chirĂ© et il chante une complainte pour son frĂšre.
ScĂšne IV
Dans une scĂšne purement orchestrale, Tarass et Ostap conduisent les Cosaques Ă la victoire contre les Polonais et prennent la ville de Dubno.
Cette fin diffĂšre considĂ©rablement de lâoriginal de Gogol dans lequel dâabord Ostap, puis Taras sont capturĂ©s par les Polonais et cruellement exĂ©cutĂ©s publiquement. De nombreuses autres caractĂ©ristiques significatives du roman sont Ă©galement omises (notamment le comportement Ă©quivoque de Taras et des cosaques envers les juifs locaux)
Notes et Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Taras Bulba (opera) » (voir la liste des auteurs).
- Oxford Music Online,Ukraine
- Site internet du pianiste Iryna Riabchun
- Website of Kiev Philharmonia
- Web site of National Opera House of Ukraine, Kiev
- Un kobzar est un barde itinérant ukrainien jouant de la kobza