Direction des applications militaires
La Direction des applications militaires (DAM) du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives est responsable, pour l'État français, des applications militaires de la physique nucléaire, notamment les armes nucléaires, les réacteurs nucléaires navals et la lutte contre la prolifération nucléaire.
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Siège | |
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Coordonnées |
48° 35′ 43″ N, 2° 12′ 09″ E |
Organisation mère | |
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Créée secrètement en 1955 sous le nom de Bureau d'études générales (BEG) puis de Département des techniques nouvelles, elle prend son nom actuel en 1958.
Histoire
Création
Lorsque le Commissariat à l'énergie atomique est créé en 1945, ses attributions incluent le domaine militaire, mais ses activités affichées sont exclusivement civiles[1].
Le domaine militaire est abordé en secret à partir de 1951, après la mise à l'écart de Frédéric Joliot-Curie. Le plan quinquennal de l'énergie atomique de 1952 ne mentionne ainsi que des projets civils. Pierre Mendès-France lance en 1954 le processus[2] qui mène à ce que, en 1955, des crédits secrets sont votés pour les applications militaires, à la même hauteur que ceux prévus pour les applications civiles[1].
Le Bureau d'études générales (BEG) est ainsi secrètement créé le avec 5 personnes, dont Yves Rocard à temps partiel. Le colonel Albert Buchalet, qui avait côtoyé l'administrateur général du CEA Pierre Guillaumat au BCRA pendant la guerre, en prend la direction[2]. Devenu le Département des techniques nouvelles (DTN) en février 1957[3], il compte alors 600 employés. Il est établi en secret dans trois centres[1] :
- Bruyères-le-Châtel, premier et principal centre de la DAM. Acheté via une société écran par le SDECE[2], on le désigne alors par le code « BIII », qui perdure depuis.
- Vaujours, officiellement géré par la Société nationale des poudres et des explosifs qui collabore à la conception des armes nucléaires.
- Limeil-Brévannes, officiellement géré par la Direction des études et fabrications d'armement.
La Direction des applications militaires prend son nom en septembre 1958, après l'arrivée au pouvoir de Charles de Gaulle[4].
Programme nucléaire militaire
Deux protocoles lient successivement le CEA/DAM aux armées françaises : 1955-1957, 1957-1961, ce qui aboutit au premier essai nucléaire français, gerboise bleue, le 13 février 1960. La relation entre la DAM et les armées est ensuite dépendante des lois de programmation militaire[2].
La DAM livre les têtes nucléaires suivantes aux armées françaises[2] :
- AN-11 (bombe A, en service de 1964 Ă 1966)
- AN-21 (bombe A, en service de 1965 Ă 1967)
- AN-22 (bombe A, en service de 1967 Ă 1987)
- MR 31 (bombe A, en service de 1971 Ă 1980)
- MR 41.1 (bombe A, en service de 1971 Ă 1973)
- MR 41.2 (bombe A, en service de 1973 Ă 1979
- TN 60 (bombe H, en service de 1976 Ă 1980)
- TN 61 (bombe H, en service de 1980 Ă 1996)
- AN-52 (bombe A tactique, en service de 1972 Ă 1991)
- AN-51 (en) (bombe A tactique, en service de 1974 Ă 1993)
- TN 70 (bombe H, en service de 1985 Ă 1996)
- TN 71 (bombe H, en service de 1987 Ă 2004)
- TN 80 (bombe H, en service de 1980 Ă 1988)
- TN 81 (bombe H, en service de 1988 Ă 2009)
- TN 75 (bombe H, en service depuis 1997)
- TNA (bombe H conçue uniquement par simulation, en service depuis 2009)
- TNO (bombe H conçue uniquement par simulation, en service depuis 2009)
Missions
La DAM a pour rĂ´le :
- La conception et le test des bombes nucléaires de la Force de dissuasion nucléaire française
- La conception des réacteurs nucléaires de propulsion des sous-marins (notamment SNLE) et des porte-avions (Charles de Gaulle et porte-avions de nouvelle génération) de la marine française
- La mise en œuvre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires
Direction
- Albert Buchalet (1955-1960)
- Jacques Robert (1960-1970)
- Jean Viard (1970-1972)
- Robert Camelin (1972)
- Jacques Chevallier (1972-1985)
- Alain Vidart (1985-1988)
- Roger Belaras (1988-1994)
- Jacques Bouchard (1994-2000)
- Alain Delpuech (2000-2007)
- Daniel Verwaerde (2007-2015)
- François Geleznikoff (2015-2020)
- Vincenzo Salvetti (depuis 2020)
Références
- Histoire de la Direction des applications militaires du CEA, conférence de Jacques Chevallier
- La Direction des applications militaires au cœur de la dissuasion nucléaire française, CEA/DAM juillet 2018
- Souvenirs d'un pionnier de l'armement nucléaire français, par Pierre Billaud
- 60e anniversaire de la Direction des applications militaires