Tamarin aux mains rousses
Saguinus midas âą Tamarin Ă mains jaunes
Statut CITES
Le Tamarin aux mains rousses[1] ou Tamarin Ă mains jaunes[2] (Saguinus midas) est une espĂšce de singe du Nouveau Monde de la famille des Cebidae.
Autres noms
Tamarin midas, tamarin Ă mains rousses. Golden-handed tamarin, red-handed tamarin. SagĂŒi-de-mĂŁo-dourada, sagĂŒi preto de mĂŁos amarelas (BrĂ©sil). Itaru (langue macuxi, Guyana).
Description
Dos noir marbrĂ© de nombreux poils jaunĂątres. Dessous noir. Queue noire. Les seules zones vraiment claires de son pelage sont les pieds et les mains dorĂ©s, orangĂ©s ou jaunes. Face et peau de lâadulte noires. Les jeunes ont parfois des zones pĂąles autour de la bouche et des yeux.
Corps 24 cm (de 22 Ă 28 cm). Queue 39 cm (de 33 Ă 44 cm). Poids 586 g (MĂąle) et 432 g (Femelle). Cerveau : 10,4 g. Rapport longueur bras/jambes (x100) : 74. Caryotype : 2n = 46.
Ăcologie et comportement
Locomotion
QuadrupĂšde. Lorsquâil sâaventure sur les troncs en position verticale,il scrute nerveusement les alentours et bouge rapidement la tĂȘte. Il peut effectuer des bonds de 8 m. Des chutes intentionnelles dâune vingtaine de mĂštres jusquâau sol ont Ă©tĂ© observĂ©es, sans provoquer de blessure. Fourrage entre 10 et 30 m de haut sur les arbres Ă petite couronne (moins de 15 m de diamĂštre) et se dĂ©place sur des branches de 1 Ă 5 cm de diamĂštre).
Alimentation
Frugivore-insectivore-exsudativore. Fruits, fleurs, bourgeons, nectar et beaucoup d'invertĂ©brĂ©s (insectes, araignĂ©es, escargots). Petits vertĂ©brĂ©s (lĂ©zards, grenouilles) tuĂ©s d'une morsure Ă la tĂȘte. Marque une prĂ©dilection pour les sapotacĂ©es, les mimosacĂ©es, les bursĂ©racĂ©es et les guttifĂšres. Consomme le nectar du parkia « oreille de singe » (Parkia pendula) et complĂšte ce rĂ©gime par la sĂšve des arbres qu'il rencontre.
Comportement basique
Diurne. Arboricole. Change de dortoir tous les 3 jours au maximum et le visite plusieurs heures avant de sâinstaller sâil ne lâa pas utilisĂ© rĂ©cemment (en Guyane française).
Comportement social
Il vit en groupe de 5-6 individus (de 2 à 12). 5,69 (P. naturel de Brownsberg, Surinam). Groupe multimùle-multifemelle, parfois groupe unimùle. Généralement polyandrie. Une seule femelle se reproduit.
La femelle alpha domine les autres membres. CoopĂ©ration et tolĂ©rance prĂ©dominent largement sur les comportements agonistiques, mĂȘme entre mĂąles reproducteurs.
Communication
- Communication orale : 8 vocalisations au moins, notamment des sifflements qui permettent de lâentendre avant de le voir. En cas dâalerte modĂ©rĂ©e, le groupe Ă©met un concert de petits cris doux qui ressemblent Ă des pĂ©piements dâoiseau, des grĂ©sillements de criquet et des coassements de grenouille. Le cri de contact est un âpi-pi-piâ et le cri dâalarme anti-prĂ©dateur un âdi-ahâ.
- Communication visuelle : Les dĂ©monstrations de menace incluent le froissement du museau, des secouements de tĂȘte, lâexposition des dents et des appels puissants.
- Communication olfactive : Le territoire est marquĂ© par le frottement de glandes circumanales sur les branches. Il intervient durant les dĂ©monstrations de menace, ainsi quâavant et aprĂšs lâaccouplement.
- Communication tactile : Les individus sollicitent le grooming en sâallongeant sur une branche, la gorge exposĂ©e au toiletteur.
Prédateurs
Petits félins. Serpents. Rapaces, surtout la harpie huppée (Morphnus guianensis).
Reproduction
Cycle Ćstral : 16 jours. Lâaccouplement est prĂ©cĂ©dĂ© de faux combats et de remuements de langues. La femelle met bas pour la premiĂšre fois vers lâĂąge de 2 ans. Deux saisons des naissances, au printemps et en Ă©tĂ©. Deux faux jumeaux de 45 g chacun, parfois un seul bĂ©bĂ© (25 % des cas), viennent au monde au bout de 140 Ă 168 jours de gestation. Ils sont transportĂ©s, protĂ©gĂ©s et soignĂ©s par les mĂąles peu de jours aprĂšs leur naissance.
Sevrage vers 2-3 mois. Maturité sexuelle vers 16-20 mois.
Il peut vivre jusqu'à 16 ans (en captivité).
RĂ©partition et habitat
Distribution géographique
Nord nord-est du continent sud-amĂ©ricain. Est du Guyana (Ă lâest du Rio Essequibo), Surinam, Guyane française et nord du BrĂ©sil (Ătats du Roraima et dâAmapĂĄ). Ă lâouest jusquâau haut rio Negro (rios Casiquiare et Demini), au sud-ouest jusquâau rio Cuieiras oĂč il rencontre S. bicolor, au sud vers la rive gauche de lâAmazone oĂč il rencontre S. martinsi, Ă lâest jusquâĂ la façade atlantique de lâĂtat dâAmapĂĄ, au nord jusquâau rio Essequibo.
Habitat
Dense forĂȘt pluviale secondaires de la terra firme Ă tous les stades de rĂ©gĂ©nĂ©ration. Autour des marĂ©cages et le long des cours dâeau. ForĂȘt ouverte avec de grands arbres. LisiĂšre de forĂȘt. Affectionne la forĂȘt Ă grande canopĂ©e discontinue et Ă©vite la forĂȘt inondable.
Domaine et densité de population
De 34 Ă 39ha (RN des Nouragues, dâaprĂšs Philip Kessler). Chevauche largement les domaines voisins. En dĂ©fend les zones riches en lianes, donc riches en aliments et difficiles dâaccĂšs aux prĂ©dateurs. 11,3 individus/kmÂČ (RN de La TrinitĂ©), de 16,2 Ă 21,8/kmÂČ (forĂȘts de la Counami) et 16,5/kmÂČ ou de 20 Ă 25/kmÂČ (RN des Nouragues), en Guyane française. 23,5/kmÂČ (Raleighvallen-Voltzberg, Surinam).
Menaces
Avec le tamarin à selle (S. fuscicollis), il demeure le plus répandu et le plus commun de tous les callitrichidés.
Conservation
Plus dâune trentaine de parcs nationaux et de rĂ©serves naturelles ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s au sein de sa distribution gĂ©ographique. PN du mont Roraima, PN de Cabo Orange, PN de Tumucumaque, R. du Rio Trombetas, R. dâUatumĂŁ, SE dâAnavilhanas, PE de Cuieiras, AP du Rio UrubuĂ, AP de Maroaga, SE du Rio JarĂ, RB fĂ©dĂ©rale du lac Piratuba, PE de la Serra do Araçå (BrĂ©sil). P. naturel de Brownsberg, RN du Surinam central (incluant les RN de Tafelberg, de Eilerts de Haan Gebergte et de Raleighvallen-Voltzberg), RN de Wia-Wia (Surinam). PN de Kaieteur et peut-ĂȘtre R. de la forĂȘt pluviale dâIwokrama (Guyana). RN des Nouragues et RN de La TrinitĂ© (Guyane française).
Notes et références
- (en) Murray Wrobel, Elsevier's Dictionary of Mammals : in Latin, English, German, French and Italian, Amsterdam, Elsevier, , 857 p. (ISBN 978-0-444-51877-4, lire en ligne), entrée N°6186.
- Diversité génétique et évolution des Gammaherpesvirinae de primates. Dans la revue Virologie. Volume 11, Numéro 1, 43-62, Janvier-Février 2007. Lire le résumé en ligne
Voir aussi
Références taxinomiques
- (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : Saguinus midas Linnaeus, 1758
- (en) Référence Catalogue of Life : Saguinus midas (Linnaeus, 1758) (consulté le )
- (en) Référence CITES : espÚce Saguinus midas (Linnaeus, 1758) (+ répartition sur Species+) (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Saguinus midas (Linnaeus, 1758)
- (en) Référence Animal Diversity Web : Saguinus midas
- (en) Référence NCBI : Saguinus midas (taxons inclus)
Liens externes
- (en) Référence UICN : espÚce Saguinus midas (Linnaeus, 1758) (consulté le )
- (fr) RĂ©fĂ©rence CITES : taxon Saguinus midas (sur le site du ministĂšre français de l'Ăcologie) (consultĂ© le )