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Salut romain

Le salut romain est un salut exécuté par le bras tendu en face de soi, avec la paume de la main dirigée vers le sol et les doigts serrés entre eux.

Colonne de Trajan, Plaque LXII. Spectateurs levant le bras pour acclamer leur imperator.
Statue équestre de l'empereur Marc Aurèle, Musées du Capitole.

Le geste est popularisé par le tableau de David Le Serment des Horaces, mais aucune source antique n'atteste de son usage sous l'antiquité romaine. Il est largement repris dans d'autres œuvres néo-classiques, et trouve une importante postérité au cinéma dans les péplums mais il est aussi — et principalement — reconnu de nos jours dans le salut fasciste.

Usage antique

Assemblée constituante mexicaine, février 1917, photographie anonyme.

Si le fait de lever un bras avec la paume ouverte vers l'avant est une forme de salut attestée couramment dans le monde méditerranéen, ce geste de tendre le bras avec la paume vers le sol, comme pour faire un serment, ne se retrouve comme marque de salut dans aucun texte romain et aucune œuvre d'art romain, et est inconnu de la gestuelle des Romains, tant sous la République, que sous l'Empire[1]. Il s'agit d'une reconstitution erronée, datant de la mode du retour à l'Antique au XVIIIe siècle, et remise en vogue au début du XXe siècle. Les militaires romains avaient plutôt pour habitude de saluer en frappant le côté gauche de leur plastron ou lorica avec leur poing droit fermé [2]. Selon Giuseppe Antonio Borgese, ce geste était celui des esclaves qui ainsi montraient à leurs maîtres qu'ils étaient désarmés[3].

En communication non verbale, ce geste est un signe ou un signal, dans l'Antiquité puis l'Antiquité tardive, et ultérieurement (féodalité). Le salut romain a pu être utilisé en public et par le public, en direction d'un dirigeant, pour acclamation, allégeance (clientélisme, hommage lige), approbation, prestation de serment... Le salut romain a pu être utilisé en public par un dirigeant, en direction d'un groupe, pour acceptation, approbation, bénédiction, initiation, investiture, reconnaissance, prestation de serment...

Les tableaux du peintre français Jacques-Louis David comme le Serment du jeu de paume ou Le Serment des Horaces (1785) ont réactivé l'idée du geste qui sera appelé plus tard le salut romain. L'art néoclassique français a alors conduit à considérer cette forme de serment, et non de salut, comme un usage de la Rome antique, qui sera repris plus tard dans la culture populaire au théâtre et au cinéma.

RĂ©utilisations modernes

Salut olympique

Le Salut olympique sculpté par Gra Rueb pour les Jeux olympiques d'été de 1928 à Amsterdam.

Proche du salut romain (avec le bras tendu en face en soi), le salut bras droit replié puis tendu sur le côté[4] fut choisi par Pierre de Coubertin comme salut olympique pour les athlètes des Jeux olympiques à partir des Jeux d'Anvers en Belgique en 1920, date où il est adopté par les athlètes du groupe sportif de l'armée française, le bataillon de Joinville, et connu alors aussi sous le nom de salut de Joinville.

Ressemblant au salut nazi, le salut olympique a été abandonné après la Seconde Guerre mondiale[5].

Salut de Bellamy

Le salut de Bellamy est proposé par Francis Bellamy (1855-1931) pour accompagner le Serment d'allégeance au drapeau des États-Unis dont il est l'auteur. À cause de la ressemblance de ce geste avec les saluts fascistes, il est officiellement remplacé par la main sur le cœur quand le Congrès américain amende le Flag Code le [6].

Salut fasciste

Ce geste a été adopté par le fascisme italien, puis par le parti nazi allemand et par d'autres mouvements fascistes. Aujourd'hui, l'usage de ce salut est puni par la loi en Allemagne et en Autriche. Il reste utilisé avec ses variantes par des mouvements néofascistes.

Galerie

Notes et références

  1. Comme le précise l'historien Martin M. Winkler : The Roman Salute. Cinema, History, Ideology, Columbus, 2009, p. 2 : « Not a single Roman work of art – sculpture, coinage, or painting – displays a salute of the kind that is found in Fascism, Nazism, and related ideologies. It is also unknown to Roman literature and is never mentioned by ancient historians of either republican or imperial Rome ».
  2. Tacite, Les annales
  3. Jean-Yves Frétigné, Histoire de la Sicile, Pluriel / Fayard, 2018, p. 97
  4. « Les petits secrets des vignettes sportives », article de Jérôme Segal du Monde diplomatique de juin 2016.
  5. Livret du jeune visiteur à l’Exposition, des Jeux olympiques d’été de 1896 à 2016 par le Comité national olympique et sportif français.
  6. (en) Marc Leepson, Flag : An American Biography, Macmillan, , 352 p. (ISBN 0-312-32309-3), p. 171

Bibliographie

  • (en) Martin M. Winckler, The Roman salute : cinema, history, ideology, Columbus, Ohio State University Press, (ISBN 978-0-8142-0864-9).

Articles connexes

Annexes

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