Rue du Champ-de-Foire-aux-Boissons
La rue du Champ-de-Foire-aux-Boissons est une voie de la commune française de Rouen. Son nom témoigne du souvenir d'une activité marchande de la ville.
Rue du Champ-de-Foire-aux-Boissons | |
Situation | |
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Coordonnées | 49° 26′ 41″ nord, 1° 04′ 42″ est |
Pays | France |
RĂ©gion | Normandie |
DĂ©partement | Seine-Maritime |
Ville | Rouen |
Quartier(s) | Pasteur-Madeleine |
Début | Rue Émile-Leudet |
Fin | Rue de Constantine |
Morphologie | |
Type | Rue |
Forme | Linéaire |
Malgré une longue bataille pour sa sauvegarde[1], elle est victime des appétits immobiliers à la fin du XXe siècle.
Situation et accès
La rue du Champ-de-Foire-aux-Boissons est située à Rouen, sur la rive droite, à l'ouest de la ville. Elle se trouve en lieu et place de l'ancien d'un ancien Champ-de-Foire aux boissons, situé faubourg Cauchoise, sur une portion du lieu dit du Pré de la Bataille[2]. Elle appartient désormais au quartier Pasteur-Madeleine[3]. Légèrement ascendante et parfaitement rectiligne, la rue a pour tenant, à son extrémité sud, la rue Émile-Leudet[N 1] et pour aboutissant, à son extrémité nord, la rue de Constantine de par sa gauche et l'avenue Pasteur de par sa droite[N 2].
Toponyme
Le nom de la rue du Champ-de-Foire-aux-Boissons provient du lieu éponyme où, à partir de 1783, se tenait une foire dans laquelle étaient vendues des boissons. Ce nom de rue partage sa toponymie avec celui de l'ancienne rue du Champ de Foire[N 3], longeant le bout au nord du Champ de foire et allant de la place de la Madeleine à la rue du Pré-de-la-Bataille[5] - [N 4]. Cette dernière porta également le nom de rue du Champ-de-Foire[N 5].
Historique
Foire commerciale
Avant la fin du XVIIIe siècle, les marchands de cidre étaient obligés, faute d'emplacement, de s'établir sur le quai de Paris, entre les portes Guillaume-Lion et du Bac, faubourg Martainville[8]. Victimes des inconvénients qui en résultaient pour le transport, à cette époque où les quais avaient peu de largeur, les magistrats de la cité avaient fait choix d'un terrain près de la Seine, à l'est de la Ville, et l'avaient entouré de murs dans le but d'y établir un entrepôt pour les cidres. Cependant, ils renoncent à ce projet lorsque, en 1757, cédant à l'Académie cet emplacement où fut immédiatement transféré le Jardin-des-Plantes. Les quais demeurent donc encombrés pendant de longues années encore[2] - [9].
La situation change en décembre 1782, lorsque Crosne, le maire et les échevins de Rouen obtiennent l'autorisation d'acheter un terrain pour y établir un marché au cidre[8]. L'emplacement choisi appartenait à l'Hôtel-Dieu ; il est cédé à la ville le 15 mai 1783, à condition de ne pas être affecté à d'autre usage qu'à celui d'un champ-de-foire aux boissons et qu'on n'y élève aucun bâtiment de plus de dix pieds de haut[N 6], afin de ne pas intercepter le cours de l'air pour les malades de l'hôpital. Ainsi, initialement, selon les cartes jusqu’au XVIIIe siècle, le lieu est celui de prairies.
Le 19 novembre, le Parlement rend un arrêt portant que, à l'avenir, la vente des cidres et poirés aurait lieu sur cette nouvelle place, et les marchands s'empressèrent de s'y rendre[2].
C'est par l'ordonnance du 18 juin 1785, que les marchands de cidre et de poiré s'y installent[11] - [12].
Finalement, le terrain choisi prend la forme d'une rue, œuvre de l’ingénieur Lamandé, parallèle à l'avenue Pasteur. De chaque côté de la rue étaient installées les loges des marchands et à l’ouest la partie commune permettait de regrouper des bêtes de somme qui tiraient les barriques. La rue était entièrement privée. Chaque propriétaire d’une loge était également propriétaire du pavé devant chez lui jusqu’au caniveau central. La rue était ponctuée par deux portes fermées à clef le soir. Les maisons étaient en briques foncées (cuites au charbon) à l'extérieur et en pan de bois à l'intérieur. Le rez-de-chaussée servait d’atelier tandis que le premier étage servait d’habitation au marchand ou tonnelier.
En 1879, le conseil municipal demande aux propriétaires d'effectuer la réfection des pavés[13].
Pendant l’entre-deux-guerres, le commerce de cidres disparaît et celui du vin est remplacé par le stockage en vrac.
De ce fait, le Champ-de-Foire est désaffecté et transformé en logement[14] - [15]. Finalement, l’actuelle faculté de Droit remplace une portion de la rue[16] depuis 1995 alors que la portion restante a été entièrement remodelée : les petites loges ont laissé place à de nouveaux logements.
Notes et références
Notes
- Le début de la rue du Champ-de-Foire-aux-Boissons a pour coordonnées 49° 26′ 40″ N, 1° 04′ 41″ E.
- La fin de la rue du Champ-de-Foire-aux-Boissons a pour coordonnées 49° 15′ 51″ N, 1° 02′ 40″ E.
- Le , la rue du Champ-de-Foire devient le début de la rue de Constantine[4].
- Cette dernière, créée en 1833[5], perd son nom en 1896 et prend celui de rue de Constantine[6].
- Ce n'est que sur un plan de 1817 qu'une voie dénommée rue du Champ-de-Foire borde sa longueur nord.[7]
- 1 pied français équivaut à 0,3248406m, soit 10 pieds équivalant à 3,2484060m[10].
Références
- Patrice Quéréel, « Du vent, du vent pour la rue du Champ-de-Foire-aux-Boissons », Bulletin des Amis des monuments rouennais,‎ 1992-1993, p. 17-21.
- Henri Fouquet, Histoire civile, politique et commerciale de Rouen, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, vol. 2, Rouen, Métérie ; Augé, , 934 p., 2 vol. ; 25 cm (lire en ligne), partie 2, chap. XXVI (« Topographie. Vieux Rouen »), p. 883-884.
- Insee, « Rouen. Plan d'assemblage [des] grands quartiers : IRIS/44. Voies routières. Voies ferrées. Voies fluviales. Grands quartiers », carte Iris no 0404 (quartier Pasteur-Madeleine), sur docplayer.net, (consulté le ), vue 23/44.
- « Conseil municipal de Rouen : séance du », Journal de Rouen : et des départements de la Seine-Inférieure et de l'Eure, Rouen, imp. Léon Brière, no 46,‎ , B col. 3 (ISSN 2430-8242, lire en ligne [jpg], consulté le ).
- Ville de Rouen. Conseil municipal, Analyse des procès-verbaux des séances du au : publiée en exécution de la délibération du , vol. I : 1800-1840, Rouen, (imp. Julien Lecerf), , 479 p., 4 vol. ; in-fol. (BNF 34143572, lire en ligne), « 1833 », p. 319 col. 2.
- Ville de Rouen, Bulletin municipal et Procès-verbaux des séances du conseil municipal [Texte imprimé], t. XXII : 1896, Rouen, Impr. Julien Lecerf, , In-4° (BNF 34143619).
- Lafosse (éd. scientifique), J. G. Heliot et Hyacinthe Boutigny (Blondeau graveur), Carte topographique de la ville et des faubourgs de Rouen, levée, dressée et dessinée par MM. J.G. Héliot et Hthe. Boutigny, géomètres-architectes, sous la direction de Mr Lafosse, architecte de la ville. Dédiée à Monsieur le maire de Rouen, Paris, Ch. Piquet, , 1 : 10 000 ; 950 × 590 mm (lire en ligne [jpg]), numéro 419.
- H[enri] Geispitz, « Notice sur l'ancien magasin au tabac », Bulletin des amis des monuments rouennais, Rouen, Société des amis des monuments rouennais,‎ , p. 68-69 (ISSN 0337-7113, BNF 34376617, lire en ligne, consulté le ).
- Henri Wallon, Une page d'histoire locale. La Bourse découverte et les quais de Rouen, Rouen, Lestringant, , 401 p. (BNF 31618873), p. 141-143.
- Gouvernement du Québec, « Conversion des unités de mesure de longueur et de superficie - Conversion », sur gouv.qc.ca (consulté le ).
- Patrice Quéréel, « XXe siècle : « Patrimoine populaire » : un oxymore ? », Études normandes, Rouen, L'association Études normandes « 50e année », no 1 « Patrimoine, tourisme, développement »,‎ , p. 99 col. 1-2 (DOI 10.3406/etnor.2001.1409, lire en ligne, consulté le ).
- Pierre Dardel, Le trafic maritime de Rouen aux XVIIe et XVIIIe siècles : essai statistique, Rouen, Lainé, , 140 p. (OCLC 260071781), p. 98.
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- Guy Pessiot et Jacques Tanguy, Rouen. Photos inédites 1850-2000, Rouen, éd. des Falaises, coll. « Patrimoines vivants », , 288 p. (ISBN 978-2-84811-081-3), p. 121.
- Williams et Dominique Cordier, Rouen, Rouen, Perroquet bleu, , 176 p. (ISBN 978-2-9524353-3-8), p. 27-30.
- France 3 Normandie, « L'Armada de Rouen, témoin du temps où les grands bateaux étaient tous les jours au cœur de la ville », sur france3-regions.francetvinfo.fr, Rouen, France Télévisions, (consulté le ).