Sonia Robertson (artiste)
Sonia Robertson (née en 1967) est une artiste et commissaire innue, issue de la communauté autochtone de Mashteuiatsh (Pointe-Bleue, Québec).
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Biographie
Sonia Robertson a grandi prĂšs du lac Piekuakami (Lac Saint-Jean), oĂč elle a Ă©tĂ© en contact avec de nombreux aspects de la culture innue tout en cĂŽtoyant la communautĂ© allochtone[1]. DĂšs les annĂ©es 1990, elle participe Ă de nombreuses expositions collectives Ă travers l'AmĂ©rique du Nord (Winnipeg, MontrĂ©al, Moncton, QuĂ©bec, Vancouver, Toronto, etc.), en plus de prĂ©senter des expositions solo dans divers centres d'art, notamment Ă MontrĂ©al et Ă Tokyo[2]. Le rapport au monde spirituel se trouve Ă la source de ses rĂ©flexions et de ses crĂ©ations. Sa sĆur aĂźnĂ©e, l'artiste Diane Robertson, morte en 1993, a grandement inspirĂ©e sa production[2].
Formation
Elle a obtenu un certificat en études cinématographiques de l'Université de Montréal en 1990, puis un baccalauréat interdisciplinaire en arts (cinéma-vidéo) de l'Université du Québec à Chicoutimi en 1996[3]. Elle a terminé une maitrise de l'Université du Québec en abitibi-Témiscamingue en art-thérapie en .
MĂ©diums - techniques
Au cours de ses premiĂšres annĂ©es de crĂ©ation, elle explore le mĂ©dium de la photographie, puis des installations in situ Ă©phĂ©mĂšres et multidimensionnelles, alliant projections vidĂ©o, photographies, jeux de lumiĂšres, Ă©lĂ©ments puisĂ©s dans la nature et des objets innus de fabrication artisanale (wampums, peaux d'animaux, capteurs de rĂȘves, etc.)[3]. Ses installations, qui occupent souvent tout l'espace d'exposition, en Ă©tant suspendues, suggĂšrent un lien entre la Terre et le ciel, l'univers terrestre et celui des esprits (Okis)[4]. Lâutilisation de divers items provenant de la nature revĂȘt un certain aspect animiste ou anthropomorphe, les plumes en suspens Ă©voquant un voilier dâoiseaux, un assemblage dâos rappelant sa sĆur dĂ©funte, etc. Les Ă©lĂ©ments sonores de ses installations (bruits d'animaux, bruits du corps humain, conversations en langue innue, etc.) rappellent pour leur part l'importance de la tradition orale dans les cultures autochtones[5].
Thématiques
Sonia Robertson examine les diverses facettes de son identité à travers l'exploration de la culture innue traditionnelle, de ses récits fondateurs (cycles des saisons), des pratiques artisanales, des croyances liées au territoire et à la nature (libération des esprits dans la mort, pactes entre les chasseurs et les proies, etc.)[6].
La dĂ©marche de lâartiste sâinscrit aussi dans une perspective pĂ©dagogique, elle tente dâĂ©tablir des Ă©changes fĂ©conds entre plusieurs communautĂ©s et entitĂ©s, la rĂ©conciliation et la guĂ©rison prenant ainsi le dessus sur la confrontation[7]. Robertson pousse ainsi le spectateur Ă sâengager activement dans un dialogue afin de dĂ©couvrir la mĂ©moire ancestrale innue et de remettre en question les rĂ©cits historiques prĂ©dominants. Le contexte de production de ses installations est gĂ©nĂ©ralement Ă©troitement liĂ© Ă lâhistorique du lieu de crĂ©ation et dâexposition[8].
Expositions individuelles
- 2018 : Qui sommes-nous? (Centre dâartistes Vaste et Vague, Carleton-sur-mer, QuĂ©bec, Canada)
- 2002 : Dialogue entre elle et moi Ă propos de lâesprit des animaux (Centre des arts actuels Skol, MontrĂ©al, QuĂ©bec, Canada)
- 1995 : Arbre sacré (Galerie Séquence, Chicoutimi, Québec, Canada)
Expositions collectives
- 2018 : Torontoâ. Trialogue (Le Labo et YYZ Artistsâ Outlet, Toronto, Ontario, Canada
- 2018 : AKI odehi : cicatrices de la Terre-MĂšre (Centre dâexposition de Val-dâOr en collaboration avec le Centre dâamitiĂ© autochtone de Val-dâOr, Val-dâOr, QuĂ©bec, Canada)
- 2013 : Akakonhsaâ â Fabuleux dĂ©doublements (Maison de la culture Frontenac, MontrĂ©al, QuĂ©bec, Canada)
- 2012 : Natuapatakan (QuĂȘte) (Galerie SĂ©quence, centre dâart contemporain, Chicoutimi, QuĂ©bec, Canada)
- 2008 : Wampums (Espace 400e. Québec, Québec, Canada)
- 2007-2008 : Au fil de mes jours. Créations autochtones contemporaines (Musée national des beaux-arts du Québec, Québec, Musée canadien des civilisations, Gatineau, Québec, Canada)
- 2000 : Je te sens concerné (Maison de la culture Frontenac, Montréal, Québec, Canada)
- 2000 : Forum multiculurel dâart contemporain dâHaĂŻti (Port-au-Prince, HaĂŻti)
- 2000 : Portrait de famille 2, Autour de la légÚreté (Collectif Tou TouT, Rouyn-Noranda, Québec, Canada)
- 1994 : Symposium Nishk E Tshitapmuk : Sous le regard de lâOutarde. Hommage Ă Diane Robertson (Mashteuiatsh QuĂ©bec, Canada)
Références
- Chloé Charce, Les passeurs des réserves vers les villes. Deux trajectoires d'artistes amérindiennes: Sonia Robertson et Rebecca Belmore, Inter, art actuel, no 104, 2009-2010, p. 53.
- Jacqueline Bouchard, Le voyage de Sonia Robertson: un territoire pour une histoire, Recherches amérindiennes au Québec, vol. XXXIII, no 3, 2003, p. 47.
- Jacqueline Bouchard, Le voyage de Sonia Robertson: un territoire pour une histoire, Recherches amérindiennes au Québec, vol. XXXIII, no 3, 2003, p. 46.
- Voir à ce sujet Lee-Ann Martin, Au fil de mes jours, Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, 2005.
- Guy Sioui Durand, Sonia Robertson: arbre sacré, Chicoutimi, Galerie Séquence, 1996, p. 8, 12, 15.
- Chloé Charce, Les passeurs des réserves vers les villes. Deux trajectoires d'artistes amérindiennes: Sonia Robertson et Rebecca Belmore, Inter, art actuel, no 104, 2009-2010, p. 53; Jacqueline Bouchard, op. cit., p. 52.
- Jacqueline Bouchard, « Le voyage de Sonia Robertson: un territoire pour une histoire », Recherches amĂ©rindiennes, vol. XXXIII, no 3,â , p.48
- Guy Sioui Durand, Sonia Robertson: arbre sacré, Chicoutimi, Galerie Séquence, , p.10
Bibliographie
- Jacqueline Bouchard, « Le voyage de Sonia Robertson : Un territoire pour une histoire », Recherches amérindiennes au Québec, vol. XXXIII, no 3, 2003, p. 45-54.
- Chloé Charce, Entre-deux mondes, Métissage, identité et histoire : sur les traces de Sonia Robertson, Sylvie Paré et Rebecca Belmore, [En ligne], Maitrise en étude des arts, Montréal, Université du Québec à Montréal, 2008, http://www.archipel.uqam.ca/948/1/M10186.pdf. Consulté le .
- ChloĂ© Charce, « Les ââpasseursââ des rĂ©serves vers les villes. Deux trajectoires dâartistes amĂ©rindiennes : Sonia Robertson et Rebecca Belmore », Inter : art actuel, no 104, 2009-2010, p. 52-57.
- Ălisabeth Kaine (1996). « Aller dans le bois », Sonia Robertson : Arbre sacrĂ©, Chicoutimi, Galerie SĂ©quence, 1996 p. 2-5.
- Lee-Ann Martin, Au fil de mes jours, Québec, Musée national des beaux-arts du Québec, 2005.
- Sonia Robertson, Carton dâinvitation de lâArbre sacrĂ©, Chicoutimi, SĂ©quence, .
- Guy Sioui Durand, Sans titre. Sonia Robertson : Arbre sacré, Chicoutimi, Galerie Séquence, 1996, p. 7-17.
- Guy Sioui Durand, « Expositions ââsous rĂ©servesââ : les avancĂ©es Ă Wendake et Ă Mashteuiatsh », Inter, art actuel, no 104, 2009-2010, p. 42-47.
- Guy Sioui Durand,« Du spectaculaire contre le spectacle : sculptures chaosmiques », Inter, art actuel, no 112, automne 2012, p. 82-85.
Liens externes
- Bibliographie consacrée à Sonia Roberston au centre de documentation Artexte