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Soltau (camp de prisonniers)

Le camp de Soltau Ă©tait, pendant la Première Guerre mondiale, un camp de prisonniers situĂ© Ă  environ 80 km de Hanovre, Ă  l'est de BrĂŞme (Bremen) et au sud de Hambourg, dans le Land de Basse-Saxe. Construit dans les marais de Lunebourg, et disposĂ© en baraquements entourĂ©s de miradors et de barbelĂ©s, il s'agissait du principal camp de « reprĂ©sailles » de la zone c'est-Ă -dire d'un camp situĂ© Ă  proximitĂ© d'une zone de feu ou dans une zone gĂ©ographique aux conditions rĂ©putĂ©es difficiles. Ce camp dĂ©pendait du kommando d'Ostenholz.

Monument aux morts du cimetière des prisonniers

Le camp

"Les camps du Hanovre : moniteur pour les prisonniers de guerre" - Editor: Soltauer Nachrichten

Composé de deux camps voisins, le camp de Soltau était le plus grand camp de prisonniers d’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale et comportait 70 baraques.

La majoritĂ© des 73 807 internĂ©s Ă©taient des prisonniers de guerre français (27 465) et russes (26 261), mais s’y retrouvèrent Ă©galement des prisonniers de guerre de diverses autres nationalitĂ©s (Belges, Anglais, Serbes, Italiens...) ainsi que des civils[1].

Le camp de Soltau et la Belgique

La Belgique est envahie par l'Allemagne en août 1914 et occupée sauf dans la petite portion du territoire située au-delà de l'Yser qui résiste.

Rapidement en Belgique envahie, les Allemands exigent qu'un certain nombre de Belges travaillent pour eux de manière « volontaire ».

RĂ©fractaires au travail obligatoire pour les Allemands (et notamment Ă  l'engagement pour travailler dans les chemins de fer sur les convois allemands) de nombreux Belges refusent de signer un engagement volontaire.

Au titre de reprĂ©sailles un certain nombre de jeunes villageois de Marcq-lez-Enghien (une dizaine, tous enterrĂ©s au cimetière Saint-Martin dans la pelouse d'honneur), mais aussi de Rebecq, Quenast... sont dĂ©portĂ©s en Allemagne comme travailleurs forcĂ©s Ă  Soltau Ă  100 kilomètres au Sud de Hambourg oĂą ils resteront prisonniers toute la guerre, soit plusieurs annĂ©es, souvent.

Deux gros contingents venaient de deux villes où se trouvaient de nombreuses carrières de pierre: Lessines et Soignies. De la première ville furent déportés 1.323 hommes. A Soignies, les futurs déportés durent se présenter à l'Église des Franciscaines à la rue de la Station. En attendant leur départ, ils étaient rassemblés dans la rue de Scouvemont qui, par la suite, fut renommée « rue des Martyrs de Soltau ». 842 Sonégiens et hommes des villes et villages des alentours embarquèrent dans des wagons à bestiaux à la gare de Soignies le . 35 n'en reviendront jamais. Tous resteront marqués à vie par deux, trois, quatre voire cinq années d'épreuves et de privation.

Après quelques jours de voyage, entassés dans ces wagons à bestiaux, ils arrivent dans le village de Soltau.

De là, à pied, ils se rendent au camp, construit par les soldats belges prisonniers, dans une zone marécageuse avoisinante et envahie par de la bruyère sauvage.

Paul Panda Farnana, un Congolais combattant sous le drapeau belge, a été détenu à Soltau.

Joseph Braekman, père des athlètes Paul, François et Pierre, fut interné à Soltau du au .

Notes et références

  1. (de) « Lager Soltau », sur geschichtsspuren.de (consulté le ).

Bibliographie

  • Eeman, Harold, CaptivitĂ© (rĂ©cit), Bruxelles, 1984 (ambassadeur belge, il vĂ©cut plusieurs annĂ©es Ă  Soltau).
  • Henning, RenĂ©, Les DĂ©portations de civils belges en Allemagne et dans le Nord de la France, Vromant, 1919.
  • Henry, Albert, Un retour Ă  la barbarie : La dĂ©portation des ouvriers belges en Allemagne, Dewitt, 1919.
  • Passelecq, Fernand, La VĂ©ritĂ© sur les dĂ©portations belges, Librairie militaire Berger-Levrault, .
  • Passelecq, Fernand, Les DĂ©portations belges Ă  la lumière des documents allemands, Berger-Levrault, 1917.
  • Dr J. Van Der Hoeven LĂ©onhard, Les DĂ©portations belges, Harlem, H.D. Tjeenk Willink et fils, 1931.
  • Clausse, Paul & Liegeois, Fernand, Soltau, 1916-1917, Extension de l'ULB Soignies & SociĂ©tĂ© de libre pensĂ©e Soignies.
  • DENEYER (RenĂ©) et LONGEVAL (Maurice), 1915-1916-1918 : Les dĂ©portations Ă  Lessines, Lessines, Ă©diteur M. Longeval, novembre 1986.
  • TACQUENIER (J.), Rapport des socialistes lessinois au Conseil gĂ©nĂ©ral du POB sur les dĂ©portations, 11/02/1917, publiĂ© sur http://www.europeana1914-1918.eu/fr/europeana/record/9200142/BibliographicResource_3000006442005 (consultĂ© en octobre 2014).
  • PASSELECQ, DĂ©portation et travail forcĂ© des ouvriers et de la population civile de la Belgique occupĂ©e, Paris, PUF et New Haven, Yale-University, 1928.
  • COLERY (Jules), MĂ©moires d’un prisonnier civil lessinois dĂ©portĂ© en Allemagne pour refus de travail Ă  l’ennemi, publiĂ© dans CHEL (Ă  complĂ©ter).
  • BONNIER (Joseph), Journal de dĂ©portation, non publiĂ© (Archives Bruno Dupret)

Liens externes

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