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Salle du Jeu de paume

La salle du Jeu de paume est située no 1 rue du Jeu de paume, au cœur du quartier Saint-Louis, à Versailles (Yvelines). Elle est célèbre pour le serment du Jeu de paume qu'y prêtèrent les députés du Tiers état le 20 juin 1789.

Salle du Jeu de paume
Présentation
Destination initiale
Salle de jeu de paume
Destination actuelle
Musée
Architecte
Nicolas Creté
Construction
Propriétaire
État français
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Adresse
Rue du jeu de paume
Coordonnées
48° 48′ 04″ N, 2° 07′ 26″ E
Localisation sur la carte de France
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Localisation sur la carte d’Île-de-France
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Localisation sur la carte des Yvelines
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la salle du Jeu de Paume en avril 2022 après la restauration.

Le jeu de paume Ă  Versailles

Un jeu de paume à Paris au XVIIe siècle.

Cette salle, que l'on nommait à l'époque « tripot », fut construite par Nicolas Creté en 1686. Le roi Louis XIV, ainsi que d'autres personnages de la Cour, y ont joué au jeu de paume, jeu très populaire à l'époque et ancêtre du tennis actuel. Il y avait plusieurs salles de ce genre à Paris ; les roturiers ne pouvaient pas participer.

Le serment du Jeu de paume

Serment du Jeu de paume à Versailles le , gravure par Helman d'après C. Monnet (Archives Nationales AE-II-3691).

Cette salle est restée célèbre dans l'Histoire de France pour le serment qui y fut prononcé le par les députés du Tiers état et qui prendra le nom de serment du Jeu de paume.

Le roi Louis XVI veut empĂŞcher le Tiers Ă©tat et ses alliĂ©s du clergĂ© et de la noblesse de se rĂ©unir de nouveau, car les États gĂ©nĂ©raux sont en train de faire une rĂ©volution juridique. Avec la dĂ©cision du 17 juin, de dissoudre les ordres et de crĂ©er une AssemblĂ©e nationale, le roi doit reprendre l'avantage et convoque les trois Ă©tats pour une sĂ©ance royale, le 23 juin[1]. Sous prĂ©texte de travaux de dĂ©coration, l'hĂ´tel des Menus-Plaisirs est ainsi fermĂ© par le roi, contre l'avis de son ministre Jacques Necker. Le prĂ©sident provisoire de la toute nouvelle AssemblĂ©e nationale, Jean-Sylvain Bailly, se prĂ©sente le matin du 20 juin, devant la salle alors qu’un dĂ©tachement de Gardes-Françaises en interdit l’accès. Dans la rue, le bruit d’un coup d’état circule, la foule s’agite et les dĂ©putĂ©s cherchent un autre lieu pour poursuivre leurs travaux. Sur proposition du dĂ©putĂ© Joseph Ignace Guillotin, ils investissent la salle du Jeu de Paume, dans le quartier Saint-Louis. Il s’agit d’un bâtiment tout en longueur (29 Ă— 10 m) appartenant Ă  des particuliers. Les murs sont peints en noir afin d’aider les joueurs Ă  mieux voir les balles et le plafond bleu est parsemĂ© de fleurs de lys. Pour tout mobilier on installe quelques sièges et, en guise de table, une porte sur deux tonneaux[2].

Cette scène a été immortalisée en 1791 par le grand tableau historique inachevé du peintre Jacques-Louis David, Le Serment du Jeu de paume. La salle devint bien national en 1793. Il fut un moment question de remplacer la salle du Jeu de Paume par un monument commémoratif durant la Révolution.

Lieu de mémoire de la Révolution française

Après l'Empire et la Restauration, qui ont transformé les victimes de la révolution en héros et en martyrs, la monarchie de Juillet est un moment de réconciliation de la nation avec la révolution de 1789, et le redevient une date importante. La plaque posée sur la salle est rétablie et le peintre Horace Vernet (1789-1863) reçut l'autorisation d'y installer son atelier.

La proclamation de la Deuxième République, le , fut pour la salle une glorieuse résurrection. Un grand banquet civique eut lieu dans son enceinte le .

Le Second Empire allait faire ce que la Restauration n'avait osé faire : la salle fut affermée à un fonctionnaire de la Préfecture de police qui y installa un tripot pour les officiers de la garde. Il fit faillite, du reste, peu de temps après.

Le musée de la Révolution française

La salle du Jeu de paume fut abandonnée sous le Second Empire, avant d'être transformée par les républicains en musée de la Révolution française en 1883, avec les commémorations du centenaire de la Révolution.

En 1879, Edmond Guillaume l'architecte de Versailles et du Trianon, entreprend la restauration de la salle pour en faire un lieu de mémoire[2]. Il y érige un édicule dorique soutenu par deux colonnes, sur son fronton est posé un coq gaulois en bronze doré, œuvre d'Auguste Cain. Sous cet édicule, il place la statue en marbre[3] de Jean Sylvain Bailly (1736-1793), président du Tiers état et premier à prêter serment le 20 juin 1789[4]. Complétant ce dispositif scénographique d'immersion, des bustes représentant les principaux acteurs du 20 juin sont alignés le long du mur[5]. Autour de la salle, sur une frise sont peints les noms des signataires du serment et sur le mur de fond, le peintre Luc-Olivier Merson a réalisé une interprétation du tableau inachevé de Jacques-Louis David, Le Serment du jeu de paume, dans le format d'origine en se basant sur l'étude au lavis de David[6] et la gravure de Jean-Pierre-Marie Jazet[7]. Le , le musée est inauguré par le président Pierre Waldeck-Rousseau et le ministre de l’Instruction et des Beaux-Arts, Jules Ferry[2].

La salle du Jeu de paume est classée au titre des monuments historiques par arrêté du [8]. Il s'agit du premier lieu en France ayant fait l'objet d'un arrêté de protection, et il restera le seul jusqu'en 1886. En effet, jusqu’à cette date la protection des monuments est uniquement faite par des listes officielles, établies par le ministère de l’Éducation et des Beaux-Arts[8].

L'héritage de 1789

Entièrement rénovée en 1988 à l'occasion des célébrations du bicentenaire de la révolution de 1989, la salle du Jeu de paume reçoit le président François Mitterrand pour commémorer l'héritage de Bailly et l'esprit de 1789.

Actuellement gérée sous la responsabilité de l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, elle est ouverte en visite guidée[9].

Galerie

Notes et références

  1. « HISTOIRE DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  2. [PDF] chateauversailles.fr.
  3. Œuvre du sculpteur René de Saint-Marceaux.
  4. Georges Monmarché, Albert Dauzat et Marcel Monmarché, Les environs de Paris, Hachette, , p. 68.
  5. Clotilde Brégeau, Le patrimoine du Congrès du Parlement, Éd. Flohic, , p. 16.
  6. « Le Serment du Jeu de paume », notice no 50350211926, base Joconde, ministère français de la Culture.
  7. « Le serment du Jeu de Paume : Versailles 20 juin 1789, formation des 3 ordres en AssemblĂ©e nationale Â», notice sur parismuseescollections.paris.fr.
  8. Notice no PA00087683, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  9. Château de Versailles, « Restauration de la Salle du Jeu de Paume »

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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