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Site archéologique de Tareyanagi

Le site archéologique de Tareyanagi (垂柳遺跡, Tareyanagi iseki) est un site archéologique de la période Yayoi (800 av. J.-C.-250 apr. J.-C.) situé à Inakadate, dans la préfecture d'Aomori, sur l'ile de Honshū, au Japon. Il est classé site historique national depuis avril 2000.

Site archéologique de Tareyanagi
垂柳遺跡
Image illustrative de l’article Site archéologique de Tareyanagi
Localisation
Pays Drapeau du Japon Japon
Région Tōhoku
Préfecture Aomori
Village Inakadate
Coordonnées 40° 37′ 56″ nord, 140° 33′ 57″ est
Altitude 30 m
Superficie 0,4 ha
Géolocalisation sur la carte : préfecture d'Aomori
(Voir situation sur carte : préfecture d'Aomori)
Site archéologique de Tareyanagi
Site archéologique de Tareyanagi
Géolocalisation sur la carte : Japon
(Voir situation sur carte : Japon)
Site archéologique de Tareyanagi
Site archéologique de Tareyanagi
Histoire
Période Yayoi VIIIe siècle av. J.-C.-IIIe siècle

Localisation

Le site archéologique de Tareyanagi est situé dans le sud-est de la ville d'Inakadate (préfecture d'Aomori), dans le nord de la région de Tōhoku, sur l'ile de Honshū, au Japon. À une altitude d'environ 30 m[1], il s'étend sur une superficie d'approximativement 4 000 m2, dans le quartier Tareyanagi[2] - [3].

Description

Le site archéologique de Tareyanagi est constitué d'une bande de terre d'environ 4 000 m2, près de la route nationale 102 (ja) qui relie, dans la préfecture d'Aomori, Hirosaki à Towada. Lors de sa découverte, les vestiges de 656 rizières, dont l'étendue variait de 22,43 m2 à 1,11 m2, composaient son mobilier archéologique[4] - [5]. Une étude stratigraphique du sol a révélé des couches sédimentaires successives résultant d'inondations qui ont parfois apporté de la cendre volcanique engendrée par l'activité éruptive des monts Hakkōda situés à l'est d'Inakadate. Quelques-unes de ces strates géologiques sont marquées d'empreintes de pieds humains correspondant à des enfants ou à des adultes[4].

Dans les années 2010, 131 champs de riz séparés par des canaux d'irrigation ont été reconstitués et sont exposés à l'air libre[6].

Historique

Dans les années 1930, au cours de la construction de la route nationale 102, des artéfacts archéologiques sont extraits du sous-sol. En 1950, l'archéologue japonais Nobuo Itō (ja) (1908-1987) date de la période Yayoi (800 av. J.-C.-250 apr. J.-C.) les objets en terre cuite déterrés le long du chantier de la RN 102[7]. En 1956, au cours de l'aménagement de nouvelles terres arables à Inakadate, de nouveaux artéfacts sont exhumés, certains présentent des traces de son de riz. Un an plus tard, l'archéologue Teruya Esaka (ja) (1919-2015) les range parmi le matériel archéologique de la période Jōmon (~15 000 av. J.-C.-300 av. J.-C.). L'année suivante, dans le quartier Tareyanagi d'Inakadate, des fouilles archéologiques conduites par Itō mettent au jour des outils de pierre taillée et plus de 200 grains de riz carbonisés[7]. En 1981, l'établissement d'un chantier pour la construction d'une route près du village d'Inakadate met au jour des traces d'anciennes rizières[8] - [9] - [10] - [11]. Des fouilles du sous-sol révèlent alors que le riz est cultivé dans la région depuis plus de deux mille ans[8] - [6] - [12]. Au bout de deux ans, sur une superficie de 8 000 m2, 656 traces d'anciennes rizières sont découvertes[7]. L'enquête archéologique prend fin en 1997[7], et le site, appelé Tareyanagi, est classé site historique national le [13]. Il contient des traces archéologiques de champs de riz de la période Yayoi (~400 av. J.-C.- ~250)[6].

Impact scientifique

La période Yayoi s'ouvre avec l'arrivée dans le nord du Kyūshū, île située au sud-ouest de Honshū, de vagues d'immigrants venus du continent asiatique. La technique de la riziculture, originaire de Chine, se répand dans l'archipel japonais, repoussant progressivement les chasseurs-cueilleurs de la période Jōmon vers le nord-est. Des sociétés humaines organisées autour de champs de riz inondés apparaissent[14] - [15]. Avant la confirmation de la datation du site de Tareyanagi en 1983[7], l'hypothèse la plus communément admise dans la communauté scientifique établissait à la fin de la période Yayoi l'implantation de la culture agricole du Kyūshū dans le nord-ouest de Honshū, les conditions climatiques de la région étant considérées peu favorables au développement d'une riziculture et les poteries découvertes ressemblant à celles, datant de la période Jōmon, de sites de Hokkaidō[10] - [1] - [16].

Conservation

De nombreux artéfacts archéologiques découverts sur le site de Tareyanagi sont conservés et exposés dans le centre des biens culturels enfouis d'Inakadate qui se trouve à quelques mètres du site. Le centre, aussi appelé musée d'Ianakadate, présente, de plus, une exposition permanente d'outils agricoles utilisés traditionnellement dans la riziculture locale[17]. Une salle comprend une partie des rizières sorties de terre, une superficie de 140 m2 sur laquelle tout visiteur peut librement circuler[18].

Notes et références

  1. (ja) Asahi Shinbun, « 垂柳遺跡 » [« Site archéologique de Tareyanagi »], sur Kotobank, (consulté le ).
  2. Kasai 2015, p. 69.
  3. (ja) Institut d'études géographiques du Japon, « GSI Maps » (consulté le ).
  4. (ja) Mairie d'Inakadate, « 垂柳(たれやなぎ)遺跡ってなあに? » [« Site archéologique de Tareyanagi : de quoi s'agit-il ? »](Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur www.vill.inakadate.lg.jp, (consulté le ).
  5. Kasai 2015, p. 69, 71.
  6. (ja) Préfecture d'Aomori, « 垂柳遺跡 » [« Site archéologique de Tareyanagi »], sur Guide touristique de la préfecture d'Aomori, (consulté le ).
  7. (ja) Mairie d'Inakadate, « 垂柳遺跡小史 » [« Site archéologique de Tareyanagi : aperçu historique »](Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?), sur www.vill.inakadate.lg.jp, (consulté le ).
  8. (en) Yoko Hani, The Japan Times, « Homegrown art », sur japantimes.co.jp, (consulté le ).
  9. Kasai 2015, p. 68-69.
  10. Iwao Seiichi, Iyanaga Teizō, Yoshida Shōichirō et al., « 101. Inasaku », Dictionnaire historique du Japon, vol. 9, no 1, , p. 52 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  11. (ja) Préfecture d'Aomori, « 垂柳遺跡 » [« Site archéologique de Tareyanagi »], sur www.pref.aomori.lg.jp, (consulté le ).
  12. Kasai 2015, p. 34, 68.
  13. (ja) Agence pour les Affaires culturelles, « 垂柳遺跡 » [« Site archéologique de Tareyanagi »], sur Cultural Heritage Online (consulté le ).
  14. Jean-Paul Demoule, Pierre Souyri, Laurent Nespoulous et al., Archéologie et patrimoine au Japon, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, (1re éd. 2008), 146 p. (ISBN 978-2-7351-1547-1, OCLC 893677506, lire en ligne), p. 25, 36, 42.
  15. Naomichi Ishige (trad. Emmanuel Marès), L'Art culinaire au Japon, Nîmes, Lucie Éditions, coll. « Histoire et patrimoine », , 280 p. (ISBN 978-2-35371-135-2 et 2353711359, OCLC 801813260), p. 27-30.
  16. (ja) Yasuhiro Okada, « 連載企画『縄文遊々学』 » [« Série d'articles : les caractéristiques de la période Jōmon »], Préfecture d'Aomori, (consulté le ).
  17. (ja) Asahi Shinbun, « 田舎館村埋蔵文化財センター+田舎館村博物館 » [« Centre des biens culturels enfouis d'Inakadate, musée d'Inakadate »], sur Kotobank, (consulté le ).
  18. (ja) Préfecture d'Aomori, « 田舎館村埋蔵文化財センター » [« Centre des biens culturels enfouis d'Inakadate »], sur Guide touristique de la préfecture d'Aomori, (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • (ja) Yukio Kasai, 田んぼアートのキセキ [« Les merveilles du tambo art »], Tokyo, Shufu to seikatsu sha (en), , 167 p. (ISBN 978-4-391-14720-9, OCLC 914161433, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

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Articles connexes

Lien externe

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