Saint-Sauveur (CĂ´te-d'Or)
Saint-Sauveur est une commune française située dans le canton d'Auxonne du département de la Côte-d'Or en région Bourgogne-Franche-Comté.
Saint-Sauveur | |
Mairie de Saint-Sauveur. | |
HĂ©raldique |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Bourgogne-Franche-Comté |
DĂ©partement | CĂ´te-d'Or |
Arrondissement | Dijon |
Intercommunalité | Communauté de communes Auxonne Pontailler Val de Saône |
Maire Mandat |
Daniel Ruard 2020-2026 Site de la commune: www.saint-sauveur-21270.com |
Code postal | 21270 |
Code commune | 21571 |
DĂ©mographie | |
Population municipale |
231 hab. (2020
| population agglomération = | année_pop agglomération = | gentilé = | géoloc-département = Côte-d'Or/Bourgogne-Franche-Comté | siteweb = www.saint-sauveur-21270.com) |
Densité | 25 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 47° 21′ 32″ nord, 5° 24′ 54″ est |
Altitude | Min. 188 m Max. 211 m |
Superficie | 9,38 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Dijon (commune de la couronne) |
Élections | |
DĂ©partementales | Canton d'Auxonne |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
GĂ©ographie
Communes limitrophes
Cheuge | Jancigny | |||
Montmançon | N | Talmay | ||
O Saint-Sauveur E | ||||
S | ||||
Drambon | Maxilly-sur-SaĂ´ne |
Urbanisme
Typologie
Saint-Sauveur est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Dijon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 333 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (67,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (67,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (50,4 %), forêts (29,9 %), prairies (16,9 %), zones urbanisées (2,8 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Histoire
L'histoire de Saint-Sauveur ou Saint-Sauveur sur Vingeanne commence avec la fondation dès l'an 870, sur les terres de Talmay (qui appartenaient alors à l'abbaye de Bèze), dans un lieu appelé Alpha, d'un petit monastère en l'honneur du saint Sauveur, dépendant de l'Abbaye de Montiéramey (Aube)[8].
Au XIIIe siècle, le seigneur de Talmay, Guillaume II de Pontailler (ca 1200-1271), donna « à perpétuité » au prieuré de Saint-Sauveur l'usage de tous les bois de la paroisse. Ce droit, obtenu en échange de propriétés qui appartenaient au prieuré, fut inscrit dans une charte datée de . En 1253, Guillaume II reconnut tenir en fief du duc de Bourgogne, Hugues IV, la garde du prieuré de Saint-Sauveur et des propriétés que celui-ci possédait à Maxilly-sur-Saône et Heuilley-sur-Saône. Cette reconnaissance était très importante car elle signifiait que la paroisse de Saint-Sauveur faisait partie du duché de Bourgogne, alors que Talmay, dont Guillaume II était le seigneur et où se trouvait son château, était fief de l'évêché de Langres, donc hors duché. D'ailleurs en 1234, Guillaume II avait fait reconnaitre par le duc Hugues IV et le comte de Bourgogne Othon III, son inféodation totale à l'évêque de Langres pour ses terres de Talmay. En 1277, le fils de Guillaume II, Guy Ier de Pontailler, obtint du duc de Bourgogne, Robert II, confirmation de la garde du prieuré de Saint-Sauveur, assurant aux moines le droit de se réfugier dans l'enceinte de son château en temps de guerre. Une ancienne coutume (relatée dans un arrêt du Parlement de Dijon du ) voulait qu'à la mort du Seigneur de Talmay, les moines de Saint-Sauveur étaient tenus d'aller prendre le corps du défunt et de le veiller pendant vingt-quatre heures dans "la chapelle des Pontailler", sise en l'église du Prieuré de Saint-Sauveur et destinée à cet usage, avant de le transporter vers sa sépulture définitive (les armes de la Famille de Champlitte-Pontailler « De gueules au lion d'or armé et lampassé d'azur »sont toujours visibles sur les pavés qui ornent la chapelle ainsi que sur la grille en bois sculpté qui la sépare du chœur). C'est ce qui eût lieu quelques années avant l'invasion de la Bourgogne par Matthias Gallas.
Dès que le nombre d'habitants fut suffisant, la paroisse fut créée. Le prieur céda alors un bas-côté de son église pour servir de lieu de culte aux habitants. Ce côté ne forme guère que le quart de la totalité de l'église[9]. Les habitants de Saint-Sauveur sur Vingeanne vénèrent sainte Ursule et ses compagnes (Ursule de Cologne et ses compagnes vierges et martyres) comme sainte patronne (fête est ). Une statue en pierre polychrome du XVIe siècle, placée au dessus de la porte de l'église, représente Ursule couronnée par des anges qui étend son manteau pour protéger ses compagnes vierges et martyres. Beaucoup de filles du village portent le prénom d'Ursule.
Fin août 1636, le passage des troupes de Gallas et Mercy allait totalement ruiner le prieuré alors que l'église ne fut que partiellement endommagée. Le village fut alors déserté.
Le prieuré de Saint-Sauveur qui avait possédé des terres à Heuilley-sur-Saône aux XIIIe – XIVe siècles et qui avait des droits sur la dîme payée par les habitants de cette paroisse, renonça, par charte datée du , à ces droits et les abandonna en totalité au bénéfice du curé d'Heuilley, François Griveault. Cet abandon de droit sur la dîme fut formellement confirmé en 1725 lorsque le curé Jacques Jobart remplaça le curé Griveault à Heuilley-sur-Saône.
En 1776, le prieuré disparut définitivement et les habitants s'approprièrent l'église vide de moines. Jean-Baptiste Pacot, curé de Saint-Sauveur de 1760 à 1791, avait le projet de faire construire une nouvelle église plus petite mais le dernier prieur Nicolas Seguin se chargeant des frais de réparation, celle-ci fut conservée, au grand plaisir de la population très attachée au lieu. L'église est donc remaniée fin XVIIIe siècle. Le sol pavé de briques fut rehaussé, couvert de dalles et mis à niveau avec le cimetière. Le chœur primitif fut tronqué.
Lors de la Révolution française, le nom de la commune fut temporairement changé pour celui d'Alpha[10].
En 1832, l'épidémie de choléra touche le canton de Pontailler à l'exception du village de Saint-Sauveur qui est épargné, pourtant à la limite des communes infectées. Les habitants y virent la protection de leur sainte patronne Ursule, de l'ange qui surplombe le village depuis le toit de l'église, et du Saint Sauveur.
Le , il est décidé d'aménager un nouveau cimetière au nord-est du village, au lieudit au "Paquereau" afin de remplacer celui entourant l'église.
Au XIXe siècle, Guillaume Saunac, député, possède à Saint-Sauveur l'ancien prieuré dit le "Château" où il installe sa maison de campagne. L'influence de la famille Saunac est importante dans le village et le canton de Pontailler. La famille Saunac a de bonnes relations avec l'évêché de Dijon. Le , à trois heures de l'après-midi, l'évêque de Dijon visite l'église et ses dépendances en vue de nouveaux travaux. Le lendemain, grand-messe et vêpres en grande solennité sont célébrées avec concours de la garde nationale, discours des officiels et séjours au château de Saint-Sauveur de l'évêque, hôte de Monsieur Saunac. Le , François Victor Rivet, évêque de Dijon, procède à la bénédiction du maître autel de l'église paroissiale accompagné d'un nombreux clergé des paroisses voisines, d'un grand nombre de fidèles. Le , l'évêque bénit le nouveau presbytère que la commune vient d'acquérir et de faire réparer. Enfin, le , pour la fête de Sainte Ursule, l'évêque de Dijon procède à la bénédiction de deux nouvelles cloches (cloches actuelles de l'église). L'une de ces cloches d'un poids de 442 kg a pour parrain Paul Thénard, propriétaire et maire de Talmay et pour marraine Madame Virginie Jeanne Saunac, née Maugis épouse de Guillaume Jules Saunac. Cette cloche porte le nom de "Virginie Jenny". La seconde cloche, d'un poids de 329 kg porte le nom de sa marraine "Claire Charlotte" (Claire Charlotte de Charentenay épouse de Jean Hubert Raviot, propriétaire à Dijon)[11].
En 1853, création de l'école des filles subventionnées par la famille Saunac (école supprimée en 1892).
La famille Saunac est propriétaire du château de 1825 à 1911.
Depuis 1927, ce sont des descendants du baron Paul Thénard, qui possèdent la propriété.
Au XXe siècle, l'activité économique du village est marquée par l'essor de la Tuilerie de Saint-Sauveur, dont les origines remontent aux moines (en 1914 le propriétaire est M. Falconnet, en 1921, M. Molteau). Dans les années 1930, la Fromagerie Barrand, dont l'industrie familiale est déjà implantée dans le Doubs, s'installe dans une des plus anciennes maisons du village (la forge Bassot). L'activité de la laiterie prospère durant une trentaine d'années, avec en 1938 l'installation par la même famille d'une porcherie de première classe sur la route de Maxilly[12].
Le village est bordé par un bras de la Vingeanne appelé le "Vingeannot". La Vingeanne passait autrefois sur le territoire de Saint-Sauveur, mais les seigneurs de Jancigny et de Talmay ont détourné le cours d'eau pour le faire passer sur leurs territoire. À la fin du XIXe siècle, le Canal entre Champagne et Bourgogne reliant la Marne à la Saône, est creusé et passe par Saint-Sauveur, faisant passage au trafic fluvial.
HĂ©raldique
Blason | D'azur à l'épée haute d'argent à dextre et à la clé du même à senestre, accompagnées en chef d'une fleur de lis d'or. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Politique et administration
DĂ©mographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[14].
En 2020, la commune comptait 231 habitants[Note 3], en diminution de 9,06 % par rapport Ă 2014 (CĂ´te-d'Or : +0,7 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
- Église de la Sainte-Trinité et Sainte-Ursule (XIIIe – XVe siècles) de l'ancien prieuré bénédictin. (Statue de sainte Ursule protégeant ses compagnes sous son manteau, en pierre polychrome, XVIe siècle (classée)[17]/ Boiseries du chœur du XVe siècle - classées)[18]/Le clocher de l'église est couvert en châtaignier (rénové en 1968), Tuiles bourguignonnes vernissées.
- Château (XIXe siècle)
- Pompe (1862)
- L'Ă©glise paroissiale.
- Vierge auxiliatrice ou sainte Ursule et ses compagnes
- La pompe.
Personnalités liées à la commune
- Guillaume Saunac (1779-1856)
- Jacques Bacot (1877-1965)
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- DENIZOT Abbé, Encyclopédie de la Côte d'Or.
- BRIOTET Georges, Saint Sauveur et son prieuré 870-2000, Dijon, , 113 p., page 35.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Saint-Sauveur », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
- archives de l'évêché de Dijon
- Georges BRIOTET, Saint Sauveur et prieuré (870-2000), Dijon, , p. 86.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Groupe sculpté : Vierge auxiliatrice ou sainte Ursule et ses compagnes », notice no PM21002046, base Palissy, ministère français de la Culture.
- « Clôture », notice no PM21002045, base Palissy, ministère français de la Culture.