Accueil🇫🇷Chercher

Spurn

Le Spurn est une presqu'Ă®le Ă  l'extrĂ©mitĂ© de la cĂ´te du Yorkshire de l'Est, en Angleterre, qui s'avance dans la mer du Nord et termine la rive nord de l'estuaire du Humber. Le Spurn est un long cordon littoral sableux de km, soit près de la moitiĂ© de la largeur de l'embouchure Ă  ce niveau, contre seulement 45 m de large par endroits. L'extrĂ©mitĂ© sud porte le nom de Spurn Point ou Spurn Head, et abrite un centre de la Royal National Lifeboat Institution (Institution Nationale Royale de Sauvetage en mer) ainsi qu'un phare abandonnĂ©. Il fait partie du territoire de la paroisse administrative d'Easington.

Plage sur la cĂ´te maritime du Spurn, avec le phare Ă  l'horizon dans les dunes.

Spurn Head appartient depuis 1960 au Yorkshire Wildlife Trust (Conservatoire de la Vie sauvage du Yorkshire) et couvre 113 ha (1,13 km2) de cĂ´te Ă  marĂ©e haute pour 181 ha (1,81 km2) Ă  marĂ©e basse. C'est une rĂ©serve naturelle (National Nature Reserve) et un site du conservatoire anglais du littoral (Heritage Coast). Il fait partie de la zone de protection spĂ©ciale des marais, marĂ©cages et pourtours du Humber. Dans cette zone se trouvent encore deux anciens phares.

Histoire

Au Moyen Âge, le Spurn abritait le port de Ravenspurn (ou Ravenspur ou Ravensburgh), site du débarquement d'Édouard IV d'Angleterre le , lors de son retour de six mois d'exil aux Pays-Bas. Il existait un village plus ancien et plus proche de la pointe du Spurn : Ravenser Odd. Tout comme nombre de villages de la côte de Holderness, Ravenspurn et Ravenser Odd ont été perdus lorsque la mer a gagné sur la terre, au cours du mouvement du Spurn vers l'ouest, du fait de l'érosion et du dépôt de sable[1].

La jetée du Spurn où sont amarrés les bateaux pour le sauvetage en mer

Le centre de sauvetage en mer du Spurn fut construit en 1810. Du fait de sa localisation éloignée, des maisons furent ajoutées quelques années plus tard pour l'équipage et leurs familles. C'est aujourd'hui la seule station de ce type au Royaume-Uni dont le personnel travaille à plein temps.

Lors de la Première Guerre mondiale, des batteries d'artillerie de 23,4 mm (9,2 pouces) furent installĂ©es de chaque cĂ´tĂ© de Spurn Head, espacĂ©es de canons de 10 mm et 12 mm Ă  tir rapide. Les emplacements sont toujours clairement visibles, en particulier les plus septentrionaux car l'Ă©rosion cĂ´tière les a partiellement fait tomber sur la plage, rĂ©vĂ©lant très bien la taille des fondations de bĂ©ton. Une brochure dĂ©crivant ces dĂ©fenses est proposĂ©e par le centre d'information.

En plus d'une route, la péninsule avait aussi autrefois une ligne ferroviaire, dont certaines portions demeurent visibles. Des wagons à voile spéciaux[2] étaient utilisés, ainsi qu'un équipement ferroviaire léger plus conventionnel.

GĂ©ographie

Spurn Point connaît un cycle de destruction-reconstruction qui s'étale sur 250 ans environ, comme suit.

La péninsule se forme à partir de sable et de galets érodés sur la côte du Holderness (située au nord), depuis le cap de Flamborough. Les matériaux sont arrachés à la côte par un courant côtier en provenance du Nord, et s'accumulent pour former une longue et étroite bande de terre dans les eaux calmes de l'embouchure de l'estuaire du Humber. La presqu'île est maintenue par l'implantation de végétation, notamment d'oyat (Ammophila arenaria).

Mais les vagues emportent le matériau le long de la péninsule jusqu'à la pointe, l'étendant continuellement ; et comme ce phénomène étire la presqu'île, il étrécit également le cordon littoral, au point que la mer finit par le traverser en plusieurs points en cas de gros temps. À force d'élongation et de rétrécissement, la mer arrive à séparer définitivement la terre ferme de l'extrémité, laquelle est alors balayée par les eaux. Le dépôt continuel de matériau fait alors apparaître une nouvelle presqu'île pointant vers le sud, légèrement décalée vers l'ouest.

Spurn Point figurait dans l'émission télévisée Seven Natural Wonders (Sept Merveilles Naturelles) comme une des merveilles du Yorkshire.

La deuxième des Six Études des Chansons du Folklore Anglais pour Violoncelle composés en 1926 par Ralph Vaughan Williams, un Andante sostenuto en mi bémol majeur, porte le nom de « Spurn Point » en hommage à la péninsule.

Écologie

Une nasse ornithologique pour le comptage, le baguage et le recensement des oiseaux migrateurs Ă  Spurn Point

Le site fait l'objet de zones protĂ©gĂ©es[3] - [4]. Les marĂ©cages de vase sont un important territoire pour l'alimentation des Ă©chassiers, et la zone possède un observatoire pour le contrĂ´le des migrations d'oiseaux, lequel accueille les amateurs d'ornithologie. La migration est aidĂ©e par les vents d'est en automne, ce qui provoque une dĂ©rive migratoire des oiseaux en provenance de Scandinavie, et conduit parfois Ă  des arrivĂ©es massives de milliers d'oiseaux. Beaucoup d'espèces peu communes ont Ă©tĂ© observĂ©es ici, notamment une hirondelle Ă  front blanc d'AmĂ©rique du Nord, une locustelle lancĂ©olĂ©e de SibĂ©rie et un albatros Ă  sourcils noirs de l'ocĂ©an Austral. Plus couramment, des oiseaux tels que les traquets, les tariers, les rouge-queues et autres passereaux font halte au Spurn dans leur route entre leurs terres de reproduction et celles d'hivernation. Lorsque les vents sont favorables, les oiseaux migrateurs sont portĂ©s le long de Spurn Point et comptĂ©s au point d'observation. Plus de 15 000 oiseaux peuvent traverser l'endroit par un matin d'automne abondant, mais 3 000 est la norme.

Bibliographie

  • Eva Crackles, The Flowering Plants of Spurn, Hull Academic Press, 1986.

Liens externes

Références

  1. (en) Histoire de Ravenspurn
  2. (en) Le wagonnet Ă  voile
  3. « Spurn Head | Protected Planet », sur Protected Planet (consulté le )
  4. « Spurn | Protected Planet », sur Protected Planet (consulté le )
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.