Mashteuiatsh
Mashteuiatsh (aussi appelé Pointe-Bleue) est une communauté innue canadienne du Québec[1].
Mashteuiatsh | |||||
Administration | |||||
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Pays | Canada | ||||
Province | Québec | ||||
RĂ©gion | SaguenayâLac-Saint-Jean | ||||
Statut municipal | RĂ©serve indienne | ||||
Grand chef | Gilbert Dominique | ||||
Code postal | G0W 2H0 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Pekuakamiulnutsh | ||||
Population | 1 957 hab. () | ||||
Densité | 128 hab./km2 | ||||
GĂ©ographie | |||||
CoordonnĂ©es | 48° 34âČ 00âł nord, 72° 14âČ 00âł ouest | ||||
Superficie | 1 524 ha = 15,24 km2 | ||||
Divers | |||||
Code géographique | 2491802 | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : SaguenayâLac-Saint-Jean
GĂ©olocalisation sur la carte : SaguenayâLac-Saint-Jean
Géolocalisation sur la carte : Québec
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Liens | |||||
Site web | Site officiel | ||||
Elle est la seule communautĂ© autochtone du Nitassinan (territoire, notre terre) dans la rĂ©gion du SaguenayâLac-Saint-Jean. Elle est Ă©tablie sur la rive ouest du lac Saint-Jean, Ă proximitĂ© de Roberval.
Traditionnellement, câest en se rĂ©fĂ©rant au lieu dâattachement quâils occupaient avec leurs familles que les Ilnuatsh (hommes) sâidentifiaient.
Ainsi, câest lâappellation Pekuakamiulnuatsh (Ilnuatsh du Pekuakami) qui les dĂ©signe toujours.
Encore aujourd'hui Mashteuiatsh demeure un lieu de rassemblement, à chaque été a lieu un Pow Wow et cet événement permet d'accueillir plusieurs personnes de partout.
Renseignements généraux
Population : La bande des Montagnais du Lac-Saint-Jean comprend 6 780 membres dont 2 098 résidents dans la communauté de Mashteuiatsh[2].
Gentilé : Pekuakamiulnu (singulier), Pekuakamiulnuatsh (pluriel).
Langues : Nehlueun (notre langue) et français.
Situation gĂ©ographique : Mashteuiatsh est situĂ©e Ă Le Domaine-du-Roy, sur la rive ouest du Pekuakami, Ă 6 km de Roberval ; lâaccĂšs Ă la communautĂ© se fait par la route 169. MunicipalitĂ© autochtone hors MRC.
Ăcole primaire: Amishk [3]
Ăcole secondaire : KassinuâMamu
Paroisse : Kateri Tekakwitha
CimetiĂšres : cimetiĂšre catholique (rue Mahikan), cimetiĂšre anglican (rue Atshikash).
Activités économiques : Art et artisanat, commerces et services, construction, industrie du bois, tourisme, transport et administration publique
DĂ©mographie
Toponymie
Avant de devenir une rĂ©serve selon la loi sur les indiens en 1856, Mashteuiatsh â qui signifie « LĂ oĂč il y a une pointe » â Ă©tait dĂ©jĂ pour les Ilnuatsh un secteur de passage et de rassemblement frĂ©quentĂ©[6]. AppelĂ©e au dĂ©part par le nom de Ouiatchouan, la communautĂ© porte le nom de Mashteuiatsh depuis 1985. Le nom populaire de Pointe-Bleue a longtemps aussi dĂ©signĂ© la zone habitĂ©e de la rĂ©serve. (il est recommandĂ© d'utiliser Mashteuiatsh au lieu de pointe bleue lorsqu'on dĂ©signe ce territoire) La majoritĂ© des membres de la premiĂšre nation des Pekuakamiulnuatsh sont Ă©tablis dans la rĂ©gion du Saguenay-Lac-Saint-Jean, principalement dans la communautĂ© de Mashteuiatsh. Elle est habitĂ©e par les Montagnais du Lac St-Jean.
GĂ©ographie
Municipalités limitrophes
Musée Amérindien
Le musĂ©e amĂ©rindien de Mashteuiatsh a Ă©tĂ© construit en 1977, et transmet lâhistoire et la culture des pekuakamiulnuatsh (Ilnus du lac-saint-Jean). Il est possible dây retrouver des savoir sur les Ilnuatsh, mais Ă©galement sur les autres PremiĂšres Nations du QuĂ©bec et de lâAmĂ©rique. En plus de son exposition permanente, le MusĂ©e amĂ©rindien propose trois expositions temporaires, ainsi quâune visite du jardin extĂ©rieur Nutshimitsh (dans la forĂȘt), des ateliers de crĂ©ation artistique et un espace boutique. Ces activitĂ©s sont Ă©galement disponibles sous forme de visite guidĂ©e, faite par des membres de la communautĂ©.
Personnalités
En 2021, l'artiste pluridisciplinaire Soleil LauniÚre, originaire de Mashteuiatsh est récipiendaire de la bourse du Fonds Michelle Rossignol en 2021 pour favoriser le développement de projets mettant de l'avant des valeurs de justice sociale, d'équité et de diversité culturelle[7].
En , Julie Philippe, originaire de cette communautĂ©, devient la premiĂšre femme autochtone Ă ĂȘtre nommĂ©e juge au QuĂ©bec[8].
Mike Paul Kuekuatsheu est un auteur-compositeur-interprĂšte Nutshimiulnu nĂ© Ă Mashteuiatsh (Pointe-Bleue) une communautĂ© innue situĂ©e sur les bords du Pekuakamit (Lac St Jean) situĂ©e sur le Nitassinan territoire traditionnel jamais cĂ©dĂ© du peuple Innu. Il est un des pionniers de sa communautĂ© dans le milieu de la musique oĂč il Ćuvre depuis 28 ans. NominĂ© Native American music Awards 2022, catĂ©gorie Best traditional voice video pour le videoclip "Ashinetau" qui figure sur son 3e album Ashuapmushuan. Son deuxiĂšme album Origine a Ă©tĂ© nominĂ© pour le meilleur album inuit, de langue autochtone ou francophone aux Indigenous Music Awards, et a valu Ă Paul une nomination comme auteur-compositeur autochtone de l'annĂ©e aux Canadian Folk Music Awards 2020. Il a prĂ©sentĂ© de nombreux concerts en Bretagne, en France, au Canada, au Manitoba, au QuĂ©bec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick[9] - [10].
La Canadienne Marie-AndrĂ©e Gill est une poĂ©tesse innue originaire de Mashteuiatsh. Autrices de quelques recueils de poĂ©sie dont lâĆuvre Frayer (La Peuplade, 2015) qui raconte sa jeunesse Ă Mashteuiatsh[11]. Avec cette Ćuvre, elle remporte le Prix PoĂ©sie des Prix littĂ©raires du Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean (2016)[12]. Elle est aussi la narratrice de la sĂ©rie balado Laissez-moi raconter l'histoire crochie qui vise Ă dĂ©coloniser les mythes autochtones, un mot Ă la fois [13].
Le chef dâantenne, animateur, reporter dâenquĂȘte et Ă©crivain, Michel Jean est issu de la communautĂ© de Mashteuiatsh. NĂ© en 1960, il a Ă©tudiĂ© en sociologie et fait des Ă©tudes de maĂźtrise en histoire Ă l'UniversitĂ© de MontrĂ©al et Ćuvre dans le milieu du journalisme depuis 1985. Il a travaillĂ© Ă Radio-Nord, Ă Radio-Canada, Ă RDI et Ă TVA, oĂč il a notamment coanimĂ© lâĂ©mission J.E. Son premier titre, EnvoyĂ© spĂ©cial (StankĂ©, 2008), dĂ©coule directement de son expĂ©rience de reporter. Il en va de mĂȘme pour certains de ses autres romans, comme Un monde mort comme la lune (Libre Expression, 2009) et Tsunamis (Libre Expression, 2017). Si lâun nous amĂšne en HaĂŻti et lâautre, au Sri Lanka, ils ont tous deux le mĂȘme personnage principal, qui est journaliste. Elle et nous (Libre Expression, 2012) aborde ses origines ilnues Ă travers lâhistoire de sa grand-mĂšre Jeannette SimĂ©on (Shashuan Pileshish), alors que Le vent en parle encore (Libre Expression, 2013) traite des pensionnats autochtones. Sâil ne se perçoit pas comme un militant, Michel Jean entend bien sensibiliser ses lectrices et lecteurs aux enjeux autochtones. AprĂšs avoir codirigĂ© le recueil de nouvelles Pourquoi cours-tu comme ça ? (StankĂ©, 2014), il a rĂ©uni dix autrices et auteurs des PremiĂšres Nations dans le collectif Amun (StankĂ©, 2016), qui a rĂ©cemment fait lâobjet dâune rĂ©Ă©dition en France. Plusieurs de ses romans, combinant la rigueur journalistique et la sensibilitĂ© de lâĂ©criture romanesque, ont Ă©tĂ© rĂ©Ă©ditĂ©s en format poche chez StankĂ©. Son plus rĂ©cent titre, Kukum (Libre Expression, 2019), nous ramĂšne sur les rives du Pekuakami (lac Saint-Jean).
Lâauteur et journaliste innu Michel Jean remporte pour son roman Kukum le Prix littĂ©raire France-QuĂ©bec octroyĂ© par la FĂ©dĂ©ration France-QuĂ©bec/francophonie (FFQ-F). Une distinction qui a pour but de faire rayonner la littĂ©rature quĂ©bĂ©coise en France.
Ce prix, qui souligne depuis 1998 lâexcellence du roman quĂ©bĂ©cois, est accompagnĂ© dâune bourse de 5000 euros. De plus, une tournĂ©e littĂ©raire en France se greffe Ă cette rĂ©compense.
Kukum raconte la sĂ©dentarisation forcĂ©e des Innus Ă travers lâhistoire singuliĂšre de lâarriĂšre-grand-mĂšre de lâauteur. RacontĂ© au je
, le roman plonge dans la vie dâAlmanda SimĂ©on, une Blanche qui choisira la vie nomade en Ă©pousant un Innu de Mashteuiatsh.
Pensionnat autochtone de Pointe-Bleue (Mashteuiatsh)
L'ancien pensionnat autochtone de Pointe-Bleue Ă©tait situĂ© Ă Mashteuiatsh. Il faisait partie de l'un des 139 pensionnats pour Autochtones du Canada (12 au QuĂ©bec). Ouvert en 1960, l'Ă©cole et le pensionnat ont fermĂ©s le [14] avant d'ĂȘtre reconverti et totalement rĂ©novĂ©. Le bĂątiment accueille aujourd'hui l'Ă©cole secondaire Kassinu Mamu qui signifie « tous ensemble » en langue innue.
Notes et références
- Répertoire des municipalités : Mashteuiatsh
- MinistÚre des affaires indiennes et du Nord Canada, Profil des communautés, PremiÚre Nation des Pekuakamiulnuatsh
- « Statistique Canada - Profils des communautés de 2006 - Mashteuiatsh, IRI » (consulté le )
- « Statistique Canada - Profils des communautés de 2016 - Mashteuiatsh, IRI » (consulté le )
- Toponymie : Mashteuiatsh
- « Fonds Michelle-Rossignol | Quatorze artistes reçoivent des bourses », sur La Presse, (consulté le )
- https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1735074/ilnu-innu-mashteuiatsh-premieres-nations-droit-entrevue
- https://www.letoiledulac.com/actualite/mike-paul-poursuit-sur-sa-lancee/
- https://www.pressreader.com/canada/say-magazine/20200520/281663962205104
- Hugues Corriveau, « Frayer, Marie-Andrée Gill », sur Le Devoir,
- « Liste des lauréats - Salon du livre du Saguenay Lac Saint-Jean », sur Salon du livre du Saguenay Lac Saint-Jean
- Valérie Boisclair, « Décoloniser l'histoire, un mot à la fois », sur Radio-Canada,
- (en-US) « Pointe Bleue », sur NCTR, (consulté le )
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Culture ilnue du lac Saint-Jean (2018) au musée
- JosĂ©phine Teoran, « Mashteuiatsh : analyse d'un conflit interne chez les Pekuakamiulnuatsh », Civilisations, no 55,â (DOI 10.4000/civilisations.195, lire en ligne).
Liens externes
- Site officiel
- Le site Uashassihtsh, ou site de transmission culturelle ilnu de Mashteuiatsh
- « Musée amérindien de Mashteuiatsh : présentation », sur cultureilnu.ca (consulté le )
- Ressources relatives à la géographie :