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Système ferroviaire britannique

Le système ferroviaire britannique (réseau) se caractérise par sa complexité et la multiplicité des intervenants depuis la privatisation de British Rail au milieu des années 1990 et son éclatement en une centaine de sociétés, ainsi que par la mise en place d'organismes de contrôle au niveau étatique. Il ne concerne que la Grande-Bretagne, l'Irlande du Nord disposant de son propre opérateur de réseau ferré.

Le rĂ©seau britannique, le plus ancien du monde, compte environ 17 000 km de lignes, dont 3 100 km Ă©lectrifiĂ©es en 25 kilovolt (kv) alternatif et 1 400 en 750 V continu, Ă  captage par 3e rail. Les prix du train au Royaume-Uni sont parmi les plus Ă©levĂ©s d’Europe[1].

Le cadre général

En 1993, la société historique British Rail a été privatisée.

Le rĂ©seau voyageurs a Ă©tĂ© Ă©clatĂ© en 26 concessions (appelĂ©es franchises en anglais) dĂ©coupĂ©es sur une base rĂ©gionale et concĂ©dĂ©es, après mise aux enchères, aux entreprises ferroviaires chargĂ©es de les exploiter pour une durĂ©e variable de 5 Ă  15 ans. Une dizaine de groupes (Arriva, First Group, GB Railways Group Plc (en), Go-Ahead, Merseytravel (en), National Express Group, Sea Containers (en), Stagecoach Group et Virgin Trains) se sont partagĂ© ce marchĂ© qui reprĂ©sente globalement un milliard de voyageurs annuels (autant que la SNCF). Certaines franchises ont rĂ©cemment Ă©tĂ© modifiĂ©es. Seules quelques lignes ne font pas partie du système des franchises, dont la liaison internationale avec la France et la Belgique (Eurostar).

Le réseau de fret a été vendu par lots. La plus grande partie a été reprise par la société English, Welsh and Scottish Railway (EWS), émanation à l'origine d'une société ferroviaire américaine (Wisconsin Central Ltd.), qui a été elle-même rachetée par le Canadien National (CN).

L'infrastructure a été vendue à une nouvelle société privée Railtrack, qui a fait faillite et a été reprise en par Network Rail, une société privée ayant un statut particulier puisque « sans but lucratif », sous l'autorité d'une assemblée de « membres » indépendants. Cette reprise fut souvent interprétée comme une quasi-renationalisation du réseau. La gestion du réseau du temps de Railtrack s'était révélée assez problématique et plusieurs accidents graves ont révélé un très mauvais état du fait d'un manque d'entretien et d'un sous-investissement chronique depuis les années 1980.

Le matériel roulant a été vendu à des sociétés créées par d'anciens cadres de British Rail, qui les ont rapidement revendues à des sociétés financières en faisant au passage de substantiels bénéfices. Les trois principaux loueurs de matériel roulant sont Angel Trains, Porterbrook Leasing Company (en) et HSBC Rail (en), tous dépendants d'une des grandes banques britanniques. Parmi d'autres, on peut nommer GATX Rail (en).

Les organismes chargés de contrôler le fonctionnement du système sont :

  • le bureau de rĂ©gulation du rail (Office of Rail Regulation, anciennement Office of the Rail Regulator jusqu'en 2006), organisme indĂ©pendant, est chargĂ© de contrĂ´ler le respect de leurs cahiers des charges par les concessionnaires (Train Operating Companies) ;
  • l'agence de sĂ©curitĂ© du rail, HM Railway Inspectorate, Ă©manation de la Health and Safety Commission (en) avant son rattachement Ă  l'Office de rĂ©gulation du rail (ORR) en 2006, veille au respect des règles de sĂ©curitĂ© ;
  • l'autoritĂ© stratĂ©gique du rail (Strategic Rail Authority) qui veillait au dĂ©veloppement harmonieux du système, sous l'autoritĂ© du ministère des Transports. Cet organisme gĂ©rait, jusqu'en 2006, les concessions passagers et les subventions accordĂ©es au fret.

En 2013, le système ferroviaire britannique est, d'après les autorités britanniques, « l'un des plus sûrs d'Europe »[2].

Les accidents ferroviaires se sont multipliĂ©s depuis la privatisation du rĂ©seau. L’enquĂŞte relative au dĂ©raillement de Hatfield (4 morts et 70 blessĂ©s en ) a permis de comprendre que les gestionnaires privĂ©s investissaient très peu dans la sĂ©curitĂ© et l'entretien des lignes, l’ensemble de ces dernières Ă©tant dĂ©sormais en mauvais Ă©tat. L’entreprise a dĂ» remplacer les rails dĂ©fectueux ; pour cela, elle a demandĂ© des subventions au gouvernement qui ont Ă©tĂ© partiellement utilisĂ©es pour verser des dividendes aux actionnaires[3]. En 2013, un rapport du Centre de recherches sur le changement socioculturel Ă©tablit que les dĂ©penses publiques dans les rĂ©seaux ferroviaires ont Ă©tĂ© multipliĂ©es par six depuis la privatisation en 1993. Selon le document, les sociĂ©tĂ©s d’exploitation ferroviaire ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’« une envolĂ©e des dĂ©penses publiques Ă  partir de 2001, quand l’État s’est vu contraint d’intervenir pour compenser la faiblesse de leurs investissements »[4].

Dans les annĂ©es 2010, la forte dĂ©tĂ©rioration du service ferroviaire depuis sa privatisation pose la question de sa renationalisation dans le dĂ©bat public. La situation s'est particulièrement dĂ©gradĂ©e dans le sud de l’Angleterre oĂą 80 % des trains arrivent en retard. Par ailleurs, les Britanniques dĂ©penseraient six fois plus que les Français pour se rendre sur leur lieu de travail, soit 14 % de leurs dĂ©penses mensuelles en moyenne, tandis que les coĂ»teuses subventions publiques dĂ©livrĂ©es au secteur privĂ© ne permettraient pas Ă  ce dernier de gagner en efficacitĂ©. En 2017, deux Britanniques sur trois se prononcent en faveur d'une renationalisation complète[5].

En 2021, est annoncée la création de Great British Railways, entreprise nationale qui sera chargée de l'exploitation du réseau ferroviaire britannique. Elle entrera en service en 2023[6].

Les sociétés ferroviaires

Entreprises ferroviaires fret

Entreprises ferroviaires voyageurs actuelles

Gestionnaire de l'infrastructure

Autres

  • SO - Serco Railtest (contrĂ´le des voies).

Situation en 2020

En 2018, une partie du réseau Est, et, en 2020, une partie du réseau Nord, repassent sous contrôle gouvernemental[7] - [8].

Le projet de ligne rapide "HighSpeed2"[9], entre Londres et Édimbourg, devrait être progressivement opérationnel en 2026-2033.

Notes et références

  1. (en) « Rail fares cost commuters up to 14 % of their income, says study », sur The Guardian,
  2. (en) How safe are Europe's railways?, The Guardian, .
  3. Julian Mischi et Valérie Solano, « Accélération de la privatisation du rail en Europe », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. Owen Jones, « Crédits publics pour le secteur privé britannique. Le socialisme existe, pour les riches », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « Au Royaume-Uni, la privatisation des chemins de fer déraille », La Tribune,‎ (lire en ligne)
  6. (en-GB) « Better rail services promised in huge shake-up », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Michel Waintrop, « Le gouvernement britannique reprend des lignes ferroviaires privées », La Croix,‎ (lire en ligne).
  8. https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/boris-johnson-nationalise-les-lignes-ferroviaires-du-nord-de-langleterre-1167387
  9. « Au Royaume-Uni, feu vert pour la ligne de train Ă  grande vitesse HS2, projet Ă  118 milliards d’euros », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

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