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Saito Yoshishige

Saito Yoshishige (斎藀矩重) est un peintre, auteur d'installations, Figuratif puis abstrait, japonais du XXe siĂšcle, nĂ© le Ă  Tokyo et mort Ă  Tokyo en 2001.

Saito Yoshishige
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  97 ans)
Yokohama
Période d'activité
Nom dans la langue maternelle
斎藀矩重
Nationalité
Activités

Biographie

C'est encore trÚs jeune qu'il rencontre dans son école l'artiste Nakashino Toshio et commence à peindre à l'huile, puis une exposition de peinture futuriste italienne le confirme dans sa vocation. Jusqu'à l'ùge de trente ans, il ne pratique presque pas la peinture, plutÎt attiré par la littérature internationale. Les bouleversements qui secouent le Japon de la défaite militaire et de l'occupation américaine, qui prend les aspects d'une américanisation galopante, à la façon historique de la pax romana, le désespÚrent dans son sens traditionnel d'un mode de vie spécifiquement japonais. AprÚs avoir essayé d'exprimer son amertume à travers ses peintures, il adopte une attitude que l'on peut dire plus d'absence que de refus. Il cesse de peindre pendant cinq ans, se retirant du groupe Bijutsu Bunka Kyokai (mouvement engagé se réclamant en partie du surréalisme, dont il a été l'un des fondateurs, aprÚs avoir tenté de convaincre ses membres de le dissoudre complÚtement[1].

En 1954, il se produit un Ă©vĂšnement de grande importance pour son mode de vie et son Ă©volution, il se fixe dans le village de pĂȘcheurs proche de Tokyo, Urayasu. Au dĂ©but il continue de ne pas peindre observant les hommes, la mer, et les grĂšves qu'elle dĂ©couvre en se retirant. Il veut consigner ses rĂ©flexions dans trois romans qui restent inachevĂ©s. Il est professeur au CollĂšge d'Art Tama (Tokyo) de 1964 Ă  1973, puis voyage en Europe essayant de reconstituer ses Ɠuvres de la fin des annĂ©es 1930 dĂ©truites pendant la guerre. Il rejoint le Centre d'avant-garde de peinture occidentale de Surugadai oĂč il travaille avec Harue Koga et Seiji Tƍgƍ[1].

Expositions en groupe

En 1936, il commence Ă  exposer au Salon Nika-Kai Ă  Tokyo. Il participe Ă  des expositions collectives de 1939 Ă  1953 avec le groupe culturel Bijutsu Kyokai — 1957 Nouveaux Artistes d'aujourd'hui avec Work n⁰ 2 au Japon — 1958, 1982 Carnegie International au Carnegie Institute Ă  Pittsburgh — 1959, 1961, 1985 Biennale de SĂŁo Paulo — 1960 Biennale de Venise et Guggenheim International au MusĂ©e Solomon R. Guggenheim de New York — 1963 Ier Salon international des galeries pilotes du monde Ă  Lausanne — 1965 Kunsthaus de Zurich — 1966, 1973 Museum of Modern Art de New York — 1968, 1973 National Museum of Modern Art de Tokyo — 1970 Museum of Fine Arts d'Osaka — 1974 Kunsthalle de DĂŒsseldorf — 1975 MusĂ©e d'art moderne Louisiana — 1976, 1981, 1984 Metropolitan Art Museum de Tokyo — 1983 MusĂ©e Rath et MusĂ©e d'art et d'histoire de GenĂšve — 1985 Gallery of Modern Art d'Oxford — 1986 Japon des Avant-Gardes 1910-1970 au Centre Georges Pompidou Ă  Paris — 1989 Europalia 89 au musĂ©e d'Art moderne de Bruxelles avec Yamaguchi Takeo (1902-1983)[1].

Expositions personnelles

Au Japon il montre ses Ɠuvres dans de nombreuses expositions personnelles: en 1958, 1960, 1962 (...), 1980, 1991, Ă  Tokyo — 1965 Kunstverein de Fribourg — 1978 National Museum of Modern Art de Tokyo — depuis 1986 Ă  la galerie Annely Juda Fine Art de Londres — 1984 exposition itinĂ©rante au Japon — 1989 Moderne Kunst de BĂąle — 1993 deux retrospectives intitulĂ©es Yoshishige Saito - Temps, espace, bois au musĂ©e d'art de Yokohama et au musĂ©e d'Art moderne de Tokushima[1].

RĂ©compenses et distinctions

Il remporte de nombreuses rĂ©compenses: 1957 prix Ă  la IVe Exposition internationale du « Mainichi » avec Oni (DĂ©mon) — 1958-1959 prix AICA Ă  Paris avec Peinture E — 1960 premier prix de l'Exposition des artistes contemporains japonais et prix Guggenheim Ă  New York — 1959 prix de peinture et 1961 prix de la peinture internationale Ă  la Biennale de SĂŁo Paulo avec Work n⁰ 10 — 1963 Grand prix de la Biennale de Tokyo — 1965 Ă  1967 prix de l'exposition La Nouvelle Peinture et Sculpture au Japon aux États-Unis — 1984 Prix Asahi[1].

Son parcours

Il dĂ©bute dans une tradition nĂ©o-cubo-futuriste, s'opposant alors Ă  la vogue du surrĂ©alisme. En 1930, il commence Ă  utiliser divers matĂ©riaux, Ă©lĂ©ments clĂ© de sa peinture pendant toute sa carriĂšre. Il crĂ©e des reliefs en mĂ©langeant des pigments et en appliquant cette pĂąte directement sur du bois, s'intĂ©ressant aux principes constructivistes. Dans les annĂ©es de l'immĂ©diat aprĂšs-guerre, toujours pauvre et ignorĂ©, il peint dans une maniĂšre tenant Ă  la fois du surrĂ©alisme et d'une prĂ©-abstraction. De 1954 Ă  1957, il cesse de peindre; il recommence Ă  Urayasu, trouvant dans la drĂŽlerie des habitants de ce village — qui ont la rĂ©putation d'animateurs de fĂȘtes endiablĂ©es et sont souvent appelĂ©s Ă  ce titre — la manifestation de l'esprit ancestral. Il rĂ©alise d'abord des Ă©vocations encore lisibles, dont les titres indiquent clairement la source : Village de pĂȘcheurs - PĂȘcheurs et Oni, personnages de lĂ©gendes de l'ExtrĂȘme-Orient, sorte de dĂ©mon mais rempli d'humour. Dans ses derniĂšres Ɠuvres encore figuratives, les Ă©lĂ©ments prĂ©levĂ©s de la rĂ©alitĂ© ou de la lĂ©gende sont souvent Ă©crits d'une façon elliptique nous rappelant opportunĂ©ment que les caractĂšres idĂ©ogramatiques de l'Ă©criture chinoise sont Ă  l'origine, Ă©galement tirĂ©s schĂ©matiquement de la reprĂ©sentation qu'ils dĂ©signent, comme le montre bien aprĂšs d'autres, Paul Claudel[1].

Style et technique personnels

À partir de cette pĂ©riode, Saito parvient Ă  la plĂ©nitude de ses moyens et sa peinture prĂ©sente ensuite une grande unitĂ© de style. Ayant rejetĂ© les derniĂšres traces de figuration qui subsistent encore dans son vocabulaire formel, il fonde dĂ©sormais tout son langage sur l'inĂ©puisable rĂ©serve expressive de la calligraphie extrĂȘme-orientale dans la perfection de son geste et non dans sa signification. Il puise Ă©galement aux sources des matĂ©rialisations les plus traditionnelles de la civilisation japonaise, terres et Ă©maux rustiques des « chawans » (bols pour la cĂ©rĂ©monie du thĂ©) de la plus lointaine antiquitĂ©, sceaux utilisĂ©s autrefois par les seigneurs pour transmettre leurs missives, etc., prĂ©sageant alors la dĂ©marche que va bientĂŽt suivre son compatriote et contemporain Key Sato.

Exprimant diverses techniques et divers matĂ©riaux, tachisme, coulures automatisme, incisions Ă  la perceuse dans le support — panneau de bois et non plus toile —, couleur Ă  la cire, matiĂšres plastiques, etc. Saito se laisse apparemment porter par la spĂ©cificitĂ© des processus, attentif Ă  l'Ă©closion des lignes sous la gouge, sous le perceuse, guettant le moment oĂč les taches se mĂȘlant prennent forme; en rĂ©alitĂ© il est lĂ  qui guette, qui sait subtilement orienter le hasard, effet de sa dĂ©cision en accord avec les forces de l'univers : « Je n'arrĂȘte pas mes formes Ă  moi. PlutĂŽt que de m'enfermer dans la forteresse que sont mes formes, je pense plutĂŽt Ă  les dĂ©truire... Ce qui m'importe le plus, ce n'est pas la forme en tant que rĂ©sultat, c'est d'inscrire les traces du processus qui lui donne naissance »[2].

Son influence

Dans les annĂ©es quatre-vingt, il rĂ©alise des installations qui mettent en scĂšne le contraste des formes gĂ©omĂ©triques en bois laquĂ©, l'Ă©quilibre et la rigueur de la composition. Il est l'un des rares artistes japonais Ă  ĂȘtre attirĂ© de bonne heure par les expressions plastiques contemporaines et Ă  pratiquer l'abstraction relativement tĂŽt. À ces titres, il joue un rĂŽle important dans l'Ă©volution artistique d'un Japon, en maintenant la pratique de la calligraphie et du dessin traditionnels, et d'autre part, sacrifiant au pire art paysagiste d'ameublement venu d'Occident. Son Ɠuvre, Ă  la fois peinture et sculpture, n'est pas immĂ©diatement acceptĂ© par le public[2].

Musées

Sa peinture est prĂ©sente dans les MusĂ©es: Fukuoka (Art Mus.) — Gifu (Mus. of Fine Art) — Houston (Mus. of Fine Art) — Kamakura (Mus. of Mod. Art) — Kanagawa (Mus. of Mod. Art) — Kurashiki (Mus. d'Art Ohara): ƒuvre 13 1961 — Kyoto (Nat. Mus. of Mod. Art) — Nagaoka (Mus. of Contemporary Art) — Ohara (Mus. of Art) — Osaka (Nat. Mus. of Art) — Otterlo (Rijksmus. Kröller-MĂŒller) — Tokyo (Mus. nat. d'Art Mod.): AsymĂ©trie, carrĂ© n⁰ 1 et 2 — Tokyo (Metropolitan Art Mus.) — Toyama (Mus. of Mod. Art).

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • Dictionnaire BĂ©nĂ©zit, Dictionnaire des peintres,sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol. 12, Ă©ditions GrĂŒnd, , 13440 p. (ISBN 2700030222), p. 200-201.
  • Kazuo Anazawa, in: Peintres contemp., Mazenod, Paris, 1964.
  • Catalogue de l'exposition: Saito, Annely Juda Fine Art, Londres, 1992.

Liens externes

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