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Taphrina betulina

Balai de sorcière du bouleau

Taphrina betulina
Description de cette image, également commentée ci-après
Maladie du balai de sorcière du bouleau causée par Taphrina betulina (Danemark).

Espèce

Taphrina betulina
Rostr. 1883

Taphrina betulina est une espèce de champigons (Fungi) ascomycètes de la famille des Taphrinaceae. Il provoque la maladie cryptogamique galligène du balai de sorcière nommée balai de sorcière du bouleau[1] sur la plupart des Bouleaux nord-européens, principalement sur Betula pubescens. Comme tous les Taphrinomycetes, cette espèce présente un stade sous forme d'hyphes producteurs de galle et un stade sous forme de levure se nourrissant a priori de matière organique en décomposition mais ce dernier stade n'est pas connu. Son impact parasitaire sur la croissance en hauteur de ces arbres peut-être importante, surtout sur les jeunes sujets.

Description

Macroscopie

Balai de Taphrina betulina au printemps (Angleterre).
Balai de Taphrina betulina (Danemark).

Taphrina betulina provoque la formation d'un balai de sorcière pĂ©renne typique gĂ©nĂ©ralement nettement dĂ©veloppĂ© qui se manifeste par la formation d'une abondante ramification agglomĂ©rĂ©e en boule dense composĂ©e de feuilles sous-dĂ©veloppĂ©es, pubescentes en dessous et plus ou moins dĂ©formĂ©es mais non Ă©paissies. Au printemps, elles sont vert pâle Ă  jaunâtre, puis seulement grisâtres en dessous. En automne, elles se dessèchent, noircissent du bord vers l'intĂ©rieur et tombent un peu après leur brunissement. Ses pousses prĂ©sentent une pubescence abondante anormales et montrent une croissance très rapide, les plus longues mourant souvent au cours de leur premier hiver. Le diamètre des balais augmente avec l'âge du bouleau et dĂ©passe souvent 100 Ă  150 mm de diamètre, des spĂ©cimens d'm de diamètre n'Ă©tant pas rares[2] - [3].

Sur les jeunes balais, le bourgeon infecté donne naissance à une pousse principale avec une base épaisse et gonflée par rapport à celles qui se trouvent sur les pousses ramifiées normales. Les bourgeons axillaires à la base des pousses sont gonflés et se développent davantage au cours de la saison de croissance suivante. Sur les balais plus anciens, les pousses mortes et vivantes se mêlent. Elles sont étroites à la base et proviennent du centre du balai où se développe un gonflement des tissus entourant le bourgeon axillaire infecté[2].

Microscopie

Le mycĂ©lium vĂ©gĂ©tatif est pĂ©renne entre les cellules Ă©pidermiques du tissu hĂ´te. Au cours de leur dĂ©veloppement ultĂ©rieur, la taille des cellules du mycĂ©lium augmente ; les cellules s'Ă©paississent fortement et se dĂ©sagrègent en cellules ascogènes Ă  paroi Ă©paisse. Les asques sont visibles sous les feuilles matures, gĂ©nĂ©ralement Ă  la fin du printemps, sous la forme d'un givre blanc grisâtre et crayeux se dessĂ©chant. Ils sont cylindriques Ă  elliptiques, arrondis ou tronquĂ©s Ă  l'apex et de taille variable, mesurant de 23 Ă  73 ÎĽm de long pour 10 Ă  26 ÎĽm de large. Ils sont pourvus de cellules pĂ©donculaires mesurant de 7 Ă  27 ÎĽm pour 10 Ă  26 ÎĽm. Les asques produisent des cellules reproductrices sexuĂ©es par groupes de huit, les ascospores, qui mesurent de 4,5 Ă  6 ÎĽm de long pour 4 Ă  5 ÎĽm de large et bourgeonnent frĂ©quemment au sein mĂŞme des asques pour donner des cellules reproductrices asexuĂ©es plus petites, ovales ou elliptiques, les conidies, Ă©galement nommĂ©es blastospore, qui mesurent de 4 Ă  5 ÎĽm sur 3 Ă  4 ÎĽm[2] - [3].

RĂ©partition

Taphrina betulina est une espèce holarctique également présente en Nouvelle Zélande[4]. En Europe, où elle est largement répandue surtout dans le nord, elle est présente au Royaume-Uni (surtout en Écosse), en Norvège, en Suède, en Finlande, en Russie, au Danemark, en Tchéquie, en Pologne, en Allemagne, en Autriche, en Bulgarie, en Belgique et en Suisse[2] - [4]. En France, l'espèce est essentiellement présente dans le nord et les Alpes[5] - [4].

Impact parasitaire

Balais de Taphrina betulina (Finlande).

Taphrina betulina est une espèce monophage parasitant principalement Betula pubescens dont ses variétés pubescens et glabrata mais aussi Betula pendula, Betula lenta ainsi que Betula nana et son hybride avec B. pubescens et enfin Betula ×intermedia. Elle est également présente dans les cultures de Betula dahurica[2] - [3] - [6].

Les infections du balai de sorcière du bouleau ne sont généralement pas considérées comme une maladie importante, l'arbre n'étant pas une essence forestière majeure en sylviculture. Cependant, elles sont associée à des réductions de croissance en hauteur de plus de 25 %, à une baisse de vigueur et une qualité de bois plus faible ; le diamètre à hauteur de poitrine n'étant que peu affecté. L'effet négatif est plus important sur les petits arbres, bien que ce soient les vieux sujets chez qui les balais sont les plus nombreux et les plus gros[7].

Espèce proche

Taphrina nana est une espèce arctico-alpine plus rare qui produit Ă©galement des balais sur Betula pendula et Betula Ă—intermedia (synonyme de Betula Ă—alpestris). Les feuilles atteintes sont d'abord vert jaunâtre, puis grisâtres des deux cĂ´tĂ©s, en commençant par la face infĂ©rieure. Ses asques sont plus petits, mesurant en moyenne 20 Ă  30 ÎĽm de long pour 10 Ă  12,5 ÎĽm de large et produisent des ascospores de taille approchante de 4 Ă  6 ÎĽm de long pour 3,5 Ă  5 ÎĽm de large[3].

Intérêt écologique

Le balai de sorcière du bouleau est un type de dendromicrohabitat à l'instar des broussins, des cavités de pics et des dendrotelmes. Ses enchevêtrements de pousses supportent parfois le nid de petits passereaux comme le Grimpereau des jardins ou le Troglodyte mignon, mais aussi de rapaces comme la Buse variable[8].

Synonymie

Taphrina betulina a pour synonymes[4] :

  • Ascomyces turgidus (Sadeb.) W.Phillips
  • Exoascus betulinus (Rostr.) Sadeb.
  • Exoascus turgidus Sadeb.
  • Taphrina turgida (Sadeb.) Giesenh.
  • Taphrina willeana Svendsen

Notes et références

  1. Base de données mondiale de l'OEPP, https://gd.eppo.int, consulté le 12 juin 2022
  2. (en) Bacigálová K., « Species of Taphrina on Betula in Slovakia », Czech Mycology, vol. 50,‎ , p. 107–118 (DOI 10.33585/cmy.50204, lire en ligne)
  3. (de) Friedemann Klenke & Markus Scholler, Pflanzenparasitische Kleinpilze : Bestimmungsbuch fĂĽr Brand-, Rost-, Mehltau-, Flagellatenpilze und Wucherlingsverwandte in Deutschland, Ă–sterreich, der Schweiz und SĂĽdtirol, Berlin, Heidelberg, Springer Spektrum, , 1174 p. (ISBN 978-3-662-46162-4, DOI 10.1007/978-3-662-46162-4)
  4. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 12 juin 2022
  5. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 12 juin 2022
  6. (en) W.N. Ellis, « Taphrina betulina Rostrup, 1883 », sur Plant Parasites of Europe : leafminers, galls and fungi,
  7. (en) Spanos Y.A., Woodward S., « The effects of Taphrina betulina on growth of Betula pubescens », European journal of forest pathology, vol. 24,‎ , p. 277–286 (DOI 10.1111/j.1439-0329.1994.tb00997.x)
  8. Daniel Kraus, Rita Buetler, Frank Krumm, Thibault Lachat, Laurent Larrieu, Ulrich Mergner, Yoan Paillet, Tomas Rydkvist, Andreas Schuck & Susanne Winter, « Catalogue des dendromicrohabitats Liste de référence pour les inventaires de terrain », Technical report,‎ (DOI 10.13140/rg.2.2.10273.71528).

Liens externes

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