Accueil🇫🇷Chercher

Sextus Afranius Burrus

Sextus Afranius Burrus est un chevalier romain. Administrateur des biens de l'impératrice Livie, il est nommé préfet du prétoire par l'empereur Claude en 51. Allié à Sénèque, il exerce selon Tacite une influence modératrice au début du règne de Néron, et décède en 62, de mort naturelle.

Sextus Afranius Burrus
Biographie
Naissance
Vers
Vasio
Décès
Époque
Allégeance
Activité
Gens
Statut
Autres informations
Grade militaire

Biographie

La date de naissance de Burrus n'est pas déterminée avec précision, elle se situe entre 10 av. J.-C. et 7 ap. J.-C.[1] Il est originaire de Vasio Vocontiorum (actuelle Vaison-la-Romaine) en Gaule narbonnaise, dont il est le patron, selon une inscription de Vasio[2]. Selon Meffre, son père, ou plutôt son grand-père, pourrait avoir servi comme auxiliaires voconses sous le commandement de Lucius Afranius, légat de Pompée, et obtenu ainsi la citoyenneté romaine et la patronyme Afranius[1].

Après avoir servi comme tribun militaire[3], il devient procurateur, administrant une des propriétés de la res privata de l'impératrice Livie jusqu'à la mort de celle-ci en 29 ap. J.-C. Selon Hans-Georg Pflaum, cette propriété serait en Chersonèse de Thrace (aujourd'hui presqu'île de Gallipoli), localisation que Ségolène Dumougin juge conjecturale[1].

En 41, Claude le nomme procurateur en Galatie Pamphylie, riche province d'Asie mineure[4]. Une inscription honorifique découverte à Aksu (actuelle Turquie) témoigne de sa présence dans cette province[5]. La fortune de Burrus est probablement considérable, grâce à ses fonctions lucratives comme procurateur, et vu les localisations variées de ses affranchis dont témoignent des inscriptions à Vasio, à Lucques[6], à Attiggio[7], à Rome[4]. Selon l'usage de l'évergésie, Burrus a pu faire profiter de sa richesse Vasio dont il est le patron, peut-être selon Y. de Kisch en finançant la construction du théâtre municipal[4].

En 51, à l'instigation d'Agrippine selon Tacite[8], Claude remplace les deux préfets du prétoire qu'elle juge trop dévoués à Britannicus. Leur successeur Burrus devient seul titulaire de cette charge[9]. Après la mort de Claude en 54, Burrus exerce avec Sénèque une influence positive durant les cinq premières années du règne de Néron[10]. Mais après la mort de Britannicus (février 55), Burrus et Sénèque se partagent les maisons et les propriétés du jeune défunt, attitude étrange pour des responsables à la morale austère. Tacite[11] insinue qu’il s’agit là d’un cadeau forcé de Néron visant à faire oublier le meurtre de Britannicus[4].

Burrus est préfet du prétoire pendant onze ans[12] et meurt à ce poste en 62 de mort naturelle, des suites d’une maladie de la gorge, probablement un cancer. Suétone affirme que Néron lui envoya un poison en guise de remède pour sa gorge[13].

Références culturelles

  • Le personnage de Burrus apparaĂ®t dans la pièce de Jean Racine, intitulĂ©e Britannicus, qui s'appuie sur les Ă©crits de Tacite. Racine y fait des adaptations personnelles afin de crĂ©er un contexte plus tragique.
  • Il apparaĂ®t Ă©galement dans la bande dessinĂ©e Murena de Dufaux et Delaby.

Références

  1. Meffre et du Guerny 2016, p. 125.
  2. Inscription CIL XIII, 05842
  3. Rossignol 2016, p. 17.
  4. Meffre et du Guerny 2016, p. 126.
  5. AE 2008, 1427
  6. CIL XI, 1531.
  7. AE 1994, 00593
  8. Tacite, Annales, XII, 42.
  9. de Laet 1943, p. 89.
  10. Petit 1974, p. 93-94.
  11. Tacite, Annales, XIII, 18.
  12. de Laet 1943, p. 94.
  13. Suétone, Néron, 35.

Voir aussi

Bibliographie

  • Sigfreid J. de Laet, « La prĂ©fecture du prĂ©toire sous le Haut-Empire et le principe de la collĂ©gialitĂ© », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 22, no 1.2,‎ , p. 73-95 (lire en ligne).
  • JoĂ«l-Claude Meffre et Jacques du Guerny, « Vasio Vocontiorum : essai sur quelques-unes de ses Ă©lites, leur rĂ´le dans l’obtention du foedus des Voconces et l’enrichissement de la ville », Revue archĂ©ologique de Narbonnaise, t. 49,‎ , p. 113-132 (lire en ligne).
  • Paul Petit, Histoire gĂ©nĂ©rale de l’Empire romain, Seuil, , 800 p. (ISBN 2020026775).
  • BenoĂ®t Rossignol, « Les Ă©lites de Narbonnaise de leur citĂ© jusqu’au cĹ“ur du pouvoir romain : Ă©tudes de cas et contexte historique. Introduction », Revue archĂ©ologique de Narbonnaise, t. 49,‎ , p. 9-23 (lire en ligne).

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.