AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Sisowath Monireth

Le prince Sisowath Monireth (សម្តេចក្រុមព្រះ ស៊ឞសុវត្ថិ មុនឞរ៉េត ; nĂ© le et mort vers septembre 1975) Ă©tait un prince cambodgien de premier rang (preah ang mchas áž–áŸ’ážšáŸ‡ážąáž„áŸ’áž‚áž˜áŸ’áž…áž¶ážŸáŸ‹) et homme d'État, fils du roi Sisowath Monivong.

Sisowath Monireth
សម្តេចក្រុមព្រះ ស៊ឞសុវត្ថិ មុនឞរ៉េត
Illustration.
Fonctions
RĂ©gent du Cambodge
–
(2 mois et 7 jours)
PrĂ©dĂ©cesseur Chuop Hell (en)
Successeur Norodom Sihanouk
Premier ministre du Cambodge
–
(1 an, 1 mois et 28 jours)
Monarque Norodom Sihanouk
Prédécesseur Son Ngoc Thanh
Successeur Sisowath Youtevong
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Phnom Penh
Date de décÚs Estimée en septembre 1975 (à 65 ans)
PĂšre Sisowath Monivong

Sisowath Monireth
Premiers ministres du Cambodge

Prétendant à la succession de son pÚre en 1941, il doit laisser le trÎne à son neveu Norodom Sihanouk. Saint cyrien, il organise la premiÚre armée cambodgienne à la fin du protectorat et occupe de multiples postes ministériels aprÚs la Seconde Guerre mondiale, et ce jusqu'en 1956.

Présent à Phnom Penh en 1975 lors de la chute de la République khmÚre et malgré sa Légion d'honneur, l'accÚs à l'ambassade de France lui est refusé ; il meurt peu aprÚs, victime comme bon nombre de ses compatriotes du régime khmer rouge.

Biographie

Il fait son cursus scolaire dans un lycĂ©e prĂšs de Nice (institution Montaigne Ă  Vence), avant d’intĂ©grer l’École spĂ©ciale militaire de Saint-Cyr[1].

De 1934 à 1937, il est secrétaire général du roi, son pÚre, puis de 1937 à 1939, délégué auprÚs des affaires sociales, de la santé et des sports.

Toujours en 1934, il crĂ©a le premier mouvement scout cambodgien (Angkar Khemarak Kayarith) qui se dĂ©veloppa dans plusieurs provinces et regroupa plus de 1 000 membres.

Le , il entre dans la LĂ©gion Ă©trangĂšre. Il est nommĂ© sous-lieutenant le . en , il est affectĂ© au 1er rĂ©giment Ă©tranger et dĂ©tachĂ© au 2e rĂ©giment d'infanterie coloniale et participe aux combats de la Seconde Guerre mondiale bataille de France. La mĂȘme annĂ©e, il est nommĂ© chevalier de la LĂ©gion d’honneur. Son comportement lui vaudra d’ĂȘtre citĂ© Ă  l’ordre de l’armĂ©e française, d’obtenir la Croix de guerre 1939-1945 et d’ĂȘtre nommĂ© lĂ©gionnaire de premiĂšre classe d’honneur[2]. Il est dĂ©mobilisĂ© comme son frĂšre Sisowath Monipong, officier de l’armĂ©e de l’air française, fin et se retire avec lui Ă  Nice[3].

En 1941, il est le principal prĂ©tendant de la lignĂ©e des Sisowath pour succĂ©der Ă  son pĂšre, Sisowath Monivong, mais les autoritĂ©s coloniales lui prĂ©fĂšrent son neveu Norodom Sihanouk, peut-ĂȘtre parce qu'elles trouvent ce dernier plus docile et reprochent Ă  Monireth ses sympathies pour les milieux indĂ©pendantistes.

Nommé lieutenant le . Il est promu capitaine à titre étranger en 1946 et chef de bataillon en 1954[2].

Le prince resta nĂ©anmoins l’hĂ©ritier au trĂŽne pendant tout le (premier) rĂšgne de Norodom Sihanouk.

AccusĂ© en juillet 1942 d’avoir soutenu les manifestants indĂ©pendantistes de la rĂ©volte des ombrelles, Monireth est rappelĂ© au service du au au 5e rĂ©giment Ă©tranger d'infanterie et envoyĂ© en exil dans un camp de lĂ©gionnaires du Tonkin, puis assignĂ© Ă  rĂ©sidence Ă  cĂŽtĂ© de Kampot[4].

Entre 1944 et 1945, il retrouve le poste de secrétaire général du roi, mais cette fois-ci au service de son neveu.

Le , aprĂšs la dĂ©faite du Japon impĂ©rial et l'arrestation de Son Ngoc Thanh, mis au poste de Premier ministre par les autoritĂ©s nipponnes, l'administration coloniale remise en place confie Ă  Sisowath Monireth la tĂąche de former un nouveau gouvernement. Il en profitera pour entamer des nĂ©gociations sur l'« avenir du Cambodge », obtenant que le roi bĂ©nĂ©ficie d'une certaine autonomie dans l’administration des questions internes, La France gardant la haute main sur les affaires Ă©trangĂšres, la dĂ©fense et le contrĂŽle des minoritĂ©s ethniques[5].

En plus de la conduite de ce gouvernement, il dirigera aussi les ministĂšres de l'IntĂ©rieur et de la dĂ©fense nationale. À ce titre, il crĂ©a la premiĂšre armĂ©e cambodgienne moderne, avec l’assentiment des Français. Il utilisa Ă  cet effet les membres des anciens bataillons coloniaux dĂ©mobilisĂ©s : ceux-ci formĂšrent les cadres d’une troupe dont la mission, conformĂ©ment Ă  la convention militaire franco-khmĂšre signĂ©e le , devait soutenir le pouvoir royal, prĂ©server la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure et dĂ©fendre les frontiĂšres. Il crĂ©a aussi une Ă©cole d’officiers qui ouvrit ses portes le et Ă  laquelle il invita Ă  s’inscrire tous les jeunes entre 18 et 25 ans titulaires d’un diplĂŽme d’études supĂ©rieures[6].

Le , à la suite de la victoire du parti démocrate aux élections, Sisowath Monireth doit céder son poste de Premier ministre au prince Sisowath Youtevong[7].

En 1947 et 1948, il est vice-président du conseil de régence.

En 1950, il est nommĂ© major gĂ©nĂ©ral, chargĂ© de gĂ©rer le personnel du palais royal, puis, de 1950 Ă  1952, inspecteur gĂ©nĂ©ral de l’armĂ©e royale cambodgienne.

L’indĂ©pendance du Cambodge acquise, il devient son premier ambassadeur Ă  Paris, de 1954 Ă  1955[8].

En 1955, il est nommĂ© conseiller militaire du roi Norodom Suramarit, poste qu’il conservera jusqu’à la mort de celui-ci en 1960.

Le , Norodom Sihanouk le nomme ministre de « l’assainissement gĂ©nĂ©ral » ; une de ses premiĂšres mesures sera de proposer une juridiction spĂ©ciale et indĂ©pendante, chargĂ©e de traiter les dossiers de personnalitĂ©s soupçonnĂ©es de corruption. Le chef de l’État demande la dĂ©mission de son ministre, mais celui-ci refuse. Il faudra donc attendre le et la crĂ©ation d’un nouveau gouvernement pour qu’il quitte son ministĂšre[9].

Du 6 avril au , en tant que prĂ©sident du conseil de rĂ©gence, il assure l’intĂ©rim Ă  la tĂȘte du pays, Ă  la suite de la mort du roi Norodom Suramarit et avant que Norodom Sihanouk ne fasse dĂ©clarer le trĂŽne vacant, pour conserver son titre de chef de l’État et poursuivre ses activitĂ©s politiques[10].

À cette occasion, Monireth devait, non sans une certaine amertume, renoncer Ă  toute ambition monarchique, mais Sihanouk doutait de la sincĂ©ritĂ© de cette rĂ©signation. Il faut dire que si les relations entre les deux hommes ne furent jamais chaleureuses, le neveu Ă©tait par contre convaincu de la loyautĂ© de son oncle et n’hĂ©sitait pas Ă  faire appel Ă  lui en cas de crise sans pour autant lui donner de pouvoir. Avec sa formation Ă  l’École spĂ©ciale militaire de Saint-Cyr et son passĂ© dans l’armĂ©e française, il aurait certainement Ă©tĂ© plus Ă  mĂȘme de diriger l’armĂ©e cambodgienne que ne le firent Lon Nol ou Sisowath Sirik Matak, mais Sihanouk s’y refusera toujours. Dans ses moments de dĂ©prime il dĂ©plorait qu'on le considĂšre comme « un buffle que l’on monte pour traverser un champ immergĂ© ». Si en public sa conduite Ă©tait irrĂ©prochable, en privĂ© il se dĂ©solait des « enfantillages de son neveu »[11].

De 1960 Ă  1963, il est Ă  nouveau inspecteur gĂ©nĂ©ral de l’armĂ©e royale cambodgienne. Le , il est promu gĂ©nĂ©ral, mais Ă  titre honorifique. De 1963 Ă  1970, il est conseiller militaire auprĂšs de Norodom Sihanouk.

De mars Ă  mai 1973, il est mis aux arrĂȘts par le rĂ©gime de Lon Nol.

En avril 1975, peu aprĂšs que les troupes khmĂšres rouges aient investi Phnom Penh et remportĂ© la guerre civile cambodgienne commencĂ©e en 1967, il se prĂ©sente Ă  l’ambassade de France, oĂč on lui refusa l’asile[12] - [note 1]. Il aurait Ă©tĂ© exĂ©cutĂ© en septembre 1975[13].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Sisowath Monireth » (voir la liste des auteurs).

Notes

  1. François Bizot ne donne pas de date, mais rapporte que l’évĂ©nement s'est dĂ©roulĂ© aprĂšs le dĂ©part du prince Sisowath Sirik Matak de l'ambassade qui a eu lieu le 20 avril 1975.

Références

  1. (en) « Genealogy », Cambodia - The Varman Dynasty (consulté le )
  2. « Sisowath Monireth », Biographies, sur Le fanion vert et rouge (consulté le )
  3. « Nouvelles brĂšves », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  4. (fr) Jean-Marie CambacĂ©rĂšs, Sihanouk : le roi insubmersible, Le Cherche midi, coll. « Documents », , 459 p. (ISBN 9782749131443, prĂ©sentation en ligne), « De l’accession au trĂŽne Ă  l’indĂ©pendance », p. 35
  5. (en) David Porter Chandler, The Tragedy of Cambodian History : Politics, War, and Revolution Since 1945, Yale University Press, , 414 p. (ISBN 9780300057522, présentation en ligne), chap. 1 (« In search of independance 1945 - 1950 »), p. 27
  6. (en)Frank Tatu, « The First Indochina War, 1945-54 », A Country Study: Cambodia, sur https://www.loc.gov, Library of Congress, (consulté le )
  7. (fr) Philippe Preschez, Essai sur la démocratie au Cambodge, vol. 4, Centre d'étude des relations internationales, coll. « Recherches, Fondation nationale des sciences politiques », , 134 p., p. 23
  8. Ambassade royale du Cambodge en France, « Les précédents Ambassadeurs », sur http://www.ambcambodgeparis.info (consulté le )
  9. « 1956 », Chronologie de l'histoire récente du Cambodge * 1945 - 1960, sur Cambodia online, (consulté le )
  10. (en) « Cambodia », Nations and Territories, sur World Statesmen.org (consulté le )
  11. (en) David Porter Chandler, The Tragedy of Cambodian History : Politics, War, and Revolution Since 1945, Yale University Press, , 414 p. (ISBN 9780300057522, présentation en ligne), chap. 3 (« Sihanouk unopposed 1955 - 1962 »), p. 115
  12. François Bizot, Le Portail, Paris, Éditions de la Table Ronde, coll. « Vermillon », , 397 p. (ISBN 978-2-7028-6131-8 et 2-7028-6131-8, prĂ©sentation en ligne), p. 257 - 258
  13. « Samdech Krom Preah Sisowath Monireth », Royal and noble lineages – Cambodia - Index of persons, sur rootsweb (consultĂ© le )

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.