Société française d’accompagnement et de soins palliatifs
La société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) est une association française de type loi 1901 qui regroupe les principaux acteurs français du mouvement de soins palliatifs. Créée en 1990, elle est reconnue comme société savante par les pouvoirs publics, puis d'utilité publique en 2008. Elle prend régulièrement position contre l'euthanasie.
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Président |
Olivier Mermet (d) (depuis ) |
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Site web |
Histoire
L'association est créée en . Elle organise cette même année un congrès parisien consacré aux soins palliatifs. Le congrès de l'association, d'abord organisé tous les deux ans, devient annuel à partir de 2002[1]. Cet événement réunit un grand nombre d’acteurs du secteur pour réfléchir et débattre des soins palliatifs et de l'accompagnement[2]
En 1992 l'association développe un partenariat avec la Fondation de France et s'installe à la maison médicale Jeanne Garnier[1] où elle loue ses locaux[3].
Elle est reconnue d'utilité publique le [1].
Gouvernance
Depuis 2021, la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs est présidée par Claire Fourcade[3]. Elle succède à Anne de la Tour[4], Régis Aubry[1], Daniel d'Hérouville, Vincent Morel[5], Olivier Mermet[6], Gilbert Desfosses, Michèle Salamagne et Maurice Abiven.
La SFAP est organisée en 8 huit collèges (collège des médecins, collège des acteurs en soins infirmiers, collège des associations de bénévoles, collège des usagers, collège des psychologues, collège des travailleurs sociaux, collège des autres acteurs de soins, collège des collectifs de professionnels).
Elle est également dotée d’un conseil scientifique de 20 membres[7] et d’un comité de soutien.
Composition
La SFAP regroupe plus de 5000 soignants impliqués dans la démarche palliative et 200 associations d’accompagnement, fédérées ou indépendantes, rassemblant plus de 25 000 membres[8].
Activités
Soins palliatifs
L'association milite pour une meilleure formation, et pour une hausse des moyens consacrés aux soins palliatifs[9].
Elle mène en 2017 une campagne de sensibilisation aux directives anticipées[10]. En 2017, sa présidente estime que « la sédation profonde et continue jusqu'au décès est quelque chose qui se fait de manière exceptionnelle. Le danger, ce serait de la banaliser »[4]. En 2023, l'association mène une campagne qui vante les soins palliatifs[3].
Opposition à l'euthanasie
Elle milite également contre l'euthanasie, notamment après le décès d'Anne Bert[11], ou contre l'avis du Conseil économique, social et environnemental en 2018[12], en indiquant que « la loi Claeys-Leonetti [...] représente le point d’équilibre de notre société sur la question de la fin de vie »[13]. En 2022, la SFAP appelle à un débat sur la fin de vie et appuie la création de la Convention citoyenne[14]. En 2023, suite à l'avis du Conseil consultatif national d’éthique (CCNE) selon lequel il y a « une voie pour une application éthique d’une aide active à mourir »[15], elle prend position contre l'euthanasie et le suicide assisté en affirmant que « donner la mort n’est pas un soin »[16].
Lobbying
La société française d’accompagnement et de soins palliatifs est inscrite au registre des représentants d'intérêts de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique et déclare à ce titre en 2022 des dépenses annuelles de lobbying comprises entre 10 000 et 25 000 euros[17].
Congrès de la SFAP
Chaque année, la SFAP organise un congrès qui rassemble ses adhérents et les soignants ou acteurs des soins palliatifs. Des élus et personnalités politiques sont également invités. L'édition 2023 se déroulait à Nantes en juin 2023 et a donné lieu, selon La Croix, à un « dialogue de sourds » avec la Ministre des Professionnels de santé, Agnès Firmin Le Bodo[18] - [19].
Critiques
Selon Mediapart, l'association prétend, dans sa communication, à une représentativité qu'elle n'a pas[3].
L'ancien président de l'association, Régis Aubry, indique que celle-ci est, en 2023, opposée à toute évolution du droit et se retranche derrière un registre partisan. Pour la neurologue Valérie Mesnage, l'association délivre un discours culpabilisant et violent[3].
Pour Charlie Hebdo, la Sfap prend des positions proches de celles de l’Église catholique. Sa présidente Claire Fourcade a reçu le prix de l’Académie catholique de France. Agatha Zielinski, qui dirige le collège des usagers du système de santé et des personnalités qualifiées, est une sœur de la congrégation la Xavière. Le chercheur Tanguy Chatel, membre du bureau de la Sfap, est aussi membre du collectif « Soulager mais pas tuer », créé en 2015 et proche d’Alliance Vita[20].
Notes et références
- « Histoire de la SFAP | SFAP - site internet », sur www.sfap.org (consulté le )
- Pascal Hintermeyer, « Le Monde de l’euthanasie (1998-2010) », Questions de communication, no 20, , p. 155–174 (ISSN 1633-5961, DOI 10.4000/questionsdecommunication.2031, lire en ligne, consulté le )
- Caroline Coq-Chodorge, « Fin de vie des Français : enquête sur la chasse gardée des réseaux cathos », sur Mediapart (consulté le )
- Eric Favereau, « Fin de vie : la loi évolue, les médecins hésitent », sur Libération (consulté le )
- « Le Dr Vincent Morel prend la tête de la société française de soins palliatifs », sur Le Quotidien du Médecin,
- « Un généraliste de terrain à la tête de la SFAP », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- Elsevier Masson, « Quelques précisions et commentaires du Comité scientifique de la SFAP à propos des recommandations sur la sédation en soins palliatifs », sur EM-Consulte (consulté le )
- « Le centre national CNSPFV et les autres partenaires », sur Ministère de la Santé et de la Prévention, (consulté le )
- Loup Besmond de Senneville, « Tensions autour des soins palliatifs de l’hôpital de Pontoise », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- AFP, « Fin de vie: "Parlons-en", une campagne sur les directives anticipées », sur Sciences et Avenir, (consulté le )
- Sandra Lorenzo, « L'écrivaine Anne Bert est morte, son plaidoyer pour l'euthanasie avait ému la France », sur Le HuffPost, (consulté le )
- Agnès Leclair, « Euthanasie: le Conseil économique et social favorable à une «sédation explicitement létale» », sur LEFIGARO, (consulté le )
- Loup Besmond de Senneville, « Lois de bioéthique : ce que les associations ont dit au CCNE », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- « Fin de vie : une « immersion » en soins palliatifs proposée aux futurs membres de la convention citoyenne », sur Sud Ouest
- « Fin de vie : le comité d'éthique ouvre la voie à une aide active à mourir très encadrée », sur Les Echos, (consulté le )
- Caroline Coq-Chodorge, « Fin de vie des Français : enquête sur la chasse gardée des réseaux cathos », sur Mediapart (consulté le )
- « Fiche Soc Fran Accompag & Soin Palliatif » (consulté le )
- « Fin de vie : au congrès de la Sfap, dialogue de sourds avec Agnès Firmin Le Bodo », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
- L.C., « Fin de vie : une "première brique" imminente dans le chantier des soins palliatifs » [html], sur Egora.fr, (consulté le )
- Laure Daussy, « Soins palliatifs : les soignants refusent d’appliquer la loi », Charlie Hebdo, (lire en ligne)