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SystĂšme d'aide au vote

Les systĂšmes d’aide au vote (SAV) — ou en anglais voting advice applications (VAA) — sont des outils en ligne interactifs conçus pour aider les Ă©lecteurs Ă  la dĂ©cision lors d'Ă©lections politiques. Ils aident les Ă©lecteurs Ă  trouver un candidat ou un parti proche de leurs prĂ©fĂ©rences, en faisant correspondre les prĂ©fĂ©rences des utilisateurs aux positions des partis ou des candidats. Ils permettent de comparer les prĂ©fĂ©rences politiques d’un Ă©lecteur avec la position des partis politiques et candidats, en fonction de la maniĂšre dont chacun rĂ©pond Ă  un certain nombre de dĂ©clarations et de principes. Les SAV utilisent le principe d’un algorithme d’appariement. Les candidats ou les partis doivent remplir le questionnaire permettant la construction d’un SAV pour une prĂ©cision optimale. Mais il arrive que des SAV soient mis en place par des journalistes, Ă  l’aide des positions supposĂ©es tirĂ©es des programmes et des dĂ©bats des partis et des candidats. Les SAV sont un phĂ©nomĂšne relativement nouveau dans les campagnes Ă©lectorales modernes. Lors de la campagne Ă©lectorale pour les Ă©lections europĂ©ennes de 2014, ce type d’application a Ă©tĂ© introduit dans 14 États de l'Union europĂ©enne. Se trouvent Ă©galement des SAV dans d’autres pays : Election Compass aux États-Unis[note 1] ou Election Compass en IsraĂ«l[note 2]. Étant utilisĂ©s de maniĂšre intensive[note 3] par les Ă©lecteurs, les SAV ont commencĂ© Ă  constituer un sous-domaine de la recherche en sciences politiques, donnant lieu Ă  plusieurs projets de recherche et publications. Les recherches ont montrĂ© que l'utilisation en Ă©tait plus Ă©levĂ©e dans les pays dotĂ©s de systĂšmes Ă©lectoraux proportionnels et dans lesquels il existe un plus grand nombre de partis politiques parlementaires, notamment la Belgique, la Finlande, les Pays-Bas et la Suisse. Les recherches[note 4], montrent Ă©galement que les SAV influencent le comportement de vote de trois maniĂšres : en incitant les utilisateurs Ă  approfondir leurs recherches sur les politiques des partis, en motivant leur participation aux Ă©lections et en influant sur les intentions de vote. Les Ă©lecteurs flottants et indĂ©cis ressentent plus l’aide des SAV. L’utilisation de ces aides fait dĂ©bat. Certains soutiennent que ces aides ne pourraient jamais donner un avis de vote correct et neutre. D’autres soutiennent que ces applications doivent ĂȘtre saluĂ©es, car elles permettent d’attirer l’attention des Ă©lecteurs sur les programmes des partis, et sur les questions de politique gĂ©nĂ©rale pouvant les intĂ©resser, obligeant les partis Ă  discuter de la substance plutĂŽt que des personnalitĂ©s, des images et des Ă©vĂ©nements de campagne[1] - [2] - [3] - [4].

Origine du développement des systÚmes d'aide au vote

Lors d’une campagne Ă©lectorale les citoyens par manque de temps ou de moyens ne vont pas pouvoir accĂ©der Ă  une information complĂšte sur l’ensemble des candidats d’une Ă©lection. Ainsi, pour effectuer leur choix ils vont effectuer ce que l’on appelle des « raccourcis cognitifs ». Ces stratĂ©gies des citoyens consistent Ă  faire leur choix selon des valeurs ou idĂ©es attribuĂ©es Ă  des partis et candidats. Les systĂšmes d’aide au vote consistent Ă  interroger les Ă©lecteurs via une plateforme internet sur des questions concrĂštes. Ce qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme l'ancĂȘtre des systĂšmes d’aide au vote, c’est le StemWijzer, un systĂšme dĂ©veloppĂ© par la Fondation des Citoyens des Pays-Bas (Dutch Stichting Burgerschapskunde) en collaboration avec le Centre de Documentation des Partis Politiques NĂ©erlandais (Documentatiecentrum Nederlanse Politieke Partijen) en 1989. Le StemWijzer Ă©tait, Ă  l’origine, une brochure contenant environ 60 dĂ©clarations tirĂ©es des diffĂ©rents programmes des partis politiques nĂ©erlandais. Ces dĂ©clarations Ă©taient relativement simples, originellement destinĂ©es Ă  des Ă©lĂšves du lycĂ©e, donc facilement comprĂ©hensibles. La brochure a Ă©tĂ© assez populaire, surtout dans le domaine de l'Ă©ducation. Cependant, pas assez populaire pour faire l’unanimitĂ© et devenir une pratique courante. Les crĂ©ateurs du StemWijzer ont commencĂ© Ă  considĂ©rer la possibilitĂ© d’exploiter le potentiel des nouvelles technologies Ă  l’époque (notamment le dĂ©veloppement de l’ordinateur) pour dĂ©velopper le StemWijzer. Quelques annĂ©es plus tard (en 1998), le premier StemWizjer sur internet a Ă©tĂ© utilisĂ© lors des Ă©lections parlementaires nĂ©erlandaises. MalgrĂ© la grande publicitĂ© que le systĂšme a reçu, il a Ă©tĂ© relativement peu utilisĂ© par les Ă©lecteurs nĂ©erlandais (seulement 6 500 Ă©lecteurs ont utilisĂ© le nouveau SAV sur internet). Les crĂ©ateurs du systĂšme n’ont pas abandonnĂ© leurs efforts et ont continuĂ© Ă  dĂ©velopper leur projet – en parallĂšle avec le dĂ©veloppement et la propagation d’internet. Aux prochaines Ă©lections de 2002 et 2003, le Stemwijzer (ou SAV) est devenu l’application la plus utilisĂ©e par les Ă©lecteurs nĂ©erlandais avec 2 millions d’utilisateurs. De 50 brochures vendues en 1989, puis 6 500 usages en 1998, le nombre d’utilisateurs a atteint plus de cinq millions aux Ă©lections de 2006. AprĂšs les premiers succĂšs du StemWijzer nĂ©erlandais, le systĂšme s’est rĂ©pandu partout dans le monde, et est devenu de plus en plus utilisĂ©. En 2002, le systĂšme a Ă©tĂ© utilisĂ© par plus de 30 millions de personnes Ă  travers l’Europe. D’autres systĂšmes de SAV ont Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©s assez tĂŽt en Bulgarie (Glasovoditel) et en Suisse (Politarena), mais n’ont pas eu autant de succĂšs que la version NĂ©erlandaise (Voting Advice Applications History, 2018). [5] - [6] - [7] - [8] - [9] - [10] - [11]

Avantages des systĂšmes d'aide au vote

Cet instrument d’e-dĂ©mocratie prĂ©sente des avantages divers :

  • Une diminution du coĂ»t d’investissement pour les citoyens dans la prise de connaissance des diffĂ©rents programmes politiques de chaque candidat ;
  • Permet une comparaison plus large et plus Ă©galitaire de l’offre politique de l’élection car l’accĂšs des Ă©lecteurs aux diffĂ©rents candidats n’est pas conditionnĂ© Ă  la communication politique des candidats les plus mĂ©diatiques ;
  • Un accĂšs Ă  l’information facilitĂ© par l’intermĂ©diaire de plateformes simples d’utilisation ;
  • Des conseils de vote aux Ă©lecteurs plus approfondis que les raccourcis cognitifs qu’ils opĂšrent dans leur majoritĂ©.
  • Une collecte des donnĂ©es apportĂ©es par les utilisateurs de maniĂšre anonyme, pour la rĂ©daction de rapports qui montrent les tendances gĂ©nĂ©rales de l’opinion publique dans un pays. Certains SAV sont plus sophistiquĂ©s que d’autres et peuvent gĂ©nĂ©rer automatiquement des rapports, comme les moyennes de distribution ou les prĂ©fĂ©rences entre candidats ou partis.
  • Transparence accrue des politiques de chaque parti ou candidat dans les SAV les plus dĂ©veloppĂ©s. Les partis politiques ont davantage de pression et ont moins l’occasion de changer leurs positions sur certaines politiques, car celles-ci sont enregistrĂ©es officiellement sur les SAV et donc visibles publiquement[5] - [6] - [7] - [8] - [9] - [10] - [11].

Fluidification de l’identification politique

Parmi les effets plus subtils de l’utilisation des SAV, D. Garzia et A. Trechsel[12]avancent Ă©galement une certaine fluidification de l’identification politique. Inciter l’électeur Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  son vote en fonction des politiques et idĂ©es proposĂ©es plutĂŽt que des partis ou personnalitĂ©s politiques pourrait conduire le votant Ă  se tourner vers un autre parti que celui auquel il s’identifie habituellement. Ainsi, ces systĂšmes faciliteraient le changement de choix et permettraient d’attirer l’attention du citoyen vers un autre parti que celui qui a d’ordinaire sa prĂ©fĂ©rence ou sur les « petits » partis, plus rapidement Ă©cartĂ©s des calculs Ă©lectoraux autrement. Cette fluidification pose, Ă  terme, des questions concernant la reprĂ©sentation et la participation Ă©lectorale, dans la mesure oĂč elle pourrait avoir des consĂ©quences majeures sur la maniĂšre dont fonctionne la dĂ©mocratie reprĂ©sentative. Si le fait de participer Ă  des Ă©lections dĂ©pend du recoupement entre les prĂ©fĂ©rences et valeurs personnelles des Ă©lecteurs et l’offre politique, Garzia et Trechsel envisagent alors l’émergence d’un systĂšme dans lequel seuls les mieux reprĂ©sentĂ©s participent. Toutefois, il reste Ă  voir si cette tendance se vĂ©rifie et se rĂ©pand. De plus, on peut supposer Ă  l’inverse une reprĂ©sentation plus fidĂšle puisque reposant sur des idĂ©es partagĂ©es et non sur l’adhĂ©sion ou l’identification Ă  un groupe. Si l’on pousse encore ce raisonnement, on peut imaginer une offre politique transformĂ©e[5] - [6] - [7] - [8] - [9] - [10] - [11].

Vers une démocratie transnationale ?

En termes politiques, les SAV ont aussi de quoi nourrir les dĂ©bats dĂ©jĂ  anciens sur la dĂ©mocratie transnationale. L’émergence de SAV supranationaux en particulier offre aux citoyens la possibilitĂ© de comparer leurs propres opinions politiques, non seulement avec les partis nationaux, mais aussi avec des partis en lice en dehors de leur propre pays (Garzia et Trechsel, 2015). À partir des donnĂ©es gĂ©nĂ©rĂ©es par le systĂšme ‘EU profiler’, Bright et al.[13]ont conduit une Ă©tude sur les Ă©lecteurs europĂ©ens et leurs affinitĂ©s avec des partis politiques, et ont ainsi observĂ© qu’une large majoritĂ© trouverait une meilleure adĂ©quation avec un parti d’un autre pays europĂ©en que le leur. Les auteurs ont mĂȘme constatĂ© qu’une part signiïŹcative des rĂ©pondants Ă  l’étude (un sur cinq) ont Ă©tĂ© encouragĂ©s par le SAV Ă  « exiger » la possibilitĂ© de voter aux Ă©lections pour le Parlement europĂ©en pour un parti se prĂ©sentant en dehors de leur pays. Cette exigence de vote transnationale est motivĂ©e par la diminution potentielle du dĂ©ficit reprĂ©sentatif: plus un citoyen sentira une adĂ©quation importante avec un parti qui n’est pas issu de sa propre circonscription, plus il sera susceptible de vouloir rĂ©ellement voter pour ce parti â€œĂ©tranger”. Si les partis deviennent transnationaux, en va-t-il de mĂȘme avec la base Ă©lectorale? D’importants efforts sont Ă©galement dĂ©ployĂ©s pour dĂ©velopper les capacitĂ©s des SAV. GrĂące Ă  ces avancĂ©es technologiques, des SAV comme ‘euandi’ sont Ă  mĂȘme d’offrir Ă  leurs utilisateurs la possibilitĂ© de s’accorder entre eux Ă©galement. La possibilitĂ© de « connecter » les citoyens sur base de leurs afïŹnitĂ©s politiques ouvre de vastes perspectives encore inexplorĂ©es, pour l’avenir de la reprĂ©sentation dĂ©mocratique et pour l’analyse de science politique et nous conduit Ă  nous demander si la dĂ©mocratie serait toujours aussi « inconcevable » sans partis politiques[5] - [6] - [7] - [8] - [9] - [10] - [11].

Effets et limites des systĂšmes d'aide au vote

Effets sur le comportement Ă©lectoral

Le concept de « dĂ©ficit reprĂ©sentatif » thĂ©orisĂ© par Alvarez et al. explique la relation inversement proportionnelle entre les prĂ©fĂ©rences de l’électeur et l’offre des partis : moins les Ă©lecteurs voient leur prĂ©fĂ©rences reprĂ©sentĂ©es dans l’offre politique plus le dĂ©ficit dĂ©mocratique est fort. Lorsque le dĂ©ficit dĂ©mocratique est faible et que les rĂ©sultats issus de la plateforme d’aide au vote indiquent Ă  l’électeur un parti ou un candidat proche de leurs prĂ©fĂ©rence les Ă©tudes montrent que l’électeur va avoir une forte tendance Ă  repenser ses habitudes partisanes. Inversement, si le dĂ©ficit dĂ©mocratique est fort, l’effet des rĂ©sultats du SAV sur l’électeur va ĂȘtre faible : l’électeur reste avec ses affiliations politiques prĂ©existantes[5] - [6] - [7] - [8] - [9] - [10] - [11].

Limite des effets du systĂšme d'aide au vote sur le choix Ă©lectoral

Les SAV restent un outil parmi une grande variĂ©tĂ© disponible pour l’électeur de rassembler des informations sur l’offre politique lors d’une Ă©lection, ainsi, il peut avoir tendance Ă  ne pas suivre les rĂ©sultats indiquĂ©s par la plateforme. Cette tendance Ă  ne pas suivre les indications de la plateforme a Ă©tĂ© mise en Ă©vidence notamment par une Ă©tude lors des Ă©lections europĂ©ennes de 2009 oĂč uniquement 8 % des utilisateurs de SAV ont dĂ©clarĂ© ĂȘtre prĂȘts Ă  changer de prĂ©fĂ©rence partisane pour le parti indiquĂ© sur la plateforme[14]. La difficultĂ© mise en avant par Wall et al. rĂ©side entre les prĂ©fĂ©rences initiales des individus et le rĂ©sultat de la plateforme : plus l’adĂ©quation est forte plus la plateforme va avoir tendance Ă  confirmer le choix de l’électeur mais l’inverse est vrai Ă©galement[15].

Effet des systùmes d’aide au vote sur la participation

DiffĂ©rentes recherches empiriques menĂ©es Ă  l’échelon des États ont montrĂ© que l’utilisation des SAV permettait d’augmenter la motivation des individus Ă  aller voter. Par exemple, l’enquĂȘte de 2007 Smartvote a rĂ©vĂ©lĂ© que 40 % des utilisateurs de SAV avait dĂ©clarĂ© que le SAV a eu « une influence dĂ©cisive ou au moins une petite influence sur leur dĂ©cision de se rendre aux urnes ». Dinas, Trechsel et Vassil[16]ont effectuĂ© une analyse Ă  partir de donnĂ©es sur les Ă©tudes Ă©lectorales europĂ©ennes. Cette Ă©tude leur a permis d’étudier l’influence de l’utilisation de systĂšmes d’aide au vote sur la probabilitĂ© individuelle de voter aux Ă©lections du Parlement EuropĂ©en en 2009. Cependant la portĂ©e de ces observations empiriques est limitĂ©e. En effet, les utilisateurs de SAV ne reprĂ©sentent pas un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de la population nationale mais correspondent Ă  un profil particulier. De plus, les tĂ©moignages recueillis pour les Ă©tudes reposent le plus frĂ©quemment sur des intentions d’aller voter et non des participations concrĂštes observĂ©es par les chercheurs[5] - [6] - [7] - [8] - [9] - [10] - [11].

DĂ©fis et limites des systĂšmes d’aide au vote

Le concepteur du systĂšme d’aide au vote est important car cet outil peut ĂȘtre manipulĂ© par les groupes politisĂ©s en leur faveur. Les concepteurs peuvent ĂȘtre des groupes politisĂ©s, les mĂ©dias et des Ă©quipes de chercheurs en science politique. Trois critĂšres sont importants pour l’établissement des diffĂ©rentes affirmations adressĂ©es Ă  l’électeur sur la plateforme : la vĂ©racitĂ©, la neutralitĂ© et l’exhaustivitĂ© des informations. Parmi les concepteurs de ces plateformes les Ă©quipes de chercheurs en science politique, les auteurs identifient le troisiĂšme comme Ă©tant la source la plus fiable pour rĂ©pondre Ă  ces trois critĂšres[5] - [6] - [7] - [8] - [9] - [10] - [11]. Dans les systĂšmes d’aide au vote D. Garzia et A. H. Trechsel notent diffĂ©rents Ă©lĂ©ments sur lesquels les concepteurs des plateformes doivent tenir compte :

  • Le nombre et la nature des propositions du questionnaire ;
  • La formulation des affirmations/questions ;
  • Les catĂ©gories de rĂ©ponses disponibles (oui/non, variation d’intensité ). Les catĂ©gories de rĂ©ponses disponibles ont un fort impact sur les recommandations donnĂ©es par les SAV. Les Ă©lecteurs testĂ©s ont tous reçus des recommandations diffĂ©rentes selon les catĂ©gories de rĂ©ponses disponibles (hormis les Ă©lecteurs extrĂ©mistes). Martin Rosema et Tom Louwerse[17], dans leur recherche “Response Scales in Voting Advice Applications: Do Different Designs Produce Different Outcomes?”, ont conclu que les recommandations devrait ĂȘtre prĂ©sentĂ©es comme une liste de prĂ©fĂ©rences plutĂŽt qu’un “match parfait”.
  • Inclusion ou non de complĂ©ments d’explications ou de prĂ©cisions sur un sujet
  • DegrĂ© d’implication des partis et des candidats dans le processus d’encodage de leurs prĂ©fĂ©rences ;
  • Le choix de l’algorithme qui permet le calcul des prĂ©fĂ©rences.
  • Il est difficile de savoir si les Ă©lecteurs suivent vraiment les recommandations du systĂšme d’aide au vote selon leurs prĂ©fĂ©rences sur des questions politiques. En effet, hormis les positions politiques, les Ă©lecteurs se basent sur d’autres aspects pour Ă©lire un candidat ou un parti, impossibles Ă  rĂ©pertorier dans un SAV. Par exemple, la prĂ©sence publique, le charisme, ou parfois mĂȘme l’apparence d’un candidat peut influencer le choix de l'Ă©lecteurs. Ces prĂ©fĂ©rences sont souvent prĂ©existantes et la recommandation du SAV ne dĂ©finira pas, Ă  elle seule, le choix de l'Ă©lecteur. Il est donc difficile de connaĂźtre la fiabilitĂ© exacte des systĂšmes d’aide au vote quant Ă  la production de rapports sur les tendances de l’opinion publique sur des questions politiques dans un pays. Les effets des recommandations en ligne sur le vote des Ă©lecteurs dĂ©pend de la congruence des partis ou candidats recommandĂ©s avec les prĂ©fĂ©rences prĂ©existantes des Ă©lecteurs (Wall, Krouwel and Vitiello, 2012).

Une autre conception des systĂšmes d'aide au vote

Les SAV rĂ©pondent volontairement Ă  des problĂ©matiques et des enjeux liĂ©s Ă  la dĂ©mocratie reprĂ©sentative. D’aprĂšs Joel Anderson et Thomas Fossen[18], ils sont construits Ă  partir de prĂ©suppositions conceptuelles, normatives et empiriques Ă  propos de la dĂ©mocratie, de la citoyennetĂ© et des pratiques Ă©lectorales. Cette conception de la dĂ©mocratie comprend les Ă©lections comme un Ă©lĂ©ment qui agrĂšge les prĂ©fĂ©rences politiques des votants. Dans ce cas, renforcer la dĂ©mocratie revient Ă  assurer que le soutien aux partis, exprimĂ© Ă  travers le bulletin, reflĂšte de maniĂšre plus exacte les prĂ©fĂ©rences dĂ©jĂ  existantes des Ă©lecteurs. Pour autant, la dĂ©mocratie peut ĂȘtre conçue autrement : la dĂ©mocratie dĂ©libĂ©rative reposerait sur la rĂ©vision des opinions politiques plutĂŽt que l’agrĂ©gation de prĂ©fĂ©rences donnĂ©es, quand la dĂ©mocratie agonistique, oĂč le conflit joue un rĂŽle central, pousserait Ă  aller au-delĂ  du paysage politique actuel au lieu de l’accepter comme fixĂ©.

Anderson et Fossen invitent donc Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  des SAV alternatifs au modĂšle de ‘matching’ SAV : ce dernier est propre Ă  la dĂ©mocratie reprĂ©sentative, qui considĂšre le citoyen comme une sorte de consommateur de politiques publiques Ă  la compĂ©tence civique limitĂ©e – il n’a pas une information parfaite sur les idĂ©es des partis politiques, il peut faire des choix irrationnels – et a pour objectif d’augmenter la congruence entre les prĂ©fĂ©rences des Ă©lecteurs et des politiques publiques.

Ainsi, un SAV délibératif érigerait le citoyen en co-législateur. Le risque serait que celui-ci manque de préférences bien considérées, le but des SAV serait alors de faciliter la révision rationnelle des préférences.

Enfin, le modĂšle agonistique suppose que le citoyen est non-conformiste mais qu’il tend Ă  avoir des perceptions rĂ©duites du paysage politique. Le SAV permettrait alors de questionner le statu quo et de changer l’agenda politique.

MĂ©thode

Méthodologie de calcul des distances et de représentation des résultats

Il existe trois maniĂšres de prĂ©senter les rĂ©sultats d’un SAV :

  • L’accord donne simplement le rĂ©sultat le plus proche de l’utilisateur suivant le pourcentage d'accord entre l'utilisateur et le candidat. Ceci se prĂ©sente sous la forme de diagramme Ă  barres par exemple. Tel est le cas du SAV hollandais StemWijzer.
  • La reprĂ©sentation graphique indique la distance entre le profil de l’utilisateur et ceux des candidats sur un axe x et un axe y. C'est le cas par exemple de la Boussola Eleitoral, SAV portugais ou de Kieskompas, SAV hollandais. Cette distance peut ĂȘtre calculĂ©e avec la distance euclidienne ou la distance « city-block » qui permet de diminuer l’influence des valeurs aberrantes[19].
  • La reprĂ©sentation « en toile d’araignĂ©e » consiste Ă  prĂ©senter l'opinion de l'utilisateur sur un espace qui reproduit les diffĂ©rents partis sur un hexagone, par exemple. Dans ce cas, un parti serait attribuĂ© Ă  chaque sommet de cet hexagone. le SAV suisse Smartvote utilise cette reprĂ©sentation.

Chacune de ces reprĂ©sentations de sondage peut ĂȘtre unidimensionnelle, Ă  deux dimensions ou peut tester des dimensions multiples[20] - [21].

L’accord et le test unidimensionnel

L’accord est le rĂ©sultat le plus clair et le plus direct, mais il ne situe pas l’utilisateur dans un schĂ©ma politique. Il suppose Ă©galement de dĂ©terminer comment les rĂ©ponses orientent le positionnement de l’utilisateur sur les diffĂ©rentes dimensions concernĂ©es. L’accord est alors le plus propice au test unidimensionnel, mais ce dernier pose certains problĂšmes[20].

  • Il ne rend pas compte de la lĂ©gĂšre diffĂ©rence qu’il peut exister entre le premier rĂ©sultat le plus proche et le deuxiĂšme rĂ©sultat le plus proche. Cela peut nuire Ă  la fiabilitĂ© du rĂ©sultat donnĂ©.
  • Il favorise les partis les plus centristes sur l’échiquier politique.
  • Il favorise les petits partis.

Exemple de test multidimensionnel et ses effets

Les tests multidimensionnels sont souvent utilisĂ©s pour la mĂ©thode de la toile d’araignĂ©e, comme Smartvote en Suisse, qui prend en compte huit dimensions politiques diffĂ©rentes. Plus les dimensions sont nombreuses, plus le pourcentage d’utilisateurs qui reçoivent le mĂȘme « meilleur rĂ©sultat » est Ă©levĂ©. Ainsi les tests Ă  deux dimensions ont donnĂ© le mĂȘme rĂ©sultat que l’accord Ă  23 %. Ce nombre s’élĂšve Ă  35 % pour les tests Ă  trois dimensions et Ă  43 % pour les multi-dimensions[20].

Importance de la méthode dans les résultats obtenus

Dans 90 % des cas, le « meilleur rĂ©sultat » aurait Ă©tĂ© diffĂ©rent si la mĂ©thode avait Ă©tĂ© diffĂ©rente. 80 % des tests donnent des meilleurs rĂ©sultats similaires peu importe les mĂ©thodes mais avec de petite diffĂ©rence dans le classement des meilleurs rĂ©sultats. Ce classement est affectĂ© par la mĂ©thode de calcul notamment l’unitĂ© de distance utilisĂ©e ou le nombre de dimensions prises en compte. La mĂ©thode des systĂšmes d’aide aux votes peine Ă  prĂ©dire exactement les rĂ©sultats Ă©lectoraux[20].

MĂ©thodologie qualitative : l’importance des affirmations

Certaines affirmations tendent Ă  favoriser certains partis plutĂŽt que d’autres. cela peut ĂȘtre un problĂšme pour la fiabilitĂ© de projection des rĂ©sultats. Une recherche effectuĂ©e sur le systĂšme d’aide au vote Do The Vote Test en Belgique, crĂ©Ă© en 2007, montre l’écart de certains partis, avec un nombre d’électeurs potentiels clairement Ă©loignĂ©s de la rĂ©alitĂ© : en Belgique VLD/Vivant semble clairement sous-estimĂ© par le SAV selon de cette Ă©tude[5].

Les aides Ă  la dĂ©cision et l’évolution de l'Ă©lection prĂ©sidentielle française de 2012

Les systĂšmes d’aides au vote permettent analyser l’évolution d’une campagne Ă©lectorale. Les analyses faites sur l’utilisation de la Boussole PrĂ©sidentielle, systĂšme d’aide au vote français pour comprendre l’évolution de la campagne Ă©lectorale. La mĂ©diatisation de la Boussole PrĂ©sidentielle a renforcĂ© son utilisation. Des articles de presse ont Ă©tĂ© publiĂ©s le , le , le , le et le et deux mentions dans des journaux tĂ©lĂ©visĂ©s ont eu lieu le et le . Les SAV sont aussi trĂšs influents lors des campagnes Ă©lectorales car ils attirent les Ă©lecteurs qui ne sont pas nĂ©cessairement intĂ©ressĂ©s. L’étude met en avant la prise de dĂ©cision des Ă©lecteurs Ă  travers les diffĂ©rentes propositions formulĂ©es aux utilisateurs. Une majoritĂ© d’entre-eux n’avait pas pris de dĂ©cision avant le premier tour. A contrario, les dĂ©cisions Ă©taient beaucoup plus perceptibles dans la pĂ©riode de l’entre-deux tours. Cette Ă©tude distingue 4 catĂ©gories d’électeurs rĂ©partis en deux groupes :

  • les Ă©lecteurs « dĂ©sengagĂ©s » et « partisans », dĂ©jĂ  dĂ©cidĂ©s avant d’avoir consultĂ© le SAV ;
  • les Ă©lecteurs « versatiles » et « calculateurs » qui ont effectuĂ© leur choix pendant la campagne.

Plus la date du scrutin approche plus le nombre d’utilisateurs dĂ©sintĂ©ressĂ©s augmente. Le critĂšre de la proximitĂ© politique est dĂ©cisif pour le vote du second tour. Cependant, ce critĂšre varie entre François Hollande et Nicolas Sarkozy. il semble plus probant pour les Ă©lecteurs de gauche que les Ă©lecteurs de droite[22].

Notes

  1. Election Compass USA, dĂ©veloppĂ© en coopĂ©ration avec le Wall Street Journal, a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© le . Election Compass USA fournit des informations sur les Ă©lections prĂ©sidentielles amĂ©ricaines de 2008. En l'espace de trois semaines, 1 million de personnes ont visitĂ© Election Compass USA. À la fin de la campagne, prĂšs de 3,8 millions de personnes ont utilisĂ© le site internet pour obtenir des informations sur les candidats.
  2. En collaboration avec l'Institut de la dĂ©mocratie israĂ©lienne, une VAA a Ă©tĂ© mise au point pour les Ă©lections Ă  la Knesset israĂ©liennes de 2009. Plus de 40 000 Ă©lecteurs ont visitĂ© le site Web au cours de la seule heure qui a suivi son lancement. Aux alentours du jour des Ă©lections, 600 000 personnes l’ont visitĂ©. En 2007, sur 22 pays europĂ©ens, 15 avaient au moins un VAA.
  3. Aux Pays-Bas : Stemwijzer (4,7 millions de consultations en 2006 (40 % de l'électorat)) En Allemagne : Wahl-O-Mat (de) (6,7 millions de consultations en 2009 (12 % de l'électorat) En Finlande, sur un total de 4,3 millions d'électeurs, plus de 20 % d'entre eux ont trouvé des conseils de vote sur le VAA le plus populaire, lancé par MTV3.
  4. Une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e en 2005 en Allemagne a rĂ©vĂ©lĂ© que plus de la moitiĂ© des utilisateurs de VAA avaient dĂ©clarĂ© ĂȘtre plus motivĂ©s Ă  poursuivre leurs recherches aprĂšs le test. Plusieurs enquĂȘtes ont confirmĂ© l’effet de la motivation de la participation, qui a Ă©tĂ© estimĂ© Ă  22 % lors des Ă©lections de 2003 en Finlande, 8 % et 12 % aux Ă©lections de 2003 aux Pays-Bas. La proportion d'Ă©lecteurs dĂ©clarant avoir modifiĂ© leurs prĂ©fĂ©rences Ă  la suite de la VAA a Ă©tĂ© de 3 % en Finlande, 6 % en Allemagne et 10 % aux Pays-Bas. Toutefois, une enquĂȘte post-Ă©lectorale menĂ©e en Belgique n'a rĂ©vĂ©lĂ© que 1 % de changements effectifs. Dans une Ă©tude menĂ©e en Finlande, trois Ă©lecteurs sur quatre dĂ©clarent que la VAA a un effet sur leur dĂ©cision de vote. Au total les VAA aide une personne sur quatre Ă  prendre une dĂ©cision Ă©clairĂ©e sur la base de leurs rĂ©sultats.

Références

  1. Cedroni et Arziza 2010
  2. (en) Thomas Fossena et Joel Anderson, « What's the point of voting advice applications? Competing perspectives on democracy and citizenship », dans Electoral Studies, vol. 36, , p. 244-251.
  3. (en) Tommi Pajala, Pekka korhonen, Pekka Malo, Ankur Sinha, Jyrki Wallenius et Akram Dehnokhalaji, « Accounting for political opinions, power, and influence : A Voting Advice Application », dans European Journal of Operational Research, vol. 266, , 2e éd., p. 702-715.
  4. (en) Matin Rosema, Joel Anderson et Stefaan Walgravee, « The design, purpose, and effects of voting advice applications », dans Electoral Studies, vol. 36, , p. 240-243.
  5. (en) Stefan Marschall et Martin Schultze, « The Impact of Voting Advice Applications on Electoral Behavior - The case of the 2009 German Federal Election », ECPR General Conference,‎ (lire en ligne).
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Bibliographie

Livre

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En anglais

  • (en) J Bright, D Garzia, J Lacey, A.H Trechsel, « Europe’s voting space and the problem of second-order elections : A transnational proposal », in European Union Politics, online ïŹrst, 2015.
  • (en) T Louwerse, M Rosema, “The design effects of voting advice applications: Comparing methods of calculating matches”, Acta Politica, vol. 49, pages 286-312, 2014.
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En français

  • (fr) Diego Garzia, Alexander H. Trechsel, « SystĂšmes d’aide au vote et comportement politique : tour d’horizon », Revue Internationale de Politique ComparĂ©e, vol. 22, no 2, 2015.
  • (fr) J Lefevere, S Walgrave, « l’Importance du choix des affirmations dans les SAV : rĂ©sultats de deux simulation«, Revue Internationale de politique comparĂ©e, pages 175-201, 2015.
  • (fr) T Vitiello, A Krouwel, « Les systĂšmes d’aide au vote comme nouvel outil d’analyse de la dynamique de campagne : le cas de la boussole prĂ©sidentielle française », Revue Internationale de politique comparĂ©e, pages 203-229, 2015.
  • Patrick Fournier, François GĂ©lineau et Allison Harell, « Les SystĂšmes d’Aide au Vote peuvent-ils ĂȘtre utiles pour l’étude des Ă©lections ? », Revue internationale de politique comparĂ©e, De Boeck SupĂ©rieur, vol. 22,‎ (lire en ligne)

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