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Symphysodon

Les discus (Symphysodon) forment un genre de poissons d'eau douce de la famille des Cichlidae. Ce genre regroupe deux espèces : le Discus de Heckel (Symphysodon discus) et le Discus commun (Symphysodon aequifasciatus). C'est ce dernier qui a donné les premiers discus d'élevage dont les discus turquoise, les pigeon blood, marlboro, etc. Ce sont des espèces populaires en aquariophilie.

Biologie

Morphologie générale

Comme tous les Cichlidés du genre Pterophyllum, toutes les espèces de Symphysodon ont une forme plate, comprimée latéralement. Contrairement aux Pterophyllum, le Symphysodon ne présente pas ces prolongements des nageoires en pointe qui donne aux scalaires sa forme caractéristique en chevron, et son apparence générale est plus arrondie. C'est cette forme en disque qui lui a valu son nom commun de discus.

Le poisson adulte atteint 20 cm voir plus, tant en hauteur qu'en longueur. Les côtés du poisson sont fréquemment marqués de motifs marbrés verts, rouges, bruns ou bleus.

Le dimorphisme sexuel est très faible, la forme des nageoires et de la zone pelvienne serait plus ronde chez la femelle. Le seul critère à peu près sûr est la forme des papilles génitales lors de la reproduction, ce qui permet d'identifier le mâle de la femelle dans un couple déjà formé : la papille est plus pointue chez le mâle, et arrondie chez la femelle (mais même ce critère n'est pas toujours très évident).

Reproduction

Une caractéristique spécifique du discus est le soin avec lequel les parents élèvent leurs alevins. C'est un fait commun à tous les cichlidés mais il se manifeste d’une manière unique en son genre chez le discus : les parents sécrètent une substance qui suinte au travers des pores de leur peau pour nourrir leur progéniture. Une ponte peut générer plus d'une centaine d'œufs. La femelle dépose ses œufs sur un support subvertical que le mâle féconde par la suite. Les deux premiers jours après l'éclosion, les petits se nourrissent de leur sac vitellin puis ils migrent sur le dos des parents et se nourrissent de cette substance pendant 7 à 10 jours. Dès que les petits sont suffisamment développés, ils se nourrissent de façon autonome. Il n’est pas rare de voir les jeunes s’agglutiner autour de leurs parents. Cette caractéristique (convergence avec les mammifères) a également été observée dans les poissons du genre uaru (Uaru amphiacanthoides).

Ils nettoient et ventilent la ponte, récupèrent les jeunes égarés dans leur bouche pour les rassembler avec le reste du groupe et défendent le territoire de ponte contre l'intrusion d'autres poissons.

Description des espèces

Seul le patron mélanique permet de différencier les espèces puisque les nombres d’écailles sur la ligne latérale se chevauchent pour les deux espèces. Celles-ci sont très semblables et peuvent être croisées entre elles. Les discus se caractérisent par leur forme en soucoupe et leurs couleurs qui varient dans des nuances de vert, de rouge et de bleu. La largeur et la longueur du poisson d’élevage est d'environ 15 à 20 cm.

Répartition géographique

Ils sont originaires de l'Amazone.

Comportement

Les discus sont des poissons grégaires, qui ne s’épanouissent qu’en groupe. Bien que d’un naturel calme, le discus est un cichlidé : la hiérarchie est omniprésente dans le groupe, elle se manifeste lors de l'accès à la nourriture, de la constitution des couples et des pontes. Chaque période de ponte fait l’objet de joutes qui peuvent être assez violentes.

Aquariophilie

Photo d'un Symphysodon prise Ă  Beijing
Un symphysodon photographié à Beijing

Généralités

Le discus est un poisson calme, qui se laisse admirer. C'est un poisson plus difficile à entretenir que le scalaire, et qui n'est pas conseillé pour des débutants : l'entretien de l'aquarium doit être d'excellente qualité, la nourriture bien adaptée, et leur comportement surveillé en permanence. Les souches d'élevage sont cependant plus résistantes que les souches sauvages, et peuvent facilement supporter l'eau du robinet si elles y ont été habituées dès la naissance.

Les discus d'aquarium sont des pensionnaires paisibles. Ils sont sensibles au stress, aux perturbations ou au manque d’attention. Les meilleurs colocataires peuvent être les scalaires (Pterophyllum) (bien que beaucoup d'aquariophiles prétendent que la cohabitation avec le scalaire puisse favoriser l’apparition de parasites et/ou de maladies) et les petits Characidae comme le néon. Le Discus contrairement au Scalaire ne risque pas de manger les petits tétra du fait de sa toute petite bouche. L'Uaru est un autre colocataire possible du discus.

Comme tous les Cichlidés, c'est un poisson grégaire, territorial et hiérarchique : il lui faut donc un aquarium de grande taille (à partir de 200l), où cinq individus puissent disposer chacun de son territoire (compter 50l à 100l de territoire par poisson). Comme l'animal est grégaire, un nombre minimal de 5 individus permettra au groupe de constituer sa hiérarchie, quelquefois violemment, sachant qu’on peut augmenter ce nombre, si les autres aspects de la maintenance le permettent.

Reproduction

Photo d'un discus
Un discus

Les couples se forment spontanément, et les pontes sont fréquentes si les conditions d'eau sont adaptées, mais de même que pour les scalaires, elles sont rarement menées à terme dans un bac communautaire. Pour des pontes de reproduction, le couple doit être isolé dans un bac de reproduction nu, d'une centaine de litres, disposant d'un cône de ponte.

Conditions de maintenance

Les conditions de maintenance doivent correspondre au stade auquel se trouvent les discus : reproduction, croissance, traitements ou maintenance.

Elles doivent tenir compte aussi de l’objectif de l’aquariophile : l’agrément (comprendre « un joli bac planté ») ou la sélection et l'élevage (comprendre « un certain nombre de bacs nus »).

Il va de soi que la recherche de l’agrément ne doit en aucun cas se traduire par une dégradation de la qualité de vie des discus.

Dimension du bac

Généralement, les discus sont achetés à une taille d’environ 6-8 cm. Leur croissance n’est donc pas terminée.

Pour simplifier la problématique, il faut considérer qu’un stress minimal est garant de la réussite. Pour minimiser le stress, outre un milieu parfaitement propre, il conviendra d’éliminer toute « pomme de discorde » : pas de territoire à protéger, pas de constitution de couple, pas de ponte incontrôlée et pas de dominance exagérée.

Une certaine surpopulation calme les velléités des plus forts, néanmoins plusieurs bacs nus (faciles à entretenir) sont fortement conseillés pour gérer au mieux cette période : ils permettront de changer d’environnement un poisson agressif ou un poisson grossissant moins vite. Dans ce cadre, de 1 à 3 bacs nus de 200 litres permettront de faire grossir de 6 à 30 discus dans les meilleures conditions.

Il est possible de mener à bien une croissance en bac d’agrément planté, mais il faut être conscient que c’est plus compliqué (entretien plus lourd), plus aléatoire (la hiérarchie implique des dominés - qui grandiront moins - des territoires et des constitutions de couples –donc des querelles) et que les résultats seront moins bons, même pour les dominants. On bénéficiera en revanche du vrai caractère des discus, c’est un choix. Dans ce cas, il faudra considérer deux éléments : le volume d’eau disponible par poisson et l’espace libre, permettant aux dominés de fuir sans trop se cogner aux vitres.

Pour le volume d’eau, le consensus gĂ©nĂ©ral prĂ©conise « de 80 Ă  100 litres par discus », 70 litres Ă©tant une bonne moyenne, donc 350 litres pour un groupe de 5. Pour la place de fuite, une façade de 120 Ă  150 cm est requise.

Qualité de l'eau

Le discus demande une eau plus chaude que la moyenne des poissons tropicaux, de 26 °C à 32 °C (28 °C pour la reproduction). Le pH doit être légèrement acide (pH=6±0.5) et l'eau très peu dure (3 °d GH pour la reproduction). Les aquariums de discus sont typiquement filtrés sur lit de tourbe, dont ils reçoivent une couleur ambrée assez caractéristique.

C’est l’un des points les plus importants pour la maintenance du discus. Dans son milieu d’origine, l’eau est très douce et acide et surtout, très peu polluée. Même si les variétés d’élevage semblent plus tolérantes que les variétés sauvages, il convient de ne pas trop s’éloigner des valeurs d’origine et surtout de leur offrir une eau totalement exempte de polluants, notamment les nitrates qu’ils supportent mal et freinent leur croissance.

  • Un pH acide, entre 4,5 et 6
  • Une eau douce, GH entre 1° et 3°
  • Des nitrates le plus proche possible de 0 et de toutes façons infĂ©rieurs Ă  10 mg/l.

Pour atteindre ces valeurs et si l’eau de conduite n’est pas adaptée, on utilisera de l’eau osmosée ou déminéralisée par des résines cationiques et anioniques.

Changements d'eau

En phase de croissance, les changements d’eau sont un facteur clé. Plus ils sont importants et réguliers, plus la croissance est rapide. Des changements journaliers de 20 à 50 % du volume du bac (en fonction de la population) seront requis, d’où l’intérêt d’un bac plus petit et nu, ce qui en facilite l’entretien.

En bac d’agrément planté, il est souvent plus difficile d’avoir ce niveau de changements d’eau. En respectant la « règle » des 70 litres par discus, des changements de 20 % une à deux fois par semaine suffisent généralement. Il faudra ajuster en fonction de la concentration en polluants, notamment les nitrates et augmenter les changements s’ils dépassent la valeur de 10 mg/l.

Température, éclairage

Le discus étant un poisson d’eau « chaude », il conviendra de chauffer entre 28 et 30 °C.

Pour ce qui concerne l’éclairage, il dépend du type de bac. En bac nu, il a peu d’importance. Un éclairage faible est même recommandé, afin de limiter le stress des discus.

En bac planté, les plantes nécessitant beaucoup de lumière, on adaptera son éclairage aux besoins des plantes. Par contre, on essaiera d’aménager des zones d’ombre, que les discus apprécient parfois.

L'alimentation en aquarium

Pour étudier l'alimentation du Discus nous allons définir tout d'abord ses besoins.

Besoins énergétiques

Le métabolisme des poissons est assez faible, car ils ne régulent pas leur température. Ils ne luttent pas non plus contre la pesanteur, et leur mode d'excrétion des déchets sous forme d'ammoniaque est aussi économique en énergie puisqu'il ne nécessite aucune transformation. Les besoins à l'entretien sont faibles. Ces besoins dépendent quand même de la température du bac, les poissons vivant dans une eau plus chaude consomment plus d'énergie. De même, plus les poissons sont jeunes et donc en phase de croissance, plus ils consomment de l'énergie.

Les besoins protéiques

Les protéines représentent une source importante. Elles peuvent fournir de 40 à 80 % de l'énergie dépensée par le Discus. Elles servent en plus à la constitution des protéines du poisson lui-même. Elles peuvent aussi stimuler la sécrétion de certaines hormones.

Il faut savoir que le mucus parental contient près de 73 % de protéines et que les discus juvéniles ont des besoins de l'ordre de 45 % de protéines.

Pour la source, la préférence ira vers des protéines animales, plus digestes pour les poissons et contenant un profil d'acides aminés plus en rapport avec leurs besoins. Certaines sources de protéines végétales ont même des effets négatifs. (Soja et blé entre autres)

On pourra utiliser du cœur de bœuf (20 % de protéines), des viandes de poissons maigres. Pour augmenter le taux de protéine et arriver aux 45 % désirés, il conviendra d'ajouter des farines de poissons.

Les besoins lipidiques

Leur apport est important d'un point de vue qualitatif, car ils fournissent des acides gras essentiels. D'un point de vue quantitatif, ils sont aussi une source d'énergie, permettant d'utiliser moins de protéines et de relâcher moins de déchets azotés comme l'ammoniaque. Avec 50 % de protéines dans l'aliment, on peut fournir près de 15 % de lipides. Pour une pâtée maison qui ne contient que 20 % de protéines, il faudra rester aux alentours de 10 % de lipides.

Besoins glucidiques

Les glucides sont très mal utilisés par les poissons. Les glucides complexes comme l'amidon doivent être très cuits pour être plus digestes, sinon ils peuvent créer des intolérances. Même si les glucides ne sont pas indispensables aux poissons, en petite quantité, ils favorisent l'utilisation des protéines.

Les vitamines et sels minéraux

Les besoins ne sont pas très diffĂ©rents des nĂ´tres. Seuls l'inositol et la choline sont plus demandĂ©s par les poissons. Les aliments du commerce contiennent les quantitĂ©s suffisantes de vitamines. Il est inutile d'en ajouter dans la mesure oĂą certaines vitamines liposolubles peuvent, en excès, provoquer des dommages. La vitamine C tient une place importante grâce Ă  son activitĂ© anti-oxydante. Elle permet aux ĂŞtres vivants de lutter contre de nombreux stress. On l'utilisera Ă  la dose de 250 mg/kg d'aliment. On utilise de prĂ©fĂ©rence des formes stables comme les polyphosphates ou monophosphates. Leur activitĂ© Ă©tant moindre il convient de doubler la dose.

Les vitamines sont peu stables, il convient donc de faire attention à la conservation des aliments. Il est de plus inutile d'ajouter des vitamines directement dans l'eau du bac, elles y seront très rapidement dégradées.

Les poissons tirent leurs minéraux aussi bien de l'eau que de l'aliment. En eau très douce, il convient d'apporter ces minéraux par une alimentation variée et équilibrée.

Liste des espèces

Selon FishBase (26 janv. 2017)[1] :

Il existe un grand nombre de sous-espèces et de nombreuses variétés hybrides qui sont sélectionnées par les aquariophiles.

Notes et références

Voir aussi

Références externes

Un ouvrage de référence, thèse vétérinaire : SYMPHYSODON : MERVEILLEUX DISCUS

Autres liens externes

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