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Rue de Tilsitt

La rue de Tilsitt est une rue parisienne située près de la place de l’Étoile (devenue la place Charles-de-Gaulle en 1970), dans les 8e arrondissement (quartier du Faubourg-du-Roule) et le 17e arrondissement (quartier des Ternes).

8e, 17e arrts
Rue de Tilsitt
Voir la plaque.
Situation
Arrondissements 8e
17e
Quartiers Faubourg-du-Roule
Ternes
Début 154, avenue des Champs-Élysées
Fin 2, avenue de la Grande-Armée
Morphologie
Longueur 460 m
Largeur 12 m
Historique
Dénomination Décret du : traité de Tilsit de 1807 ; proximité de l’Arc de Triomphe
GĂ©ocodification
Ville de Paris 9296
DGI 9314
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue de Tilsitt
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Situation et accès

La rue de Tilsitt et la rue de Presbourg forment à elles deux un cercle parfait et célèbrent toutes les deux des victoires « diplomatiques » de Napoléon Ier. Pour la rue de Tilsitt, il s’agit du traité de Tilsit de 1807.

Ce site est desservi par les lignes (M) (1) (2) (6) à la station Charles de Gaulle - Étoile et par les lignes de bus RATP 30 31.

Origine du nom

Cette rue, en raison du voisinage de l'arc de triomphe de l'Étoile, porte le nom du traité de Tilsitt signé le entre la France, la Russie et la Prusse.

L'orthographe « Tilsitt », qui résulte du décret du dénommant la rue, est une variante de Tilsit, ville de Prusse-Orientale, aujourd'hui Sovetsk en Russie. Dans les anciennes orthographes de l'allemand on avait tendance à redoubler des consonnes simplement pour mieux marquer que la voyelle précédente était brève. La modification de l'orthographe du nom d'une voie de Paris nécessiterait un arrêté municipal et, partant, un vote du Conseil de Paris.

Historique

Cette rue ouverte par un décret du prend sa dénomination actuelle par un décret du .

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Les hôtels de la rue de Tilsitt vers la place Charles-de-Gaulle ont été construits en 1868 suivant le modèle uniforme dessiné dès 1853 par l'architecte Jacques-Ignace Hittorff et réalisés par l'architecte Charles Rohault de Fleury.

No 1 : hĂ´tel de Carcano, aujourd'hui ambassade du Qatar.
Depuis 2007, l’hôtel abrite l’ambassade du Qatar. En 2020, celle-ci ouvre pour la première fois ses portes au public à l’occasion des Journées européennes du patrimoine [4].
Le 23 mai 2022, un agent de sécurité de l’ambassade est battu à mort et étranglé par un individu, connu pour ses antécédents psychiatriques, ayant tenté de s'introduire dans le bâtiment[5].
  • No 7 : hĂ´tel de GĂĽnzburg. Sur un terrain achetĂ© en 1867, l'architecte Charles Rohault de Fleury construit cet hĂ´tel pour le baron Joseph de GĂĽnzburg. Sa dĂ©coration sur la rue de Tilsitt a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e par le sculpteur FrĂ©dĂ©ric-Louis Bogino et on peut y voir la reprĂ©sentation de l'Agriculture et de l'Industrie. La dĂ©coration intĂ©rieure a Ă©tĂ© peinte par Charles Chaplin, Alexandre Denuelle, Alexis-Joseph Mazerolle[12].
  • No 9 : le terrain de cet immeuble fit l’objet d’un contrat signĂ© le entre la Ville de Paris et l’association Lescanne-Perdoux et Jules Lebaudy. En 1866 fut entreprise la construction d’un bâtiment sur caves et Ă©levĂ© d’un soubassement, un rez-de-chaussĂ©e, deux Ă©tages carrĂ©s et un troisième en mansarde. La valeur de l’hĂ´tel reprĂ©sentait Ă  ses origines 290 000 francs ;
    • L'hĂ´tel, encore Ă  l'Ă©tat de simples fondations, est acquis en 1874 par le BrĂ©mois M. Guillermoz de Schutte pour la somme de 420 000 francs. Le nouveau propriĂ©taire termine les travaux et y fait adjoindre des Ă©curies ;
    • En 1876, l'hĂ´tel est revendu pour 1 250 000 francs Ă  l'industriel et milliardaire amĂ©ricain John W. MacKay. C’est Ă  lui et Ă  son Ă©pouse Marie-Louise que l’on doit la dĂ©coration intĂ©rieure de l’hĂ´tel. Les Mac-Kay resteront vingt ans dans l’hĂ´tel qu'ils revendent en 1896 Ă  Victor Klotz pour la somme de un million ;
    • Victor Klotz meurt dix ans après l’achat de l’hĂ´tel en fĂ©vrier 1906, laissant son patrimoine Ă  sa femme et Ă  ses fils. Mme Klotz y avait rĂ©uni une collection de boĂ®tes Ă  fard, de poudriers, de flacons de parfum de toutes les Ă©poques et de toutes les civilisations[1]. Les fils de Mme Klotz ont du mal Ă  garder l’hĂ´tel en raison des dettes accumulĂ©es par leur oncle dĂ©funt, Louis-Lucien Klotz, avocat puis ministre des Finances et sĂ©nateur ;
    • Le CrĂ©dit foncier, se faisant pressant pour ĂŞtre remboursĂ© des intĂ©rĂŞts de retard accumulĂ©s, obtient un jugement de saisie et l’immeuble est vendu par adjudication au tribunal de la Seine le . Le CrĂ©dit foncier de France rachète son gage pour 1 250 000 francs. Il revend l’immeuble en 1941 Ă  la SociĂ©tĂ© civile immobilière Étoile-Tilsitt, formĂ©e pour cet achat et qui paiera 5 millions de francs ;
    • L’hĂ´tel est revendu le pour 105 millions de francs Ă  l’État belge et devient l'actuelle ambassade du Royaume de Belgique.
  • No 11 : siège social de la sociĂ©tĂ© française de services informatiques et de conseil en management Capgemini.
  • No 14 : appartement meublĂ© louĂ© par le couple d'Ă©crivains Zelda et Francis Scott Fitzgerald[13] en 1926[14]. En s'y Ă©teint le comte Émile ClĂ©ment de La Roncière.
  • No 16 : Mlle de Craponne, pensionnaire de l'OpĂ©ra-Comique, y habita[1].
  • No 16 : Ă  partir de l'entre-deux-guerres, annexe du ministère de la SantĂ©[15].
  • No 20 : Mlle Miramon, pensionnaire de l'OpĂ©ra-Comique, y habita[1].
  • No 32 : dans le film Un Ă©lĂ©phant ça trompe Ă©normĂ©ment, Jean Rochefort y apparaĂ®t sur la corniche en robe de chambre, après avoir dĂ» Ă©vacuer prĂ©cipitamment l'appartement d'Annie Duperey, Ă  la suite de l'arrivĂ©e inopinĂ©e de son mari.

Notes et références

  1. Becq de Fouquières, Promenades dans toutes les rues de Paris. 8e arrondissement, p. 282.
  2. « Classements de septembre à décembre 1976 », Sites et monuments, Paris, 1er janvier 1977, sur Gallica.
  3. Benjamin Barthe, « Du triangle d'or à l’île Saint-Louis : le Paris des Qataris », Le Monde, 22 mars 2012.
  4. « L’ambassade du Qatar à Paris ouvre ses portes au public à l’occasion des Journées européennes du patrimoine », Ambassade du Qatar à Paris, 21 septembre 2020.
  5. « Paris : un vigile tué dans l’ambassade du Qatar, un suspect interpellé », Le Parisien, 23 mai 2022.
  6. FĂ©lix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. 8e arrondissement, Paris, Hachette p. 90.
  7. Félix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. 8e arrondissement, Paris, Hachette p. 129-130. La coïncidence paraît singulière puisque l'hôtel du 15, avenue des Champs-Élysées n'était autre que celui que le duc de Morny s'était fait construire à proximité immédiate de celui de sa maîtresse, la comtesse Le Hon, au 9, rond-point des Champs-Élysées.
  8. Annuaire général des lettres, Paris, 1er janvier 1933, sur Gallica.
  9. Philippe SĂ©guy, Les Rostand, 2015.
  10. « Le 1er mai », Journal de Roanne, 1er mai 1890, sur Gallica.
  11. Olivier Richou, Le Paris criminel et judiciaire du XIXe siècle : IIe partie, 2022, p. 25.
  12. Jean-Marie PĂ©rouse de Montclos (dir.), Le Guide du patrimoine. Paris, Paris, Hachette, 1994 (ISBN 978-2010168123), p. 529.
  13. Ernest Hemingway, Paris est une fĂŞte, traduction de Marc Saporta, Paris, Gallimard, 1964.
  14. « Francis Scott Fitzgerald », sur terredecrivains.com, 14 août 2003.
  15. Dominique Dessertine, Les Centres sociaux 1880-1980. Une résolution locale de la question sociale ?, Presses Universitaires du Septentrion, 2004, 288 p. (ISBN 978-2859397630).

Annexes

Liens externes

Sources

  • AndrĂ© Becq de Fouquières, Mon Paris et ses Parisiens, Paris, Pierre Horay, 1953, vol. I.
  • FĂ©lix de Rochegude, Promenades dans toutes les rues de Paris. 8e arrondissement, Paris, Hachette, 1910.
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