TN 75
La TN 75 (abrĂ©viation de « tĂȘte nuclĂ©aire 75 ») est une ogive thermonuclĂ©aire de fabrication française utilisĂ©e dans les missiles balistiques stratĂ©giques lancĂ©s depuis les sous-marins nuclĂ©aires lanceurs d'engins de nouvelle gĂ©nĂ©ration (SNLE-NG) de la classe Le Triomphant. Elle est remplacĂ©e Ă partir de 2016 par la tĂȘte nuclĂ©aire ocĂ©anique (TNO).
Caractéristiques
C'est une version plus petite, durcie et furtive que la TN 71 qui la précédait. D'une masse diminuée de 40 %[1], elle aurait une puissance, officiellement tenue secrÚte (information couverte par le « Secret défense »), de 110 kt selon certaines sources[2].
Elle a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e entre 1987 et 1991 par la direction des applications militaires du CEA. Les matiĂšres explosives, comme pour toute tĂȘte thermonuclĂ©aire, comportent trois Ă©lĂ©ments principaux, qui sont de l'uranium, du plutonium et du tritium, de qualitĂ©s militaires. L'uranium hautement enrichi en isotope 235 a Ă©tĂ© produit Ă l'usine de la COGEMA Ă Pierrelatte. Le plutonium hautement enrichi en isotope 239 a Ă©tĂ© produit Ă l'usine de la COGEMA Ă Marcoule. Ces deux productions ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es avant l'arrĂȘt dĂ©finitif de la production d'uranium et de plutonium par la France en 1997, le pays disposant d'un stock suffisant pour ses besoins prĂ©sents et futurs. Le Tritium est produit dans les rĂ©acteurs CĂ©lestin I et II de l'usine de Marcoule du CEA, laquelle est toujours en activitĂ©.
Elle est au cĆur d'une polĂ©mique internationale en juin 1995, lorsque le PrĂ©sident de la RĂ©publique Jacques Chirac dĂ©cida de rompre le moratoire et ordonna la rĂ©alisation d'une derniĂšre campagne d'essais nuclĂ©aires dans le Pacifique, afin de complĂ©ter les donnĂ©es scientifiques et techniques pour passer dĂ©finitivement Ă la simulation.
Mise en service en octobre 1996, elle équipe les missiles M-45 et M-51 destinés aux SNLE-NG. Le site web de la revue Bulletin of the Atomic Scientists indique qu'il y avait 96 ogives TN 75 en service en 1999 et 288 en 2005.
Notes et références
- Jacques Chevallier, « Histoire de la Direction des applications militaires du CEA », sur Pierre Billaud, (consulté le )
- Site Meretmarine.com le 21 février 2015
Voir aussi
- W56, ogive nucléaire américaine