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Henri Wallon (1812-1904)

Henri Wallon, né le à Valenciennes et mort le à Paris, est un historien et homme politique français. Ce député est connu pour être à l'origine de l'amendement qui a fait entrer le mot « République » dans les projets des lois constitutionnelles de 1875, ce qui a, en quelque sorte, définitivement « fondé » la Troisième République, auparavant provisoire.

Biographie

Étudiant en droit puis élève de l'École normale supérieure à partir de 1831, il fut reçu premier à l'agrégation d'histoire en 1834 où il fut ensuite chargé de cours au lycée Louis-le-Grand. Il devint docteur ès lettres en 1837, chargé de conférences à l'École normale supérieure en 1838 puis agrégé auprès de la faculté des lettres en 1840[1].

S'étant consacré à une carrière littéraire, il est nommé, en 1841, chargé de cours d'histoire au collège Rollin et, en 1842, maître de conférences d'histoire ancienne à l'École normale sous le patronage de Guizot, qu'il suppléa comme professeur à la Sorbonne de 1846 à 1849. En 1849, il fut professeur d'histoire dans cette université[1].

Il travailla sur l'esclavage dans les colonies françaises (1847) et sur l'esclavage dans l'Antiquité (Histoire de l'esclavage dans l'Antiquité, 1848, rééditée en 1879). En 1848, après la révolution de février, Victor Schœlcher le nomma secrétaire de la commission qui prépara l'abolition de l'esclavage. Suppléant du député de la Guadeloupe, il devint en 1849 député du Nord[1]. Il démissionna en 1850, désapprouvant la mesure adoptée par la majorité pour restreindre le droit de vote. La même année, il fut élu membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, dont il devint secrétaire perpétuel en 1873.

Sous le Second Empire, il se retira de la vie politique et se consacra à sa charge de professeur d'histoire et à l'écriture de livres d'histoire, dont les plus originaux sont une biographie, Richard II, épisode de la rivalité de la France et de l'Angleterre (2 vols., 1864). Bien que républicain, il montra des vues résolument cléricales dans sa Jeanne d'Arc (2 vols., 1860 ; 2e rédacteur., 1875) ; La Vie de Notre Seigneur Jésus (1865), une réponse à la Vie de Jésus d'Ernest Renan ; et Saint Louis et son temps (1871 ; 4e éd., 1892), qui est également un ouvrage hagiographique.

Il est présent à la première réunion de fondation de l’Œuvre des Écoles d’Orient[2] le , plus connue actuellement sous le nom d'Œuvre d'Orient, membre et premier secrétaire général du son premier conseil général du [3]. Il devient vice-président du conseil général après le décès de Charles Lenormant le , jusqu’à sa mort.

Revenu à la politique après la guerre franco-prussienne, Wallon fut réélu dans le département du Nord en 1871 et prit une part active aux procédures de l'Assemblée. Il s'immortalisa en présentant sa proposition pour l'établissement de la République dont le président serait élu pour sept ans et rééligible ; après des discussions houleuses, elle fut adoptée par l'Assemblée le . « Ma proposition, déclara-t-il, ne proclame pas la République, elle la fait. »

Caricature parue en 1875 dans Le Trombinoscope de Touchatout.

Après l'établissement définitif de la République, Wallon devint ministre de l'Instruction publique et effectua beaucoup de réformes utiles, mais ses vues étaient trop conservatrices pour la majorité de la Chambre et il se retira en où il fut ensuite doyen de la Faculté des lettres de Paris de 1876 à 1881[1]. Il avait été choisi en tant que sénateur inamovible en . Retourné à ses études historiques, Wallon publia quatre ouvrages importants, sinon par leur contenu, du moins par les documents qui les accompagnent :

  • La Terreur (1873)
  • Histoire du tribunal rĂ©volutionnaire de Paris avec le journal de ses actes (6 vols., 1880-1882)
  • La RĂ©volution du et le fĂ©dĂ©ralisme en 1793 (2 vols., 1886)
  • Les ReprĂ©sentants du peuple en mission et la justice rĂ©volutionnaire dans les dĂ©partements (5 volumes, 1880-1890).

Il publia par ailleurs un certain nombre d'articles dans le Journal des savants ainsi que des mémoires sur l'histoire de l'Académie des inscriptions.

À sa mort, en 1904, il fut enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.

Henri Wallon est le grand-père du psychologue et homme politique Henri Wallon.

Distinctions

Dates

Original de la loi constitutionnelle du , avec son sceau (Archives nationales).

Postérité et hommages

Un lycée porte son nom à Valenciennes et un autre à Aubervilliers.

Deux écoles élémentaires, l'une à Dammarie-lès-Lys (Seine-et-Marne)[5] et l'autre à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), portent le nom de Henri Wallon.

Une Ă©cole primaire Ă  Dugny (Seine-Saint-Denis) porte le nom de Henri Wallon.

À Montpellier, Hérault-Henri Wallon est porté par les foyers de vie, foyers d’accueil médicalisé, foyers logement gérés par la plateforme Tony-Lainé Henri Wallon de l'association APSH 34 (Association pour Personnes en Situation de Handicap). Orienté sur l'autonomie du handicap psychique.

Un collège porte son nom à Saint-Martin-d'Hères (agglomération grenobloise) à Lanester (agglomération de Lorient), un à Vigneux-sur-Seine et à Aubervilliers et à Ivry-sur-Seine.

Un groupe scolaire porte Ă©galement son nom dans la ville de Bagneux (Hauts-de-Seine).

Une Ă©cole maternelle et primaire porte Ă©galement son nom dans la ville de Gauchy (Aisne).

Un timbre à son effigie a été émis par La Poste le samedi , date de l'émission « Premier Jour », à l'occasion de la célébration du centenaire de sa mort.

Publications

  • Du droit d'asile, 1837, thèse de doctorat.
  • Histoire de l'esclavage dans l'AntiquitĂ©, 1847, 3 volumes (deuxième Ă©dition en 1879).
  • La Sainte Bible rĂ©sumĂ©e dans son histoire et ses enseignements, 1854-1859, 2 volumes.
  • De la croyance due Ă  l'Évangile, 1858 (nouvelles Ă©ditions en 1866 et 1887).
  • Jeanne d'Arc, 1860, 2 volumes (7 Ă©ditions jusqu'en 1901).
  • Richard II, 1864, 2 volumes.
  • AbrĂ©gĂ© de l'histoire sainte, 1866.
  • La Terreur, Ă©tudes critique sur l'histoire de la RĂ©volution française, 1870, 2 volumes (deuxième Ă©dition en 1873).
  • Saint-Louis et son temps, 1875, 2 volumes (nombreuses Ă©ditions).
  • Histoire du tribunal rĂ©volutionnaire de Paris, 1880-1881, 6 volumes (nouvelle Ă©dition en 1900).
  • Éloges acadĂ©miques, 1882, 2 volumes
  • La rĂ©volution du 31 mai et le fĂ©dĂ©ralisme en 1793, 1866, 2 volumes.
  • Les reprĂ©sentants du peuple en mission et la justice rĂ©volutionnaire dans les dĂ©partements de l'an II, 1889-1890, 5 volumes.

Annexes

Bibliographie

  • « Henri Wallon (1812-1904) », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de l’édition].
  • Claude Nicolet, Henri Wallon : de l’esclavage antique Ă  l’esclavage moderne[6].
  • Francis Przybyla, Le blĂ©, le sucre et le charbon. Les parlementaires du Nord et leur action (1881-1889), Presses Univ. Septentrion, 2007, 448 p., dĂ©pliant.

Liens externes

Notes et références

  1. Christophe Charle, « 108. Wallon (Henri, Alexandre) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 1,‎ , p. 174–176 (lire en ligne, consulté le )
  2. https://www.oeuvre-orient.fr/wp-content/uploads/LE-CINQUANTENAIRE-DE-LĹ’UVRE-DES-ECOLES-DORIENT.04.07.2017.pdf
  3. https://gallica.bnf.fr/html/und/loeuvre-dorient
  4. Base Léonore des dossiers de Légion d'honneur, « Cote LH/2745/16 - dossier Henri Wallon » (consulté le )
  5. « Groupe scolaire Henri Wallon — Portail officiel de la ville de DAMMARIE LES LYS », sur www.mairie-dammarie-les-lys.fr (consulté le ).
  6. Henri Wallon : de l’esclavage antique à l’esclavage moderne dans, Académie des sciences morales et politiques, Hommage rendu à l’occasion du centenaire du décès d’Henri-Alexandre Wallon, Séance exceptionnelle du 11 octobre 2004
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