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Serge Fischer

Serge Fischer, de son nom complet Serge Henri Fischer, né le à Strasbourg où il décède le [1], est un conservateur des bibliothèques français. Nommé à la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU) de Strasbourg en , il entre dans la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Arrêté par la Gestapo à Clermont-Ferrand le [2], il est déporté à Buchenwald dont il réchappe le [3].

Serge Fischer
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Serge Henri Fischer
Pseudonymes
Raoul, Maurice
Nationalité
Formation
Activité
Conjoint
Paulette Amoudruz
Parentèle
François Amoudruz (beau-frère)
Madeleine Rebérioux (belle-sœur)
Plaque commémorative

Biographie

Serge Fischer naît à Strasbourg, en Alsace-Lorraine allemande, au sein d'une famille de la bourgeoisie protestante originaire de Colmar[4]. Il est le fils de Léon Fischer, ingénieur, et de Fanny Moschkovitch, assistante en ophtalmologie à la faculté de médecine de Strasbourg et issue d'une famille juive de Kherson, située à l'époque dans l'Empire russe[5].

Il effectue sa scolarité primaire à Sainte-Marie-aux-Mines et secondaire à Mulhouse lorsque la région passe sous administration française après la Première Guerre mondiale. Il prépare ensuite les licences de sciences physiques et de mathématiques à la faculté des sciences de l'université de Strasbourg avant d'obtenir le certificat d’études supérieures de mathématiques générales et de chimie générale de l’École supérieure de chimie de Mulhouse en [5].

En le jeune homme adhère au Parti communiste français (PCF) et participe par ailleurs à la fondation de l'Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg (AFGES) et du foyer Gallia[4].

Serge Fischer obtient en le diplôme technique de bibliothécaire puis en le diplôme supérieur des bibliothèques. Il est nommé aide de bibliothèque à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNU) en puis bibliothécaire le [6]. Il participe ainsi au déménagement des collections de la BNU vers le Puy-de-Dôme au début de la Seconde guerre mondiale face aux menaces d'invasion de la France par l'Allemagne nazie. À partir de , il est chargé de veiller sur une partie des collections de la BNU et lorsque les Allemands demandent en le retour des ouvrages à Strasbourg, il camoufle une partie des fonds, notamment les documents les plus précieux, pour éviter leur rapatriement en Alsace annexée[3].

Le bibliothécaire s'engage ensuite dans la Résistance sous les pseudonymes de Raoul et de Maurice. En il intègre d'abord le mouvement Combat puis devient durant l'été un des responsables du Front national de lutte pour l’indépendance de la France, lancé le par le PCF[3]. À ce titre, il joue un rôle important dans la résistance locale[7].

En , Raoul Calas charge Serge Fischer de fonder le Front national universitaire pour le Puy-de-Dôme. Il imprime ainsi des fausses cartes d'identité, des cartes d'alimentation et des tracts de la Résistance dont il organise la distribution, notamment aux étudiants alsaciens et lorrains repliés à Clermont-Ferrand avec l'université de Strasbourg. Il redirige les personnes qu'il juge dignes de confiance pour qu'elles s'engagent dans le maquis. Il organise de plus la liaison du Front national avec d'autres mouvements de résistance tels Combat, Franc-Tireur, Libération et l’Armée secrète[3].

Salle de lecture de la bibliothèque Lafayette de Clermont-Ferrand où Serge Fischer a été arrêté en .

Sur dénonciation de Georges Mathieu, étudiant collaborationniste, les forces d'occupation arrêtent Serge Fischer le jeudi , peu après 10 heures du matin, dans la salle de lecture de la Bibliothèque universitaire Lafayette de Clermont-Ferrand. Torturé par Paul Blumenkamp, chef du Sipo-SD de Clermont-Ferrand[2], le bibliothécaire ne parle pas. Il est déporté le vers le camp de concentration de Buchenwald où il continue de conduire des actions de résistance[8].

Plaque commémorative dans l'actuelle bibliothèque universitaire des Lettres et Sciences humaines (site Lafayette) de Clermont-Ferrand.

LibĂ©rĂ© le , il regagne dans des conditions difficiles la France libĂ©rĂ©e. BrisĂ© physiquement et ayant vieilli prĂ©maturĂ©ment, il rejoint Clermont-Ferrand le [3]. Il reprend son activitĂ© professionnelle Ă  la BNU Ă  l’automne . Il est alors chargĂ© d'Ă©valuer les pertes de la bibliothèque durant la guerre, notamment dans les domaines des sciences, de la mĂ©decine et des thèses. Le bureau d'Ă©tudes dont il fait partie conclut ainsi dans un rapport de que 309 010 ouvrages ont Ă©tĂ© dĂ©truits ou endommagĂ©s pendant la guerre[9].

Serge Fischer est nommĂ© conservateur le et termine sa carrière Ă  la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg[7]. Il occupe successivement les postes de responsable de la section des sciences, puis de celles des langues orientales, avant de prendre sa retraite en [3]. Il dĂ©cède le Ă  Strasbourg Ă  l'âge de 69 ans[4].

Vie privée

Serge Fischer épouse le à Clermont-Ferrand Paulette Amoudruz (-), sœur de François Amoudruz et de Madeleine Rebérioux[10].

DĂ©corations

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Bibliothèque nationale et universitaire, Serge Fischer, 1907-1976, Strasbourg, , 39 p. (ISBN 978-2-85923-039-5)
  • Matthieu Arnold, « La rafle du 25 novembre 1943 », Revue d'Histoire et de Philosophie religieuses, vol. 91, no 3,‎ , p. 353–363 (DOI 10.3406/rhpr.2011.1567, lire en ligne, consultĂ© le )
  • FrĂ©dĂ©ric Barbier, Bibliothèques Strasbourg : origines - XXIe siècle, [Paris], Éditions des Cendres, , 444 p. (ISBN 978-2-8592-3060-9)
  • Christophe Didier, « Serge Fischer, un ancien conservateur Ă  l’honneur », La Revue de la BNU, no 3,‎ (ISSN 2109-2761 et 2679-6104, DOI 10.4000/rbnu.3029, lire en ligne, consultĂ© le )
  • Christophe Didier et Madeleine Zeller, MĂ©tamorphoses : un bâtiment, des collections, Strasbourg, Bibliothèque nationale et universitaire, , 349 p. (ISBN 978-2-8592-3056-2)
  • Paul Hagenmuller, Serge Fischer, Ernest Hoepffner et al., De l'universitĂ© aux camps de concentration : tĂ©moignages strasbourgeois, Paris, Les Belles lettres, , 4e Ă©d. (1re Ă©d. 1947), XI-560 p.
  • Françoise Olivier-Utard, « Fischer Paulette [nĂ©e Amoudruz Paulette] », sur maitron.fr, (consultĂ© le )
  • LĂ©on Strauss, « Fischer Serge », sur alsace-histoire.org, (consultĂ© le )
  • LĂ©on Strauss, « Fischer Serge [Pseudonyme dans la RĂ©sistance : Raoul ou Maurice] », sur maitron.fr, (consultĂ© le )

Articles connexes

Liens externes

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