Sayhuite
Sayhuite (ou Saywite) est un site archéologique du Pérou, situé dans la province d'Abancay du département d'Apurimac, district de Curahuasi (es), à 3 500 m d'altitude.
Sayhuite Saywite | ||
Vue générale du site. | ||
Localisation | ||
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Pays | Pérou | |
Département | Apurímac (département) | |
Province | Province d'Abancay | |
Coordonnées | 13° 32′ 50″ sud, 72° 48′ 10″ ouest | |
Altitude | 3 500 m | |
Géolocalisation sur la carte : Pérou
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Histoire | ||
Époque | Empire inca | |
On y accède depuis Abancay par une piste qui, au kilomètre 47, part de la route 3S menant à Cuzco[1].
Histoire
La zone est l'ancienne hacienda Saywite qui appartenait à la famille Valer.
Le site est considéré comme un centre de culte pour les Incas, axé sur l'eau[2]. Dans son ouvrage les Monuments of the Inca l'historien John Hemming (en), cite un récit colonial qui décrit l'intérieur du temple Sayhuite : « Le temple présentait de grandes colonnes drapées de tissus avec des bandes d'or de l'épaisseur de la main ».
Ce temple était également sous la garde de la prêtresse Asarpay, qui se serait suicidée en se jetant dans une gorge voisine de 400 mètres de haut pour éviter d'être capturée par les conquistadors[3].
Le monolithe de Saywite
Mesurant environ 2 m de long et 4 m de large, la pierre de Sayhuite est un énorme bloc de granite, de 2,3 m de hauteur et 11 m de circonférence.
Trouvé au sommet d'une colline nommée Concacha, ce monolithe est orné de plus de deux cents figures végétales et zoomorphes, y compris des reptiles, des grenouilles et des félins, de caractéristiques géographiques et de constructions humaines, sculptées dans un désordre apparent et profitant des reliefs et dépressions naturels de la pierre.
C'est l'attraction la plus populaire du site archéologique[5].
Culte de l'eau ?
Son utilisation est inconnue, mais se trouvant dans un centre cérémoniel, il est probable qu'elle avait une signification religieuse, peut-être une représentation symbolique de l'univers ou, comme le soutient l'archéologue péruvien Federico Kauffmann Doig, était liée au culte de l'eau.
Les félins sculptés sur la pierre seraient, pour cet éminent érudit, « des représentations naturalistes de Qhoa dans une attitude fertilisante ». Les figures les plus significatives sont les couples anthropomorphes, placés aux sources des fleuves et des lacs, tenant à la main des jarres.
Ou carte en relief ?
Les fonctions ou les objectifs de la pierre ne sont pas connus, mais le Dr. Arlan Andrews, Sr.[6] pense que le monolithe a été utilisé comme « modèle à l'échelle » pour concevoir, développer, tester et documenter le débit d'eau pour les projets publics d'alimentation en eau et pour enseigner aux anciens ingénieurs et techniciens les concepts et les pratiques requis[7].
Les tenants de cette hypothèse, considérant que de nombreuses figures représentent des constructions humaines, des canaux, des escaliers, des étangs, proposent que la pierre de Sayhuite soit une sorte de plan ou d'esquisse en pierre réalisé par les architectes incas pour contrôler les travaux hydrauliques qu'ils réalisaient. La pierre aurait donc été sculptée comme un modèle hydraulique topographique, avec ses terrasses, ses étangs, ses rivières, ses tunnels et ses canaux d'irrigation[5].
Les ingénieurs modernes pensent également que le monolithe est une représentation des systèmes d'irrigation présents dans la culture inca[8].
Le rocher a été retouché plusieurs fois, soit en modifiant les chemins empruntés par l'eau, soit en ajoutant des itinéraires complémentaires.
Importance du monolithe
Alors que ses créateurs restent un mystère, le monolithe fournit aux archéologues un aperçu de la culture de la population précolombienne. Les archéologues ont déterminé que le site était un centre religieux inca, où se déroulaient des rituels et des cérémonies pour le culte de l'eau. Le monolithe est un indice important à cet égard, car il représente un écoulement semblable à de l'eau entre les sculptures.
Bien que la signification précise de cette pierre reste non résolue, elle fait partie de la culture matérielle du peuple inca et, en tant que telle, aide les archéologues à comprendre comment et pourquoi ils ont vécu de cette façon. Comprendre la culture inca aide les archéologues à appliquer ces connaissances à des civilisations similaires et à trouver des liens entre les cultures anciennes et avec la culture moderne.
Préservation du site
L'archéologie est un processus souvent destructeur[9], en outre, le pillage et le vandalisme sont des problèmes courants sur les sites archéologiques, auxquels s'ajoutent les effets de l'érosion et du rude climat des hauts plateaux à cette altitude.
Pour conserver la possibilité future de nouvelles avancées technologiques, qui faciliteraient l’étude du site par les archéologues et pourraient éventuellement les aider à comprendre la signification du monolithe dans une plus grande mesure et avec plus de précision, il est donc nécessaire de préserver le site de Sayhuite et son monolithe.
Pour cela il faut laisser des parties du site non fouillées, protéger le monolithe, impliquer et éduquer le grand public et le sensibiliser à l'importance de la préservation dans le domaine de l'archéologie pour conserver ce patrimoine aux générations futures.
Références
- (en) « Cerro Sayhuite: Peru », sur Geographic (consulté le ).
- (en) Ministry of Foreign Commerce and Tourism (Peru)|Ministry of Foreign Commerce and Tourism. http://www.mincetur.gob.pe/newweb/Portals/0/Principales%20Sitios%20Arqueolgicos%20de%20inters%20turstico%20(adj3).pdf Main archaeological sites. Retrieved March 5, 2009.
- (en) John Hemming, Monuments of the Incas, Thames & Hudson, (ISBN 0500051631), p. 184.
- (en) « Stone of Sayhuite », sur travel.michelin.com.
- (en) « The Mystery of Sayhuite », sur On the Road of Life (consulté le ).
- Le Dr Arlan Andrews, Sr., (écrivain de science-fiction) est aussi le fondateur de SIGMA, un "Think Tank de Science Fiction" , qui travaille avec le gouvernement américain et des organisations à but non lucratif.
- (en) Dr. Arlan, Sr. Andrews, « Hydraulics of the Ancients? », Atlantis Rising Magazine, vol. 58, , p. 45.
- (en) Brien Foerster, The Ancient And Enigmatic Sayhuite Stone Of Peru, (lire en ligne).
- (en) « Archaeological excavation – destructive? », sur thearchaeoanthropologist.
Annexes
Bibliographie
- Herrera Cuntti, Arístides, Divagaciones históricas en la web, Libro 1, Chincha, Perú: AHC Ediciones Perú (RUC N° 10078391575), © 2004, 2006 (ISBN 9972-2908-1-6 et 978-9972-2908-1-7)
- Herrera Cuntti, Arístides, Divagaciones históricas en la web, Libro 2, Chincha, Perú: AHC Ediciones Perú (RUC N° 10078391575), © 2004, 2006 (ISBN 9972-2908-2-4 et 978-9972-2908-2-4)
Liens externes
- (es) Complejo Arqueológico de Saywite Turismo Abancay
- (es) Conjunto arqueológico de Saywite - DePerú