Louis Thiroux de Crosne
Marie Louis Thiroux de Crosne, né à Paris le et mort guillotiné dans la même ville le , est un magistrat français. Il fut le dernier lieutenant général de police de la ville de Paris.
Lieutenant général de police | |
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Intendant de la généralité de Rouen | |
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Directeur Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen | |
Intendant de la généralité de Rouen | |
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Naissance | |
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Décès |
(Ă 57 ans) Paris |
Nationalité | |
Activités | |
Famille | |
Père |
Louis-Lazare Thiroux d'Arconville (d) |
Mère |
Lieu de détention |
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Biographie
Fils de Louis-Lazare Thiroux d'Arconville, président de la Chambre des enquêtes du Parlement de Paris, et de Marie-Geneviève-Charlotte Darlus, il épouse le Anne-Adélaïde-Angélique de la Michodière (vers 1745-Paris, ), fille aînée de Jean-Baptiste-François de la Michodière, comte d'Hauteville, conseiller d'État et d'Anne Luthier de Saint-Martin. Leur fils unique, Amédée-Jean-Charles Thiroux d'Arconville (vers 1778-1835), épousera Louise Marie Mayou d'Aulnoy, fille d'un conseiller au Parlement de Dijon.
Conseiller au parlement de Paris le , puis maître des requêtes par provisions du . Maître des requêtes honoraires en 1767, il démissionne le .
Nommé intendant-adjoint de la généralité de Rouen en 1767, il remplace son beau-père au poste d'intendant en 1768. Il est nommé premier président du Conseil supérieur créé par la réforme Maupeou à Rouen en 1771.
En 1777, il est intendant de Lorraine et Barrois, Ă Metz.
Il revient à Rouen en 1778 et y reste jusqu'au . Cette ville lui doit l'Esplanade du Champ de Mars, terrain d'exercices pour les militaires, les casernes et le déplacement des magasins de poudre hors les murs. Elle lui doit aussi le comblement des fossés, l'arasement des bastions d'entrée des murailles et leur remplacement par des grilles et la réalisation d'un boulevard extérieur planté d'arbres[1].
Il est ensuite nommé lieutenant général de police de la ville de Paris par arrêt du Conseil d'État du , il succède ainsi à Lenoir le , et resta à ce poste jusqu'à la Révolution française. C'est à ce titre qu'il supervise l'aménagement en ossuaire des catacombes de Paris. Il supprime les cimetières déjà fermés, à l'intérieur de la capitale, fait disparaître les maisons sur les ponts de Paris, et participe avec Louis Bénigne François Bertier de Sauvigny, intendant de la généralité de Paris de 1744 à 1776, à la réalisation d'ateliers pour donner du travail aux pauvres. Il se démet de ses fonctions au profit de Jean Sylvain Bailly (1736-1793), le . Il demeure en 1786 rue Neuve des Capucines[2].
Après son retour d'émigration d'Angleterre, il est enfermé à Picpus avec sa mère en 1792, et exécuté pendant la Terreur, le . Le Journal de Paris du lendemain annonce qu'il « a été convaincu de complots et conspirations contre la liberté, la sûreté et la souveraineté du peuple français »
Hommages
Plusieurs municipalités ont donné le nom de Louis Thiroux de Crosne à des boulevards dont il avait autorisé l'aménagement sur d'anciens fossés médiévaux. Ainsi, il existe une rue de Crosne à Pont-de-l'Arche et à Rouen (le Conseil municipal, par une délibération du ordonne que le nom de Crosne soit restitué à la rue qui le portait antérieurement), et un boulevard de Crosne à Louviers.
Armoiries
Les Thiroux portent : d'argent à la fasce d'azur chargé de trois bandes d'or, accompagnée en chef d'une croisette ancrée de gueules et en pointe de trois têtes de lion arrachées du même posées 2 et 1.
Iconographie
- s.d. : Portrait de Louis Thiroux de Crosne , gravure, archive de la Préfecture de Police EA/16
- 1788 : Buste de Louis Thiroux de Crosne en marbre blanc par Augustin Pajou, château de Versailles.
Notes et références
- Jean-Pierre Bardet dir. Michel Mollat, Histoire de Rouen, Privat, , p. 214
- 8-12, dans l'hôtel particulier mis à disposition par la commune et ou logèrent par la suite Bailly et Pétion
- « blason-crosne-a842c | Valdyerres.com », sur www.valdyerres.com, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Ouvrage collectif, sous la direction de Michel Aubouin, Arnaud Teyssier et Jean Tulard, Histoire et dictionnaire de la police, du Moyen Âge à nos jours, Paris, éd.Robert Laffont, 2005, p. 882–883, notice biographique par Georges Carrot.
- Bruno Belhoste, Cauchy, un mathématicien légitimiste au XIXe siècle
- Henry Buisson, La Police, son histoire, Vichy Imp. Wallon/Paris, éd. Nouvelles Éditions latines, 1950.
- Marc Chassaigne, La lieutenance générale de police à Paris, Paris, 1906.
- Hippolyte Monin, L'état de Paris en 1789. Études et documents sur l'Ancien Régime à Paris , Paris, Jouaust, 1889
- Horace Raisson, Histoire de la Police de Paris , Paris, 1844.
- M. de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France, Paris, 1874, tome 8, p. 462-463.
- M.B. Saint-Edme, Biographie des lieutenants généraux, ministres, directeurs généraux chargés d'arrondissements, préfets de police en France, Paris, 1829.