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Suzanne Grandais

Suzanne Gueudret dite Suzanne Grandais[1], née le à Paris 17e[2] et morte accidentellement à Vaudoy-en-Brie le , est une actrice française du cinéma muet.

Suzanne Grandais
Description de cette image, également commentée ci-après
Suzanne Grandais par Henri Manuel
Nom de naissance Suzanne Gueudret
Naissance
Paris 17e, France
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès
Vaudoy-en-Brie, France
Profession Actrice
Danseuse
Films notables Suzanne, professeur de flirt
Le Mystère des roches de Kador

Elle tourna beaucoup pour Léonce Perret et Louis Feuillade, et fut surnommée la Mary Pickford française en raison de sa beauté.

Biographie

Jeune danseuse, elle entame une carrière théâtrale au théâtre de Cluny[3] dans Le Château des loufoques de Benjamin Rabier. Après une tournée en Amérique du Sud, elle débute au cinéma pour l'Éclair et la Lux. Elle est repérée par Léonce Perret qui en fait l'une des actrices vedettes de l'entreprise Gaumont[4], tournant dans plus de quarante-cinq films de la société à la marguerite[3] entre 1911 et 1913. Il s'agit principalement de courtes comédies et de drames. Louis Feuillade la prend sous son aile au sein de sa troupe d'acteurs de cinéma, pour la plupart venus du théâtre à l'instar de Renée Carl[3]. Elle tourne alors dans Scènes de la vie telle qu'elle est ou dans les séries de Léonce Perret qui fait figure à la fois de partenaire et de directeur.

Elle quitte la Gaumont au printemps 1913, avec Yvette Andréyor, pour tourner, en Allemagne, des films réalisés par Marcel Robert, le beau-frère d'Émile Cohl, et Charles Decroix pour la Dekagé (Deutsche Kinematograph Gesellschaft). En 1913-1914, elle tourne ainsi plus de dix-huit films. À cause des mauvaises relations avec l'Allemagne, plusieurs films furent tournés en France pour faire oublier leur origine (par exemple : À chacun sa destinée de Charles Decroix)[5].

Après cette période, Suzanne Grandais fonde sa propre compagnie cinématographique, Les films Suzanne Grandais, avec Raoul d'Auchy.

Pendant la guerre, elle travaille à Éclipse et le drame Suzanne (1916) fut un succès qui lui conféra le rang de star internationale. En 1918, Louis Delluc la compare à l'actrice américaine Pearl White[6].

L'actrice signe un contrat en 1920 avec Charles Burguet[7] et meurt la même année dans un accident[8] sur une route déserte de Seine-et-Marne, au lieu-dit Le Prévert, lors du tournage de L'Essor.

Décès

Le dĂ©cès de Suzanne Grandais est, en 1920, un deuil pour l’Art cinĂ©graphique. Cette actrice Ă©tait peut-ĂŞtre, avec Emmy Lynn, la plus connue et populaire parmi les vedettes françaises du CinĂ©ma de l'Ă©poque. Elle Ă©tait encore en pleine jeunesse, en pleine activitĂ©. Il y a quelques jours Ă  peine qu’on avait commencĂ© Ă  projeter dans les principales salles de Paris sa dernière crĂ©ation : Gosse de Riche. Suzanne Grandais avait tournĂ© pour la PhocĂ©a, sous la direction de M. Burguet, un film en 12 Ă©pisodes, l’Essor, dont le scĂ©nario a pour objet principal de prĂ©senter la France dans son  effort de reconstitution et de relèvement, au  milieu des ruines accumulĂ©es par la guerre. C’est pour ce film doublement français qu’elle avait parcouru l’Alsace, la Lorraine et les rĂ©gions dĂ©vastĂ©es. Un dernier Ă©pisode de ce film se dĂ©roulait Ă  Vittel. C’est lĂ  que Mlle Suzanne Grandais, avec ses principaux interprètes, MM. Bosc et Cahuzac, avait « tournĂ© ». Elle regagnait en automobile Paris. Dans la voiture, outre le chauffeur, se trouvaient M. et Mme Burguet et l’opĂ©rateur, M. Ruette. Tous les cinq s’étaient arrĂŞtĂ©s Ă  Provins, oĂą ils avaient dĂ©jeunĂ©. Puis, ils s’étaient remis en voyage, la voiture venait de dĂ©passer Jouy-le-Châtel dans le canton de Nangis, quand l’accident se produisit. Comme l’automobile prenait le virage, un pneu Ă©clata. La voiture fit une brusque embardĂ©e, dont le chauffeur ne put se rendre maĂ®tre. Le chauffeur en sortit indemne mais sous les dĂ©combres, Mlle Suzanne Grandais et M. Ruette restaient inanimĂ©s. Des paysans accoururent. L’artiste et son opĂ©rateur Ă©taient morts. Ils avaient Ă©tĂ© tuĂ©s sur le coup. Mlle Suzanne Grandais avait la tĂŞte effroyablement Ă©crasĂ©e. On transporta les deux corps Ă  la mairie de Jouy-le-Châtel. Mille Grandais, qui Ă©tait nĂ©e Ă  Montmartre, rue du Poteau, avait dĂ©butĂ© très jeune au théâtre. Elle n’y fit qu’un rapide sĂ©jour et ne tarda pas Ă  se consacrer exclusivement au cinĂ©ma, sous la direction de M. LĂ©once Perret. Tour Ă  tour, elle « tourna » sur les scènes de diverses firmes, et exploita mĂŞme un instant sous son nom. Ses principales crĂ©ations furent Midinette, Suzanne, les Roches de Cador, Suzanne et les Brigands, qu’elle « tourna » avec Capellani, Oh ! c’ baiser en 1916 (et non Oh! ce baiser), et enfin Gosse de Riche. DĂ©laissant pour quelque temps le cinĂ©ma, elle devait jouer, au mois de , dans un des plus grands théâtres de Paris, une comĂ©die de Louis Verneuil. Puis, au mois d’avril, elle se proposait d’accompagner Fauteur, interprète en AmĂ©rique et devait rester lĂ -bas six mois. 

Filmographie

Notes et références

  1. (fr) Notice d'autorité FRBNF15593053, catalogue Bn-Opale Plus, BnF.
  2. Acte de naissance no 1960 (vue 31/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, Ă©tat-civil du 17e arrondissement, registre des naissances de 1893.
  3. Antoine Bertrand, Les curiosités esthétiques de Robert de Montesquiou, Paris, Librairie Droz, , 929 p. (ISBN 2-600-00107-7, lire en ligne), p. 677
  4. Pierre-Jean Benghozi, Christian Delage (trad. de l'anglais), Une histoire économique du cinéma français, 1895-1995 : regards franco-américains, Paris, Éditions L'Harmattan, , 364 p. (ISBN 2-7384-5852-1, lire en ligne), p. 85
  5. Georges Sadoul, Histoire générale du cinéma, vol. 3, Paris, Denoël, , p. 365
  6. (fr) Louis Delluc, « Cinéma et Cie », Paris-Midi,‎
  7. Philippe d'Hugues, Michel Marmin, Jean Mitry, Jacques Richard, Le Cinéma français : le muet, Paris, Atlas, , 175 p. (ISBN 2-7312-0462-1), p. 164
  8. (en) Marcia Landy, Imitations of life : a reader on film & television melodrama, Detroit, Mich., Wayne State University Press, , 619 p. (ISBN 0-8143-2065-1), p. 564
  9. C'est pendant le tournage de ce film qu'elle fut tuée dans un accident de voiture, avec l'opérateur Marcel Ruette, le 28 août 1920, ce qui obligea Burguet à remanier le film.

Bibliographie

  • Didier Blonde, Un amour sans paroles, Paris, Ă©d. Gallimard, coll. « L'un et l'autre », , 154 p. (ISBN 978-2-07-012469-5)
  • Didier Blonde, « Pour Suzanne Grandais » in 1895, Revue d'Histoire du CinĂ©ma, no 66, printemps 2012, (ISBN 978-2-913758-68-1)

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