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Rue Norvins

La rue Norvins est une rue de Paris située sur la butte Montmartre, dans le quartier de Clignancourt et le quartier des Grandes-Carrières du 18e arrondissement de Paris.

18e arrt
Rue Norvins
Voir la photo.
La rue Norvins, surplombée par le dôme du Sacré-Cœur.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 18e
Quartier Clignancourt
Grandes-Carrières
DĂ©but Place du Tertre
Fin Rue Girardon et place Marcel-Aymé
Morphologie
Longueur 285 m
Largeur 12 m
Historique
DĂ©nomination 1868
Ancien nom Rue Traînée ou rue Trenette
GĂ©ocodification
Ville de Paris 6764
DGI 6823
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue Norvins
GĂ©olocalisation sur la carte : 18e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 18e arrondissement de Paris)
Rue Norvins
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Situation et accès

La rue relie la place du Tertre à l'avenue Junot. Elle longe la place Marcel-Aymé. Elle croise le haut de la rue Lepic et de la rue des Saules, la rue Girardon et la rue de l'Abreuvoir.

Ce site est desservi par la station de métro Lamarck - Caulaincourt.

Origine du nom

Jacques Marquet de Montbreton de Norvins.

Elle porte le nom de Jacques Marquet, baron de Montbreton de Norvins (1769-1854), auteur d'une Histoire de Napoléon Ier[1].

Historique

Cette voie est indiquée sur le plan d'Albert Jouvin de Rochefort de 1672.

Cette voie de l'ancienne commune de Montmartre était dénommée « rue Traînée » (nom donné à un piège à loup, on traînait de la viande jusqu'au piège pour y amener l'animal[2]), ou « rue Trenette », entre les rues du Mont-Cenis et des Saules[3] et « rue des Moulins », entre les rues des Saules et Girardon.

Classée dans la voirie parisienne en vertu du décret du , elle prend sa dénomination actuelle par un décret du :

DĂ©cret du

« Napoléon, etc.,

Sur le rapport de notre ministre secrétaire d’État au département de l'Intérieur,
vu l'ordonnance du 10 juillet 1816 ;
vu les propositions de M. le préfet de la Seine ;
avons décrété et décrétons ce qui suit :
Article 14. — La rue des Moulins et la rue Traînée seront réunies sous la dénomination de rue Norvins.
etc.
Article 17. — Notre ministre secrétaire d'État au département de l'Intérieur est chargé de l'exécution du présent décret.
Fait au palais de Fontainebleau, le 10 août 1868[4]. »

Le 7 août 1918, durant la première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose au no 11 rue Norvins[5].

Avec la rue Saint-Rustique, c'est la rue qui a le plus conservé l'image de l'ancien village de Montmartre. Aujourd'hui, cette rue historique est devenue un lieu touristique très animé.

  • Les portraitistes de la rue Norvins, Ă  proximitĂ© de la place du Tertre.
    Les portraitistes de la rue Norvins, à proximité de la place du Tertre.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

  • Au no 2 bis se trouvait l'emplacement des culs de basse-fosse de la prison des Abbesses. Les BĂ©nĂ©dictines de Montmartre avaient le droit de basse, moyenne et haute justice depuis 1133 jusqu'Ă  la suppression des justices particulières parisiennes par un Ă©dit de Louis XIV en 1674. Leur Ă©chelle de justice, comportant potence et carcan, se trouvait sur la place du Tertre[6]. Le bâtiment actuel abrita la seconde mairie de Montmartre ; la première se trouvait rue de La Tour-d’Auvergne. FĂ©lix Desportes fut le premier maire extra-muros en 1790. Il y eut conflit entre les deux mairies.
  • Au no 9 se trouve l'accès de l'impasse TrainĂ©e datant du XIVe siècle reliĂ©e vers 1960 Ă  la place du Calvaire pour former la rue Poulbot. Bar-crĂŞperie, Le Tire-Bouchon, refuge de Jacques Brel Ă  ses dĂ©buts. ArrivĂ© Ă  Paris en , Jacques Brel y joua Ă  partir de et rĂ©sidait non loin de lĂ , Ă  Montmartre, no 3, rue des Trois-Frères. Encore aujourd'hui, des artistes s'y produisent : un pianiste les week-ends et mardis et, parfois, les jeudis et vendredis un chanteur belge et sa guitare : Ivan Aveki[7].
  • Au no 9 bis : un château d'eau de Montmartre et la fontaine de ce château datant de 1835, construits par Titeux de Fresnoy dans le style style nĂ©o-Renaissance[8]. Les sculptures sont de Bandeville.
  • Aux nos 22-22 bis : la folie Sandrin[9]. Une maison de campagne, appelĂ©e « folie Sandrin », est construite en 1774 par Sandrin sur un terrain d'un arpent et demi dans le village de Montmartre. La maison est revendue en 1795 Ă  un marchand de vin. En 1806, elle appartient au docteur Prost qui la transforme en clinique pour traiter les malades mentaux. Disciple de Philippe Pinel, il peut y expĂ©rimenter des traitements novateurs suivant le principe que « le traitement moral est quelquefois plus efficace que les secours de l'art. Il faut ĂŞtre par caractère disposĂ© Ă  cette douce bienveillance, qui ne se dĂ©mentant jamais, inspire et fixe la confiance du malade et l'amène Ă  faire sans effort ce qui convient Ă  son Ă©tat ». Son succès lui amène une clientèle d'Ă©crivains et d'artistes. La clinique est reprise en 1820 par Esprit Blanche. Il y fait mener Ă  ses pensionnaires une paisible vie de famille. En 1841, il y a reçu GĂ©rard de Nerval qui dĂ©crit son sĂ©jour : « […] il a commencĂ© pour moi ce que j'appellerai l'Ă©panchement du songe dans la vie rĂ©elle […]. » Jean Marais (1913-1998), acteur, metteur en scène, Ă©crivain, peintre et sculpteur, y Ă©tait propriĂ©taire d'un appartement. Il y vĂ©cut Ă  partir de la fin des annĂ©es 1970 en se partageant entre Paris et sa rĂ©sidence de Vallauris[10].
  • Au no 24 vĂ©cut Marguerite Bermond (1911-1991), artiste peintre.

En littérature

Dans la nouvelle Le Passe-muraille (1941) de Marcel Aymé, le personnage de Dutilleul reste coincé dans un des murs d'une maison de la rue Norvins.

« Les noctambules qui descendent la rue Norvins à l'heure où la rumeur de Paris s'est apaisée, entendent une voix assourdie qui semble venir d'outre-tombe et qu'ils prennent pour la plainte du vent sifflant aux carrefours de la Butte. C'est Garou-Garou Dutilleul qui lamente la fin de sa glorieuse carrière et le regret des amours trop brèves. »

Notes et références

  1. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Les Éditions de minuit, 1972, 1985, 1991, 1997, etc. (1re Ă©d. 1960), 1 476 p., 2 vol. [dĂ©tail des Ă©ditions] (ISBN 2-7073-1054-9, OCLC 466966117).
  2. Jacques Hillairet, évocation du Vieux Paris, Paris, Les Éditions de minuit, , 432 p., p. 278.
  3. Cadastre révisé des communes annexées (1830-1850), Montmartre, Section C dite de la Mairie, 1re feuille, CN/141
  4. MM. Alphand, A. Deville et Hochereau, Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques.
  5. [bpt6k4605797h/f6.item lire en ligne] sur Gallica
  6. Jacques Hillairet, évocation du Vieux Paris, Paris, Les Éditions de minuit, , 432 p., p. 251
  7. www.ivanaveki.be, site qui comporte de nombreuses informations sur Jacques Brel Ă  Montmartre.
  8. « Montmartre. Réservoir et fontaine rue Lepic », montmartre-secret.com, (consulté le ).
  9. Jean-Marc Léri, Clément Lépidis, Montmartre, Paris, Éditions Henri Veyrier, 1983 (ISBN 2-85199-308-9), p. 170-177.
  10. Gilles Durieux, Jean Marais : Biographie, Paris, Éditions Flammarion, 2005, page 269 (ISBN 9782080684325)
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