Sahak Ier Parthev
Sahak Ier Parthev (en arménien Սահակ Պարթև, « Sahak le Parthe »), ou Isaac Ier dit « le Grand » (338-439), est un catholicos d'Arménie (patriarche de l'Église arménienne). Ce saint est fêté le .
Sahak Ier Parthev Սահակ Ա Պարթև | |
Sahak Ier Parthev, par Stepanos Nersissian (°1815-†1881) | |
Naissance | |
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Décès | |
Désignation | 387 |
Fin | 428 |
Prédécesseur | Aspourakês Ier |
Successeur | Sourmak |
Catholicos de l'Église apostolique arménienne
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Biographie
Origine familiale
Sahak appartient à une véritable dynastie sacerdotale qui a occupé en quasi permanence le siège d’Arménie depuis sa création, puisqu’il est le fils de Nersès Ier le Grand et de Sandoukht, une fille de Vardan Mamikonian, le chef du parti pro-perse à la cour d’Arménie sous le règne d'Arsace II.
Son père est lui-même le fils d’Atanaginês et de Bambishen, une sœur du roi Tigrane VII. Cet Atanaginês est en outre le fils de Houssik, fils de Vertanês, fils de Grégoire l'Illuminateur[1].
Catholicos d’Arménie
À la mort du catholicos Aspourakês Ier Manazkertac‘i (381-386), Sahak est intronisé comme catholicos en 387 par le roi Khosrov IV qui a remarqué ses vertus. En effet, Sahak vit avec soixante disciples dans un grand monastère. Cette communauté vouée à la vie religieuse et à laquelle appartient le futur Mesrop pratique une vie austère. Après la destitution en 392 de Khosrov IV et son remplacement par son frère Vram Châhpouh, Sahak est maintenu sur son siège.
Sahak, qui a été marié, n’a pas de descendant mâle, mais sa fille unique Sahakanouch a épousé Hamazasp Mamikonian[2]. À la mort de Sahak Ier Bagratouni, aspet (« maître de la cavalerie »), le patriarche demande que son gendre obtienne la dignité de sparapet (« commandant en chef »).
Le nouveau roi, Vram Châhpouh, qui est bien conscient de sa condition de vassal, refuse de le faire sans l’autorisation du roi des rois sassanide Vahram IV. Sahak se rend à Ctésiphon, la capitale perse, où il est reçu avec grand honneur en raison de la noble origine de sa famille, les Sourên Pahlavik. Vahram IV lui donne satisfaction et il ordonne d’élever la famille de Hamazasp, les Mamikonian, et de la classer au cinquième rang des dynastes d’Arménie. Après la mort de Vahram IV en 399, ces dispositions sont confirmées par son successeur Yazdgard Ier, qui garde la même amitié au patriarche et au roi Vram Châhpouh[3]. Pendant la période trouble qui suit les disparitions successives de Vram Châhpouh et de Khosrov IV et le règne de Châhpûhr de Perse, Sahak se retire dans les régions occidentales de l’Arménie et il envoie son disciple Mesrop et son propre petit-fils Vardan Mamikonian comme émissaires à l’empereur byzantin Théodose II.
En Arménie, en l’absence d’un roi, et l’anarchie étant à son comble parmi les nakharark, Sahak, après avoir convoqué une assemblée de toutes les familles dynastiques, envoie à la cour de Perse Smbat III Bagratouni et son petit-fils Vardan réclamer un nouveau roi en la personne d’Artachès, le jeune fils de Vram Châhpouh. Le roi Vahram V accepte, change le nom du prince d'« Artachès » en « Ardachir » et lui confie l’Arménie où il règne pendant six ans. Mais les nakharark, mécontents du jeune roi qui sombre dans la débauche, interviennent auprès de Sahak et lui demandent d’obtenir un nouveau souverain « perse ». Sahak, bien que conscient des vices du roi, tente de dissuader les nobles d’intervenir auprès du Chah de Perse en leur expliquant qu’il est souhaitable d’attendre et de trouver une autre solution avec l’empereur Théodose II. Les nobles se rendent alors auprès de Vahram V avec un prêtre ambitieux, Artskêat, pour dénoncer leur roi et Sahak comme des partisans des « Grecs » (i.e. de l’Empire romain d'Orient). Sahak et Artachès/Ardachir sont convoqués au palais royal d’Arménie par le Chah. Le patriarche y refuse d’accabler son roi, malgré l’entremise d’un ministre perse de la famille des Sourên Phalav qui lui laisse entrevoir la possibilité d’établir son propre petit-fils Vardan avec une dignité et un rang « équivalent à celui de roi ».
En 428, Vahram V excédé décide de déposer le roi Artachès/Ardachir et d’abolir la monarchie arménienne. Il confisque également pour la couronne le domaine catholicossal et remplace Sahak par un prêtre dénommé Sourmak (428-429).
Conscience spirituelle de la Nation
Un an après, Sourmak entre lui aussi en conflit avec les nakharark qui obtiennent du Chah de Perse un autre vicaire en la personne d’un Syrien, Berkicho (429-432). La vie débauchée et les confiscations réalisées par ce dernier incitent les nakharark à se tourner de nouveau vers Vahram V qui accepte de libérer Sahak et de lui restituer quelques domaines. Il le renvoie en Arménie accompagné d’un vicaire lui aussi syriaque nommé Chamvêl (c.-à-d. Samuel), qui est chargé de la direction effective de l’Église. Aux dires de Moïse de Khorène, Chamvêl « vint occuper le siège archiépiscopal et adopta les mœurs de Berk’icho ».
Pendant ce temps, Sahak s’est retiré près de son disciple Mesrop qu’il a installé dans la cathédrale de Vagharchapat, et il assure la direction spirituelle du pays[4].
En 437, à la mort de Chamvêl, après cinq ans d’exercice, les nakharark repentant vont trouver Sahak et le supplient de reprendre son siège en l’assurant qu’ils obtiendraient du roi de Perse la même dignité pour ses petits-fils à titre héréditaire. Le vieux Sahak refuse et leur déclare que c’est par ordre divin que la succession sacerdotale s’est éteinte dans sa famille. Le parti perse réinstalle alors sur le siège patriarcal le prélat Sourmak (mort en 444). Toutefois, jusqu'à sa mort, Sahak continue d’exercer les fonctions purement spirituelles du patriarcat.
Sahak est ensuite atteint d’une maladie mortelle et meurt le , dans la seconde année du règne du roi Yazdgard II, près du village de Blour dans le Bagrévand, après plus de cinquante ans de prélature. Il est inhumé par son petit-fils Vardan Mamikonian et l’épouse de ce dernier, nommée Destrik, dans leur village d’Archtichat dans le canton de Taron.
Famille
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Notes et références
- Moïse de Khorène, Histoire de l'Arménie, livre III, chapitre 49.
- Toumanoff 1990, p. 244.
- Moïse de Khorène, op. cit., livre II, chapitre 51.
- Selon Moïse de Khorène, « il ne cessait de nourrir de lait spirituel les enfants de l’Église ».
- Toumanoff 1990, p. 242-244 et 479-481.
- Settipani 1991, p. 53-66.
Voir aussi
Bibliographie
- Moïse de Khorène (trad. Annie et Jean-Pierre Mahé), Histoire de l'Arménie, Paris, Gallimard, coll. « L'aube des peuples », , 455 p. (ISBN 2-07-072904-4).
- René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071 [détail des éditions], p. 170-188.
- Christian Settipani, Nos ancêtres de l'Antiquité : étude des possibilités de liens généalogiques entre les familles de l'Antiquité et celles du haut Moyen-Âge européen, Paris, Christian, , 263 p. (ISBN 2864960508).
- Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l'Antiquité jusqu'au XIXe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, .
Liens externes
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