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Saverio Scrofani

Saverio Scrofani est un historien et économiste sicilien né le à Modica, Royaume de Sicile, et mort le à Palerme, Royaume des Deux-Siciles.

Saverio Scrofani
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Biographie

Saverio Scrofani naquit le 21 novembre 1756, à Modica, Royaume de Sicile, et fut élevé par un de ses oncles maternels, Giovanni Battista Alagona, évêque de Syracuse. Il se destinait à la carrière des autels et prit en effet les ordres sacrés ; mais il n’exerça jamais aucune fonction du saint ministère, et il paraît même que dans la suite il cessa de porter l’habit ecclésiastique. À l’âge de trente ans, il alla visiter l’Italie et s’arrêta particulièrement à Florence, où il se lia entre autres avec le chanoine Andrea Zucchini, directeur du jardin expérimental d’agriculture. Il vint ensuite à Paris et se mit en rapport avec Raynal, dont il avait étudié les ouvrages, et avec Rozier, auteur du Dictionnaire d’agriculture. Témoin des événements qui préparèrent et firent éclater la révolution, il en suivit les phases avec la plus grande attention, et lorsqu’en 1791 il eut quitté la France pour retourner à Florence, il se hâta de publier dans cette dernière ville une brochure intitulée Tous ont tort, ou Lettres à mon oncle sur la révolution française. Ce livre, écrit avec beaucoup de modération et de convenance, fit une grande sensation. Deux autres ouvrages sur des sujets d’économie politique, qu’il publia successivement, lui valurent d’être admis à l’Académie de la Crusca et d’être appelé à Venise, où il fut d’abord nommé professeur d’agriculture, puis surintendant général de l’agriculture et du commerce avec le Levant, fonctions qui l’obligèrent à un long voyage pour recueillir sur les lieux mêmes les renseignements nécessaires. Ce fut ainsi qu’il visita tour à tour l’Archipel, la Morée, l’Asie Mineure, l’Anatolie, la Syrie et l’Égypte. À son retour, il écrivit la relation de son voyage. Elle a reçu les plus grands éloges de Chateaubriand, dans la préface de l’Itinéraire, et de Malte-Brun, dans sa Géographie. Lorsque Napoléon retrancha Venise du nombre des nations, Scrofani vint se fixer à Paris et y fut nommé membre correspondant de l’Institut. Il y reprit avec ardeur ses études favorites et publia plusieurs ouvrages qui ajoutèrent à sa réputation d’historien et d’économiste. En 1809, il rentra dans le Royaume de Naples ; mais tant que Murat resta sur le trône, il n’obtint aucun emploi. Ce fut probablement à cet oubli, qui ressemblait à une disgrâce, que Scrofani dut d’être nommé, en 1814, par le roi Ferdinand, directeur de la statistique et du recensement. Il conserva cet emploi jusqu’en 1822 ; mais à cette époque il fut mis à la retraite à cause de la sympathie qu’il avait montrée pour les idées constitutionnelles pendant le peu de temps qu’elles avaient triomphé dans le royaume. Il se retira alors à Palerme, et il ne cessa de s’occuper des études qui avaient fait sa gloire jusqu’à sa mort, le 7 mars 1835.

Ĺ’uvre

  • Tous ont tort, Florence, 1791, in-8°, sans nom d’auteur. Ce livre est, comme nous l’avons dit, une histoire et une apprĂ©ciation des Ă©vĂ©nements survenus en France pendant les annĂ©es 1788, 1789 et 1790. Les faits y sont racontĂ©s avec la plus scrupuleuse vĂ©ritĂ© et jugĂ©s avec la sagacitĂ© d’un homme qui voit les choses de haut et ne se passionne pour aucun parti. Son livre fut traduit en français, puis rĂ©imprimĂ© en italien avec quelques additions ; mais il nous a Ă©tĂ© impossible de vĂ©rifier ce fait, malgrĂ© l’opiniâtretĂ© de nos recherches. Peut-ĂŞtre cette traduction a-t-elle paru en Suisse ou en Italie mĂŞme, ce qui aura empĂŞchĂ© qu’elle parvĂ®nt Ă  la connaissance de notre savant bibliographe QuĂ©rard.
  • Essai sur le commerce en gĂ©nĂ©ral des nations de l’Europe, avec un aperçu sur le commerce de la Sicile en particulier, Venise, 1792, in-8° ; traduit en français, Paris, 1802, in-8°. Le ministre Roland avait aussi commencĂ© une traduction de cet opuscule, mais il n’eut pas le temps de l’achever. La seconde partie avait paru sĂ©parĂ©ment sous le titre de Bilan du commerce de la Sicile fondĂ© sur une observation dĂ©cennale de 1773 Ă  1782, et tirĂ© des registres des douanes de l’Europe.
  • La Vraie Richesse de la campagne, ou Cours d’agriculture, Venise, 1793, t. 1er, in-8° ;
  • RĂ©flexions sur les subsistances, tirĂ©es de faits observĂ©s en Toscane. Elles furent imprimĂ©es Ă  Florence, en 1795, Ă  la suite de la Comparaison de la richesse, etc., du sĂ©nateur Matteo Biffi Tolomei. Aux RĂ©flexions il faut ajouter un MĂ©moire sur la libertĂ© du commerce des grains, que Scrofani avait prĂ©sentĂ© au roi de Naples pour lui prouver que la libertĂ© absolue du commerce Ă©tait la meilleure garantie de la prospĂ©ritĂ© agricole de la Sicile.
  • Voyage en Grèce, fait en 1794 et 1795, avec la relation de l’état actuel de l’agriculture et du commerce des Ă®les vĂ©nitiennes, de la MorĂ©e et de la basse RomĂ©lie, Londres, 1799- 1800, 3 vol. in-8°. Scrofani commence par peindre la Grèce telle qu’elle Ă©tait Ă  l’époque de son voyage, et il dĂ©crit tous les monuments qu’elle possĂ©dait encore. Le troisième volume est tout entier consacrĂ© Ă  la statistique commerciale et agricole, et prĂ©sente tous les dĂ©tails qu’on devait attendre d’un voyageur aussi consciencieux. Cet ouvrage a Ă©tĂ© traduit en français par J.-F.-C. Blanvillain, Paris, 1861, 3 vol. in-8°.
  • Sur la valeur et la transmission des biens immeubles en Europe, depuis la dĂ©couverte de l’AmĂ©rique ;
  • une description des FĂŞtes de VĂ©nus, que QuĂ©rard, trompĂ© par la Biographie des contemporains, a prise Ă  tort pour une nouvelle.
  • MĂ©moires sur les beaux-arts, dĂ©diĂ©s au chevalier Ennius Quirinus Visconti, 1800, 2 vol. in-8° ;
  • la Guerre des esclaves en Sicile du temps des Romains, suivie de la guerre des trois mois, Paris, 1806, in-8° ; traduite en français par J. Naudet, 1807, in-8°. La guerre contre les esclaves de Sicile est une des plus longues et des plus terribles qu’ait eu Ă  soutenir le peuple romain, car elle dura plus de vingt ans et coĂ»ta un million d’hommes Ă  la rĂ©publique. On n’avait cependant sur ces Ă©vĂ©nements que des relations sommaires et incomplètes ou des fragments Ă©pars dans Dion Cassius, Diodore de Sicile, Valerius, AthĂ©nĂ©e, Tacite et quelques autres. Scrofani a comblĂ© les lacunes. Il a rassemblĂ©, classĂ©, analysĂ© et Ă©clairci par la confrontation tous les passages qu’il a pu trouver dans les historiens, et avec ces matĂ©riaux il est parvenu Ă  former une histoire dans laquelle il explique et dĂ©veloppe avec clartĂ© les causes, les commencements, les progrès et la fin de ces guerres longues et dĂ©vastatrices. Quant Ă  la Guerre des trois mois, c’est le rĂ©cit de la campagne d’Austerlitz.
  • MĂ©moire sur un vase Ă©trusque (en français), lu Ă  l’Institut et imprimĂ© dans le Moniteur de 1806, p. 236; — autre mĂ©moire sur le mĂŞme sujet, aussi insĂ©rĂ© dans le Moniteur, annĂ©e 1809, p. 1099 et 1892 ;
  • MĂ©moire sur les poids et mesures d’Italie, comparĂ©s au système mĂ©trique de France, Paris, 1808, in-8°. Ce travail avait Ă©tĂ© demandĂ© Ă  l’auteur par le ministre de l’intĂ©rieur.
  • Lettre sur un paysage de Claude Lorrain, Naples, 1809, in-8° ;
  • Parallèle des dames françaises et italiennes, Gynopoli (Naples), 1810, in-8° ;
  • De la domination des Ă©trangers en Sicile, Palerme, 1823, in-8° ; rĂ©imprimĂ© Ă  Paris, l’annĂ©e suivante. L’auteur, dans cette histoire, remonte aux temps les plus reculĂ©s et s’arrĂŞte au règne de Charles III d’Espagne.
  • MĂ©moires d’économie politique, Pise, 1826, in-8°. On a rĂ©uni sous ce titre : Opuscule sur la libertĂ© du commerce, les RĂ©flexions dont nous avons dĂ©jĂ  parlĂ© et deux Ă©crits qui ont pour objet, l’un le système des impĂ´ts dans l’antiquitĂ© et dans les temps modernes, l’autre des considĂ©rations sur les manufactures de l’Italie. On doit encore Ă  Scrofani une notice sur l’astronome Giuseppe Piazzi et un Ă©loge du grand-duc de Toscane LĂ©opold, qui depuis parvint Ă  l’empire.

Voir aussi

Bibliographie

  • « Scrofani (Xavier) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabĂ©tique de la vie publique et privĂ©e de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littĂ©rateurs français ou Ă©trangers, 2e Ă©dition, 1843-1865 [dĂ©tail de l’édition]Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

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