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Strongylocentrotus franciscanus

Oursin rouge géant

Strongylocentrotus franciscanus
Description de cette image, également commentée ci-après
Oursin rouge géant.

Espèce

Strongylocentrotus franciscanus
(Agassiz, 1863)[1]

Synonymes

  • Mesocentrotus franciscanus (A. Agassiz, 1863) (prĂ©fĂ©rĂ© par BioLib)[1]
  • Toxocidaris franciscana A. Agassiz, 1863[1]
  • Toxocidaris franciscanus A. Agassiz, 1863[1]


Strongylocentrotus franciscanus[2] (ou Mesocentrotus franciscanus[3]), communément appelé Oursin rouge géant, est une espèce d'oursins de la famille des Strongylocentrotidae, originaire de l'océan Pacifique.

Description

C'est un oursin rĂ©gulier qui peut atteindre des proportions impressionnantes, certains spĂ©cimens ayant Ă©tĂ© mesurĂ©s pour un diamètre proche de 20 cm avec des Ă©pines de plus de cm[4], ce qui en fait sans doute le plus gros oursin connu. Cependant, en pratique les individus que l'on rencontre le plus souvent dĂ©passent rarement 15 cm, ce qui est dĂ©jĂ  une taille très importante pour un oursin.

La robe de cet oursin est gĂ©nĂ©ralement rouge, mais peut aller du rose pâle jusqu'au bordeaux sombre ; le test (la « coquille Â») est gĂ©nĂ©ralement plus sombre que les piquants (appelĂ©s « radioles Â»), voire parfois presque noir. La forme gĂ©nĂ©rale est ronde, les individus les plus vieux Ă©tant lĂ©gèrement aplatis. Les Ă©pines sont rĂ©parties de manière homogène sur le test, suivant des lignes longitudinales, et leur base est gĂ©nĂ©ralement cerclĂ©e de rouge vermillon ou de rose. Celles de la face orale (infĂ©rieure) sont plus courtes et moins piquantes, car elles s'usent quand l'animal s'en sert pour se dĂ©placer. Pour se maintenir sur le substrat, l'oursin rouge gĂ©ant utilise aussi ses « podia Â», qui sont des sortes d'excroissances munies de ventouses.

  • Groupe d'oursins gĂ©ants au Canada.
    Groupe d'oursins géants au Canada.
  • SpĂ©cimen photographiĂ© au Canada.
    Spécimen photographié au Canada.

Habitat et répartition

On trouve cet oursin sur les cĂ´tes est de l'ocĂ©an Pacifique, de l'Alaska Ă  la Basse-Californie. Il se rencontre principalement sur des substrats rocheux, de la surface Ă  90 m de profondeur[4]. Elle ne semble pas apprĂ©cier le sable ou les substrats dĂ©tritiques, ni le ressac ou les courants trop puissants[4].

Strongylocentrotus franciscanus juvĂ©nile (1,5 cm), trouvĂ© Ă  Cape Flattery.

Écologie et comportement

En plus d'ĂŞtre le plus gros oursin connu, l'Oursin rouge gĂ©ant est Ă©galement pourvu d'une espĂ©rance de vie considĂ©rable pouvant dĂ©passer les 30 ans[4].

La reproduction est gonochorique, et mâles et femelles relâchent leurs gamètes en mĂŞme temps en pleine eau de juin Ă  septembre[4], oĂą Ĺ“ufs puis larves vont Ă©voluer parmi le plancton pendant quelques semaines avant de se fixer, Ă  l'abri des prĂ©dateurs. Une fois que leur diamètre a atteint cm, ils commencent Ă  s'exposer pour se nourrir. Ils sont considĂ©rĂ©s comme matures quand leur taille approche des cm de diamètre. Il leur faut de 5 Ă  10 ans pour atteindre le diamètre de 10 cm, qui constitue le calibre minimal lĂ©gal pour l'exploitation commerciale au Canada[4]. Ils font partie des espèces caractĂ©risĂ©es par une sĂ©nescence nĂ©gligeable[5] : ils pourraient vivre plus de 100 ans, jusqu'Ă  200 ans[6].

Les oursin rouges gĂ©ants sont des brouteurs, qui se nourrissent principalement d'algues, notamment de varech et de kelp, qu'ils dĂ©chiquètent au moyen de leur puissant appareil masticatoire appelĂ© « lanterne d'Aristote Â». En abondance, ils peuvent dĂ©garnir totalement un rocher de ses algues[4], ce qui favorise l'installation d'autres organismes comme des algues encroĂ»tantes, permettant le maintien d'une bonne biodiversitĂ©. Mais dans les zones oĂą ses prĂ©dateurs ont fortement rĂ©gressĂ©, cet oursin peut se retrouver en surpopulation et entraĂ®ner un surpâturage.

Cet oursin est la proie de certains poissons, crabes et étoiles de mer, surtout quand il est faible ou jeune. Mais son principal prédateur reste la loutre de mer, capable de détacher et ouvrir même les plus gros spécimens[4].

Taxinomie

La taxinomie des Strongylocentrotidae n'est pas encore très bien établie. World Register of Marine Species (28 octobre 2013)[3] préfère ainsi placer cet oursin sous le genre Mesocentrotus, et l'appelle par conséquent Mesocentrotus franciscanus (A. Agassiz, 1863). Par ailleurs, des études génétiques récentes suggèrent que la classification actuelle de cette famille serait entièrement à revoir[7].

Strongylocentrotus franciscanus et l'Homme

Comme tous les oursins vivant à proximité de la surface, l'oursin rouge géant est souvent responsables de vives douleurs quand un baigneur marche dessus par inadvertance. Ses épines ont tendance à se casser dans la plaie, ce qui les rend presque impossibles à enlever entièrement. Heureusement, cet animal est assez visible et n'est pas venimeux. Il ne présente pas de grand danger si la plaie est correctement désinfectée, le corps dissoudra les morceaux de calcite en quelques semaines.

L'Oursin rouge géant est comestible, et ses gonades sont très prisées au Japon où on les consomme notamment en sashimi. C'est surtout pour ce marché asiatique que l'oursin rouge géant est l'objet d'une pêche commerciale importante sur les côtes du Canada et des États-Unis, ce qui a donné lieu à l'instauration de quotas depuis les années 1990[4].

Notes et références

  1. BioLib, consulté le 11 septembre 2020
  2. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 28 octobre 2013
  3. World Register of Marine Species, consulté le 28 octobre 2013
  4. Dominique Bureau, L’oursin rouge géant, Ottawa (Ontario), Direction générale des communications - pêches et océans Canada, coll. « Le monde sous-marin », , 4 p.
  5. « Species with Negligible Senescence », sur www.genomics.senescence.info (consulté le )
  6. (en) Thomas A. Ebert, « Red sea urchins (Strongylocentrotus franciscanus) can live over 100 years: confirmation with A-bomb 14 carbon », Fishery Bulletin, vol. 101, no 4,‎ (lire en ligne) .
  7. (en) Christiane H. Biermann, Bailey D. Kessing et Stephen R. Palumbi, « Phylogeny and development of marine model species: strongylocentrotid sea urchins », Evolution & Development, vol. 5, no 4,‎ , p. 360–371 (lire en ligne).

Bibliographie

  • Breen, P.A. 1980. "The ecology of red sea urchins in British Columbia", Proceedings of the International Symposium on Coastal Pacific Marine

Life, Western Washington University, Bellingham: p. 3-12.

  • Bernard, F.R. 1977. "Fishery and reproduction cycle of the red sea urchin, Strongylocentrotus franciscanus, in British Columbia", Journal of the Fisheries Research Board of Canada, 34: 604-610.

Liens externes

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