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Steppe et forĂŞts claires du Sud du Sahara

La région de steppe et forêts claires du Sud du Sahara est une écorégion terrestre définie par le WWF, appartenant au biome des déserts et terres arbustives xériques de l'écozone paléarctique à la limite de l'écozone afrotropicale, en Afrique occidentale et centrale. Elle couvre une partie de la Mauritanie, du Mali, de l'Algérie, du Niger, du Tchad et du Soudan.

Steppe et forĂŞts claires du Sud du Sahara
Écorégion terrestre - Code PA1329[1]
Description de cette image, également commentée ci-après
Paysage du Dar al-Manasir, État du Nil, Soudan, en mai 2005.
GĂ©ographie et climat
Superficie[2] :
1 101 700 km2
min.max.
Altitude[2] :m600 m
TempĂ©rature[2] :14 Â°C36 Â°C
Précipitations[2] :mmmm
Conservation
Statut[3] :
Vulnérable
Ressources web :

Localisation

Description de l'image Ecoregion PA1329.svg.

RĂ©partition

Zone de transition entre le Sahara et les rĂ©gions soudaniennes, le Sahel forme une pĂ©nĂ©plaine faiblement ondulĂ©e avec des altitudes ne dĂ©passant pas 600 m[4]. Cette rĂ©gion forme une longue bande de 1 101 700 km² limitĂ©e au nord par le dĂ©sert du Sahara, au sud par la savane sahĂ©lienne Ă  Acacia, Ă  l'est par la mer Rouge ; selon l'altitude, elle confine aux rĂ©gions montagneuses des forĂŞts claires xĂ©riques d'altitude de l'Ouest du Sahara (en) et Ă  celles de l'Est du Sahara. Ă€ l'ouest, non loin de l'ocĂ©an Atlantique, elle confine aux steppes et forĂŞts claires du Nord du Sahara, aux conditions naturelles similaires, dont elle se distingue par un rĂ©gime de pluies diffĂ©rent et par la prĂ©sence d'espèces afrotropicales alors que le Nord du Sahara prĂ©sente davantage d'espèces palĂ©arctiques[5]

Climat

Le climat est chaud, avec une moyenne de 20°C au mois le plus froid[6] : la température annuelle moyenne varie entre 26°C et 30°C, sauf sur le littoral du Soudan[5]. La saison sèche dure 8 à 10 mois par an : les précipitations varient de 500 à 80 mm selon les années[7] avec un maximum en juillet-août, la moyenne annuelle étant comprise entre 200 mm à la lisière sud et 100 mm à la lisière nord ; les périodes de sécheresse peuvent durer plusieurs années[5]. Les sols sont généralement ferrugineux, sableux ou argileux, avec des zones d'affleurement rocheux, caillasse ou cuirasse[7].

Flore

Frank White compte 1 200 espèces vĂ©gĂ©tales au Sahel dont seulement 3% endĂ©miques, 6% se prolongeant en Somalie et pays masaĂŻ, 5% communes au Sahel et Ă  l'Afrique australe, 14% au Sahel et au Sahara mĂ©ridional, 26% aux rĂ©gions sahĂ©liennes et soudaniennes, 46% constituant la vĂ©gĂ©tation habituelle du Sahel, les plus communes Ă©tant des formes Ă©pineuses du genre Acacia[8].

La végétation dominante est désignée par certains auteurs comme « steppe à épineux » ou comme « pseudo-steppe », différente de la steppe à hivers froids des régions extratropicales. Elle consiste en graminées annuelles formant un tapis discontinu, d'une hauteur ne dépassant pas 80 cm, disparaissant pendant la saison sèche hormis quelques touffes pérennes d'espèces résistantes comme Panicum turgidum[7]. Les pâturages saisonniers se composent des Eragrostis, Aristida, Stipagrostis, Tribulus, Heliotropium et Pulicaria. Les espèces arbustives, qui poussent principalement le long des oueds, comprennent Acacia tortilis, Acacia ehrenbergiana, Balanites aegyptiaca et Maerua crassifolia[5]. La végétation varie notablement selon les conditions géologiques et hydrologiques : Panicum Turgidum, Leptadenia pyrotechnica et Maerua crassifolia sont caractéristiques de la zone de transition sahélo-saharienne alors que Bauhinia rufescens, Piliostigma reticulatum appartiennent à la transition sahélo-soudanienne ; des espèces arbustives d'une hauteur de 2 à 3 m, Acacia senegal, Commiphora africana, Balanites aegyptiaca se rencontrent dans les zones moins arides (250 mm de précipitations par an) tandis que Diospyros mespiliformis, Abrus precatorius et des graminées comme Cenchrus biflorus (cram-cram) s'étendent sur la plus grande partie du continent[8].

Plusieurs espèces d'arbre donnent des fruits comestibles : Balanites aegyptiaca, jujubier, marula, tamarinier, Annona senegalensis, etc., ainsi que du bois de chauffage et d'ouvrage. Leur feuillage fournit un fourrage aérien plus riche que celui tiré des herbes basses[9].

Les feux de brousse sont moins fréquents que dans les régions soudaniennes mais la végétation est menacée par le surpâturage et par la surexploitation du bois à brûler et du charbon de bois[7].

Faune

Les grands mammifères sauvages qui peuplaient de cette région ont disparu ou ne comptent plus que des petites populations dispersées : antilope addax, gazelle de Rhim, gazelle dorcas, gazelle dama, hyène rayée, guépard, lycaon, ainsi que l'autruche. Le mouflon à manchettes existe peut-être encore dans quelques zones rocheuses. La gazelle oryx et le bubale d'Afrique du Nord ont totalement disparu. Parmi les petits mammifères, Gerbillus dongolanus est la seule espèce entièrement endémique à la région à côté de Gerbillus mauritaniae et Gerbillus principulus[5].

Le Sahel est une aire de repos saisonnière pour de nombreux oiseaux migrateurs venus d'Europe. Les phases prolongĂ©es de sècheresse et l'Ă©puisement des ressources nutritives de cette rĂ©gion, après une traversĂ©e de 1 700 km de dĂ©sert, compromettent fortement leur survie alors que le rĂ©chauffement climatique en cours augmente la longueur du trajet[10].

Aires protégées

La région compte plusieurs aires protégées : la réserve de faune Ouadi Rimé-Ouadi Achim au Tchad et les réserves naturelles de l'Aïr et du Ténéré au Niger. Cependant, les conflits qui agitent la région rendent leur protection aléatoire[5].

Voir aussi

Références

  1. (en) D. M. Olson, E. Dinerstein, E. D. Wikramanayake, N. D. Burgess, G. V. N. Powell, E. C. Underwood, J. A. D'Amico, I. Itoua, H. E. Strand, J. C. Morrison, C. J. Loucks, T. F. Allnutt, T. H. Ricketts, Y. Kura, J. F. Lamoreux, W. W. Wettengel, P. Hedao et K. R. Kassem, « Terrestrial Ecoregions of the World: A New Map of Life on Earth », BioScience, vol. 51, no 11,‎ , p. 935-938.
  2. (en) World Wildlife Fund, « The Terrestrial Ecoregions of the World Base Global Dataset », sur http://worldwildlife.org (consulté le ). Disponible alternativement sur : Loyola RD, Oliveira-Santos LGR, Almeida-Neto M, Nogueira DM, Kubota U, et al., « Integrating Economic Costs and Biological Traits into Global Conservation Priorities for Carnivores », PLoS ONE, (consulté le ), Table S1. Les données de température et de précipitations sont les moyennes mensuelles minimales et maximales.
  3. (en)World Wildlife Fund, « WildFinder: Online database of species distributions », , données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.
  4. World Atlas.
  5. McGinley, WWF, 2014.
  6. FAO, Global Ecological Zones - Africa.
  7. Dia et Duponnois 2013, p. 380.
  8. Dia et Duponnois 2013, p. 380-381.
  9. Dia et Duponnois 2013, p. 48-49.
  10. Jacques Blondel, Oiseaux et changement global, entre menace et aubaine, Quae, 2015, p. 120

Bibliographie

  • Abdoulaye Dia et Robin Duponnois (prĂ©f. Abdoulaye Wade), Le projet majeur africain de la Grande Muraille Verte : concepts et mise en Ĺ“uvre, IRD Éditions, Institut de Recherche pour le DĂ©veloppement, , 440 p. (lire en ligne)

Liens externes

Articles connexes

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