Stanislaus Lourduswamy
Stanislaus Lourduswamy (connu sous le nom de Stan Swamy), né le à Tiruchirappalli (Tamil Nadu, Inde britannique) et mort le à Bombay (Inde), est un prêtre jésuite indien.
Alias |
Stan Swamy |
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Naissance |
Tiruchirappalli Raj britannique |
Décès |
Bombay Inde |
Nationalité | indienne |
Pays de résidence | Inde |
Diplôme |
Master en sociologie |
Profession | |
Activité principale |
Sociologue, militant social |
Formation |
Compléments
Stan Swamy est très engagé dans la défense des droits humains des aborigènes
Très engagé socialement pour la défense des droits des populations indigènes du Chotanagpur, il est la personne la plus âgée à être accusée de terrorisme.
Biographie
Né le à Tiruchirappalli en Inde du Sud, le jeune Stan entre dans la Compagnie de Jésus le . À la fin de sa formation spirituelle et académique, il est ordonné prêtre le . Bien qu'originaire du Tamil Nadu dans l’Inde du sud, le père Lourduswamy œuvre principalement dans le Chotanagpur, une région de l’Inde centrale où les populations indigènes sont très présentes. Durant ses études de sociologie aux Philippines – où il obtient un ‘Master in Sociology’ – il est engagé dans une série de protestations et de manifestations contre l’administration locale. Au cours de ses études et par d’autres contacts ultérieurs, il se lie d’amitié avec l’archevêque catholique brésilien Helder Camara dont l’engagement religieux et social auprès des pauvres a une grande influence sur lui.
De 1975 à 1986, le père Lourduswamy est directeur de l’Indian Social Institute de Bangalore, un institut de recherche et action sociale dirigé par la Compagnie de Jésus. Il fait sa profession religieuse définitive comme jésuite le .
Mais préférant l’engagement sur le terrain et le contact avec les pauvres, il retourne à Chaibasa dans le Jharkhand où il œuvre au service du JOHAR ('Jharkhandi Organisation for Human Rights'). Il y est très actif dans l’organisation de ‘panchayats’ villageois et autres groupes de prise de conscience parmi les indigènes (Ouraons, Mundas, Kharias) de la région, dans un contexte où l’ouverture de mines, la création de nouvelles villes, la construction de barrages leur aliènent leurs terres et forêts ancestrales et les contraignent à des migrations internes déshumanisantes. Il critique l’Église et son ordre religieux (les Jésuites), dont le vaste réseau scolaire – anglophone plutôt qu’en langue régionale – renforce le pouvoir des nantis.
Vers 2005, le père Loursduswamy se déplace vers Ranchi la capitale de l’État de Jharkhand où il fonde Bagaicha, un centre pour la recherche et formation sociale. C’est là qu’il réside et y poursuit les mêmes activités au service des populations indigènes du Chotanagpur.
Le , il y est arrêté par la National Investigation Agency [NIA]. On l’accuse d’avoir eu un rôle dans les affrontements de Bhima Koregaon (en) en 2018 à Pune entre basses castes et hautes castes, et d’avoir des liens avec le Parti communiste-maoïste de l’Inde, ce qu’il dénie. En dépit de l'absence de preuves, il est depuis lors enfermé dans la prison de Taloja à Mumbai. Les Premiers ministres du Jharkhand, Hemant Soren et du Kerala Pinarayi Vijayan[1] ont demandé que « justice soit rendue au père Stan Swamy ». Amnesty International considère que Stan Swamy, et d’autres ont été arrêtés « arbitrairement »[2].
Le , il décède du COVID-19 et de la maladie de Parkinson à l'hôpital de la Sainte Famille à Bombay après y avoir été transféré de la prison de Taloja où il était détenu[3]. Il avait dû attendre dix jours pour obtenir l’autorisation d’être évacué vers un hôpital[4].
Notes et références
- (en) « Father Stan Swamy should get justice: Kerala CM Pinarayi Vijayan on activist's arrest », The News Minute, 12 octobre 2020. Consulté le 12 octobre 2020
- (en) « Everything you need to know about human rights in India », sur www.amnesty.org (consulté le )
- (it) « India. Nove mesi in cella a 84 anni con l'accusa di terrorismo: padre Stan è morto », sur avvenire.it, (consulté le )
- « En Inde, le jésuite accusé de conspiration maoïste meurt en détention », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)