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Site d'escalade de Fontainebleau

Le site naturel d'escalade de Fontainebleau, communĂ©ment dĂ©signĂ© par Bleau par les grimpeurs (ou Font en anglais), est situĂ© dans la forĂȘt de Fontainebleau et aux alentours. Internationalement rĂ©putĂ© pour le bloc, discipline d'escalade sur des rochers d'une faible hauteur ne nĂ©cessitant en gĂ©nĂ©ral pas de corde pour l'assurance, Bleau est composĂ© d'une centaine de massifs et de milliers de blocs de grĂšs.

Site de Fontainebleau
Image illustrative de l’article Site d'escalade de Fontainebleau
Escalade dans le parcours orange au 91.1.
Présentation
CoordonnĂ©es 48° 25â€Č nord, 2° 37â€Č est
Pays France
Caractéristiques
Type de voie Bloc
Rocher grĂšs
(Voir situation sur carte : France)
Site de Fontainebleau
GĂ©olocalisation sur la carte : Île-de-France
(Voir situation sur carte : Île-de-France)
Site de Fontainebleau

Situation

Les secteurs d'escalade se rĂ©partissent dans toute la forĂȘt autour de Fontainebleau. Beaucoup de secteurs sont en dehors de la forĂȘt de Fontainebleau proprement dite. Ainsi des rochers du Duc (ForĂȘt dĂ©partementale des Grands Avaux, Nainville-les-Roches, Beauvais, Champcueil, 44 km de Paris), de l'Ăźle de loisirs de Buthiers (Malesherbes), de la Dame Jouanne et de L'ÉlĂ©phant (Larchant, 71 km de Paris). Des secteurs sont sur des terrains communaux, et parfois privĂ©s : Videlles, Boigneville, le Puiselet.

Quelques massifs sont accessibles en train (le rocher Canon à Bois-le-Roi, Le Calvaire, Le mont Ussy, les rochers d'Avon à Fontainebleau-Avon, le Restant du Long Rocher à Bourron-Marlotte, le Petit-Bois, le Gréau à Nemours) ou en RER (La Troche à Orsay, Chamarande, Maisse, Boigneville, Malesherbes).

Histoire

En 1874, le Club alpin français (CAF) est fondé à Paris, certains membres commencent à s'intéresser aux blocs de Fontainebleau.

En 1908, dans le secteur du Bas Cuvier, Jacques Wehrlin franchit avec des chaussures à clous une fissure (coté 3+ de nos jours) qui porte aujourd'hui son nom.

En 1910, le groupe des rochassiers se forme. Il compte des grimpeurs tels Wherlin ou les frĂšres LĂ©piney. Le groupe fait reconnaĂźtre l'utilitĂ© de l'escalade en forĂȘt de Fontainebleau comme terrain d'entraĂźnement auprĂšs du CAF.

En 1914, Jacques de LĂ©piney gravit la fissure de la Prestat, le premier 4 (avec des espadrilles Ă  tiges montantes).

FondĂ© en 1924 le groupe de Bleau (GDB) compte les meilleurs alpinistes parisiens de l'Ă©poque. S'entrainant sur les blocs de Fontainebleau, les falaises de la Seine, de Normandie, de l'Yonne, le groupe comptait Pierre Allain, Bobi Arsandaux, les frĂšres LĂ©ninger ou Authenac, Pierre Chevalier (inventeur en 1943 de la corde d'escalade en nylon), Henri Brenot (inventeur du singe, un bloqueur ancĂȘtre du jumar, dans les annĂ©es 1930).

En 1934, Pierre Allain ouvre « l'Angle Allain » au Cuvier Rempart (premier 6 de la forĂȘt, aujourd'hui cotĂ© 5+). L'annĂ©e suivante il invente le premier chausson d'escalade (la P.A.). Alpiniste, Pierre Allain a ouvert des itinĂ©raires au Mont Blanc, en Oisans, dans le Mercantour, au Corno Stella. AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, il entraĂźna Jean Couzy, RenĂ© Ferlet, Guy Poulet, Guido Magnone, Jacques Poincenot, Auguste Fix.

En 1945, Maurice Martin fait l'inventaire des blocs du Bas Cuvier, avec des schémas en vue aérienne. Le premier topo d'escalade de bleau. Il en fera plusieurs autres.

En 1947 le premier parcours fut créé par Fred Bernick au Cuvier rempart. Assez Difficile mais surtout trÚs exposé dans l'ensemble, il s'adressait à des grimpeurs vaillants et expérimentés.

En 1952 est crĂ©Ă© le Groupe Alpin Populaire (GAP), premiĂšre section Montagne FSGT. Le Club olympique de Billancourt (COB) une section sportive constituĂ©e par le comitĂ© d’entreprise RENAULT proche de la FSGT apparaĂźt dans le mĂȘme temps, Robert Paragot et Lucien BĂ©rardini, qui se distinguĂšrent par des ouvertures marquantes, en Ă©taient membres. RenĂ© Desmaison, frĂ©quenta Ă©galement la forĂȘt Ă  cette pĂ©riode (il enchaĂźna le circuit Mauve de la Dame Jouanne en moins d'une heure).

Les massifs à la mode sont alors le Cuvier (les rochers les plus durs), la Dame Jouanne (les rochers les plus hauts), Malesherbes, Chamarande, Le Vaudoué (rochers des Trois Pignons aujourd'hui propriété privée).

Les massifs des Trois Pignons ainsi que ceux de Malesherbes ont bien failli ĂȘtre privatisĂ©s, l'action du ComitĂ© de dĂ©fense des sites et rochers d'escalade (COSIROC), association nĂ©e en 1962) a Ă©tĂ© dĂ©terminante dans l'arrĂȘt de ce processus.

En 1963 est tracé au Rocher Canon le premier circuit jaune pour les débutants, par des membres de la section montagne FSGT d'Ivry.

En 1969 et 1970, Pierre NĂ©dĂ©lec "Puck" et ses camarades dĂ©jĂ  auteurs de plusieurs circuits d'escalade, balisent un parcours de randonnĂ©e, les 25 bosses, qui fait le tour du massif des Trois Pignons avec un dĂ©nivelĂ© de 800 m pour l'entraĂźnement aux marches d'approche en montagne.

En 1974 est tracĂ© Ă  l' ÉlĂ©phant le premier circuit enfants par un instituteur membre de la FSGT d'Ivry. La crĂ©ation de circuits enfants encouragĂ©e par la FSGT suscitera dans un premier temps de vives hostilitĂ©s notamment au COSIROC avant d'ĂȘtre pleinement acceptĂ©e.

Les années 1975-1985 ont vu se distinguer moult grimpeurs passionnés. On découvrait de nouvelles voies en dehors des massifs réputés, le terrain de jeux s'étendait. Ils ont laissé leur empreinte et parfois leurs noms sur ces rochers : Adelet, Amiot, Ardouin, Caltier, Canteras, Cellier, Cousin, Divaret, Fort, Lepage, Michel Libert, Didier Mignot, Jacques Batkin, Roland Trivelini, Alain Michaud, Perrin, Tetard, Michel Dufranc, Patrick Cordier, Robert Mizrahi, JérÎme Jean-Charles, Pierre Richard, Jo Monchaussé, Jacky Godoffe, Alain Ghersen, Jean-Pierre Bouvier, les frÚres Le Menestrel, Catherine Destivelle, 


Les annĂ©es 1985-2015 consacre l'activitĂ© sportive en tant que pratiquĂ©e pour elle-mĂȘme et non plus comme subalterne Ă  l'alpinisme ou Ă  la falaise. On vient de partout dans le monde pour pratiquer le bloc Ă  Fontainebleau.

De par ses particularités géologiques et sa proximité de Paris, le massif de Fontainebleau occupe une place de choix dans l'histoire de l'escalade et de l'alpinisme en France.

Signalétique et cotations des circuits

Le systĂšme de cotation utilise un chiffre, une lettre (a, b ou c) et parfois le signe + ou − (exemples : 3−, 4+, 6a+). Les cotations bloc sont plus dures qu’en falaise du fait de la briĂšvetĂ© des passages. La hauteur du bloc, l'exposition (le danger en cas de chute) pouvant nĂ©anmoins influencer la cotation.

Si l'escalade sans indication est bien sûr toujours possible et largement pratiquée, une des particularités de l'escalade à Fontainebleau est l'existence de parcours ou circuits. Censé à l'origine correspondre à la difficulté d'une course d'alpinisme en montagne, ils répondent aujourd'hui à la volonté d'offrir une sélection de voies de difficultés homogÚnes pouvant s'enchaßner.

DĂ©part d'un parcours jaune.

Pour la plupart des circuits (sauf raison historique) la couleur définit la difficulté :

Difficultés des circuits
Couleur Cotation Signification Niveau des voies
Blanc 
EEnfantE1-E3+
CaramelFFacile, premiers pas1-2
JaunePDPeu difficile, débutant2-3
OrangeADAssez difficile, grimpeur moyen3-4
BleuDDifficile, grimpeur confirmé4-5
RougeTDTrÚs difficile, grimpeur trÚs confirmé5-6
Noir/BlancEDExtrĂȘmement difficile, excellent grimpeur6-7
(Aucun circuit)ABOAbominablement difficile, haut niveau7-8

Caramel (F, facile), jaune (PD, peu difficile), orange (AD, assez difficile), bleu (D, difficile), rouge (TD, trĂšs difficile), noir ou blanc (ED, extrĂȘmement difficile), pouvant ĂȘtre augmentĂ©e d’un + ou diminuĂ©e d’un − (PD−, TD+).

Blanc, rose, vert pomme ou caramel pour un circuit « enfants » (E, enfant), l'ùge pour lequel celui ci est conçu est à prendre en considération en premier lieu. La difficulté, l'expérience requise, est parfois ensuite indiquée par un chiffre (1 débutant, 2 un peu plus difficile, 3 plus technique et maßtrise de la prise de risque, etc.), ne correspondant pas à une cotation adulte pour d'évidentes raisons de morphologie.

Quelques voies historiques

  • L'arĂȘte de Larchant sur l'angle sud-ouest de la Dame Jouanne. CĂŽtĂ© 3+, mais 12 mĂštres d'escalade et 15 mĂštres de dĂ©nivelĂ©. PremiĂšre rĂ©alisation sans corde en 1914 par Jacques De LĂ©piney. C'est un passage majeur du lĂ©gendaire circuit Mauve, tracĂ© en 1958 par Maurice Martin, portant le no 52.
  • La fissure de la Prestat, le premier 4e degrĂ©, est ouvert en 1914 par Jacques De LĂ©piney chaussĂ© d'espadrilles Ă  tiges montantes, les ancĂȘtres des chaussons d'escalade. La rupture d'une plaque a rabaissĂ© le niveau du passage Ă  3+.
  • La Fissure des Alpinistes Ă  Apremont ouverte par Pierre Allain en 1933 ou 34. C'est le premier 5 de Fontainebleau.
  • L'Angle Allain est ouvert en 1934 par Pierre Allain au Cuvier Rempart. Premier 6e degrĂ© de la forĂȘt ? AprĂšs un temps de dĂ©cote Ă  5+ (l'adhĂ©rence des chaussons ayant grandement progressĂ©), sa cotation semble remonter Ă  6a. Pierre Allain effectua l'an suivant avec les frĂšres LĂ©ninger, la trĂšs convoitĂ©e Face Nord des Drus, comportant la fameuse fissure Allain, premiĂšre longueur en 6a des Alpes françaises (les Alpes italiennes ayant Ă©tĂ© les premiĂšres Ă  inaugurer le 6e degrĂ©).
  • La Marie Rose est ouverte au Cuvier par RenĂ© Ferlet en 1946, Ă  la barbe de Pierre Allain premier rĂ©pĂ©titeur. CotĂ©e 6b Ă  l'ouverture et dans le tout premier topo du Cuvier, il sert encore d'Ă©talon, bien que la cotation « officiel » soit redescendue Ă  6a.
  • La Stalingrad , Ă  gauche de la Prestat au Cuvier, ouverte en 1950, tout comme le CarrĂ© d'As, au Cuvier Rempart, respectivement les premiers 6b et 6c, et des voies d'ampleurs.
Le Bas Cuvier.
  • La Joker est ouverte par Robert Paragot en 1953, cotĂ©e 7a actuellement, elle fut cotĂ©e 6h avant la crĂ©ation du 7e degrĂ©.
  • L'Abattoir, le premier 7a de la forĂȘt, est ouvert par Michel Libert au Bas Cuvier en 1960.
  • Le Carnage, le premier 7b de la forĂȘt est ouvert par JĂ©rĂŽme Jean-Charles en 1977 toujours au Bas Cuvier.
  • Le Mur des Lamentations Ă  l'Isatis est ouvert par Lucien Guillou en 1982. CĂŽtĂ© 7c Ă  l'origine sa cotation sera par la suite rĂ©Ă©valuĂ©e Ă  7b+.
  • l'AbbĂ© RĂ©sina, est ouvert au Cuvier par Pierre Richard en 1983. CĂŽtĂ© 7c, cotation confirmĂ©e.
  • Le Surplomb de la MĂ©e ouvert en 1983 par Jacky Godoffe et Alain Ghersen qui subira plusieurs Ă©volution suite Ă  rupture de prises. Seulement 7c+ Ă  l'origine mais haut et marquant.
  • C'Ă©tait Demain, est ouvert en 1984 par Jacky Godoffe au Cuvier Rempart, le premier 8a de la forĂȘt.
  • Fatman, un toit au Cuvier Rempart par Jacky Godoffe premiers 8b de la forĂȘt en 1993. Fatman restera longtemps la rĂ©fĂ©rence de cette difficultĂ© (les prises ont malheureusement Ă©tĂ© volontairement dĂ©truites).
  • The Big Island 8c surplomb sur plats ouvert en 2010 par Vincent Pochon
  • No Kpote Only 9a dĂ©vers sur rĂ©glettes et plats ouvert en 2018 par Charles Albert, grimpant pieds nus.

Massifs principaux

  • Au nord-ouest de Fontainebleau
    • Yvelines : Vaux de Cernay, Dampierre Maincourt.
    • Essonne : La Troche, Orsay, Chamarande , Les Grands Avaux (Beauvais), La PadĂŽle, 

  • ForĂȘt des trois pignons
    • Nord : Gorge aux ChĂąts, La FeuillardiĂšre, Rocher du TĂ©lĂ©graphe, 

    • Est : Corne-Biche, Rocher de Milly, Drei Zinnen, Rocher de la Reine, Bois Rond, Canche aux Merciers, 

    • Ouest : 95.2, Gros Sablons, Rocher des PotĂȘts, Jean des Vignes, La SĂ©gognole, Roche aux Sabots, Pignon 91.1, Cul de Chien, 

    • Sud : Rocher Guichot, Diplodocus, Rocher du GĂ©nĂ©ral, VallĂ©e de la MĂ©e - Potala, Grande Montagne, Rocher Fin, La CathĂ©drale, J.A. Martin, 

  • En forĂȘt domaniale de Fontainebleau
    • Rocher Canon, Rocher Saint Germain, Mont Ussy, Mont Aigu, Rocher d'Avon, 

    • Le Cuvier, Apremont, Franchard, Isatis, 

    • Le Restant du Long Rocher, Rocher des Demoiselles, 

  • Au sud de Fontainebleau
    • Malesherbes : Buthiers, 

    • Larchant : l'ÉlĂ©phant, la Dame Jouanne, le Puiselet, 

    • Nemours : le Petit-Bois de Saint-Pierre-lĂšs-Nemours, Rochers-GrĂ©au, Mont Olivet, Vallon Cassepot, Le Troglodyte, 


Bibliographie

  • Jacky Godoffe, Jo et Françoise Montchausse, Escalade Ă  Fontainebleau - Les plus beaux sites, Arthaud, 2012.

Voir aussi

Liens externes

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