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Serge Mongeau

Serge Mongeau (né le à Montréal), est un médecin, écrivain, éditeur et père de la simplicité volontaire au Québec.

Serge Mongeau
Description de cette image, également commentée ci-après
Serge Mongeau lors du Salon du livre de Montréal en 2010
Naissance
à Montréal
Nationalité Canadienne
Pays de résidence Canada
Profession
Activité principale

Biographie

Serge Mongeau grandit dans le quartier de Villeray situé a l'est de Montréal[1]. Deuxième d'une famille de quatre enfants, il passa son enfance dans une famille modeste, sa mère étant femme au foyer et son père vendeur dans un magasin d'appareils photographiques. Il entama des études classiques au Collège Sainte-Croix, où il découvrit sa passion pour aider les autres en rejoignant les Scouts[1]. Afin de combler ses désirs d'aider les plus démunis, il étudiera la médecine à l’Université de Montréal et pratiquera la médecine générale pendant deux années. Il retourne ensuite aux études à la même université et obtient une maîtrise en organisation communautaire. Il travaillera ensuite au Centre de planification familiale du Québec. Il s'intéressa aussi beaucoup aux questions de l'Avortement et de la Contraception car, il pense que les moyens de contraceptions devraient êtres plus accessibles[2].Il écrit un Cours de sexologie, ouvrage en cinq tomes qui connaît un bon succès. Jusqu'en 1970, il publie onze livres aux Éditions du Jour[3].

Avec son ami et collègue Gérald Godin il décide de s'intégrer a la politique québécoise en fondant l'hebdomadaire Québec-Presse,hebdomadaire qualifié de gauche. Cela va le mener a militer pour le Parti québécois et lors de l'élection générale québécoise de 1970[2], il est candidat indépendant dans la circonscription de Taillon[4]. En , il participe à la fondation du Mouvement pour la défense des prisonniers politiques québécois et en est le trésorier[5].

Pendant la crise d'Octobre, après l'instauration de la Loi des mesures de guerre, il est jeté en prison sans accusation ni mandat le .Selon lui même, la police avait des bonnes raisons de croire qu'il était relié au Front de libération du Québec même si officiellement, il n'y était relié d'aucune manière. Il y passera une dizaine de jours ou selon lui, il serait maltraité.

Il créa avec des syndicalistes et son ami Gaston Miron le Mouvement pour la défense des prisonniers politiques du Québec à la suite de la détention sans preuve de Pierre Vallières et de Charles Gagnon qui étaient soupçonnés d'être des membres du FLQ[2].

Après 2 ans de pratiquer la médecine au Québec, il décide d'abandonner la médecine pour s'impliquer dans l'organisation communautaire. Cet aventure le mènera dans des pays pauvres comme le Chili et Haiti. Il sera présent le jour du Coup d'État de 1973 au Chili, évènement qui le marquera fortement et qui le mènera a écrire le livre Le rêve écrasé Québec-Chili 1973[2].

De retour au Québec, il devient directeur du Centre local de services communautaires de Saint-Hubert. Puis en 1978, il passe à plein temps à l’édition et à l’écriture. Il devient directeur de la collection « Santé » chez Québec/Amérique, où il publie une première version de son livre sur la simplicité volontaire. En 1986, il passe aux éditions Libre Expression, en tant que directeur de la collection « Paix ». Puis en 1992, avec quelques amis, il fonde la maison d’édition Écosociété. Celle-ci publie des livres traitant de problématiques sociales, économiques et écologiques.

Après avoir vécu à l’île d'Orléans pendant vingt ans, il revient à Montréal en 2008.

Lors de l'élection générale québécoise de 2008, Serge Mongeau se présente comme candidat de Québec solidaire dans la circonscription d'Hochelaga-Maisonneuve. Il se classe au troisième rang, avec 12,9 % des votes.

Le , il participe avec 5 autres militants du groupe Extinction Rebellion Québec à un blocage de quelques heures des bureaux du premier ministre François Legault à Montréal[6].

Crise d'Octobre

La Crise d'Octobre a eu un impact sur Mongeau car il était soupçonné par le gouvernement de faire partie du FLQ et, en raison des mesures de guerre mises en place, Serge a été arrêté sans raison a son domicile la nuit du 16 octobre 1970. Selon Serge Mongeau lui-même, il y avait des doutes que le gouvernement le prenne pour un membre du FLQ[2] « Selon la Loi des mesures de guerre, on n'a pas à la justifier. Je n'ai aucun moyen de me défendre; j'ai perdu mes droits. Mais en y réfléchissant bien, je comprends que je dois m'avouer coupable de plusieurs qui semblent inacceptables dans notre société "juste" : je collabore régulièrement à un hebdomadaire qui conteste l'ordre établi, Québec-Presse [...] J'ai manifesté ouvertement des opinions politiques durant la dernière campagne électorale en tentant de me faire élire comme candidat du Parti québécois dans Taillon [...] Enfin, faute suprême, je fais partie du comité exécutif du Mouvement pour la défense des prisonniers politiques québécois (MDPPQ) »[3]. Après cela, il sera incarcéré pour une durée de 7 jours au centre Parthenais a Montréal. Selon Mongeau, les conditions de détention seront particulièrement difficiles, ce qui le poussera à écrire un livre en un temps record, il intitulera son livre Kidnappé par la police[4].

Carrière d'auteur

En 1971, Serge Mongeau réfléchit à une nouvelle approche intégrée de santé personnelle et collective qui stipule que la plupart des maladies de ce monde sont environnementales et qu'elles résultent du mauvais mode de vie des gens. Suivant cette théorie, il élaborera quelque temps après les bases de la Simplicité volontaire. Il publiera un livre sur ce sujet intitulé La simplicité volontaire, plus que jamais. Un succès assez retentissant car il sera vendu à 30 000 exemplaires[2].

En 1973, après 2 ans à pratiquer la médecine, il décide d'arrêter de pratiquer la discipline et de voyager, il ira en Haïti et au Chili. C'est d'ailleurs dans ce dernier où il verra de ses propres yeux le Coup d'État de 1973 au Chili, cela le marquera profondément et écrira tout son ressentit dans son livre; Le rêve écrasé Québec-Chili, parut en 1973[2].

Mongeau est auteur et directeur de collection chez Québec Amérique, il dirigera la production de 4 livres pour ensuite accepter la proposition de Libre expression de diriger une collection sur la paix[6].

De 1987 à 1992, il publiera huit livres. Cependant, toujours en 1992, Serge Mongeau sent que sa maison d'édition ne partage pas tout à fait les mêmes valeurs que lui. Il décide donc de fonder les Éditions Écosociété avec une mission très simple « de publier des ouvrages critiques dans le but de poursuivre l'édification d'une écosociété plus humaine, libre et transparente où les rapports sociaux sont plus égalitaires et qui favorise une plus grande participation de citoyens et des citoyennes dans la sphère politique... ».Le 4 juin 2009, la Loi 9 a finalement été acceptée par l'Assemblée Nationale du Québec après qu'Écosociété ait réussi à faire signer une pétition de 20 000 signataires. Loi qui par ailleurs, permettait de prévenir l'utilisation abusive des tribunaux et favorisait

la liberté d'expression et la participation des citoyens au débat publique[2].

Bibliographie

  • Naissances planifiĂ©es. Pourquoi? Comment?, en collaboration avec Hubert Charbonneau, Éditions du Jour, MontrĂ©al, 1966, 153 pages
  • Cours de sexologie, Éditions du Jour, MontrĂ©al, 1967-1970, en cinq tomes :
    1. De la fécondation à l'âge adulte, 1967
    2. Les âges de l'amour et les rapports sexuels, 1968
    3. La grossesse et la planification familiale, 1967
    4. Les difficultés sexuelles de l'individu et du couple, 1968
    5. Sexualité et société. La vieillesse, 1970
  • Évolution de l'assistance au QuĂ©bec. Une Ă©tude historique des diverses modalitĂ©s d'assistance au QuĂ©bec, des origines de la colonie Ă  nos jours, Éditions du Jour, MontrĂ©al, 1967, 123 pages (travail de l'auteur pour sa maĂ®trise en service social, option organisation communautaire)
  • L'avortement, en collaboration avec RenĂ©e Cloutier, Éditions du Jour, MontrĂ©al, 1968, 173 pages
  • KidnappĂ© par la police, Éditions du Jour, MontrĂ©al, 1970, 128 pages ; et, en rĂ©Ă©dition augmentĂ©e d'une prĂ©face et d'un appendice, KidnappĂ© par la police, Éditions ÉcosociĂ©tĂ©, MontrĂ©al, 2001, 187 pages, (ISBN 2-921561-58-1)
  • Vivre en santĂ©, Éditions QuĂ©bec/AmĂ©rique, MontrĂ©al, 1982, 141 pages, (ISBN 2-89037-111-5)
  • Dictionnaire des mĂ©dicaments de A Ă  Z, en collaboration avec Marie-Claude Roy, Éditions QuĂ©bec/AmĂ©rique, MontrĂ©al, 1984, 525 pages, (ISBN 2-89037-180-8)
  • Nouveau dictionnaire des mĂ©dicaments, en collaboration avec Marie-Claude Roy, Éditions QuĂ©bec/AmĂ©rique, MontrĂ©al, 1988, 860 pages, (ISBN 2-89037-375-4)
  • Le RĂŞve Ă©crasĂ© : QuĂ©bec-Chili 1973, Éditions QuĂ©bec/AmĂ©rique, MontrĂ©al, 1990, 268 pages, (ISBN 978-2-89037-482-9)
  • La simplicitĂ© volontaire, Éditions QuĂ©bec/AmĂ©rique, MontrĂ©al, 1985, 151 pages, (ISBN 978-2-89037-254-2) ; et en rĂ©Ă©dition sous le titre La simplicitĂ© volontaire, plus que jamais..., Éditions ÉcosociĂ©tĂ©, 1998, 272 pages, (ISBN 2-921561-39-5)
  • Parce que la paix n'est pas une utopie, Éditions Libre Expression, MontrĂ©al, 1990, (ISBN 978-2-89111-406-6) ; et en rĂ©Ă©dition Parce que la paix n'est pas une utopie, Éditions ÉcosociĂ©tĂ©, MontrĂ©al, 137 pages, (ISBN 2-921561-25-5)
  • La Belle Vie, ou le bonheur dans l'harmonie, Éditions Libre Expression, MontrĂ©al, 1991, 116 pages, (ISBN 978-2-89111-508-7) ; et en rĂ©Ă©dition La Belle Vie, Éditions ÉcosociĂ©tĂ©, MontrĂ©al, 2004, 130 pages, (ISBN 2-923165-01-2)
  • Pour un pays sans armĂ©e, ouvrage collectif sous la direction de Serge Mongeau, Éditions ÉcosociĂ©tĂ©, MontrĂ©al, 1993, 186 pages, (ISBN 2-921561-00-X)
  • L'Ă©cosophie ou la sagesse de la nature, Éditions ÉcosociĂ©tĂ©, MontrĂ©al, 1994, 158 pages, (ISBN 2-921561-06-9)
  • Moi, ma santĂ©. De la dĂ©pendance Ă  l'autonomie, Éditions ÉcosociĂ©tĂ©, MontrĂ©al, 1994, 182 pages, (ISBN 2-921561-20-4)
  • Objecteurs de croissance. Pour sortir de l'impasse : la dĂ©croissance, ouvrage collectif sous la direction de Serge Mongeau, Éditions ÉcosociĂ©tĂ©, MontrĂ©al, 144 pages, (ISBN 978-2-923165-34-9)
  • Non, je n'accepte pas. Autobiographie, tome 1 (1937-1979), Éditions ÉcosociĂ©tĂ©, MontrĂ©al, 2006, 296 pages, (ISBN 2-923165-15-2)
  • Heureux, mais pas content. Autobiographie (1979-2011), Éditions ÉcosociĂ©tĂ©, MontrĂ©al, 2012, 212 pages, (ISBN 978-2-923165-85-1)

Notes et références

  1. Documentation et bibliothèques, Consortium Erudit (lire en ligne)
  2. Pascal Genêt, « Serge Mongeau : portrait d’un éditeur rebelle », Documentation et bibliothèques, vol. 56, no 4,‎ , p. 169–174 (ISSN 0315-2340 et 2291-8949, DOI 10.7202/1029041ar, lire en ligne, consulté le )
  3. Mongeau 2001, p. 103
  4. S'opposant au candidat officiel du Parti québécois, il se présente en tant que candidat « Parti québécois indépendant ». Il obtient 7,6 % des votes.
  5. Mongeau 2001, p. 106
  6. Jean-Thomas Léveillé, « Climat: blocus levé aux bureaux de François Legault », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’articleSerge Mongeau, KidnappĂ© par la police, MontrĂ©al, Éditions ÉcosociĂ©tĂ©, (1re Ă©d. 1970), 187 p. (ISBN 2-921561-58-1, prĂ©sentation en ligne)
  • Pascal GenĂŞt, « Serge Mongeau : portrait d’un Ă©diteur rebelle », Documentation et bibliothèques, vol. 56, no 4,‎ , p. 169-174 (lire en ligne)

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