7,62 × 51 mm OTAN

L'appellation « .308 Winchester »[1] est le nom initial de cette munition d'origine US exprimée en millième de pouce et suivi du nom de la société qui est à l'origine de sa création. Cette dénomination est utilisées dans les pays anglo-saxons et dans le milieu de la chasse.

La dénomination « 7,62 × 51 » est européenne et a la signification suivante :

• « 7,62 » est, en millimètres, le diamètre interne du canon, mesuré à « plat de rayures ».
• « 51 » est, en millimètres, la longueur de l'étui (douille) hors ogive.

Au niveau OTAN qui a adopté et nominé ce calibre, il porte l'appellation de 7,62 OTAN[2]

L'appellation « .308 » provient du nom commercial de la munition et se converti par le diamètre de 7,82 mm laissant supposer un calibre supérieur à 7,62 mm. Il s'agit d'une fausse interprétation.

En réalité le 308 Winchester est un .300, probablement nommé .308 pour éviter certaines confusions avec d'autres calibres (exemples .300 Winchester Magnum, .300 Savage,...).

Les tableaux dimensionnels édités par la CIP (Commission Internationale Permanente pour l'épreuve des armes à feu) [3] et aux USA par SAAMI (Sporting Arms and Ammunition Manufacturers’ Institute, Inc)[4] confirment bien un diamètre de 7,62 mm au sommet des cloisons des rayures et de 7,82 mm au fond des rayures comme pour tous les canons en calibre .300 / 7,62mm (tel que .300 Win Mag, 30-06 Springfield, .300 AAC Blackout, ...)

De gauche à droite : Calibres 12,7 OTAN, .300 Winchester Magnum, .308 Winchester (7,62 OTAN), 7,62 × 39 mm, 5,56 OTAN, et .22 LR.

Winchester a vu un marché pour un nouveau calibre civil et a introduit ce nouveau calibre en 1952 sur le marché de la chasse commerciale sous le nom de .308 Winchester

En 1954, sous l'influence des États-Unis, l'OTAN adopte cette nouvelle munition pour les fusils d'assaut ,fusils mitrailleurs et mitrailleuses sous la dénomination 7,62 OTAN. Elle remplace la munition .30-06 Springfield conçue en 1906.

Dans les années 1950, après avoir testé des prototypes de fusils d'assaut, l'Armée de terre française a principalement adopté cette munition pour son fusil mitrailleur Arme Automatique 7,62 N Modèle F1 (encore connu sous le nom d'AA-52) et ses fusils de précision FR-F1.

Dans les années 1970, l'OTAN adopte pour les fusils un nouveau calibre développé par l'armée américaine : le 5,56 × 45 mm. La 7,62 reste toutefois utilisée pour les mitrailleuses moyennes (exemples : MG3 et FN MAG), et certaines armes de tireur d'élite.

L'uniformisation des munitions des armes des membres de l'OTAN est aujourd'hui effective, pour tous les types d'armement. En conséquence, la FN Herstal s'empressa d'adapter le FAL qu'elle venait de concevoir pour la nouvelle munition et de développer par la suite la FN MAG, ce calibre est aussi adoptée pour les HK G3 et US M14.

Cette nouvelle munition est toutefois critiquée pour sa puissance excessive pour une arme légère. Le tir automatique est difficilement contrôlable et la taille des munitions limite à la fois la contenance des chargeurs à 20 coups, mais limite aussi le nombre de munitions qu'un soldat peut emporter en opération. Ainsi, les armées japonaises et espagnoles utilisèrent des versions sous-chargées de la 7,62 OTAN.

Depuis quelque temps, la munition 7,62 revient en force sur les variantes lourdes de fusils d'assaut, tels que le HK 417 et le SCAR H. En effet, la guerre urbaine nécessite des balles de calibre suffisant pour pouvoir perforer des parois plus importantes.

En 2005, la munition 7,62 est fabriquée dans plus de 50 pays et existe dans une multitude de variantes destinées aux militaires, aux chasseurs et aux tireurs sportifs.

Le plus long tir au but confirmé pour une arme de calibre 7,62 × 51 mm OTAN durant la guerre d'Irak eut lieu lors de la deuxième bataille de Falloujah. Le Chief scout sniper Herbert Hancock, réserviste de 35 ans, policier dans le civil, appartenant à la Company B, 1st Battalion, 23rd Marine Regiment tua avec son fusil M40 A3 deux servants de mortier à 960 mètres de distance, distance ayant été confirmée après coup grâce à un relevé GPS[5].

Ce tableau présente les caractéristiques balistiques des munitions d'armes de poing les plus connues. La performance utile typique se base sur les caractéristiques des munitions standard du marché les plus fréquemment rencontrées, ceci à titre de comparaison.

La performance d'une munition, c'est-à-dire son impact sur la cible s'exprime en joules selon la formule ${\displaystyle ec=1/2\times m\times v^{2}}$ où ${\displaystyle m}$ est la masse et ${\displaystyle v}$ la vitesse de la balle

Le recul ressenti dans l'arme se mesure, lui, par la quantité de mouvement exprimée en ${\displaystyle kg.m/s}$ selon la formule ${\displaystyle q=m\times v}$

Ainsi une munition de calibre .270 Winchester a une performance supérieure à une munition de 7,57 mm Mauser (3 670 J contre 3 035 J), mais provoque un recul équivalent (7,86 kg m/s contre 7,89 kg m/s)

La 7,62 OTAN de l'armée américaine est appelée M80 Ball quand elle est équipée du projectile ordinaire à pointe jaune. Les balles perforantes et traçantes sont respectivement dénommées M61AP (pointe noire) et M62T (pointe orange). Il existe une M118 (174 gr) et une M118LR (175 gr) pour l'utilisation dans les armes de tireurs de précision (M24, M40Ax, M14, M1A, M25, M110…).

• Masse des balles : 7,1/9,7/11,7 g
• Vitesses initiales : 800/860/1 000 m/s
• Énergies initiales : 3 550-3 744 J
• Natures des gibiers : orignal (élan d'Amérique), chevreuil (cerf de Virginie), ours noir, ours brun et grizzly

• Metallwerk Elisenhütte GmbH

Cet article est issu de la lecture des revues spécialisées de langue française suivantes :

• Cibles (Fr)
• AMI (B, disparue en 1988)
• Gazette des Armes
• Action Guns
• Raids
• Assaut