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SA80

Le L85A3, ou SA80 est une famille d'armes à feu britanniques bullpup de calibre 5,56 mm OTAN. Elle comprend le fusil d'assaut L85 qui remplace depuis 1987 la variante L1A1 du FN FAL en tant qu'arme principale des Forces armées britanniques. Les autres armes de cette famille sont la mitrailleuse légère L86, la carabine légère L22 et le fusil de cadet L98. Étant le fusil d’assaut principal, il est actuellement beaucoup utilisé dans l'armée britannique.

L85
Image illustrative de l'article SA80
Présentation
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Type Fusil d'assaut
Munitions 5,56 Ă— 45 mm OTAN
Fabricant Arsenal royal d'Enfield
Période d'utilisation 1985-présent
Poids et dimensions
Masse (non chargé) 4,1 kg
Masse (chargé) 4,98 kg
Longueur(s) 780 mm
Longueur du canon 518 mm
Caractéristiques techniques
Architecture Bullpup
Portée pratique 400 m
Cadence de tir 650 coups/min.
Vitesse initiale 940 m/s
Capacité 30 cartouches
Variantes L85A1, L85A2

L86A1, L22A1 L22A2, L98A1 CGP LSW (Light Support Weapon)

Fusil d'assaut L85A1 avec sa lunette SUSAT
GI s'entraînant au tir. Cette photo montre l'organisation originale du FA et la lunette à faible grossissement montée en permanence sur l'arme
Soldat britannique rechargeant son L85A1 durant la guerre du Golfe (1991).

DĂ©nomination

Le nom provient de celui du programme de développement, appelé Small Arms for the 1980’ et abrégé SA80. En principe, ce nom désigne uniquement la famille complète, chaque arme individuelle la composant ayant ensuite sa propre désignation, par exemple L85 Individual Weapon pour le fusil d’assaut ou L86 Light Support Weapon pour la mitrailleuse légère. En pratique, il est toutefois fréquent dans le langage courant que le nom SA80 soit utilisé pour désigner spécifiquement le fusil d’assaut, à savoir le L85[1].

DĂ©veloppement

Contexte

Dans l’immédiat après-guerre, les Britanniques prévoient le remplacement du fusil Lee–Enfield et des divers pistolets-mitrailleurs utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale par une arme unique, un fusil d’assaut utilisant une cartouche de 7,62 × 43 mm[2]. Les recherches qui s’ensuivent donnent naissance à la fin des années 1940 à l’EM-2, première arme adoptée par une armée à disposer d’une conception bullpup[3]. Toutefois, quelques mois après son adoption, le nouveau gouvernement élu en cède aux avances des États-Unis d’utiliser leur propre cartouche de 7,62 × 51 mm, ce qui met prématurément fin à la carrière de l’EM-2. Ayant besoin d’une arme rapidement, les Britanniques se reportent sur une variante du FN FAL belge, qui entre en service en 1954 sous le nom de L1A1 SLR[4].

DĂ©finition du cahier des charges

Le remplacement du SLR est envisagé à la fin des années 1960. La possibilité d’acheter un fusil étranger, en particulier le M16, est écartée d’office, les responsables politiques souhaitant une arme britannique. Le travail débute en 1969 à la Royal Small Arms Factory (RSAF) avec les études préliminaires. La munition retenue est une cartouche intermédiaire de 4,85 × 49 mm, différente donc de la cartouche de 5,56 × 45 mm utilisée par les États-Unis et plusieurs autres pays de l’OTAN[5].

En ce qui concerne la configuration générale de l’arme, les dispositions traditionnelles, c’est-à-dire avec le mécanisme et le magasin en avant de la queue de détente comme le SLR et le M16, sont écartées au profit d’une configuration bullpup. L’inconvénient de ce choix est que cela nécessite de concevoir une arme complète plutôt que d’adapter un modèle déjà existant. Afin de réduire les coûts, tant en développement qu’en production et en maintenance, la décision est donc prise d’utiliser également l’arme dans le rôle de mitrailleuse légère, en dépit des compromis qu’impose l’emploi d’une même plateforme dans deux rôles aussi différents[6].

Afin de valider ces choix, une étude de faisabilité débute à partir de 1972 avec douze prototypes ayant différentes configurations[7]. À l’issue de cette étude, le ministère de la défense publie en 1974 le General Staff Requirement 3518 précisant les spécifications attendues[8]. L’objectif est de disposer d’un prototype pleinement fonctionnel pour 1977, année où sont prévus les essais de munitions de l’OTAN, dans l’espoir de faire adopter le 4,85 × 49 mm comme standard de l’alliance[9].

Des problèmes récurrents

Douze nouveaux prototypes sont produits afin de tester différentes configurations. Il aboutissent à plusieurs modèles expérimentaux : d’une part le fusil d’assaut XL64 et, d’autre part, la mitrailleuse légère XL65, chacun ayant un modèle équivalent pour les tireurs gauchers, les XL68 et XL69[10]. Pressés par le temps et convaincus que leur concept est le meilleur, les Britanniques ne réalisent toutefois pas de tests intensifs avant 1977[11]. Les essais de munitions de l’OTAN qui se déroulent cette années là se passent mal pour les Britanniques : leur cartouche de 4,85 × 49 mm est rejetée, les autres pays ne souhaitant pas totalement changer leur armement pour une cartouche dont les performances ne sont pas particulièrement meilleures que celles de leurs propres munitions de 5,56 × 45 mm, mais surtout les essais intensifs de l’arme montrent de sérieuses faiblesses dans sa conception. Le XL64 subit ainsi en moyenne tous les 97 coups un incident de tir, principalement des problèmes d’éjection des étuis usagés bloquant le mécanisme, mais aussi des passages inopinés du mode automatique au mode semi-automatique et inversement[12].

Afin d’éviter que la date cible initiale de mise en service en 1983 ne soit repoussĂ©e, les principaux changements entrepris sont la conversion au 5,56 Ă— 45 mm OTAN et la simplification de la conception afin de rĂ©duire les coĂ»ts de production. Une sĂ©rie de prĂ©production est lancĂ©e pour le fusil d’assaut XL70 et la mitrailleuse lĂ©gère XL73 afin de disposer de suffisamment d’exemplaires pour les tests opĂ©rationnels[13]. Ceux-ci, rĂ©alisĂ©s Ă  partir d’, imposent un objectif minimal d’au moins 2 500 tirs entre deux incidents. Ils sont toutefois entachĂ©s par des protocoles inadaptĂ©s et des mĂ©thodes proches de la manipulation. Ainsi, seuls les incidents classĂ©s comme critiques, c’est-Ă -dire ne pouvant pas ĂŞtre rĂ©parĂ©s par l’utilisateur, sont pris en compte. La manière dont sont classĂ©s certains incidents peut par ailleurs laisser dubitatif : une rupture de culasse n’est par exemple pas considĂ©rĂ©e comme critique, car pour la durĂ©e du test il y a une culasse de rechange – qui sera retirĂ©e ensuite, permettant donc Ă  l’utilisateur de rĂ©parer lui-mĂŞme[14].

MalgrĂ© cela, le XL70 n’atteint qu’un Ă©cart moyen entre deux incident de 1 250 coups, mais le chiffre est « corrigĂ© » afin d’éliminer les incidents liĂ©s Ă  des problèmes considĂ©rĂ©s comme faciles Ă  rĂ©soudre, ce qui permet d’atteindre la cible minimale[15]. Une mise Ă  jour est encore effectuĂ©e aboutissant au fusil d’assaut XL85 et Ă  la mitrailleuse lĂ©gère XL86. Le changement le plus important de ces nouvelles modèles est la suppression de la version pour gaucher afin de rĂ©duire les coĂ»ts[16]. Le dĂ©veloppement initial est finalement achevĂ© en 1985, avec deux ans de retard sur la cible prĂ©vue[17].

Évolutions postérieures

Un contrat est passé en 2000 avec Heckler & Koch afin de résoudre les problèmes de fiabilité. Après étude, l’entreprise propose le remplacement de la plupart des pièces mécaniques de l’arme par des modèles plus robustes, bien que certains problèmes étant inhérents à la conception de base de l’arme ne puissent être résolus. Les essais opérationnels de la version améliorée en lieu en 2001 et montrent une amélioration notable de la fiabilité, les incidents de tir étant enfin ramenés à un nombre acceptable. Cette version améliorée entre en service en 2002, les armes concernées prenant le suffixe A2 pour les distinguer de l’ancienne version, appelée rétroactivement A1[18].

À partir de 2009, les armes en service sont améliorées dans le cadre d’un programme d’urgence. Les changements sont principalement inspirés par le M4 : l’ancien garde-main est remplacé par un modèles avec des rails pour monter des accessoires et une poignée, tandis que l’optique SUSAT est remplacée par une optique ACOG. Cette version reçoit parfois la dénomination A3, bien qu’il ne s’agisse pas d’une appellation officielle[19].

Production et exportations

Afin de rĂ©aliser des Ă©conomies, le SA80 est en grande partie rĂ©alisĂ© avec des pièces en tĂ´le emboutie plutĂ´t qu’usinĂ©es dans un bloc de mĂ©tal. L’inconvĂ©nient de cette mĂ©thode est qu’il est considĂ©rablement plus difficile de produire des pièces avec une tolĂ©rance Ă©troite. Par consĂ©quent, les problèmes de contrĂ´le qualitĂ© Ă©mergent dès le dĂ©but de la production du premier lot de 175 000 armes Ă  l’usine de RSAF de Londres en [20].

En 1987, RSAF est privatisé et racheté par British Aerospace (BAe), juste après avoir reçu une commande du gouvernement pour un second lot. BAe découvre cependant rapidement que l’affaire n’est pas rentable : du fait des invendables liés aux problèmes de qualité, le coût de production est en réalité supérieur au prix de vente stipulé dans le contrat. Afin de préserver une marge, BAe décide donc de fermer l’usine en et de transférer la production à Nottingham. Cela n’améliore toutefois en rien les problèmes de qualité, le personnel de la nouvelle usine n’ayant aucune expérience dans la production des armes et la majorité des pièces étant fabriquées par des sous-traitants plus préoccupés par leurs marges que par la qualité de leur production[21].

La famille SA80 est Ă©galement un Ă©chec commercial, peu de pays s’étant portĂ©s acquĂ©reurs. En comptant les pays l’ayant reçu au titre de l’aide militaire, seuls la Bolivie, la JamaĂŻque, le Mozambique, le NĂ©pal, le Sierra Leone et le Zimbabwe s’en sont Ă©quipĂ©s. Une version civile limitĂ©e au tir semi-automatique a Ă©galement Ă©chouĂ©e Ă  percer sur le marchĂ©, en partie en raison du durcissement de la lĂ©gislation sur les armes Ă  feu au Royaume-Uni dans les annĂ©es 1980[22]. En l’absence de clientèle, la production des armes de la famille SA80 prend dĂ©finitivement fin en 1994 après que seulement 330 000 exemplaires aient Ă©tĂ© produits[21].

Après la fermeture de la ligne de production, les activitĂ©s de maintenance sont transfĂ©rĂ©es Ă  Heckler & Koch, qui prend Ă©galement en charge le dĂ©veloppement et la mise au niveau A2 Ă  partir de l’an 2000. Initialement 300 000 exemplaires auraient dĂ» ĂŞtre concernĂ©s, mais ce nombre est ramenĂ© rapidement Ă  200 000 en raison du coĂ»t Ă©levĂ© de la conversion. Les armes non converties sont utilisĂ©es comme rĂ©servoir de pièces ou vendues Ă  des gouvernements Ă©trangers[23].

Bien que pensĂ© pour maximiser les Ă©conomies, le SA80 Ă©choue Ă©galement largement dans ce domaine. Alors que le coĂ»t unitaire prĂ©vu en 1978 du L85 (sans optique) est de 150 ÂŁ, il se trouve ĂŞtre en rĂ©alitĂ© de 203 ÂŁ en 1984, auxquelles il faut encore ajouter 135 ÂŁ pour l’optique, soit 338 ÂŁ par arme. Par comparaison le le SLR coĂ»tait 350 ÂŁ en 1980. Il faut en outre y ajouter que la mise Ă  jour au standard A2 en 2000 coĂ»te 460 ÂŁ par arme. Au total, en prenant en compte les ajustement liĂ©s Ă  l’inflation pour 2015, chaque exemplaire (sans optique) a coĂ»tĂ© 1 300 ÂŁ, soit 1 980 $. Par comparaison, Ă  la mĂŞme date le gouvernement des États-Unis achète ses M4 sans optiques entre 800 et 1 200 $[20].

Histoire opérationnelle

Les troupes commencent à recevoir le L85A1 et le L86A1 à partir d’, l’arme devant être testée par les troupes jusqu’en 1987[24]. Ceux-ci se révèlent catastrophiques : outre ses problèmes de conception qui n’ont pas été résolus, l’absence d’une version pour gaucher handicape considérablement ces derniers. Mais le principal problème est une qualité générale très en-dessous des standards attendus pour une telle arme. Ainsi, le métal rouille facilement, plusieurs pièces cassent rapidement, le mécanisme s’encrasse facilement même dans de bonnes conditions et le magasin a tendance à tomber. Malgré cela, le déploiement se poursuit plus ou moins comme prévu : le rééquipement de l’infanterie de la British Army, les Royal Marines et le RAF Regiment s’achèvent en 1987, celui de la Royal Air Force en 1991 et celui de la Territorial Army et de la Royal Navy en 1993[25].

Ces armes sont utilisées pour la première fois au combat pendant la guerre du Golfe en 1991. En l’absence de correctifs pour résoudre les problèmes de fiabilité et du fait de l’environnement désertique particulièrement hostile pour les armes à feu, elles s’enrayent fréquemment et nécessitent un entretien démesuré[26]. Cette situation génère un stress considérable pour les soldats et détériore durablement leur confiance en leur armement. Les rapports rédigés après la guerre font en outre remarquer que le manque de fiabilité du SA80 aurait probablement été la cause de lourdes pertes si les Irakiens ne s’était pas rendus en masse sans combattre[27]. Les engagements suivants dans les Balkans et en Irlande du Nord voient également peu de combats, ce qui limite les effets des problèmes de l’arme. Toutefois, lors de l’opération Barras au Sierra Leone en 2000, plusieurs armes s’enrayent, incident qui est relayé par la presse au Royaume-Uni et renforce les critiques de l’arme[28].

La version A2 est déployée au combat pour la première fois en Afghanistan en 2001. Les appréciations se montrent plus positives que pour la version A1 du fait d’une bien meilleure fiabilité, bien que les troupes se plaignent que pour atteindre ce niveau de fiabilité, le SA80 requiert bien plus d’entretien que les autres armes[29]. Ce conflit et la guerre d’Irak en 2003 montrent néanmoins que la conception L86 est peu adaptée à sa fonction et il est progressivement remplacé par la FN Minimi[30].

Caractéristiques

Organes de visée

Les armes de la famille SA80 sont munies par défaut d’un viseur L9A1 Sight Unit, Small Arms, Trilux (SUSAT). À partir de 2009, la SUSAT est généralement remplacée par l’optique américaine Advanced Combat Optical Gunsight (ACOG), puis, à partir du milieu des années 2010, par le viseur canadien ELCAN Specter. Ces armes disposent également de mires métalliques de secours en cas de casse de l’optique. Afin de faire des économies, il est fréquent que les armes des soldats peu susceptibles d’être engagés au combat, par exemple le personnel administratif, ne soient pas équipées d’optiques et ne disposent que des mires métalliques. Toutes ces lunettes offrent un grossissement de 4x et sont éclairées afin de faciliter le tir de nuit, soit par un composé à base de tritium pour la SUSAT et l’ACOG, soit avec des piles pour l’ELCAN[31]. Les lunettes ACOG et ELCAN sont par ailleurs souvent surmontées d’un viseur point rouge Close Quarter Battle (CQB)[32].

Des lunettes Ă©quipĂ©es de dispositifs de vision nocturne sont Ă©galement utilisĂ©es pour le combat de nuit. Ă€ l’entrĂ©e en service de la famille SA80 il s’agit de l’Individual Weapon Sight (IWS), que sa masse de 3,6 kg rend toutefois peu pratique. Ă€ partir des annĂ©es 2000, il est remplacĂ© par la Common Weapon Sight (CWS), aussi appelĂ©e Kite Sight, qui ne fait que la moitiĂ© de ce poids et permet de voir dans l’obscuritĂ© jusqu’à environ 500 m. Des viseurs thermiques commencent Ă©galement Ă  devenir disponible pendant cette pĂ©riode[32].

  • Vue Ă  travers la lunette SUSAT.
    Vue Ă  travers la lunette SUSAT.
  • Vue Ă  travers la lunette ACOG.
    Vue Ă  travers la lunette ACOG.

Munitions

Toutes les armes de la famille SA80 tirent la cartouche 5,56 Ă— 45 mm OTAN et sa balle SS109 dĂ©livrant une puissance d’environ 1 770 joules en sortie de bouche[33]. Cette puissance, associĂ©e Ă  la tendance naturelle des balles de fusil Ă  basculer Ă  l’impact, est suffisante pour qu’un tir Ă  la tĂŞte ou au tronc inflige une blessure mortelle dans la plupart des cas au distances habituelles d’engagement, soit moins de 400 m. Au-delĂ  de cette distance, la balle est moins performante en raison de sa lĂ©gèretĂ© qui lui fait perdre sa vĂ©locitĂ© plus rapidement qu’à une balle plus lourde. Par ailleurs, cette lĂ©gèretĂ© rĂ©duit Ă©galement sa capacitĂ© Ă  passer au travers d’obstacles durs, ce qui peut constituer un dĂ©savantage en milieu urbain oĂą l’adversaire peut facilement s’abriter derrière des murs[34].

Les magasins sont au format standard STANAG 4179 de trente cartouches, mais ne sont pas identiques à ceux du M16 : ceux-ci, en aluminium, sont en effet révélés trop fragiles et les Britanniques utilisent à la place un modèle en acier fabriqué d’abord par la filiale de BAe Radway Green, puis dans une version améliorée par Heckler & Koch ; cette dernière est plus robuste, mais aussi considérablement plus chère. Les unités engagées au combat utilisent par ailleurs depuis 2011 un modèle en polymère produit par Magpul. Ceux-ci ont l’avantage de peser presque moitié moins que leur équivalent métallique, sont fermés par un clapet pour réduire la quantité de saleté pouvant entrer et disposent d’une alerte visuelle pour le tireur lorsqu’il ne reste que cinq cartouches[35].

Selon le manuel, chaque fusilier doit emporter six magasins et les mitrailleurs huit. Il est Ă©galement de ne pas les charger au maximum, mais avec seulement vingt-huit cartouches afin d’éviter de fatiguer le ressort et de permettre aux saletĂ©s de s’accumuler au fond. Pour la mĂŞme raison, les magasins sont gĂ©nĂ©ralement portĂ©s tĂŞte en bas dans les poches, avec une boucle fixĂ©e Ă  leur pied pour faciliter l’extraction de la poche. En complĂ©ment, les fantassins peuvent emporter des cartouchières contenant 150 cartouches pour recharger leurs magasins au front[36]. Les magasins contiennent parfois un mĂ©lange de cartouches Ă  balle standard et Ă  balle traçante : placĂ©es au fond, ces dernières avertissent le tireur que le magasin est presque vide ; placĂ©es au-dessus elles permettent de signaler la position de l’ennemi au dĂ©but d’un engagement[37].

À noter que depuis un accident mortel lié à l’utilisation par erreur de cartouches réelles au lieu de celles à blanc, le tir à blanc se fait avec des magasins spéciaux dans lesquels il n’est pas possible de charger des cartouches réelles. Ils sont également peints de bandes jaunes afin de limiter les risques de confusion[38].

BaĂŻonnette

Le L85 peut porter une baïonnette L3A1, dont le manche est creux afin de pouvoir la fixer sur le canon, avec un léger désaxement afin de ne pas gêner le tir. L’inconvénient de cette méthode de fixation est toutefois que si on tire lorsque la baïonnette est montée, celle-ci devient chaude, voire peut être portée au rouge en cas de tir soutenu. L’arme est prévue pour pouvoir servir d’outil multifonction en conjonction avec son fourreau. Celui-ci comporte en effet un dispositif qui peut servir de coupe-câble lorsque le couteau est clipsé dessus ; une la me de scie pliable est également insérée dans le fourreau[39].

Grenades

Le L85 peut utiliser toutes les grenades Ă  fusil de 22 mm rĂ©pondant au standard de l’OTAN. Les Britanniques eux-mĂŞmes ont dĂ©veloppĂ©s au moment de la guerre du Golfe le modèle L60A1 Close Assault Weapon (CLAW), une grenade pouvant ĂŞtre tirĂ©e jusqu’à 125 m par une cartouche standard et contenant une ogive de 40 mm Ă  charge creuse avec fragmentation. Le CLAW a toutefois Ă©tĂ© retirĂ© du service après la guerre en raison de nombreux accidents causĂ©s par l’explosion prĂ©maturĂ©e de la grenade au moment du tir[40].

Ce n’est que depuis 2002 qu’un lance-grenade adaptable sous le canon est disponible pour le L85, les essais menĂ©s jusque-lĂ  n’ayant pas Ă©tĂ© concluants. Le L123 est produit par Heckler & Koch et peut tirer des grenades de 40 mm jusqu’à 350 m, au prix toutefois de 1,5 kg supplĂ©mentaire pour le lanceur et environ 2,5 kg pour les grenades. Toutes les grenades au standard OTAN de 40 x 46 mm peuvent ĂŞtre utilisĂ©es en thĂ©orie, mais l’armĂ©e britannique n’utilise en pratique que les grenades explosives et d’entraĂ®nement[41].

Accessoires

Le canon de l’arme peut être équipé d’un bouchon permettant au mécanisme d’armement de fonctionner correctement lorsque des munitions à blanc sont utilisées : en son absence la pression dans la chambre est trop faible pour actionner la culasse, ce qui nécessiterait de réarmer manuellement à chaque tir. Ce dispositif est également conçu pour pouvoir arrêter des balles en cas d’utilisation par erreur de cartouches réelles au lieu de cartouches à blanc. À l’origine seule une balle pouvait être stoppé, mais le bouchon a été renforcé à la suite d’un accident mortel pour pouvoir arrêter jusqu’à trois balles[42].

Variantes

L98

Le L98 est une variante du L85 destiné aux cadets[43].

L22

Le L22 est une carabine plus courte et plus légère que le L85[43].

Annexes

Caractéristiques techniques

Tableau récapitulatif des caractéristiques techniques par modèle
Modèle L85A2 L86A1
Longueur 780 mm[33] 900 mm[33]
Masse Ă  vide 4,13 kg (3,82 kg sans SUSAT)[33] 5,40 kg[33]
Fonctionnement
Modes de tir
Longueur canon 518 mm[33] 646 mm[33]
Rainurage du canon
Cartouche 5,56 Ă— 45 mm[33]
Alimentation Magasin STANAG 4179 de 30 cartouches[33]
Cadence de tir (environ) 600-750 cps/mn[33]
Vitesse de sortie de bouche (environ)

Bibliographie

  • Martin J. Dougherty, Armes Ă  feu : encyclopĂ©die visuelle, Elcy Ă©ditions, 304 p. (ISBN 9782753205215), p. 177.
  • (en) Neil Grant, SA80 Assault Rifles, vol. 49, Oxford, Osprey Publishing, coll. « Weapon », , 80 p. (ISBN 9781472811042).

Voir aussi

Notes et références

  1. Grant 2016, p. 4.
  2. Grant 2016, p. 7.
  3. Grant 2016, p. 7-8.
  4. Grant 2016, p. 8.
  5. Grant 2016, p. 9.
  6. Grant 2016, p. 10.
  7. Grant 2016, p. 12.
  8. Grant 2016, p. 13.
  9. Grant 2016, p. 14.
  10. Grant 2016, p. 14-15.
  11. Grant 2016, p. 15-16.
  12. Grant 2016, p. 16-17.
  13. Grant 2016, p. 18.
  14. Grant 2016, p. 19.
  15. Grant 2016, p. 20.
  16. Grant 2016, p. 21.
  17. Grant 2016, p. 22.
  18. Grant 2016, p. 31.
  19. Grant 2016, p. 40.
  20. Grant 2016, p. 73.
  21. Grant 2016, p. 74.
  22. Grant 2016, p. 75.
  23. Grant 2016, p. 31, 74.
  24. Grant 2016, p. 22-23.
  25. Grant 2016, p. 23.
  26. Grant 2016, p. 26.
  27. Grant 2016, p. 28.
  28. Grant 2016, p. 30.
  29. Grant 2016, p. 34-35.
  30. Grant 2016, p. 34-38.
  31. Grant 2016, p. 57.
  32. Grant 2016, p. 58.
  33. Grant 2016, p. 68.
  34. Grant 2016, p. 70.
  35. Grant 2016, p. 46.
  36. Grant 2016, p. 46-47.
  37. Grant 2016, p. 47.
  38. Grant 2016, p. 46, 61.
  39. Grant 2016, p. 59-60.
  40. Grant 2016, p. 62-63.
  41. Grant 2016, p. 63-64.
  42. Grant 2016, p. 61.
  43. Grant 2016, p. 24.
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