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Statistique de Fermi-Dirac

En mĂ©canique quantique et en physique statistique, la statistique de Fermi-Dirac dĂ©signe la distribution statistique de fermions indiscernables (tous similaires) sur les Ă©tats d'Ă©nergie d'un systĂšme Ă  l'Ă©quilibre thermodynamique. La distribution en question tient Ă  une particularitĂ© des fermions : les particules de spin demi-entier sont assujetties au principe d'exclusion de Pauli, Ă  savoir que deux particules ne peuvent occuper simultanĂ©ment un mĂȘme Ă©tat quantique (voir l'article Gaz de Fermi).

Note historique

Avant l'avĂšnement de la distribution de Fermi-Dirac dans les annĂ©es 1920, la comprĂ©hension du comportement des Ă©lectrons dans les mĂ©taux Ă©tait trĂšs rudimentaire. Le modĂšle de Drude utilisait la statistique classique de Maxwell-Boltzmann pour dĂ©crire la dynamique des Ă©lectrons. Ainsi les scientifiques ne comprenaient pas bien pourquoi les Ă©lectrons participaient en grand nombre dans la conduction du courant Ă©lectrique dans un mĂ©tal et que ce nombre devenait extrĂȘmement rĂ©duit quand il s'agit de contribuer Ă  la capacitĂ© calorifique du mĂȘme mĂ©tal. Il y a manifestement ici un problĂšme de statistique qui se pose dans l'Ă©valuation de la capacitĂ© calorifique des mĂ©taux.

L'explication fut apportée par le modÚle de l'électron libre de Arnold Sommerfeld (1927) qui introduisait la distribution de Fermi-Dirac, en révélant que seuls les états situés prÚs du niveau de Fermi, étaient sollicités pour la contribution à la capacité calorifique du métal.

Distribution de Fermi–Dirac

La statistique de Fermi-Dirac a été introduite en 1926 par Enrico Fermi et Paul Dirac. En 1927 elle fut appliquée aux électrons dans un métal par Arnold Sommerfeld. Statistiquement, le nombre ni de particules dans l'état d'énergie Ei est donné par :

oĂč :

Utilisation

Les distributions de Fermi-Dirac pour les fermions, en mĂȘme temps que la distribution de Bose-Einstein analogue pour les bosons, sont utilisĂ©es lorsque les effets quantiques sont pris en compte, et lorsque les particules sont considĂ©rĂ©es comme indiscernables. Cela correspond Ă  une concentration de particules (N/V) supĂ©rieure Ă  une certaine densitĂ© d'Ă©tat, c'est-Ă -dire que la distance intermolĂ©culaire est infĂ©rieure Ă  celle de la longueur d'onde thermique de de Broglie.

  • Distribution de Fermi-Dirac en fonction de Δ/ÎŒ et de diffĂ©rentes tempĂ©ratures
    Distribution de Fermi-Dirac en fonction de Δ/ÎŒ et de diffĂ©rentes tempĂ©ratures
  • ReprĂ©sentation de 
        ⟹
        n
        (
        E
        )
        ⟩
    {\displaystyle \langle n(E)\rangle }
 pour les bosons (courbe du haut) et les fermions (courbe du bas).
    Représentation de pour les bosons (courbe du haut) et les fermions (courbe du bas).

Entropie et dérivation dans l'ensemble microcanonique

L'entropie d'un systĂšme constituĂ© par des fermions, dĂ©crits par des fonctions d'onde antisymĂ©triques (spin demi-entier), peut ĂȘtre trouvĂ©e en utilisant le principe d'exclusion de Pauli et la description statistique due Ă  J. Willard Gibbs[1]. Elle vaut

oĂč

   constante de Boltzmann,
   nombre d'occupation (proportion de fermions dans un Ă©tat d'Ă©nergie donnĂ©),
   nombre d'Ă©tats possibles dans le groupe j (dĂ©gĂ©nĂ©rescence).

Dans l'ensemble microcanonique, les variables thermodynamiques Ă  l’équilibre sont obtenus par maximisation de l'entropie sous contrainte de respecter le nombre total de fermions   et l'Ă©nergie totale  . En utilisant la mĂ©thode des multiplicateurs de Lagrange, α pour le nombre de particules et ÎČ pour l'Ă©nergie, la solution vĂ©rifie

La solution de ce systÚme d'équations indépendantes est la distribution statistique de Fermi-Dirac


On peut retrouver les valeurs de α et ÎČ Ă  partir du premier principe de la thermodynamique. Donc, α=-ÎŒ ÎČ et ÎČ=(kBT)-1.

Limite classique et comparaison avec les bosons

Comparaison des distributions de Fermi-Dirac, Bose-Einstein et Maxwell-Boltzmann.

À haute tempĂ©rature, lorsque les effets quantiques ne se font plus sentir, la statistique de Fermi-Dirac tend vers la statistique de Maxwell-Boltzmann ; il en est de mĂȘme pour la statistique de Bose-Einstein qui rĂ©git les bosons. À basse tempĂ©rature, si les particules occupent en prioritĂ© les niveaux d'Ă©nergie les plus faibles, les statistiques diffĂšrent cependant. Par exemple, Ă  tempĂ©rature nulle :

  • avec la statistique de Fermi-Dirac, le niveau de plus basse Ă©nergie, E0, est occupĂ© par au plus g0 fermions ; les Ă©tats de basse Ă©nergie Ei sont ensuite occupĂ©s chacun dans l'ordre croissant des Ă©nergies par au plus gi fermions jusqu'Ă  Ă©puisement de ces derniers;
  • avec la statistique de Bose-Einstein, le niveau de plus basse Ă©nergie contient tous les bosons (cas limite du condensat de Bose-Einstein).

Ensembles de fermions

Les Ă©lectrons dans les solides forment un gaz de fermions dont la description requiert la statistique de Fermi-Dirac. RĂ©cemment, le refroidissement de gaz d'atomes diluĂ©s fermioniques jusqu'Ă  des tempĂ©ratures de l'ordre du ÎŒK a permis d'obtenir des condensats fermioniques, uniquement descriptibles par cette statistique.

Notes et références

  1. (en) Lev Landau et Evgueni Lifchits, Statistical Physics, Pergamon Press, (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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