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Saint-Michel II

Le Saint-Michel II est le second bateau acquis par l'Ă©crivain Jules Verne. Il Ă©tait basĂ© au port du Crotoy. Une rĂ©plique a Ă©tĂ© construite Ă  Nantes par l'association « La Cale 2 l'Ă®le Â» Ă  compter de 2005.

Saint-Michel II
illustration de Saint-Michel II

Type Bateau Ă  voiles
Gréement Cotre
Histoire
Lancement 2005 (réplique)
Équipage
Équipage 5
Caractéristiques techniques
Longueur 20,21 m
Longueur flottaison 11 m
Maître-bau 3,52 m
Tirant d'eau 2,25 m
Tonnage 25 tx
Voilure 150 m²
Propulsion Volvo 75 d2
Vitesse 8 nœuds
Caractéristiques commerciales
Capacité 10 passagers
Carrière
Armateur La Cale 2 l'île
Port d'attache Nantes Drapeau de la France France

Histoire

DessinĂ© par l'architecte Abel Le Marchand, le bateau est mis en chantier le et mis Ă  l'eau, trois mois plus tard, le , cotre de plaisance sur les plans d'une « hirondelle de la Manche Â». Jules Verne a sillonnĂ© la Manche et l'Atlantique pendant 18 mois, avant d'acquĂ©rir son successeur Ă  l'Ă©tĂ© 1877.

En 1878, MM. Lucas et Nachet, pilote de Saint-Nazaire se portent acquéreurs du Saint Michel II. Il devient donc bateau pilote à Saint-Nazaire et cela jusqu’en 1892.

Le Saint Michel II devient, sous le nom de « Cattleya Â» (Nom d'une OrchidĂ©e) la propriĂ©tĂ© de Maurice Henry-Couannier  demeurant Ă  Saint-Servant Ă  cĂ´tĂ© de Saint-Malo. Le Saint Michel redevient un yacht de plaisance. Le bateau est basĂ© Ă  Palais en Belle-ĂŽle-en-Mer.

En 1900, Cattleya devient la propriété de l’administration pénitentiaire pour la Colonie pénitentiaire agricole et maritime de Belle-Île-en-Mer, le bateau servant à la formation des colons pour les manœuvres à la voile et également à la liaison entre l’ile et le continent.

L’administration pĂ©nitentiaire demandera la destruction du bateau en 1913. Des recherches faites par des Ă©tudiants en master « Valorisation du patrimoine Â» de l'UniversitĂ© de Nantes, ont permis de retrouver l'autorisation administrative de destruction du bateau. Il existe quelques photos non authentifiĂ©es de l'embarcation dans le port de Belle-ĂŽle.

Jules Verne est arrivé à Nantes à l'été 1877, avec le Saint-Michel II et a trouvé, le Saint Joseph construit au chantier Babin-Jollet, steam-yacht gréée en goélette de trente cinq mètre de long avec un moteur de cent chevaux vapeur qui deviendra le Saint-Michel III. C'est sur ce bateau que l’écrivain fera ses croisières les plus importantes[1].

La réplique moderne

Cadre général

En 2005 dans le cadre du centenaire de la mort de Jules Verne (Nantes, - Amiens, ), l’association « la Cale 2 l’Île Â» ex « Association Nantaise pour la Sauvegarde du Patrimoine Maritime et Fluviale Â», a dĂ©cidĂ© lors de son assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de 2005, de reconstruire le Saint-Michel II, le second voilier de Jules Verne. Catherine Cogis , prĂ©sidente de 2003 Ă  2008, a alors sollicitĂ© diffĂ©rentes personnalitĂ©s, constituĂ© un comitĂ© de soutien, sollicitĂ© les patronages et mis en place les partenariats. Le parrain de construction du bateau est Erik Orsenna (acadĂ©micien, marin et prĂ©sident du Centre international de la mer) et la marraine, Mme BĂ©atrice Berge, journaliste pour le magazine de la mer Thalassa.

C’est avec le soutien documentaire du MusĂ©e Jules-Verne de la ville de Nantes et de l’association « Marie-Fernand Â» que la reconstruction a dĂ©butĂ© dans le hangar 31 sur le quai des Antilles Ă  Nantes, dans l’atelier de l’association « La Cale 2 l’Île Â» Ă  partir de .

La reconstruction a bénéficié du patronage du Yacht Club de France grâce à l'intervention de Catherine Cogis auprès de Bernard Decré.

Ce projet a reçu, le soutien de nombreuses personnalitĂ©s dont : GĂ©rard d'Aboville, Patrick Poivre d'Arvor, Bernard Giraudeau, membres du comitĂ© de soutien.

Le projet

Le projet de reconstruction mis en place par l’association s’appuie sur la philosophie de « conservation intĂ©grĂ©e Â» prĂ´nĂ©e par le Conseil de l’Europe[2].

Le projet participe à l’intégration dans le cadre de vie des citoyens et de sa prise en compte dans les plans d'aménagement du territoire et d'urbanisme ; dans une politique de développement durable impliquant les reconversions économiques, sociales et culturelles indispensables à la survie de ce patrimoine.

Les buts du projet sont les suivants :

  • Redonner vie Ă  l’Histoire du voilier de Jules Verne et celle de son charpentier Abel Lemarchand.
  • Rendre une valeur d’usage, au Saint-Michel II, liĂ©e Ă  son Ă©poque.
  • Prendre en compte l’environnement.
  • Utiliser des techniques et des matĂ©riaux traditionnels ou de leur substituer des techniques nouvelles Ă©prouvĂ©es et adĂ©quates.
  • Valoriser des savoir-faire.
  • Valoriser l’homme.

Pour réussir ces buts, les objectifs à atteindre sont nombreux :

  • Naviguer avec le Saint-Michel II et dĂ©velopper les projets de navigation pĂ©dagogique sur l'estuaire de la Loire.
  • promouvoir les activitĂ©s liĂ©es Ă  la formation et Ă  la rĂ©insertion;
  • pĂ©dagogique, en proposant des classes du patrimoine pour les enfants;
  • rĂ©aliser des expositions thĂ©matiques autour des mĂ©tiers du bois, de la charpente navale, de l'estuaire
  • Jules Verne et ses Voyages extraordinaires.
  • Travailler sur le volet navigation au niveau international.

C’est donc avec une réelle ambition que l’association se lance dans cette aventure.

Pour rĂ©aliser cette ambition, toutes les Ă©nergies sont mises Ă  contribution. Catherine Cogis, chef de projet (2005-2008), met en place les partenariats et organise le chantier avec les charpentiers de marine , les bĂ©nĂ©voles et l'architecte naval. Daniel Croze lui succède et orchestrera les amĂ©nagements intĂ©rieurs. Il sera le premier « Chef de Bord du nouveau Saint-Michel II Â».

La reconstruction

L'architecte naval, Anton Laekens, dans le cadre du partenariat de l'association avec l'École Nationale SupĂ©rieure d'Architecture de Nantes[3], a mis en Ă©vidence la dĂ©formation des plans originaux donnĂ©s par le musĂ©e Jules-Verne. Il faudra l'astuce de plusieurs architectes navals pour retrouver les lignes initiales du bateau, les plans ayant « travaillĂ© Â» avec le temps. C’est François Vivier, architecte naval, qui a finalisĂ© les plans de reconstruction.

Entre 2005 et 2008, Boris Proutzakof et Laurent MĂ©nard[4], charpentiers de Marine, ont dĂ©butĂ© la reconstruction avec les bĂ©nĂ©voles de l’association. On doit Ă  Laurent MĂ©nard, la rĂ©alisation en chĂŞne de la quille, de l’étrave, de l’étambot, la rĂ©alisation de la râblure, la fourche du tableau arrière et la fabrication des premières membrures en lamellĂ© collĂ©, en doussiĂ©,  en partenariat avec l’École SupĂ©rieur du Bois de Nantes[5].

Le chantier sera repris par Gildas Mauffret en 2008 puis en 2009 par Jean-Jacques Gallardo, Étienne Mériaux, Francois Blatrix et Vincent Rouvre qui rejoint, cette équipe, en 2011 pour la fabrication du pont et des superstructures de pont.

François Blatrix conduira, avec les bénévoles et les structures partenaires, la reconstruction du Saint-Michel II, jusqu’à son aboutissement en 2011. Les aménagements intérieurs ont été réalisés par les bénévoles guidés par Nicolas Guillot, menuisier aménageur bateau de plaisance, entre 2010 et 2011. On lui doit également le banc de barre et la barre du bateau.

150 personnes, bĂ©nĂ©voles, stagiaires, Ă©tudiants, insertion mĂ©dicale et sociale,  ont Ĺ“uvrĂ© Ă  la reconstruction du Saint-Michel II. La construction du Saint Michel a reprĂ©sentĂ© environ 25 000 heures travaillĂ©es dont 8 000 heures de travail bĂ©nĂ©vole.

Matériaux utilisés

Les bois utilisĂ©s pour sa construction sont 

  • quille, Ă©trave, Ă©tambot, fourches, serres et bordĂ©s, varangues : chĂŞne ;
  • membrures : doussiĂ© ( Afzelia africana ) et sapelli ;
  • pont : pin d’OrĂ©gon sur contre plaquĂ©
  • espars (mâts, bĂ´me, bout-dehors, mât de flèche, corne) : pin d’OrĂ©gon ;
  • superstructure de pont (pavois) : chĂŞne ;
  • roof : sappelli;
  • menuiserie intĂ©rieure : Alisier, sappelli et contre plaquĂ© marine.

Mise Ă  l'eau

Une première mise Ă  l'eau a Ă©tĂ© effectuĂ©e le avec l’aide et la participation de la Maison des hommes et des techniques. En prĂ©sence de Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes et de nombreux invitĂ©s. La marraine pour ce « lancement Â» est Chantal ChĂ©rhal première femme Ă©lue « Dame de la Duchesse Anne »[6], le père Philippe Marot, curĂ© de la paroisse de la Madeleine assure avec le père Dubigeon, la cĂ©rĂ©monie religieuse. Les Chevaliers Bretevin, le Bagad d’Orvault et les Ă©lèves de la section « Art Circassien Â» du LycĂ©e Livet, ouvrent la marche des nombreux visiteurs venus assister Ă  cet Ă©vĂ©nement.

Après un séjour de huit jours en Loire, pour tester son étanchéité, le Saint-Michel rejoint le hangar quai des Antilles pour sa finition. Durant deux ans, les travaux de finition se poursuivent par : la fabrication du pont et des superstructures (Lattage du pont, pavois, roof, banc de barre…) ; électricité de bord ; sanitaires et cuisine ; couchettes et placards ; fabrication des espars, des voiles ; achat de l’électronique et matériel de sécurité.

L’ensemble du grĂ©ement a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par Thierry Gachichans de Douarnenez. La motorisation a Ă©tĂ© offerte par Jamet Pascal, directeur chez Volvo, voulant rendre « Mobilis in Mobili Â» (Mobile dans l'Ă©lĂ©ment mobile) le bateau de Jules Verne.

Le baptême a lieu le en présence de Jean-Marc Ayrault. Tout au long de la journée, des expositions, des musiciens, des spectacles, des stands, accueillent les visiteurs dans cette journée printanière, placée sous le signe de Jules Verne et de son fabuleux bateau. Accompagnée par les chevaliers Bretvins et du Bagad de Nantes, la marraine de ce baptême, Joëlle Naudin, arrière-petite-nièce de Jules Verne a, comme il se doit, brisé une bouteille de Champagne sur l’étrave du bateau. Scellant, ainsi, cinq années d’une aventure humaine et d’une réussite collective.

La participation des collectivités locales, mairie de Nantes, Nantes Métropole, et départementale, régionale et européenne ainsi que de nombreuses entreprises privées et des dons de particuliers, ont été des éléments importants pour la réussite de ce projet.

Le voyage inaugural, au dĂ©part de Nantes, a permis de rejoindre Brest via Le Croisic pour « remonter le temps Â», car c’est dans l’autre sens que Jules Verne avait rejoint Nantes avec le Saint-Michel II en 1877.

Depuis son baptĂŞme le Saint-Michel II, participe Ă  de nombreux Ă©vĂ©nements maritimes et nautiques, FĂŞtes de Brest, de Douarnenez, Grandes RĂ©gates de Port Navalo, Semaine du Golfe, Pornic, DĂ©part du VendĂ©e Globe, de la Transquadra, Record S.N.S.M, Ă©galement Ă  des manifestations solidaires (Un rĂŞve Ă  vivre, Croisière de Pen-Bron, Grand Largue, salons du livre du Conquet, ...). Le voilier est allĂ© aux ĂŽles Scilly en 2012 ; en 2014, le Saint-Michel II, Ă  l’invitation des Verniens d’Allemagne et du Centre Culturel français de Kiel, est allĂ© naviguer sur la Baltique. En 2016, participation Ă  : DĂ©bord de Loire, Vilaine en FĂŞte, FĂŞtes de Brest et de Douarnenez et les 120 ans du Belem.

En 2017, le Saint Michel II sera le représentant de la Ville de Nantes pour la commémoration du 828éme anniversaire du port de Hambourg ( Allemagne)

Le Saint-Michel II depuis son lancement a parcouru plus de quinze mille milles nautiques.

Le Saint-Michel II navigue entre les mois de mars et d' octobre, est utilisĂ© entre 50 et 80 jours par an, et a permis Ă  environ 2 000 personnes de naviguer*. (*statistiques « La Cale 2 l’Ile entre 2011 et 2016»).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Références

  1. Source : musée Jules Verne, Nantes
  2. « Charte Européenne pour le patrimoine architectural - 1975 - International Council on Monuments and Sites », sur www.icomos.org (consulté le )
  3. « Ensa Nantes - école nationale supérieure d'architecture de Nantes », sur ensa Nantes (consulté le ).
  4. « Accueil », sur charpentierdemarine (consulté le ).
  5. « Ecole supérieure sciences & technologies bois matériaux biosourcés - ESB », sur ESB (consulté le ).
  6. Jean-Marie, « Dames de la Duchesse Anne », sur Bretvins (consulté le )

Liens externes

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