Siegfried Laske

Fils d'un migrant allemand et d'une péruvienne originaire de Huacho, Siegfried Laske a grandi dans le district de Miraflores, à Lima. Avec Julio Ramón Ribeyro et Emilio Rodriguez Larraín, il fait sa scolarité au Collège Champagnat. De façon précoce, Laske suit les cours de l'École des Beaux Arts de Lima. En plus de s'imprégner des controverses locales autour de l'abstraction et de l'indigénisme en peinture, Laske se forme aux différentes techniques classiques[1].

Après deux séjours en Argentine et au Brésil, et une première exposition à Lima en 1951, Laske obtient une bourse d'études pour poursuivre sa formation artistique en Italie. Il s'y rend en 1955 et découvre l'oeuvre de peintres européens comme Cézanne, Picasso, Matisse et Klee qui vont influencer sa peinture, notamment dans son rapport à la couleur. En 1956, Laske s'installe définitivement à Paris[2].

Marqué par un fort engagement politique de gauche, Laske côtoie en France de nombreux artistes et intellectuels de sa génération qui, comme lui, viennent du Pérou attirés par l’Europe: Alfredo Ruiz Rosas, Julio Ramón Ribeyro, Jorge Piqueras, Michel Grau, les frères Max et Herman Braun-Vega, Luis Loayza et autres. À partir des années 1970, la production artistique de Laske rencontre le succès sur le marché de l'art italien. Durant la décennie suivante de 1980, ce succès se prolonge au Pérou, où Laske cumule les expositions au sein d'institutions prestigieuses. L'instabilité politique de la décennie suivante avec le Sentier lumineux et le gouvernement d'Alberto Fujimori, comme l'essor de l'art contemporain tendent néanmoins à limiter sa présence et provoquent son repli en France. En juin 2014, l'institut culturel péruvien Nord-américain (ICPNA) a organisé une exposition rétrospective de l’œuvre du peintre[3].

Laske se distingue par sa maîtrise de la technique du craquelé, un procédé spécifique de préparation de la toile [4]. Pourtant, son œuvre est plus vaste. Selon les critiques Jorge Villacorta et Luis Eduardo Wuffarden:

« La Première chose qui surprend en revisitant l'itinéraire professionnel de Laske est sa constante fluctuation au cours du temps. L'artiste évolue depuis une figuration à la thématique sociale vers une abstraction pure mais chargée de significations et, de là, aux paysages sud-américains ou méditerranéens, pour retourner à une matrice non figurative qui, à son tour, ouvre la voie à de nouvelles formes de représentation. Tous ces changements constituent, pourtant, des moments divers dans l'évolution d'un même et cohérent regard »[5].

• 1951. Cinq jeunes peintres (Siegfried Laske, Herman Braun, Max Braun, Michel Grau, Alejandro Romualdo), Municipalité de Miraflores, Lima (Pérou)[6].  
• 1955. Première exposition individuelle dans La Galerie de Lima (Pérou).
• 1959. Institut d'art contemporain (IAC), Lima (Pérou).
• 1963. Galerie Lorenzelli, Bergame (Italie).
• 1964. Institut d'Art Contemporain (IAC), Lima (Pérou).
• 1966. Galerie Lorenzelli, Bergame, (Italie).
• 1967. Trois peintres péruviens. Galerie Latino-américaine de la Maison des Amériques, La Havane, (Cuba).
• 1968. Galerie Moncloa, Lima (le Pérou).
• 1970. Galerie Lorenzelli, Bergame (Italie).
• 1973. Salon De Mai, Paris (France).  
• 1974. Salon De Mai, Paris (France).
• 1975. Galerie Lorenzelli, Bergame (Italie).
• 1976. Galerie Lorenzelli, Bergame (Italie).
• 1978. Galerie Ivonne Briceño, Lima (Pérou).  
• 1982. Galerie Trilce, Lima (Pérou).
• 1984. Rétrospective. Salle d'Art Petroperú (Lima).
• 1988. Galerie Trilce, Lima (Pérou).
• 1991. Centre Culturel de la Municipalité de Miraflores, Lima (Pérou).

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